vendredi 30 juillet 2021

Brèves de trottoir... L'escalier et le le déménagement...

 


Le trottoir de la campagne

L'escalier :

Ah ! bonjour, comme ça va ? Dis-moi, tout va bien pour toi ? Si on veut, j'ai eu le Covid, j'ai été malade comme une chienne, depuis, je suis toujours fatiguée, ah zut ! Raconte... Masquée jusqu'aux yeux, elle me raconte son infortune, mais comme d'habitude en riant : mais oui, je me sentais mal, très mal, j'ai consulté le Docteur, tu sais, le père, plus d'expérience que le fils, qui est bien quand même, oui, ils sont bien tous les deux, tout le monde le dit, mais le père, il sait parler aux malades, il comprend tout, j'ai toujours eu confiance en lui. Elle me raconta toute l'histoire...

Jeanine, vous avez attrapé le virus, vous allez faire exactement ce que je vous dis, vous n'êtes plus une enfant, pas besoin de rester cloitrée dans votre chambre, je vais vous expliquer comment il faut faire, vous allez suivre toutes mes instructions, et tout ira bien. T'imagine, j'avais tout le monde à la maison, ma mère, ma belle-sœur enceinte, mon gendre, la maison était pleine comme un œuf, et moi je venais d'apprendre que j'avais pour de bon le virus... Et carabiné !

Il m'expliqua qu'il fallait que tout le monde porte bien le masque à la maison, lavage des mains et tout le tremblement, il venait tous les jours prendre mon taux d'oxygène dans le sang, il me suivait... Mal, mal, mal, en plus j'avais peur pour tout le monde, ma petite belle-sœur enceinte me terrorisait, le docteur m'a donné des antibiotiques en veux tu en voilà, je me suis dit, ma petite, tu vas y passer, j'étais verte !

J'allais mal, mal, mal, ce Docteur, je lui dois la vie, il ne m'a pas emmenée à l'hôpital, un jour je me suis dit : c'est fini, je vais mourir, il faut absolument que je fasse les escaliers de l'immeuble... Ah bon ! Pourquoi tu te disais ça ? Ben, comme j'allais mourir, tout le monde monterait pour me voir, il fallait que ça soit propre, pour qu'ils gardent une bonne image de moi, je me suis mise a astiquer les marches une par une avec une belle énergie retrouvée, du coup ! Je me souviens aussi des dernières volontés que m'avait racontées ma voisine, à quoi elle avait pensé quand elle a cru sa dernière heure arriver avec une contamination du virus très sévère : Il faut absolument que je fasse un dernier virement de toutes mes économies à mon fils...


Le trottoir de la campagne

Nous pouffions de rire sous notre masque, comme j'étais heureuse de la voir si rieuse, si bien remise, bien en vie, pleine d'humour, guérie, pétillante, mais effrayée par ce qu'elle avait vécu. Danielle, je te dis que je lui dois la vie, il a été formidable... Je la croyais volontiers et je l'approuvais même, je connaissais aussi autour de moi plusieurs personnes atteintes du virus que leur médecin traitant avait "sauvées" de l'hôpital, ils avaient tant et si bien suivi leurs malades, venant et revenant tous les jours à domicile mesurer leur l'oxygène... Que les malades avaient guéri même s'ils traînaient encore derrière eux, pendant longtemps, des tas de symptômes qui leur gâchaient la vie... Maintenant, on sait que le Covid long, ça existe !

Et maintenant que fais-tu ? Je respire... Tu vas partir un peu ? Non, je vais rester tranquille. Je l'aurais embrassée : porte-toi bien, je suis si contente de t'avoir rencontrée... Cette femme, je la connais depuis longtemps, c'est une personne extraordinaire, pour les autres, elle répond toujours présente ! C'est rare !

