vendredi 31 décembre 2021

Mes croix et mon tambour... Le retour !

 

Mes croix et mon tambour, le retour !

C'est reparti, j'ai repris mon ouvrage de broderie, abandonné depuis plusieurs mois. Je m'étais dit, j'emporte tout ça dans le Berry au cours des mois de septembre et une partie d'octobre, dans ma petite location bien confortable, j'avancerais à vitesse grand V... Mais arrivée dans l'herbe, sous les arbres, je n'ai jamais sorti mes instruments... J'étais pressée de retrouver la nature, elle m'a accaparée entièrement, par beau temps, par mauvais temps (si peu). Pas le temps, pas le temps... J'avais un champ d'observation si vaste, juste à côté de chez moi, un mois et demi pour tout revisiter, le matin, l'après midi, comment faire, sans contrainte, avec le plaisir pour chaque sortie, sans boussole, sans jumelles, le nez au vent... Sur mon vieux vélo noir...

Je m'étais dit, j'aurais tout fini pour Noël, tous seront contents de choisir les torchons brodés, bien lavés, repassés... Rien n'a été terminé, je n'ai pas pu remonter ma corde à nœuds, m'accrocher à l'échelle des couleurs... Les torchons n'ont pas bougé de place pendant un mois et demi, ils ne seront pas terminés pour Noël, il faudra attendre des jours meilleurs... Des jours d'élan !

Je m'étais dit, par où commencer ? Le poirier, l'acacia, les chênes, les hêtres ? Je suivais sans le savoir Léonard de Vinci : "va prendre tes leçons dans la nature, c'est là qu'est notre futur". Il ne faut pas forcer la nature, sauf pour les arbres fruitiers en espaliers... Peut-être ?

J'avais mis mon sac à fleurs rempli de tout mon nécessaire à broder dans un coin, bien visible de la salle de séjour, je ne pouvais pas les oublier, chaque fois que je rentrais de balade, je me disais : il faut que je commence... Pour le coup, rien ne m'a intéressée plus passionnément que de voir les beautés naturelles, mes priorités étaient là, dehors, toutes m'attendaient !

Tous les jours, j'ai cédé à la nécessité impérieuse d'aller prendre l'air, je pleurais sous les arbres, cueillais des fleurs, je roulais à très petite vitesse... Mon vélo me sauvait la vie, je pouvais aller un peu plus loin que mon regard, plus loin, beaucoup plus loin qu'à portée de main... Tous les jours c'était le bonheur, je n'avais ni faim, ni froid, ni chaud, c'était l'émerveillement permanent...


Le tas de bois, il m'a fallu pédaler pour le voir !

Le retour de ma campagne est un peu loin maintenant, la reprise de l'atelier broderie est encore balbutiante,  j'ai eu du mal à installer le désir,  refaire des points du jour, il ne faut pas lâcher, la petite bête qui monte, qui monte, qui monte... C'est le premier point qui compte, sortir les couleurs, les trier, les choisir, retrouver l'aiguille, tout se perd si vite avec le temps qui passe... Impossible de rattraper Noël, il faut que je m'applique...

Ma fille, pas le moment de ratiociner, il faut y aller, tous les jours il faut compter, point après point, tu vas retrouver l'enthousiasme, c'est presque fait !


Très bien, la reprise se fait sans mal...

Cette fin d'année est très spéciale, comme l'année dernière, masquée, gelée, distanciée, voilà presque deux ans que je n'ai pas embrassé mes enfants, mes amis, chanté, repris le chemin du cinéma, des musées, des trains... Ce matin, cheminant par nécessité dans le petit square d'à côté, j'ai encore trouvé des merveilles, je me suis dit : comment regarder autrement, apercevoir l'inconnu, m'étonner, dans un si petit périmètre ? Je me suis fait ma petite expo, et je vous en fais profiter...


Moi aussi j'attends plus, ce ne sont pas des mots en l'air...

