samedi 20 août 2022

Allez, la dernière publication avant la grand route : les artistes à la Défense !!!

 

La Grande Arche au milieu des rayons d'Elsa Tomkowiak

Inspiration ou raccord ? Superbe ! OUT/Codalema les rayons - 2022 - Elsa Tomkowiak, les descentes d'Elsa sont vertigineuses...

J'avais entendu le matin du 15 août, à la radio, sur France Culture pour ne pas la nommer, qu'il y avait la fête de l'art contemporain, les Extatiques, à la Défense. Ni une, ni deux, je saute dans mes chaussures, je déjeune à la va-vite, et me voilà radicalement prête pour l'expédition, métro du mois d'août, ce qui veut dire, tu attends plus que d'habitude, mais j'ai le temps... Cool Raoul ! Il ne pleut pas, le soleil est au plus bas, tout se présente bien. j'emporte l'appareil photo rechargé de la veille, ah ! Mon masque, ne l'oublions pas, le virus est encore méchant !

La Grande Arche est à sa place, mais le reste de l'esplanade est en travaux, on démonte une vaste zone de loisirs montée pour l'été, je tombe mal, tout est sens dessus-dessous, de plus, des travaux sont en cours pour reprendre l'étanchéité de la place et le réaménagement de l'espace public, je me dis : où sont-elles ? Où sont les œuvres d'art ! Je cherche...

Les centres commerciaux sont ouverts, tant mieux, les gens sont dedans à faire de beaux achats, à moi l'espace libre, à moi les artistes de notre temps...

Les ronds et les carrés et la sculpture de Miro... Au fond

Ça commence bien, des travaux et encore des travaux, en descendant vers la perspective de l'Arc de Triomphe, tout le long de l'esplanade plantée, je vais bien trouver quelques œuvres (il y en a 9 sur la programmation). La grosse boule d'acier, ici depuis 2006, n'a pas changé, toujours aussi appétissante, si vous pensez (comme moi) que c'est une pomme belle à croquer ?

Point-Croissance (2006)  - Lim Dong-Lak (Corée du Sud)

En fait, la vraie explication de l'œuvre (hors concours), la voici : elle représente une pousse (peut-être un jeune arbre) émergeant d'une boule d'argent, en fait je n'en étais pas loin avec "la belle pomme".  L'essentiel est de rester nature, fruit, arbre, feuille, certains artistes y pensent depuis la nuit des temps, et s'en inspirent le plus bellement du monde !

L'exposition était sur le thème : promenade (bucolique) artistique... Et d'un autre côté, tous les panneaux des nouvelles constructions environnantes affichaient des milliers de m2 de béton en plus, à des hauteurs vertigineuses, ça bétonne, ça bétonne à la Défense, mais... Il y aura 6000 m2 d'espaces verts !!!




L'avenir der la Défense

Madame, s'il vous plait, nous cherchons les œuvres d'art ! Moi aussi je les cherche, il faut être attentifs, sur les neuf j'en ai vu quatre jusqu'à présent, bon, cherchons encore, en principe on ne devrait pas les louper... Elles sont toutes sur le parcours végétalisé, en descendant vers la belle vue de l'Arc de Triomphe. Tout se passe entre la fontaine Agam en haut, et le bassin Takis en bas...

La fontaine Agam

Nos ancêtres du futur - 2022 - Gloria Friedmann 

Nos ancêtres du futur avec leurs belles pensées animalières (phonétiquement, j'entends animal-hier, ce qui s'accorde assez bien au déclin animal mondial). Cette artiste espère que son œuvre sera choisie pour le décor pérenne de l'esplanade de la Défense (deux œuvres seront sélectionnées).


C'est sur ce chemin, dans cette direction qu'il faut aller...



Le Chevalier errant l'homme sans ici - Abraham Pointcheval (2022)

Le chevalier errant après une longue course dans le temps sert de point d'appui, de reposoir, de perchoir, de nichoir, pour les animaux... Les huitres lui déchirent les entrailles... L'avenir est en marche, le chevalier sert de creuset au vivant, très beau, très poétique ! Le parcours d'Abraham Pointcheval est passionnant, allez-y voir en cliquant sur son nom...


Les poissons rouges dans un petit bassin (hors concours)

Décor (presque) naturel, toujours d'une beauté inégalée, les poissons rouges ne font aucun bruit... Le parcours continue, la descente entre les petits jardins jusqu'à la nouvelle rencontre d'artistes... Je peux m'assoir sur un banc, regarder le large... Souffler, passer un coup de fil... Les vacances tout près...

Au loin, j'aperçois ces flèches de bois qui me font penser à un bateau, ou aux lances du peintre Paolo Uccello dans ses tableaux de guerre que j'adore, du 15e siècle... Le parc de la Défense met à la disposition du public des écrans de couleur jaune à travers lesquels on peut photographier ou rire jaune...