Le déménagement :

J'avais entendu la fin de sa phrase et je savais exactement de quoi il en retournait, nous attendions toutes les trois le même bus, il faisait soleil, chaud, une très belle journée bien agréable, bien loin de son inquiétude ! Ils veulent que je vienne par chez eux, mais j'hésite, je ne sais pas quoi faire, qu'est-ce que je vais aller faire là-bas ? Alors, je suis rentrée dans la valse de la discussion : c'est vrai madame, c'est très difficile de prendre une décision, elle a su tout de suite que je savais de quoi il était question, j'avais vécu le même questionnement avec une personne de mon entourage, j'étais un peu rodée. Vous comprenez, ça fait 50 ans que je vis ici, je connais beaucoup de gens, avec l'autobus, le métro, je peux aller à Paris, il y a plein de lieux de promenades, même si elle ne faisait pas les promenades en vrai, ça faisait partie du champ des possibles, et le champ des possibles, ça n'a pas de prix, elle avait Paris dans la tête, les promenades qu'elle ne ferait peut-être jamais, tout était possible ! Elle avait son chien au bout de sa laisse, il ne bougeait pas d'un poil, on aurait dit qu'il comprenait qu'il ne fallait rien faire qui dérange, pas bouger une oreille. La question était grave. Ils m'ont dit : maman, viens par ici, c'est mieux, bien sûr, l'appartement sera plus petit, mais t'as pas besoin de plus, tu seras au grand air, à la campagne, c'est mieux, et nous on sera là ! Mes deux autres enfants ne sont pas d'accord, ils vivent par ici, pas très loin de moi, la fratrie était divisée sur la campagne ou sur la ville...

Quand on vieillit, un jour ou l'autre, cette question peut être posée par un/les enfants qui habitent loin de chez vous... Comment choisir, peut-on choisir, comment le choix va-t-il s'imposer à vous ? La dame au petit chien était dans un embarras vertigineux, elle prenait les paroles de chacune de nous comme un accompagnement : il faut bien réfléchir, après, madame, plus possible de revenir en arrière, laisser votre appartement, bonjour, bonsoir, c'est terminé, vous êtes dans un monde nouveau ! Il faut prendre votre temps, pour réfléchir !

Nous n'avions rien à donner de mieux, pas de conseils, pas de piste à suivre, pas mieux que : il faut réfléchir, et chacune de nous prenait pour elle la question dans tous les sens, sans parvenir à faire pencher la balance du bon côté...

Après être montée dans l'autobus, j'ai encore réfléchi à ce rendez-vous inexorable de déménagement... Pas de réponse, mais une énorme tristesse m'avait envahie... Je ne sais pas ! Mais je sentais pourtant qu'il n'y avait pas de question éternellement sans réponse...


Le déménagement ?

Je me souviens d'Alice, ma voisine qui avait dépassé 100 ans depuis longtemps, qui avait été confrontée à cette question en son temps : allez maman, il faut venir par chez nous, impossible que tu restes ici... Alice m'avait dit qu'elle ne voulait pas partir, elle aurait pu encore résister quelques années... Elle est partie... Peu de temps après son départ, son fils et sa belle-fille faisaient le tri de ses affaires, c'est tout pourri ce machin, allez hop, on jette... La porte était grande ouverte sur le petit logement, si vous voulez choisir un objet, ne vous gênez pas, prenez ce que vous voulez... Ça ira merci, merci beaucoup.  Alice m'avait donné il y a quelques années un beau coquillage nacré, merveilleux... Que j'avais juste regardé dans sa vitrine, elle avait vu, peu de temps après, elle était venue frapper à ma porte pour me le donner : allez Danielle, je vous en prie, prenez-le, je vous l'offre, j'ai hésité un peu et je l'ai accepté, aujourd'hui, je ne le regrette pas ! Merci Alice !


