lundi 25 avril 2022

Le Ramadan 2022 et l'amandier, Paris 20e... J'ai entendu le coq chanter... Dans ma rue !

 
Le bel amandier de Belleville au printemps (avril 2022). Mais déjà trop tard pour voir les fleurs !

Je me suis décidée à revenir le voir, ce bel amandier du 20e que j'avais découvert il y a quelques années (juillet 2019). À l'époque, je n'en croyais pas mes yeux, tellement il était beau... En 2022, je me suis dit : et l'amandier ? Dépêche-toi d'aller le voir ! Mais je suis encore arrivée trop tard dans le printemps, il n'y avait plus de fleurs, juste quelques pétales jaunis... Zut, il me faudra encore attendre l'année prochaine pour la prochaine floraison. C'était un dimanche, j'étais toute seule à lui tourner autour, personne ne s'arrêtait pour voir cet arbre presque centenaire... Les vieux n'intéressent donc personne, on dirait !


Fort comme un roc, l'amandier peut vivre jusqu'à 100 ans (il en a 85 en 2022)

J'ai repris le chemin des écoliers pour redescendre à Belleville, traversé des allées de prunus roses, beaux comme des guimauves, la nature pousse de toutes ses forces partout où on lui laisse la place...



J'ai traversé des haies d'honneur, le rose était mis

La grande ville au printemps est belle à parcourir, j'en profite, j'ai raté les fleurs de l'amandier mais celles des prunus m'ont fait la fête. Merci les arbres !

Il faisait beau sur le boulevard de Belleville, j'ai caracolé devant les pâtisseries du Ramadan, toutes étalées sur des tréteaux de fortune, dehors, sur le trottoir. Tout le monde faisait la queue, sans resquille, sagement, pour rapporter les bons gâteaux brillants de miel à la maison, personne ne s'étonnait que je sorte mon appareil photo : allez-y madame, faites vous plaisir ! C'était gai, bon enfant, sympathique, la fête battait son plein. Moi qui ne mange que très peu de sucre, je n'étais tentée par rien, que la bonne humeur !





Les pâtisseries du Ramadan


Et les dattes qui coulent à flot...

Le 20e, c'est aussi les murs peints, beaucoup que je ne connaissais pas, par ici, la sortie continue...





À livres ouverts...

J'allais un beau dimanche ensoleillé chercher des couleurs, des odeurs, des mines réjouies, et mon bel amandier. J'ai tout trouvé à profusion, loin des idées noires, des craintes pour l'avenir, de la guerre, même mes genoux n'ont pas bronché, j'ai marché lentement comme d'habitude, en regardant de tous mes yeux autour de moi... Ce matin dès l'aube, dans ma rue, j'ai entendu un coq chanter, je me suis dit : tiens, y aurait-il quelqu'un qui a installé une petite basse-cour dans son petit jardin ?


Belle occasion de terminer en beauté avec cette très belle photo de mon gendre...

Mes amis, prenez encore bien soin de vous, l'épidémie n'en finit pas de nous faire du mal... Je vous embrasse fort. À très vite...


Hommage à l'Ukraine - C215 - Avril 2022

mercredi 20 avril 2022

Paris 13e : la "Visitation" de l'église Saint-Hippolyte...

 


L'entrée du grand magasin asiatique "Tang Frères", Paris 13e, décor printanier

On s'était dit : et s'il pleut ? On y va, s'il vente ? On y va, prenons notre imper, la météo n'est pas pour nous, tant pis, on y va quand même ! Avec mon amie, la devise de Jacques Coeur (1395-1456) : "à cœur vaillant, rien d'impossible", reste complètement moderne, peu de choses peuvent nous faire annuler un évènement. Le jour de notre balade dans le 13e arrondissement, que nous aimons bien, alors que la pluie était prévue, il y eut un soleil tout l'après-midi, à faire pâlir la grenouille ! Nous n'avions pas d'idées précises en tête, le nez au vent comme nous disons souvent... Au bout d'un moment de visites diverses, nous avions envie de prendre un café, mais dans le coin, il n'y en avait pas beaucoup, il y a surtout des petits et des grands restaurants, où on mange des mets délicieux... Il y a aussi des pâtisseries, des rôtisseries ruisselantes et appétissantes, des sandwicheries vietnamiennes, des petites boutiques bourrées d'objets pour la déco des maisons à la façon asiatique, un choix incroyable de vêtements de toutes les couleurs, de toutes les matières, des bijoutiers où l'or et l'argent se conjuguent, il y a une pagode, bien cachée à l'entrée d'un parking, et les poubelles (hélas)... Si vous êtes attentifs c'est aussi  le quartier des murs peints, il suffit de lever la tête pour en prendre plein les mirettes...   On ne dit pas : "je vais dans le quartier asiatique", mais "je vais dans le 13e".... Mon amie et moi, nous adorons !!


