Le bel oiseau (collection permanente) du Musée de la chasse
J'avais acheté mon billet sur internet (périmé depuis 2 jours), mais le flash du code barre à l'entrée n'y a vu que du feu ! Je suis donc rentrée avec la foule, petite file d'attente à l'entrée, ça commençait mal... Le musée n'est pas très grand, les animaux naturalisés attirent les parents et leurs enfants. Des visites commentées faisaient monter un peu plus les décibels ambiants... Je sentais bien que ma visite serait ronchonne de bout en bout, ce musée que je connaissais plus tranquille, me surprenait ! Bigre, quel jour choisir pour éviter tout ça ? Ce brouhaha : les cris des enfants et les voix des animateurs, les rires bruyants des adultes, tout m'énervait...
Les belles vitrines recomposées
Le musée, je le connais par cœur, je n'étais pas venue pour voir les animaux, même le grand ours blanc ne me faisait aucun effet, il y avait trop de public, au secours ! J'avais quasi hâte que la visite se termine, j'avais tout de suite compris que j'étais tombée dans le mauvais créneau, blindé de monde, la notoriété d'Eva Jospin montait, montait, montait, faisait fureur et voilà le résultat : public nombreux, et Danielle la ronchonne, j'ai donc fait la visite au pas de course...
Le grand ours blanc me laissa de marbre, une banquise !
Pardon, pardon, pardon, le musée est trop petit ! J'avais rencontré une œuvre d'Eva Jospin un jour dans la cour carrée du Louvre (juin 2016), il n'y avait personne ce jour-là, elle était moins connue... J'avais adoré son travail : une seule matière, le carton ondulé, une seule forme, la forêt...
L'œuvre d'Eva Jospin était dans cette grande boîte magique et brillante, installée dans la cour du Louvre, une intrigue, une véritable découverte... Depuis 2016, je la suis...
Dès l'entrée, je m'étais dit : chaque musée ou fondation essaye de faire le plus d'entrées possible, le Musée de la Chasse avait pris depuis longtemps le parti de mélanger des œuvres contemporaines aux collections permanentes, avec des œuvres plus petites (Othoniel, Sophie Call, et plusieurs autres artistes contemporains...) Il faut croire qu'Eva Jospin, bravo pour elle, dépassait tous les espoirs de la billetterie. Le public avait sans doute retrouvé l'envie de sortir après le temps de la claustration, des masques, des tests, des vaccinations Covidiennes... Les gens, libres et heureux, remettaient les pieds dans les musées, (comme moi), bref, il y avait foule : je n'ai pas du tout aimé la visite dans ces conditions !
Forêt - 2016 - Eva Jospin - Dans la grande boîte mystérieuse du Louvre, il y avait une forêt, la belle œuvre d'Eva, une énorme surprise qui m'avait donné envie de pleurer tellement l'émotion fut forte à son contact... Peu de gens osaient (alors) rentrer dans le mystérieux endroit brillant pour inspecter ce lieu (public)
Le Musée de la Chasse avait rempli son espace d'œuvres de l'artiste pour le grand bonheur du public, moi comprise, j'allais (trop) rapidement d'une pièce à l'autre, je sautais les animaux naturalisés pour atterrir directement sur les forêts en carton de Jospin...
Chien empaillé et emperlé... J'ai adoré !
Voilà mes forêts en carton précieusement, minutieusement découpé, ajusté, collé. À l'heure ou les hommes de la terre se tournent enfin sérieusement vers le vivant, la biodiversité, la sauvegarde de la nature, les bois, buissons et forêts d'Eva Jospin tombent à pic pour m'enchanter ! Tandis que les arbres tombent en masse, coupés par les humains à tort et à travers sur notre espace terre, l'artiste, utilise un matériau simple, sans valeur économique, pour sculpter, reproduire à l'infini, cette nature (morte) qui disparaît... Le musée de la" chasse", dont le nom même évoque aujourd'hui des pratiques contestées, se trouve totalement bien choisi, il me semble, pour faire exister l'œuvre d'Eva Jospin, au milieu d'une nature (certes) artificielle, mais qui ne demande qu'à revivre, exister, compter, encore et encore plus dans nos vies...
Forêt - Eva Jospin (1975)
Eva Jospin (1975)
J'ai terminé la visite par l'arc de triomphe, le public pouvait à loisir l'admirer en suivant le sens obligatoire, pas de resquilleur... Au repos, confortablement assise dans un joli café, en regardant le catalogue de l'exposition acheté par l'amie qui m'accompagnait, je me suis aperçue que j'avais sauté un étage, j'avais loupé "hystériquement" plusieurs œuvres importantes, ma visite trop rapide m'avait joué ce bon tour, impossible de revenir, le musée était dans la dernière semaine "folle" de l'exposition. Tant pis pour moi !
Je me sentais prête à repartir à l'assaut des musées avec de bonnes résolutions : moins grincer des dents, mieux accepter le monde (pas trop quand même), c'est trop compliqué, impossible de se retrouver seule dans un musée ! J'ai déjà en poche les billets pour le Petit Palais, le musée d'Orsay... Je vous raconte...
La petite rencontre :
En sortant du musée, sur le chemin du métro, j'ai fait une belle rencontre : assis bien tranquillement à une terrasse de café en compagnie d'une jeune femme, un homme, jeune, souriant, beau, je l'ai reconnu tout de suite, c'était un des acteurs d'une série télévisée sur la 6, qui dure environ vingt minutes chaque soir et qui s'appelle : Scènes de ménages. La série met en scène des petites anecdotes de la vie quotidienne vécues par six couples (très disparates en âges et situations), le format cinématographique pour chacun des couples est de de 2/3 minutes, les différents couples se succèdent donc dans des très petits drames : drôles, émouvants, moqueurs, méchants, amers... Et souvent bienveillants pour tous les conjoints ! Souvent, les petites histoires ressemblent beaucoup aux nôtres... Il faut être d'excellents comédiens pour remplir le contrat sur tous les modes d'expression...
J'avais déjà dépassé le café et je suis revenue sur mes pas, pourquoi ne pas le lui dire ? Vous êtes bien le comédien qui jouez dans la série Scènes de Ménages ? Oui, en effet... Je voulais vous dire que vous êtes un merveilleux comédien, la jeune femme qui était à ses côtés, rajoute : oui vous avez raison, je lui dit tout le temps ! Et j'en rajoute : j'admire votre façon si émouvante de jouer toute la gamme des sentiments, bravo, vous êtes vraiment un grand comédien... Merci, merci beaucoup, c'est aujourd'hui mon anniversaire et c'est le plus beau cadeau que j'ai reçu !!
Mission accomplie, l'acteur était heureux et moi aussi, j'avais osé, il avait bien reçu, avec bonheur, simplicité, spontanéité, tous mes mots qui le complimentaient...
J'ai remis mon masque, le métro me tendait les bras !
Mes amis, malgré le beau temps, les belles sorties, les belles choses de la vie, n'oublions pas l'Ukraine, que la paix revienne vite ! À très bientôt... Prenez soin de vous...