Porte à faux (2022) - Mireille Fulpius (photo réalisée à travers l'écran jaune)


On peut rentrer dans l'œuvre, en mesurer les effets, et sortir par la porte ouverte droit devant vous... Ou faire marche arrière...



Soulèvement effondrement (2022) - Ugo Schiavi

Avant ou après l'œuvre de Mireille Fulpius, je ne sais plus, je vois que la "nature" que nous propose Ugo Schiavi est bigrement à l'œuvre de recouvrement, soulèvement, effondrement, petit jeu de cache-cache, presque musical, de notre société. Comment voyons-nous le monde aujourd'hui ? Effondré ou soulevé, renversé ? Ou les trois ? Moi je vois des effondrements, des renversements partout, je n'ai plus l'âme aux soulèvements, plus la force, moins d'énergie...

"Ugo Schiavi réactualise son projet monumental, produit lors de la Nuit Blanche de 2018. L’œuvre Soulèvement-Effondrement est un moulage du génie de la République, issu du groupe sculpté Le triomphe de la République de Jules Dalou situé sur la place de la Nation, auquel s’ajoutent d’autres éléments sculpturaux contemporains dans une forme d’anachronisme recherché. Ces fragments sculpturaux renversés se répandent sur la place Moretti de l’esplanade de La Défense à la manière d’une ruine contemporaine envahie par la végétation."

Je n'ai pas pu me reposer sur le grand banc de l'esplanade, il faut un escabeau, ou être un géant, pour prétendre s'assoir ici, ce banc immense cache la forêt, la vue, l'Arc de Triomphe, les enfants et leurs parents souples et jeunes grimpent de toute leur force pour se reposer devant ce grand spectacle... J'ai adoré photographier les bancs à Venise, à toutes les heures...


Le grand banc de l'esplanade de la Défense


Le banc de pierre de Mazzorbo (Venise 2014)

Mazzorbo est l'avant-dernière station d'arrêt du vaporetto avant d'arriver à Burano, l'île des couleurs et du commerce actif, des files indiennes de touristes... Quand je vais dans le gros dossier de Venise, qui dort dans mon ordinateur, j'ai encore le cœur qui bat...


Les petit bancs  à la Biennale 
de Venise (2013)


Petit bosquet sorti des dalles par le groupe Coloco, installation provisoire (2022)

Je n'ai pas rêvé devant le bouquet de verdure, j'ai trouvé la proposition ridicule, opportuniste, devant contenter les amateurs de nature ? Donnant ainsi carte blanche aux constructeurs ?

"L’œuvre pour Paris La Défense : le collectif Coloco propose de faire émerger du sol de l’esplanade de La Défense un jardin éphémère au milieu des dalles, intitulé Jardin faisant, véritable explosion végétale par soulèvement, pour permettre l’observation d’une végétation allant du sauvage à l’horticole. En réunissant des végétaux sauvages, comestibles et ornementaux, les artistes paysagistes nous rappellent que nous sommes dépendants du vivant. Ici le jardin est en escale puisqu’il voyagera ensuite vers son atterrissage définitif : cette profusion végétale sera installée aux Tours Nuages de Nanterre à l’issue des Extatiques, pour composer un jardin étroitement pensé avec ses habitants."

Me voilà arrivée au bout de l'esplanade, l'Arc de triomphe est à un regard des visiteurs, le beau bassin agrémenté des 49 signaux colorés et clignotants crées par l'artiste Vassilakis Panayotis (dit Takis) en 1988 est magnifique, ponctuation dans la perspective ludique, magique, ces gros yeux sur les grands mâts, sont amicaux de jour comme de nuit !


Bassin Takis (1988) - photographie 2006 empruntée a Wikipedia (Takis est décédé en 2019 à 93 ans)

Je vois que depuis la création de ce bassin, les promoteurs ont bouché l'horizon, rien ne résiste aux promoteurs... Rien !


Il faut bien viser pour apercevoir l'Arc de Triomphe, l'horizon est presque totalement bouché... Les places assises "juste devant" sont vite prises !

Une belle balade découverte, le métro est compris dans la visite, sur l'esplanade, bienvenue pour moi...