La petite place à l'entrée s'appelle Place Thang, ni plus ni moins


De toutes les couleurs (2015)

Moi qui connais assez bien les commerces par ici, j'ai bien vu que l'épidémie de Covid avait fait des dégâts sur quelques boutiques, fermées ou remplacées, hélas ! Chacun tentait de s'en sortir tant bien que mal... Partout des promotions, des soldes, pour faire repartir la machine...


Dans la petite pagode, nous sommes toujours bien accueillies (2015)


La pagode (2015)

Voilà le café, la petite halte, un café "allongé, bien fatigué", s'il vous plait, souvent le serveur.euse rit de bon cœur ! La pause parlotte/pipi/repos est toujours bienvenue, nous repartons à l'attaque du 13e....


Bd Vincent Auriol, Paris 13e - 2017


Bd Vincent Auriol, Paris 13e (mon chouchou) - 2017

Il faut une journée entière pour admirer les murs peints de ce quartier, c'est véritablement un musée à ciel ouvert, il faut bien marcher, car il y en a partout, des petits, des grands, des beaux, des très beaux et des moyens... Il me semble même en avoir parlé sur l'une de mes publications...

La Visitation : Église Saint-Hippolyte (Paris 13e)


Petite église, moche, pas engageante, avenue de Choisy (Photo Wikipedia)

Tu connais cette petite église ? Pas du tout, jamais vue, jamais entendu parler, jamais visitée, jamais eu envie d'y entrer,... Bon, alors allons-y ? Il faut visiter toutes les églises, toutes, chaque fois qu'il est possible, il y a souvent, très souvent des merveilles à découvrir, il suffit d'une seule qui vous touche, d'autres fois il n'y a que des courants d'air, mais comment savoir ? En y rentrant...


La nef principale et le lustre octogonal (style carolingien épuré) - Photo empruntée sur internet

M'était revenu en tête immédiatement le souvenir du sublime lustre octogonal de l'église d'Aix-la-Chapelle que j'avais eu la chance de voir au cours d'un office religieux... Les photos étaient interdites, même avant l'office !

Dès l'entrée, de la petite église Saint Hippolyte, au très loin, j'ai aperçu, enfermé dans le cœur, à l'intérieur d'une espèce de serre, "le tableau" ! Je dis à mon amie, allons voir ce tableau, il a l'air magnifique... Rien ne m'intéressait plus que cette œuvre, dissimulée au fond de la grande nef, un peu dans l'ombre, discrète...


De très loin, impossible de ne pas avoir envie de l'approcher, l'œuvre semblait si belle

Quand nous sommes arrivées à l'intérieur du cœur entièrement vitré, derrière l'autel, à un mètre du tableau, la surprise fut totale, pas un mot, pas un geste, seule l'admiration nous absorbait, quelle beauté ! Style Renaissance bien sûr, des couleurs fraîches, vibrantes, nous sommes restées un moment, sans rien nous dire, à déchiffrer les personnages... Un jeu que j'aime...


La Visitation (anonyme du 17e siècle)