J'attends plus de gaité, plus de paix, de solidarité, que le virus s'en aille et nous laisse libre de nos vies, bien sûr, j'attends plus... Ces mots me parlent au présent, je vais faire des vœux demain soir...


L'étoile filante...

Pas de doute nous sommes bien dans la même galaxie... Quelque fois vous passez à côté des mots qui sont pour vous, je suis passée à côté, des dizaines de fois, la vie passe comme un éclair...


Les couleurs, seulement les couleurs...

Comment être aveugle à ce point, ne pas assez ressentir le battement des mots ? Tout dépend du moment de votre passage, de votre recherche, l'hiver tout est à découvert à vous de voir !

J'ai donc tout repris, le chemin des couleurs, des croix, des envies de Musées... Et les petites balades à pied dans la douceur de décembre...


Le petit nouveau

Confortablement installée, sous ma petite lampe, près de la fenêtre, la radio allumée, j'entends des voix et je reprends mon chemin de croix et j'ai déjà pris ma place pour aller voir madame Pheulpin cette admirable artiste née à Nancy en 1941, elle crée des paysages, des bois des montagnes, des nuages...Des œuvres d'art... Avec des bandes de  tissu de coton blanc non blanchi et des épingles... Le Musée des Arts Décoratifs lui fait la part belle, si belle ! Madame Pheulpin (Quatre vingt ans), est maintenant exposée et récompensée dans le monde entier (Depuis seulement une petite vingtaine d'années) Que de temps perdu !



Simone Pheulpin (1941 - Nancy)


Madame Simone Pheulpin j'arrive !



Mes amis, reprenez des forces, retrouvez des envies de beauté, téléphonez à vos familles, amis, nous avons toujours des choses à nous dire pour se tenir ensemble, ne nous lassons pas les uns des autres...

Je vous forme des voeux sincère, pour que tout aille mieux dans nos vies, je vous embrasse librement, sans masque, sans gel et sans distance... Bonne fête de fin d'année malgré TOUT, TOUT !

vendredi 24 décembre 2021

La mouette de Noël et les petites promenades...

 



Les anémones de janvier

La dernière publication de l'année sera fleurie, je n'ai fait (presque) aucune photo, j'ai eu le bourdon et mal aux genoux... Donc rien de propice pour l'art !

Pourtant, je l'ai vue, fugitivement, blanche, deux ailes planantes, je n'en croyais pas mes yeux : c'est elle, c'est sûr, une seule et unique, juste devant mes fenêtres, perdue ? En visite ? Un air nouveau ? Pourquoi ce retour timide, unique, car depuis, je ne l'ai jamais revue. La mouette étendait son empire sur la ville, impressionnante, elle ne sait donc pas qu'il y a le Covid ? Tous les jours, je regarde attentivement dehors, je guette, j'ai sorti mon appareil photo, il trône sur la console, impossible de la louper le moment venu, pour l'art de la mouette, il faut être là, c'est tout ! Tous les matins, je scrute, loin, rien encore... Si vraiment avant Noël je la vois, je vous fais signe...


Les violettes de ma cousine : je les adore

Noël n'est pas seulement au Corona, il est aussi aux oiseaux, ce matin, j'ai vu plusieurs perruches vertes qui criaient à qui mieux mieux dans les érables près de l'église. Je me suis arrêtée, je les ai regardées, mais à contrejour je n'ai pas bien vu leur couleurs verte, j'entendais leurs cris et je voyais leur gesticulation...