Le grand coquillage est celui d'Alice, le petit, je l'ai rajouté pour faire encore plus beau, la nacre était parfaite


Mes amis, prochain post, prochaine aventure, simple comme bonjour !
Prenez soin de vous, moi je mets mon masque et je prends mon appareil photo... Je vous embrasse...

mardi 27 juillet 2021

Quatrième et dernière visite au musée Carnavalet de Paris !


 Le bureau de madame de Sévigné

Je vous avais raconté, il me semble, que j'avais pris plusieurs billets d'entrées pour visiter le musée Carnavalet à Paris (pour cause de jauges épidémiques). Les horaires étaient précis et ça m'allait bien, égoïstement, je me disais : il n'y aura pas trop de monde. Il venait d'ouvrir (après quatre longues années), tout propre, tout neuf et agrandi et totalement rénové ! Comme moi, les visiteurs en étaient curieux, après  la transformation, le dépoussiérage, le nouvel arrangement, la création du sous-sol à la visite... Il y avait du monde, mais raisonnablement... Un billet d'entrée par niveaux, donc, plusieurs jeudis de suite, j'y suis allée avec joie ! Le plus vieux musée de Paris (1880), construit au 16e siècle, un des plus anciens hôtels du Marais, et surtout le musée de mon enfance et adolescence, je lui suis toujours restée fidèle...

J'ai pu visiter à mon rythme (lent), au dernier passage, je me demandais où je pouvais encore trouver les traces de vingt ans d'habitation de madame de Sévigné ? J'avais le plan sous les yeux, mais comme je ne suis pas forte du tout en plans, j'ai tourné dans le château un bon moment avant de me renseigner auprès des gardiens : pas compliqué, vous avancez au fond, puis vous tournez à droite, puis à gauche, et c'est là ! Là, dans une grande pièce, à peu près vide, il fallait avoir une très grande capacité à rêver l'existence de madame de Sévigné dans les lieux : un portrait, son bureau et une lettre originale... C'est tout !


Madame de Sévigné - Claude Lefèvre (vers 1665)

Alors, déçue, j'ai décidé de continuer à regarder simplement les objets, meubles et tableaux du musée comme des objets esthétiques, sans analyse historique, je ne les percevais que par leurs formes et leurs couleurs... Ainsi à l'étage de la Révolution Française, j'ai fait pareil... J'ai regardé l'Histoire de Paris (?) comme un livre d'images... Je me suis mise à la photographier la collection sans me soucier de la chronologie, de la douleur, des coups de feu, de la liberté, l'égalité et la fraternité de la Révolution au dernier étage...



Une paire de boucles d'oreilles en or, faite au 19e siècle, 100 ans après la Révolution, d'après des caricatures d'époque : la reine ouvre les yeux, le roi les ferme, leurs têtes sont suspendues sous la lame de la guillotine... Humour noir et cruel !

En fait, comme ça faisait quatre fois que je revenais sur les lieux des crimes, j'en avait peut-être un peu assez, j'avais atteint mes limites ? J'allais d'une pièce à l'autre comme dans les rayons d'un grand magasin... Choisissant les objets comme ils venaient... Ils s'associaient aux cours de mes pensées... Suivaient le cours de Mon Histoire !


Coffret en forme de sarcophage portant l'inscription "Dépouilles Sacrées" sur la plaque en argent, contenant des pièces de lingerie ayant appartenu à la famille royale - 19e siècle


Le mien, lui ressemble étrangement ! Coffret acheté en brocante, origine inconnue !


L'article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793 ajoute à la déclaration de 1789  la notion de bonheur comme : but de la société... Faisant du bonheur un droit constitutionnel !

Je me suis demandé si les mots "bonheur commun" avait subsisté dans les constitutions suivantes (16 jusqu'en 1958), un petit travail à mener !!


Une petite niche de petit chien vers 1785 ! 

Nous étions agglutinés autour de la niche du chien de luxe, avec des sourires non dissimulés, c'est pour le toutou à sa mémère, je vous raconte pas comment il devait sentir bon, petite pochade, pour un objet superbe d'élégance... Par ici la visite !


