Minute papillon !

L'Angélus -1857/1859 - Jean-François Millet (1814-1875) - Musée d'Orsay

Des glaneuses, dit aussi Les glaneuses - 1857 - Jean-François Millet (1814-1875) - Musée d'Orsay

Je vis à un rythme beaucoup plus soutenu que celui de mes publications... Ce matin, j'étais allée faire un petit tour aux Puces, promenades des  matins de week-end quand il ne pleut pas, et surtout  quand j'en ai vraiment envie... Très rarement mes recherches se focalisent sur un objet précis, tout peut arriver, de trouvailles en retrouvailles, de rêverie en rêverie, de surgissement en surgissement... L'Agelus et les Glaneuses de Millet sont des tableaux qui sont toujours sur les planches depuis des décennies de promenades aux Puces, sous tous les formats, toutes les matières, copies, reproductions, broderies... Et j'ai toujours l’œil pour les voir...  La vie paysanne a été un des sujets favoris de l'artiste, la vision qu'il propose de la vie paysanne donne lieu au 19e siècle  à des controverses :

Paul de Saint-Victor (critique littéraire) : "Ce sont des épouvantails en haillons plantés dans un champ, et, comme les épouvantails, elles n'ont pas de visage : une coiffe de bure leur en tient lieu. M. Millet paraît croire que l'indigence de l'exécution convient aux peintures de la pauvreté : sa laideur est sans accent, sa grossièreté sans relief."

Léon Daléas (critique littéraire et Beaux-Arts) : "Elégantes Parisiennes, arrêtez-vous devant ce tableau, et comprenez, si vous pouvez, pourquoi il fut un temps où vos pères, vos maris et vos frères étaient si souvent éveillés à l'appel du tambour. Voilà les gueux de la campagne, vous pouvez voir ceux de la ville en sortant."

Je les ai retrouvés ce matin comme des amis de longue date... J'ai été intriguée et pensive devant un monceau d'albums de photos, classées, commentées, collées dans de belles reliures...

Les albums de photos

Alors-là, voyant cette tonne de patience, d'impatience qu'il a fallu pour tirer, numéroter, annoter, classer, d'année en année, tous ces merveilleux voyages autour du monde, je me suis demandée : pour qui ? Pourquoi ces milliers de pellicules développées, cette hâte de revoir les endroits qui ont été vus, découverts avec passion et bonheur sans doute, comme si nos mémoire ne pouvaient suffire à tout retenir ? Moi, je fais exactement pareil, j'ai deux tiroirs pleins de photos noir et blanc, couleurs, petits formats, grands formats, qui me viennent de ma maman et de moi même, pour qui, pourquoi ? Mon ordinateur ne désemplit pas, j'ai même besoin de mémoire externe.... La mienne serait donc trop petite ? Mais les albums des Puces "ont fait leur temps"... Ils ont été laissés par des morts dans des débarras d'appartements, les vivants n'ont pas voulu les garder. Les albums ne font pas partie de leur vie, chacun la sienne...Voilà des semaines que je les vois chez le même marchand, personne n'en veut, j'espère qu'ils ont rempli de joie les heureux photographes, sans rien attendre d'autre...

Ce matin, ma petite manie m'a reprise, j'ai racheté deux petits classiques de Molière : le Misanthrope, et les Précieuses Ridicules, dans les petits formats de chez Hachette, des années 1935.

Les petits Molières d'hier et d'aujourd'hui

En revenant avec mes petits butins, je suis passée chez mon primeur, vous savez, celui qui discute, choisit pour vous l'avocat du jour, met des couleurs à son étalage, parle de la pluie et du beau temps, me dis même ce qu'il faut voter pour les prochaines élections... Je lui ai montré mon petit livre de Molière : Le Misanthrope, illustré avec les comédiens de l'époque, vous connaissez ? Apparemment non ! Vraiment, ça ne vous dit rien ? Je vais vous raconter l'Histoire... Et me voilà partie sur le plus beau livre du monde qui nous dépeint un homme ridicule et touchant, mal accommodé de la compagnie de ses contemporains. Vous verrez, ça se lit en deux heures, c'est de l'ancien français, tantôt on se reconnait dans le personnage, et tantôt dans l'autre, et encore dans un autre, nous devenons un kaléidoscope,  le Misanthrope c'est nous, nous ne sommes ni tout à fait bons, ni tout à fait mauvais... Je vous le laisse, vous me direz ! D'accord, et le voilà qui ouvre la première page et se met à lire derrière son tiroir-caisse... À bientôt l'ami !

Les quatre petits, très petits vases

Dans mes petits tours précédents aux Puces, j'ai acheté un par un chacun de ces petits vases, très petits vases... Non, non, non, je ne commence pas une collection, je prépare les petits cadeaux à donner aux uns et au autres, bientôt j'en emporte deux en Avignon... Ils sont tous en cristal, même si je les paye quelques euros, je veux du beau ! Ces très petits vases servent à tous pour accueillir les petites fleurs des chemins, à la ville comme à la campagne, les petits bouquets sont faisables. À la ville, le long des rues, les petites branches qui dépassent, crac pour le petit vase... À la campagne, c'est de la triche, car les feuillages, les fleurs se trouvent partout, c'est facile ! Le petit vase, très petit vase, est une belle idée, qui me plaît beaucoup... J'ai même fait des émules, attention, la mode approche, bientôt on ne trouvera plus rien sur les marchés, aïe !

Mes chers amis qui me suivez, visiteurs qui passez là par inadvertance, sur le prochain post je vous embarque dans les arbres... De Paris...