Depuis que je suis guérie des genoux (avec recommandations : maman, vas-y doucement pour que ça ne revienne pas), je fais des petites promenades régulières autour des pâtés de maisons, tout est prétexte à la sortie : acheter un truc dont je n'ai nul besoin (cette dépense, même petite, pouvait largement attendre après les fêtes, ou jamais), regarder simplement un beau bol en céramique bleu et blanc dans la vitrine de l'atelier des "artistes" de mon quartier, la fabrication sort au compte-gouttes, superbe ! Aller acheter du pain (pas besoin non plus, j'ai du stock au congélateur), faire un grand détour sans prendre l'autobus pour faire d'urgence le tour du square... Je ne pouvais pas manquer de prendre une photo du bel olivier que je photographiais depuis des années, dans un petit jardin de la rue, j'avais entendu dire "qu'ils" allaient construire, mais l'arbre serait préservé, bravo ! Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé, ils allaient construire certes, mais l'olivier est déjà à terre, abattu bel et bien : promesses, promesses, promesses... En regardant de plus près, derrière le grillage recouvert d'un mur végétal qui avait poussé là sans qu'on lui demande rien ! J'avais vu l'arbre allongé la tête la première, de tout son long...


L'olivier (avec ciel bleu)  qui prenait chaque année de la force et des olives (février 2020)


Avec ciel gris (2020)


Patatras ! L'olivier à terre (décembre 2021)

J'ai fait le tour des fleuristes pour trouver des roses, des vraies, vivantes, qui fanent, pour remplacer mes roses "lyophilisées" sans odeur, inexistantes, qui n'ont pas bougé d'un poil depuis que je les ai achetées... J'y retourne demain, mais je crains le pire...


Les roses mortes, éternelles...

Il faut que je sorte impérativement, je n'ai plus de verveine en vrac ! Impossible, mes enfants adorent la verveine et demain soir nous en aurons besoin. Ah zut ! Dans le magasin où je l'achetais, ils la font maintenant en sachets, horreur et damnation !! Deuxième sortie, l'après midi, avec les bons conseils d'un de mes fils : tu devrais essayer les boutiques exotiques, ils en ont tout le temps, la promenade fut courte, un gros paquet de verveine en vrac nouvelle récolte me tendait les bras, quasiment pour l'euro symbolique je repartais avec mon infusion, j'étais ravie !


La verveine en vrac, dans une belle boîte (avec mouette) 

Tout est presque parfait, où vais-je aller demain ? Je peaufine mes promenades, je fais tout avec délice, bien sûr je vais y aller, pas trop loin encore, une épingle à cheveux sera suffisante pour me faire bouger... Je mets mon masque sans rechigner, je me lave les mains comme du pain béni, tout me va bien... Même si je dois changer de trottoir pour le monde, je le fais aussi avec le sourire, c'est pour vous dire combien je suis à fond pour la guérison complète !

Autour de moi : toujours le même refrain, j'ai fait un test, je vais faire un test, as-tu fais le test ? Il est positif, ouf je suis négatif...

Mes amis, faisons Noël avec prudence, ne risquons rien du tout, je me réjouis à l'avance de la bûche aux marrons...




Je vous embrasse tous avec cœur !

vendredi 17 décembre 2021

Ce matin, j'ai pagayé... Et grâce à mes amis, j'ai pu remonter la pente !

 

Le petit bouquet dans mon beau vase en cristal taillé acheté aux Puces

Ça peut arriver à tout le monde, un matin tu te réveilles, tu te lèves et tu es dans le désert. Pas de coup de sirocco, ni de tremblement de terre, rien de changé, ou si peu, aucun retard sur le ménage, c'est même plus que parfait, le linge sèche sur les barres du séchoirs, le livre est fermé à la page 70, pas une de moins, le marque-page n'a pas bougé depuis des jours et des jours... Ça devrait mettre la puce à l'oreille !

Le désert est dans ta tête, pourtant ni vent ni chaleur excessive, tu pagayes dans le sable, plus envie de rien, plus besoin d'aller faire les courses, d'acheter des fruits nouveaux, en fait tu n'as même plus envie de manger, aucune nécessité de ce côté-là, tout est gommé, la page redevient blanche, il faut tout réinventer... Il faudrait recompter sur des besoins impérieux, qui vous forcent à mettre un pied devant l'autre... Sortir, dire bonjour à la dame...