Brève de mon comptoir :

Bonjour, vous allez bien ? Oui merci... Nous sortions de l'ascenseur, je ne sais comment et à partir de quoi, quelle idée, a-t-elle commencé à me confier ses préoccupations... Je ne sais plus, sans doute à partir de la météo ? Voilà cinq ans qu'elle vivait le martyre à cause de ses voisins qui faisaient continuellement du bruit au dessus de sa tête, aucune discussion n'avait eu raison de leur "je-men-foutisme"... Voilà cinq ans qu'elle vivait en dépression, en tristesse, en manque de sommeil : je partais de chez moi le plus possible, je ne voulais jamais rentrer, je pleurais, je n'avais envie de rien, je ne mangeais plus, j'ai perdu beaucoup de poids, j'ai porté plainte, vu le Directeur de l'Office, le président de l'Amicale des locataires, j'allais me faire consoler par ma mère, l'enfer ne finissait jamais ! Aujourd'hui je vais à la salle de sport, j'ai retrouvé de l'énergie, je suis plus détendue, j'ai de l'espoir, je revis, mes voisins du dessus ont déménagé !! Je les avais vus en effet déménager, jeter la moitié de leurs meubles, cassés, abimés, laissés en attente du passage des encombrants...

Passez une bonne journée, reprenez votre souffle, la vie maintenant sera meilleure, espérons que vos  nouveaux voisins seront plus calmes, sans enfants (normalement, ce petit logement est prévu pour deux personnes). C'était la première fois que nous parlions si longuement, elle s'étais assise sur le petit rebord, juste en dessous des boîtes aux lettres, à l'endroit de la petite corbeille à papiers, et moi je suis restée debout, devant elle, un petit sac poubelle (léger) au bout de chaque bras... Après tout ce temps, cinq ans, c'est long, puis, à la fin de ses révélations, elle s'est levée et m'a dit : Ah ! Je me sens mieux, ça m'a fait du bien de vous parler ! Elle est repartie souriante, je connaissais maintenant son prénom, nos rencontres seront moins anonymes, plus spontanées... Ainsi, on pouvait vivre cinq ans totalement ignorants les uns des autres, sans même soupçonner l'impensable, que faire ? Comment se réconforter, se parler ? Vive la météo, il arrive quelquefois que le coup de tonnerre des paroles, de la rencontre puisse nous faire du bien...  Mais à quel prix de silence et d'indifférence ? Les dépressions dues aux mauvais voisinages restent des enfers, trop longtemps !

Mes amis, cette publication sera vraiment la dernière avant la merveilleuse nature de l'Indre... Prenez soin de vous, portez encore le masque, la rentrée est annoncée contaminante... Je vous embrasse tous...

mercredi 3 août 2022

Les folles de Chaillot, le départ... Fermeture pour cause de vacances à la campagne !

 




Les linéaires du grand magasin

Les folles de Chaillot : au supermarché...

Un jour je me suis dit : tous ces produits que des millions de gens utilisent dans le monde, depuis des dizaines d'années, pour leur besoins personnels, faire propre chez soi et être bien propre sur soi... Que deviennent -ils, qu'ont-ils fait à la Terre ? Les usines, les voitures, les avions, les trains, les ponts, qu'ont-ils fait ?

Le calcul est vertigineux, le désastre est inimaginable, je n'avais jamais vu ça comme ça ! Mais d'autres se sont mis à compter (depuis plus de cinquante ans déjà), scruter, vérifier, soupeser, analyser, microscoper, scientifiser, à anticiper. Résultat des courses : on court à la cata ! Elle est là, perceptible, mais je vois que les linéaires du supermarché ne changent pas, au contraire, dans mon quartier, ils ont refait tout le magasin et ils ont allongé les rayons, ce qui fait qu'il faut mettre des patins à roulettes pour inspecter le rayon et choisir son yaourt, choisir sa lessive, ses pâtes, ses biscottes, son huile, son vinaigre... Et bien sûr, j'en passe... Et pas forcément pour le meilleur, mais pour le pire...

Voilà la Danielle qui pète un câble !! Il est bien temps !

J'étais dans les rayons des fruits et légumes justement, pour choisir mes : poireau-brocoli-courgette, le trio gagnant de ma soupe quotidienne, quand une dame, avec une certaine bouteille, comme moi, me dit : vous ne trouvez pas que les légumes sont chers ? Oui, vous avez raison... Mais je n'ai pas eu le temps de disserter sur la question qu'elle embraye sur un autre sujet, je laisse tomber ma courgette, mon poireau et je l'écoute. Elle portait un masque sous le nez et moi sur le nez : oui, vous disiez ? Elle part sur les prix, difficile d'inviter ses amis, mais bon, je viens d'hériter d'une grosse somme d'argent, 200 000 euros, une rétroactivité sur vingt ans de je ne sais pas qui, je n'ai absolument rien compris de ce que me disait cette dame qui venait de la Martinique (elle me l'avait dit au début). J'avais enregistré, tout le reste me laissait totalement dans le brouillard, mais elle finissait toujours ses phrases par  : le Seigneur sait qui vous êtes, ce n'est pas de votre faute, soyez ce que vous êtes, ce qui vous arrive n'est pas de votre fait... Bon, oui, donc madame, faites-vous plaisir, ne regardez pas au prix, invitez vos amis, passez une bonne journée, restez heureuse avec vos amis... Je repris ma courgette, mon poireau et j'allais tout droit au brocoli, loin de l'héritière... Ma curiosité avait été piquée au vif : 200 000 euros, c'est une somme, de quoi parlait-elle ? Enfin de la distraction, sur le même rayon, une autre dame me demanda de peser ses tomates en grappes, elle ne savait pas lire, je me suis réjouie de lui rendre ce petit service ! 