Confident - Un beau fauteuil bien confortable et spacieux (prévu pour deux) - 19e siècle, je me suis dit : tiens c'est drôle, je pensais aux sièges de nos transports en commun qui s'étaient élargis aussi, pour cause de surpoids de la population...

"Les collections du musée Carnavalet - Histoire de Paris, sont riches de plus de 600 000 pièces. Le parcours, qui va de l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui, comprend des œuvres très variées : vestiges archéologiques, peintures, sculptures, dessins, médailles et monnaies, estampes et gravures, photographies, maquettes, mobilier, enseignes, petits objets d'histoire et de mémoire (boutons, textiles, boîtes, statuettes...), ainsi qu'un ensemble unique d'œuvres et de témoignages sur la Révolution Française. La reconstitution d'intérieurs parisiens d'autrefois a également fait beaucoup pour la renommée du musée."   Continuons la visite au grés de ma fantaisie...


J'aime cette petite table bouillotte du 18e siècle (p
our jouer à la bouillotte, un jeu de cartes très rapide) 

Au musée Carnavalet, on se promène comme chez un grand collectionneur d'objets d'art, on butine ça et là, la visite ne se fait pas comme dans une demeure habitée par les propriétaires, ici tout est rangé par siècle... Chaque objet a sa propre autonomie...


Ce superbe lustre en cristal me fait penser à Venise

Je me souviens de ces arrière-boutiques à Murano, où se trouvaient les trésors qui n'étaient pas destinés spécialement aux touristes, j'y ai vu des lustres et autres suspensions, chers sans doute, mais tellement sublimes ! Les lustres que je rencontre à Carnavalet  me ramènent à Venise, invariablement...


À Carnavalet, même à contre-jour, la lumière brille de tous ses cristaux


Rue de la Chine, dans le 20e arrondissement, un coup de photo pour ce lustre d'un brocanteur parisien ! (22 juillet 2021)




Les lustres fleuris (Murano) au musée Mocenigo de Venise (juillet 2014)


Au musée Carnavalet, petite pièce entièrement reconstituée, le  Salon du graveur Gilles Demateau, 18e siècle, qui habitait dans l'île de la Cité. P
our le décor,  de grands noms :  Boucher, Fragonard, Huet


 Et le chat !

La quatrième et dernière visite (pour le moment) du musée s'est faite tranquillement, le public l'avait déserté pour les jardins, sous les parasols avec thé ou café... Papotages pandémiques sans masque...


La belle vie dans les beaux jardins

Dans le square d'à côté : George-Cain (nom du conservateur du musée Carnavalet de 1874 à 1914)

Mitoyen avec le musée, j'ai pu voir un figuier plus que centenaire qui ne portait aucun fruit pour le moment, il faudra que je revienne, forcément... Pour ma prochaine visite au musée...


Le vieux figuier plus que centenaire (dépôts lapidaire du musée Carnavalet)


Très belle vue du square (auteur O. Taris) - (2012). Ce jardin est magnifique, il a été créé en 1923...

Mes amis, il faut très vite que je revienne aux petites rencontres de trottoir, si émouvantes et si inattendues... Puis aussi à ma visite au Muséum National d'Histoire Naturelle, aux murs peints de Paris (Belleville, Saint Germain-des-Près), aux murs à pêches de Montreuil, au cimetière du Père-Lachaise qui ne me quitte jamais... Trop de travail, trop de travail, trop de travail... Je vous embrasse tous, tous mes visiteurs fidèles et de hasard...

mercredi 21 juillet 2021

Tout près du Paradis de mon amie, une exposition (du grand) Art Textile à l'Usine Bohin (2e épisode)


Il faut passer la rivière 

Il faisait gris ce jour-là, mais par chance il ne pleuvait pas. Pour arriver à l'usine Bohin, il fallait traverser la petite rivière, regarder (avec plaisir) les vaches qui nous fixaient derrière la clôture électrique, donc tout allait bien... Quand on arrive devant cette immense bâtiment du 19e siècle, on a le souffle coupé, l'usine est imposante avec son architecture simple comme bonjour et sa blancheur, presque 100 fenêtres nous regardent dans les yeux, la grande cheminée en brique se détache sur le ciel gris du jour ! La mise en scène est totale, nous irons de surprise en surprise...