Le petit vase cristal qui devait totalement me remonter le moral

Comment faire, par quoi commencer pour réagir ? Il fallait trouver l'idée qui me remuerait les méninges pour changer les choses ! Ce matin, je n'avais rien trouvé encore qui fasse l'affaire, même le vase acheté aux Puces (que j'adore) ne remplissait même pas son office, je comptais bien un peu sur lui... Mais en fait, j'étais triste, comme un jour sans pain ! Comme me le disait une de mes copines, Danielle je ne comprends pas, l'angoisse est en moi, alors que je ne suis pas du tout à plaindre ! C'est comme ça, l'envie de rien peut atteindre tout le monde, et j'essayais de lui remonter le moral, ça a demandé des jours et des jours...

Après être passée par : pas de quoi fouetter un chat, ma fille, quand on a mal aux genoux, on broie du noir, c'est normal, j'ai donc continué à pagayer sur le sable chaud... Maman, ça n'est pas raisonnable de vouloir aller au musée (j'avais déjà abandonné O'Keeffe pour faire un test PCR pour cause de cas contact), tu vas piétiner, c'est pas bon pour tes genoux, il faut être patiente maman, attendre ! En fait, voilà que mon fils me donnait de très bonnes raisons pour ne pas bouger : c'est pas bon pour tes genoux ! C'est pas bon pour mes genoux, je ne vais rien faire, aller nulle part, je vais continuer à pagayer sur la plage ensoleillée de ma salle à manger... Qui viendra me sauver ?


Les deux orphelins : O'Keeffe, et tout le Musée d'Art Moderne...

Je ne suis pas sans défense, j'ai mes petites astuces pour remonter du fond de la piscine ! J'avais vite flairé que je ne pourrais pas compter uniquement sur le vase, au début j'y avais cru : le petit rayon de soleil floral, fabriquer du beau avec de belles fleurs toutes fraîches... Les fleurs ont vite fané... Je ne pouvais plus les voir en peinture. J'ai compris très vite que ni le vase, ni les fleurs, ni le beau temps, ni Noël n'y changeraient rien...Tous les jours je pagayais !


Un bouquet moche et triste comme un jour sans pain

Tout allait de mal en pis ! Et ben dis donc, Danielle, la chkoumoune continue !

J'ai vite senti, confirmé, certifié, qu'il ne fallait rien attendre de rien : vase, fleurs, futures visites dans les musées, ce qu'il me fallait c'était mes amis, leurs voix, leurs questions, leurs : raconte, t'as une petite voix, mais tu tousses, raconte... C'est uniquement ça qui guérit, les amis ! Mon fils cadet était en voyage, mon fils aîné travaillait, personne ne veut inquiéter ses fils, mais les amis, on peut y aller tranquillement, ils vont résister, ils ont le temps, ils sont solides. Je m'étais dit : qui est-ce que je peux appeler ? J'étais tout à fait consciente de cette nécessité...  Après, tout s'est enchaîné, nous nous sommes appelés, je suis sortie de mon trou, parfaite, très bien, guérie, tu fais quoi demain ? Fait attention dans les transports en commun, le virus rôde, il est méchant, il se cache partout... La vraie vie revenait, même avec le virus !

Au fur et à mesure des appels de mes amis, je reprenais vie, écoute : puisque que tu n'as envie de rien pour tes repas, essaye le petit bouillon, surtout, n'oublie pas le filet de citron, quand l'eau bout, tu mets ta belle cuisse de poulet et t'attends que ça se passe, il n'y a rien à faire que respirer la bonne odeur dans la maison... Quelle bonne idée, j'adore le poulet au bouillon... Le projet du lendemain était donc là, je descends chez mon petit primeur et j'achète tout ce qu'il faut pour le mini bouillon, Messi est toujours heureux de me voir arriver : ah mon amie ! Messi, je n'ai besoin de presque rien, quelques légumes... En faisant le tour de son beau magasin plein de couleurs, j'ai choisi tous mes légumes un par un, sans me presser : un navet, une carotte, un poireau, une branche de céleri... Quatre choux de Bruxelles et un citron (pour le filet) que m'avait recommandé mon amie qui habite juste en-dessous de chez moi, et que tout le monde aime dans ma tour... Elle connait le nom de presque tous les gens...