Dans ma tour :

Une dame, qui a l'âge de ma tour, comme moi, n'arrête jamais de parler, vous lui demandez l'heure, gare à vous, ça risque de durer une plombe ! La météo ? Pareil, le tour du cadran ! Sa santé ? Alors là, vous risquez gros, la santé c'est sans fin, excuse-moi je suis pressée, on m'attend, j'ai un rendez-vous, et vous filez à l'anglaise... À la prochaine, fais attention à toi, il faut lui parler de loin et déguerpir... Elle a le cœur sur la main mais pas la langue dans sa poche ! Un petit conseil de jardinage ? Laissez tout crever et partez, prenez vos jambes à votre cou, toujours avec le sourire, car elle ne ferait pas de mal à une mouche, elle veut aider tout le monde et tout le monde la fuit...  Ah ! C'est elle, courage, fuyons !

Dès que vous l'apercevez, mieux vaut changer de rue et lui faire un grand coucou de la main, elle est connue comme le loup blanc, mais elle ne mord pas, elle a toujours le sourire, elle veut aider, elle vit toute seule et vous parle toujours de ses neveux et de sa nièce qui vient d'accoucher, filez au plus vite, car l'accouchement s'est mal passé... Elle cherche quelqu'un pour arroser ses plantes quand elle partira en vacances, c'est une affaire d'État, tout le monde voudrait bien lui arroser son balcon, mais... Elle a beau savoir que vous avez aussi des fleurs, des plantes vertes qui viennent du monde entier, elle tentera de vous expliquer tout de A à Z, deux heures ont à peine suffit à ma gentille voisine (celle que tout le monde aime dans la tour) pour en venir à bout, ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, tu peux partir tranquille, j'arrose seulement si la terre est vraiment sèche, pas de problème, j'ai eu tes plantes deux ans de suite, je connais le mode d'emploi... Mais elle ne vous croit pas, elle fait la révision générale à chaque fois ! Ma gentille voisine s'est couchée tard, le soir des explications de terres...

Nous deux, avec ma voisine, on l'aime bien, même si elle ne va pas droit au but, c'est une méandreuse, une fabrique de cordes à nœuds à elle toute seule, elle n'est pas synthétique, loin de là, vous l'aurez compris, on en rit, et à chaque fois ça recommence : bon alors maintenant je vais lui dire d'aller plus vite, mais jamais ça ne marche, alors on change de trottoir jusqu'à la prochaine fois !

Elle veut aider tout le monde et tout le monde la fuit... C'est notre dingo à nous, ses mots coulent comme un torrent, les chutes du Niagara ? Bien sûr que non, c'est pire, cherchez bien dans le monde, une cascade qui cascade comme elle, c'est introuvable, mais nous deux, ma voisine et moi, quand on en parle on dit : elle est comme ça, laissons courir... Elle a le cœur sur la main... Tu ne trouves pas, Danielle, que ça s'aggrave pour notre amie ? Oui, tu as raison, je crois avoir remarqué, tenons bien la barre serrée !

Le départ :


Le chemin d'herbe

C'est pour bientôt, j'ai sorti mes listes de tout : les vêtements, les premières courses à faire en arrivant, les câbles et les rallonges pour tous mes appareils... Depuis de longues années, je fais ça, je connais cette petite musique, tout est à ma portée... Mais je trouve le moyen à chaque fois d'oublier quelque chose, l'année dernière c'était le petit plat à tarte, l'année d'avant la rallonge pour la tablette, l'année d'avant, avant, la pommade à la cortisone pour les aoutas... Cette année, ça sera quoi ?

Je vais revoir mes arbres, mes vaches, mes prés, mes étangs, mais dans quel état avec cette chaleur ? Mes amis vont bien... Mais chaque année compte double, nous marchons en marche arrière, allez, roulez jeunesse, je vais repédaler en "faisant bien attention", comme me disent mes fils... Jusque là pas de bobo, que des photos, cette année j'emporte un pliant tripode, pour m'asseoir devant les vaches et les paysages autant de temps que je le voudrais...





Avec mon siège tripode je vais en voir de toutes les couleurs

Mes amis, portez vous bien, ma pharmacienne me dit que tout est positif, avec les tests... Gardez le masque... Je vous embrasse...