L'air de rien... Passer les vaches...

L'usine est en activité, mais beaucoup plus réduite, il ne reste plus que 40 employés aujourd'hui, contre 600 en 1914... Les ateliers de fabrication sont ouverts au public, l'usine continue son travail de production et devient aussi un espace culturel : trois expositions temporaires par an, et la 11e édition du concours d'art contemporain textile "ARTEXTURES", qui a lieu devant nos yeux ! Magnifique, avec des pièces d'une grande beauté, des artistes du monde entier, reconnus et nouveaux, qui nous proposent des œuvres inimaginables...

La grande cheminée de l'usine


ARC'ANGES -  Isabelle de Maisonneuve  (Organza de soie)

Le shibori est une méthode ancestrale japonaise qui consiste à plier, enrouler, et tordre le tissu avant de le teindre, le cœur du plissage peut rester en réserve et donc de la couleur d'origine, ce procédé permet de créer des dégradés de couleurs. Quand on défait les liens qui maintiennent le tissu, celui-ci a gardé en mémoire les gestes de l'artiste, le plissé est conservé par le tissu lui-même... Cette œuvre est remarquable, sculpturale, et d'une infinie délicatesse... Notre simple passage fait bouger les Anges suspendus... Imperceptiblement !

COCOON 3 -  Shiaki Dosho - (Soie d'un Kimono ancien, laine, fibres synthétiques, chanvre, feuilles rétractables)  

Malheureusement, ma photo ne met pas du tout en valeur l'œuvre que j'aime beaucoup, l'artiste nous dit : ces objets figés dans le temps lui rappellent les personnes qui les ont utilisés, les couleurs ont changé au cours du temps, pour devenir autre chose, un vieux cocon !


POP SUPPER   SÉRIE 101 - DAMSS - Daniella Arnoldi  et Marco Sanzi-Sartori  

Les deux artistes ont revisité Le dernier repas de Léonard de Vinci, le cartel qui explique le travail me paraît tellement obscur que je n'ai pas envie de le citer, les mots mis les uns à côté des autres m'apparaissent beaucoup plus compliqués que ce que je vois ! J'ai aimé l'ensemble, iconoclaste, rieur, vif, les tissus, les fils, cousus, collés, froissés, hyper colorés, une joie pour l'oeil et pour l'esprit, j'ai jeté l'explication, un vrai sac de nœuds, l'œuvre est assez belle pour la regarder silencieusement !


La chaussée des rois - Marie Noëlle Revol (filet en ficelle de chanvre brut tissé, coton, ruban, perles)

 La grande chaussée des rois (détail)

Quelle belle œuvre, toute simple, royale, la grande chaussée des rois, oui ! Vous ne savez pas toujours d'où vous vient le coup de cœur que vous avez pour une œuvre, un paysage, une personne, il vient, c'est tout ! La chaussée des rois avec son petit passage clouté m'a emballée...

One reflexion - Cape Towm Harbour Fenders - Sue de Vanny (tissus de coton imprimé, batik, tissus teints, molleton, fils)

Inspiré d'une photo prise du port depuis l'hôtel où se trouvait l'auteure, la grande richesse chromatique m'a attirée, la poésie insolite de ces deux roues pare-choc... Et puis, à y regarder de plus près encore, le talent inépuisable...