J'ai tout posé à côté de la balance, il a pesé avec le sourire, jusqu'aux quatre choux de Bruxelles, voilà, ça fait 2 euros 40, pour une fois, je n'ai pas payé avec ma carte bleue, mais il était prêt à tout... Messi, merci de ta gentillesse, de ton sourire et de ton accueil, même pour trois fois rien on peut compter sur toi... C'est  vraiment énorme !


Le petit bouillon de l'amitié

Demain, je vais papoter avec une amie autour d'un thé, je vais sortir toutes mes boîtes : thés noirs, thés verts, infusions, nous aurons tant de nouvelles à partager... Nous n'aurons jamais assez de temps, reste encore un moment ! Mais tu vois, la nuit tombe déjà, je rentre... Nous nous quitterons à regret...


Mon fils cadet m'a envoyé cette très très belle photo du théâtre grec de Taormina en Sicile, tellement beau, mais tellement beau !

Mes amis, terminez bien l'année, pas de folies ou alors des petites, merci d'être sur mes lignes et sur mes images avec fidélité, je vous embrasse très très fort...

dimanche 12 décembre 2021

La joie, tout simplement ! Avec l'œuvre de Jan Van Imschoot... La présentation des absents !

 


La vision féérique (2021) - Jan Van Imschoot - 1963

Dès que j'ai mis les pieds dans la galerie, j'ai éprouvé de la joie, toutes les peintures accrochées étaient merveilleuses à mes yeux ! Je voyais bien que les inspirations de Imschoot venaient de loin, de toute l'histoire de l'art. Du temps avait passé entre eux et lui, certains grands peintres classiques se reconnaissaient au premier coup d'œil, c'était justement cette idée qui était à l'œuvre dans le titre de l'expo, "La présentation des absents". C'est précisément de "ces absences" dont il s'inspire, et comme les grands cuisiniers Toqués qui revisitent, recréent les grands classiques, Imschoot réinvente, réinterprète, revisite ses grands maîtres, il leur rentre dedans, mais à l'aune de sa vie d'aujourd'hui, tous ses coups de pinceaux sont authentiquement à lui ! Il y a des ressemblances, certes, mais surtout les couleurs et les formes de ses propres histoires, et ce ne fut que du bonheur pour moi !

Voilà un artiste qui se dit fasciné par certains peintres très connus, dont Monet, et comme un magicien, pour en parler autrement, il les enferme dans son œuvre, les anecdotise, et le spectateur doit se débrouiller avec ça. Ça marche très bien, on quitte très vite l'envie de savoir d'où ça lui est venu, pour se demander où on est ! Quel est ce grand peintre d'aujourd'hui ?

Tout redevient passionnant et puissant, Imschoot entre en scène avec ses propres décors ! La galerie a sorti un catalogue de presque 100 pages pour expliquer le pourquoi du comment, les influences, les rappels, les singularités, mais moi je n'ai pas envie d'entrer là-dedans, une œuvre ne devient pas plus grande par le simple fait qu'on vous l'explique, qu'on invente un roman autour d'elle, elle est d'abord grande pour ce qu'elle est, ce qu'elle offre à voir aux spectateurs, et de l'émotion qu'elle produit... J'ai consulté le catalogue sur internet, il raconte de belles histoires... Une exposition ne se regarde pas avec un catalogue mais avec des émotions, des chocs ! Les mots viennent juste après la beauté de l'œuvre, pour lui donner de la grandeur et lui inventer une histoire qui va souvent mieux la conserver dans l'histoire... L'œuvre a juste besoin de se confronter à son public ! Je pense par exemple aux églises de Venise, si belles, il faut y aller... Après, juste une fois, vous êtes cuits, il faut sans cesse y revenir, l'art ne reste vivant à perpétuité que s'il est regardé...


 La captivité du vent (2021)


Le verre vert féérique (2020)


Détail


 Le démégagement des temps (2019)


Détail


La nuit de noces de madame Piviblan (2020)


La vieille prune aux cafés noirs (2021)


L'échange des bêtises

Il y a beaucoup d'absents derrière Jan Van Imschoot, mais sa présence à lui est fulgurante, il prend ses propres libertés avec "ses maîtres" et tout devient de la beauté pure, poésie, mystère et  joie ! C'est comme ça que je l'ai vu, pour lui-même, et il en dit beaucoup... Tout n'est pas visible au premier coup d'oeil, il faudra sans cesse y revenir... Jusqu'au 31 décembre 2021. Moi, j'y suis retournée déjà trois fois...

Mes amis, voici les fêtes de fin d'année, malgré toutes les restrictions, les empêchements, les rechutes, les distances, le gel et les masques, restons en attente des jours meilleurs, je vous le souhaite à tous...

Epilogue du porte-monnaie :  


Mon porte-monnaie perdu aux Puces m'est revenu, avec tout son contenu, grâce à un honnête homme, merci de tout coeur, et plus (Cliquer sur le post du porte-monnaie)

lundi 6 décembre 2021

La vie urbaine... Visite au Centre Pompidou totalement ratée...

 

Giorgia O'keeffe - 1887-1986 - rétrospective au Centre Pompidou

Mais Danielle, que t'arrive-t-il ? C'est la scoumoune en ce moment ? La dermato qui veut faire monter ta facture, ton porte-monnaie perdu (voir les posts précédents), et maintenant l'exposition ratée ? Tu as le mauvais karma !

Je vous raconte l'histoire ! Coucou mamie, comment tu vas ? Bien ma chérie, et toi ? Ben, je suis testée positive depuis samedi, aïe ! Je n'ai plus de goût, plus d'odorat, et je suis très fatiguée, je me traîne lamentablement, je dors tout le temps... C'est très bien ma chérie, dors beaucoup, reste isolée, il faut attendre que ça passe... Les tam-tams de la brousse ont résonné, toute la famille était sur le coup ! Maman, va te faire tester, ça ne mange pas de pain,  comme vous vous êtes vues dans les 5 jours qui ont précédés sa positivité, c'est mieux maman, tu seras plus tranquille, allons-y gaiement !

D'accord, comme d'habitude j'écoute mes fils, je fonce à la pharmacie, il y avait une file d'attente pour les vaccins, une autres pour les tests, et encore une autre pour les médicaments divers et variés, une foire méthodique mais masquée... Et le pharmacien toujours au taquet : bonjour, sourire, on va s'occuper de vous... Venez madame, c'est pour un test, pas de problème, j'étais juste passée au préalable au guichet pour avoir mon papier sécu. Voilà, vous voulez le résultat par texto, c'est dans vingt minutes ? Oui, merci, et la voilà qui note mon numéro de téléphone, carrément illisible. Bon, je téléphonerai plus tard pour les résultats, c'est pas demain que je recevrais le texto avec ses hiéroglyphes. Vous voyez mon air suspicieux ?


L'exposition Giorgia O'Keeffe au Centre Pompidou

L'affaire fut faite, maintenant inutile d'aller voir l'expo à Pompidou, l'heure était passée, billet perdu, je suis rentrée à la maison, la mine déconfite, mais contente de moi quand même, il restait juste à attendre le résultat du test ! Le temps passait, bon, pas de texto, j'attends un peu et je téléphone, c'est pas grave !