Inépuisable talent... (détail)





Voilà une œuvre (broderie, ajustages, collages, perles, tissus...), dont je n'ai pas (par mégarde) pris le nom de l'auteure pourvus qu'elle ne passe pas sur mon blog, pardon !! Mille pardons !! Totalement impardonnable !  De la belle ouvrage et de la bonne humeur qui dénoncent : "Nous sommes les petites filles des sorcières qu'ils n'ont pas réussi à brûler". Mais dans les crimes conjugaux, combien de femmes sont encore tuées aujourd'hui ? 149 en 2019, et 90 en 2020...

FILLIATION-IATION - Claire Gravand (Prix Bohin France 2021) - (Teinture au crochet réalisée par un inconnu, photos de portraits de famille imprimées sur soie, retravaillées à la peinture acrylique, tissus, broderies, fils et dentelles)

Un prix amplement justifié (le prix Bohin), voilà mon grand, très grand coup de cœur, une œuvre originale pleine de finesse, des histoires partagées avec le spectateur, il faut s'approcher de près pour en voir la grandeur, la saveur, la délicatesse, l'expression, la grande poésie, la beauté et l'amour... Approchons-nous...


FIL-IATION (détails)





Des paroles d'artiste : "Cette oeuvre s'inscrit dans la continuité de mon travail d'art textile, qui part de la collecte de textiles d'autrefois porteurs d'une mémoire enfouie que je réhabilite par des gestes de peinture et de broderie. J'ai voulu avec l'espace des carrés roses créer un arbre généalogique qui montre chacun dans son individualité, ainsi que sa place dans le groupe. Support d'accompagnement auprès de mes parents âgés, à l'hiver de leur vie. Ce travail a suscité des récits familiaux et des souvenirs."




L'art textile, le plus souvent représenté par les femmes, compte des artistes reconnues dans le monde entier, Louise Bourgeois, Annette Messager, Niki de Saint Phalle, Marinette Cueco, Sheila Hicks, Chiharu Shiota, Joana Vasconcelos, la liste est ahurissante, elle se termine par Christian Boltanski avec ses piles de vêtements... Bien heureusement, cet art a le vent en poupe, la création artistique n'a pas de limites... Bonheur !

Avec mon amie, en rentrant dans son Paradis (partagé), nous avons traversé les beautés normandes et avons été intriguées par les "Mariettes" (ces petites constructions, doivent leurs noms à ce qu'elles se trouvent le plus souvent près des mares), petits oratoires de campagne qui font partie des cultes populaires du passé, qui honorent un-e saint-e, on peut les admirer au détour des petites routes... Il y a tout un parcours possible en partant de Verneuil-sur-Avre, qui nous en fera découvrir bien d'autres... Peut-être à mon prochain séjour au Paradis de mon amie... Merci mon amie !


Mariette à Sainte-Barbe


Sculpture en pierre du XVIe siècle, qui se trouve à l'intérieur de la Mariette

En passant sur les routes de campagne, il y a des milliards de choses à découvrir, la nature est resplendissante cette année, mais pourquoi cette année ? Sans doute pareille aux autres années, mais c'est moi, seulement moi, qui n'avais pas le regard qu'il fallait, il faut être bien disposé à voir, et puis un jour,  l'invisible, l'immuable font place à l'étonnement, mais d'où ça sort, ce truc, je suis passée tant de fois par ici, les yeux fermés ?  


L'étang, admirable !


La mare !


Les fleurs de toutes les couleurs


Le rosier ancien délicatement adossé au mur


Par la fenêtre


Il y a toujours de la place sous l'auvent

La prochaine fois, même pas besoin d'aller si loin, sous nos yeux il y a à faire, pas besoin d'inventer des histoires, depuis si longtemps elles sont en nous... Il suffit d'un verre de thé, un petit café, c'est pas la mer à boire, les bavardages peuvent aller bon train, on se sent bien !

À très vite les amis de toujours, les passagers qui lisent entre les lignes, soyez les bienvenus ! Je taille mon crayon pour les prochaines histoires... Pour le partage, je vous embrasse.