Mais par miracle, contre toute attente, voilà le texto : si vous voulez en savoir plus, cliquez sur le lien, je clique, tout est en anglais (les lecteurs qui me suivent depuis un petit bout connaissent ma facilité pour les langues étrangères), zut, pourvu que je comprenne quelque chose, que je ne passe pas pour une gourde en appelant un de mes fils. Bon, allons-y, je comprends à peu près, le mot de passe pour se connecter est valable 10 minutes, ça ne va pas arranger mes affaires... Vous pensez bien qu'il m'a fallu au bas mot deux mots de passe pour y arriver, on me disait toujours en anglais que j'étais "Négative", ça je l'avais compris tout de suite, j'étais sauvée, parfaitement bilingue, la Danielle...

Madame Giorgia O'Keeffe je vous ai ratée de peu...

Depuis, je lis sa vie son œuvre sur internet, prochainement je vais au Musée d'Art Moderne admirer la restauration de l'œuvre monumentale de Raoul Duffy (peinture à l'huile sur contreplaqué de 10 x 60 m)  : "La fée électricité", et voir les œuvres de Anni et Josef Albers, grands créateurs de tapisserie. Je vous raconte...

Coquelicot -1927 - Giorgia O'Keffe -1887-1986

Sans doute, j'irais avec chagrin revoir les œuvres si émouvantes de Christian Boltanski, au sous-sol !!

Mes amis, les temps sont durs, tenons bon, masque, gel, distances, moi j'ai mes chances cette fois pour le Musée d'Art Moderne... Je fais très attention ! Je vous embrasse...

mercredi 1 décembre 2021

La vie urbaine... Le porte-monnaie !

 

À partir de Marcel Proust, j'ai perdu ma boussole

Enfin ! J'ai pu retourner aux Puces, vaccinée, masquée, en plein air, le gel dans mon sac... Un plaisir sans nom, j'y allais avec un seul objectif en tête : si je trouvais une belle petite tasse à café ? Je voulais me faire surprendre, aucune idée préconçue, la soucoupe était facultative, je voulais boire mon "petit café" dans une très jolie tasse, je dois dire que le prétexte était idéal pour un achat aux Puces, avoir une vague idée, mais pas plus...  Je commençais donc mon petit périple, ma chasse au trésor, je devenais une orpailleuse d'objets, trouver le truc magnifique et pas cher, dont vous n'aviez même pas osé rêver, n'y pensez même pas, la loi du genre aux Puces, c'est : le bol, uniquement ! Aucune martingale secrète, aucun envoûtement gagnant n'est à espérer, il faut avoir l'œil. Quand je suis aux Puces, je n'ai aucune suite dans mes idées, ce qui fait que même avec la nécessité de la jolie tasse, je peux revenir avec un livre, c'est très rationnel !

J'avais commencé avec trois petits couteaux d'office, très bien affutés, ceux que j'aimais, je n'ai jamais assez de couteaux qui coupent bien, la mondialisation se retrouvait  sur l'étalage : deux couteaux brésiliens, un couteau français ! Parfait...


Les petits couteaux de cuisine

La chasse commençait bien, toutes mes cartouches restaient à peu près intactes, je n'avais dépensé que quelques euros pour les couteaux, autrement dit, rien ! Il ne faisait pas trop froid, j'étais bien, la tasse à café était depuis longtemps oubliée, de toute façon celles que je voyais était moches, j'étais passée à autre chose. Ah le joli petit vase, il serait vraiment bien celui-là pour mettre mes petits bouquets, bien évasé du col, oui, en cristal, tout simple, oui, mais je n'étais pas encore allée jusqu'à en demander le prix, on verra ! Le mot clé était lâché, on verra, ça sentait la réflexion, l'indécision, la négociation était loin de s'engager, le : on verra était bien installé dans mon cerveau avec mon restant de neurones, on verra ! C'était pas gagné pour le vase, je prenais même le petit risque de ne plus le voir au retour, on verra faisait le travail de l'attente ! On verra est l'ennemi du chineur/chineuse, la chine doit se faire rapidement ! 

Allez, une dernière dépense, un euro, une belle paire de mi-bas élégants, adieu tasse, vase, l'affaire était dans le sac... Retour au bercail, ça suffit pour aujourd'hui !


Les chaussettes bien chaudes (neuves)

Voilà le fauteur de trouble, le premier tome de "À la Recherche du Temps Perdu" de Marcel Proust, l'exemplaire était presque neuf, avec une belle petite protection en plastique,  à la place de mon exemplaire bien abîmé, tordu, plié, ça serait vraiment bien d'avoir celui-là, presque neuf. Je vais pouvoir acheter le volume pour quelques pièces avec plaisir, voyons voir, je cherche dans chacune des poches de ma doudoune mon porte-monnaie, bon, bien sûr il est dans mon sac, je retourne le peu d'objets qui s'y trouvaient, rien au dessus, rien en dessous, rien, rien du tout, n'oublions pas les poches profondes de mon pantalon ! Une fulgurance me traversa l'esprit : je me suis fait piquer mon porte-monnaie, jamais ça ne m'était arrivé en 40 ans de carrière, tranquille comme baptiste, je pestais tant et plus, on me l'a volé, je ne me suis rendue compte de rien, de la prestidigitation ! Les achats étaient terminés pour moi, Proust était rangé aux oubliettes, sans lui, je ne me serais aperçue de rien, merci Marcel ! Affolée, je téléphone à un de mes fils : chéri, je viens de me faire piquer mon porte-monnaie, il y avait ma Carte Bleue dedans et trente euros, j'fais quoi ? Bouge pas maman, on va faire opposition immédiatement ! Et sur le trottoir, ce qui fut dit fut fait, j'étais tranquillisée : t'inquiète pas maman, ça arrive, tu sais... Toujours consolateur... J'ai repris le chemin de ma maison, je culpabilisais à fond : tu es distraite ma pauvre fille, tu restes prudente deux jours... Et après, adieu les bonnes résolutions. je me voyais payer les chaussettes, et ensuite amnésie totale jusqu'à Proust...

Le temps passa aussi bien que possible, le petit porte-monnaie rouge, je le regrettais aussi ! Fiasco complet cette balade, aux Puces...

En fin de matinée, mon fils aîné au téléphone : coucou maman, dis- moi, il y a un monsieur qui vient de m'appeler, un parisien, il vient de retrouver ton petit porte-monnaie rouge avec ta Carte Bleue et les trente euros qu'il y avait à l'intérieur, il ne manquait rien ! Je vais aller le chercher en vélo, il m'attend. Dans mon porte-monnaie, je glisse toujours un petit papier avec les numéros de téléphone de chacun de mes fils, au cas où ! La personne s'en était servi pour prévenir, MERCI MONSIEUR !!!

Je jubilais bien sûr, comment était-ce possible que quelqu'un de si honnête fasse cette démarche, c'était génial, formidable, grandiose, ça forçait l'admiration... En revanche, je n'étais pas fière de moi, crier immédiatement : Au Voleur ! Alors que j'étais seule responsable de mes déboires, me montrait à quel point l'idée d'un coupable s'impose vite. Le fait qu'une personne honnête vous restitue complètement l'objet perdu me chamboulait, si je me réjouissais de la restitution, je m'en voulais de l'accusation ultra rapide, j'avais une fois ou deux eu l'idée que je l'avais" peut-être" perdu, mais le voleur revenait très vite, l'histoire se terminait comme un conte de fée, MERCI MONSIEUR !!!

Du coup, le bonheur retrouvé, j'ai filé le lendemain acheter le volume "presque" neuf de Marcel Proust, dont personne n'avait voulu ! Chouette !


Depuis, on ne se quitte plus !

Mes amis, les micros évènements de la vie font partie des petits rebondissement racontables ! J'en profite... La prochaine fois, je vous raconte l'expo ratée... Où...

Restez prudents... Les évènements sont méchants, je vous embrasse fort.