"Ma" merveille anonyme


Nous étions comme deux communiantes laïques en lévitation... Au premier plan, Marie (enceinte du Christ par le Saint Esprit) rend visite à sa cousine Élisabeth (enceinte de Saint Jean-Baptiste par miracle), au deuxième plan, à gauche, dans l'ombre, le mari d'Élisabeth : Zacharie, qui assiste à la rencontre... Nous avons mis un moment à le trouver, tant l'ombre était épaisse. De chaque côté des deux saintes femmes, d'autres Saint.es : Pierre, Paul, Sainte-Catherine. En haut à gauche, nous avons pensé à Marie-Madeleine tenant la tête du Christ ? Derrière les deux saintes se tient une servante. Nous n'en savions pas plus... J'ai interrogé deux dames de l'église qui fermaient la sacristie : excusez-moi mesdames nous n'arrivons pas à trouver le nom de la femme qui tient la tête du Christ, en haut à gauche du tableau, pouvez-vous nous aider ? Ah madame, ce tableau est notre seul trésor, nous l'avons retrouvé à la cave et l'avons fait restaurer, alors voyons : oui, oui, c'est bien la Visitation, le personnage en haut à gauche, je ne sais pas du tout, en haut à droit ? Vous croyez vraiment qu'il s'agit de Sainte-Catherine ? Mais oui madame, bien sûr regardez, elle porte la palme de martyre et a le bras qui s'appuie sur la roue. L'une d'elles nous dit comme un cadeau : Regardez, regardez en sortant, quand vous serez loin du tableau, on voie un ange qui protège Marie et Élisabeth, regardez, regardez bien... Mon amie et moi ne bougions pas, bien à l'abri du monde dans cette serre, devant ce magnifique tableau... Le temps restait suspendu aux couleurs, aux personnages, aux mystères, à la beauté...

En sortant, nous avons cherché de tous nos yeux l'ange protecteur... Mais oui, c'est bien ça, elles ont raison, il est bien là, regarde ! Amis lecteurs, si vous le cherchez attentivement,  vous l'apercevrez, blanc comme un nuage,  qui étend ses bras sur la scène sacrée...


Voyez l'ange !

Tu as raison, il faut rentrer dans toutes les églises ! Nous avions passé un moment magique, sans bouger, sans parole ou presque, uniquement à regarder, à essayer de comprendre...

Il faudra y revenir... Mais je n'y reviens presque jamais...

Mes amis, les temps de guerres et de Covid se poursuivent, hélas ! Portez-vous bien, restez prudents, à bientôt de vous revoir entre mes lignes, je vous embrasse.



mercredi 13 avril 2022

Le rameau !

 

Le rameau (de buis) d'Olivier, Marguerite, Jean, Mohamed...

Dimanche de présidentielles, il fait beau, vraiment beau, sur mon balcon ça pétille de partout, sauf sur mes fleurs encore endormies, rien ne les réveille, il faut que je change de plans !! 

Partout, sur les balcons parisiens, je les ai vus, les géraniums de toutes les couleurs déjà éclatants, tandis que chez moi rien ne va plus, mais plus du tout ! Je vais chercher des oranges, asperges, salade et surtout bavarder avec mon primeur, c'est mon baromètre du bon sens, vraiment dans le bon sens...

Ah ! Cher ami (mon voisin du 7e), comment allez-vous ? De mieux en mieux, profitons du beau temps, profitons des belles choses de la vie ! Il avait sa canne d'un côté, et un rameau à plusieurs branches de l'autre... Après les petits papotages de proximité, nous sommes très vite arrivés aux essentiels : tenez, prenez un peu de mon rameau, ça vous portera bonheur. Du bonheur, ça ne se refuse jamais, j'ai pincé une petite branche avec mon ongle pour avoir mon petit bonheur, malgré son handicap du moment qui le faisait marcher clopin-clopant, il gardait beaucoup, beaucoup d'espoir pour un renouveau... Il faut de la fraternité, Danielle, il faut remettre tout ça à l'ordre du jour, je vais mettre mon grain de sel dans l'amicale des locataires... Tout le monde dort là-dedans, il faut plus de rencontres de fraternité, qu'on se connaisse mieux pour ça aille un peu plus loin que les réparations ou les problème de notre tour ! J'approuvais des deux mains, oui, oui, vous avez raison, il faut ébouriffer les têtes pensantes... J'avais mis solennellement le petit brin de buis dans mon sac, bien à l'abri des mouvements brusques, on se sait pas trop comment bien protéger un petit bonheur ! Bonne journée, bon vote, bon soleil... Le voilà reparti sur ses trois jambes, masqué, plus lent mais très optimiste ! Ce voisin était un très bon jardinier, il avait loué un petit lopin de terre à l'association qui s'occupe des jardins municipaux, depuis des années il cultivait les fleurs et les légumes avec talent, je venais voir son jardin, surtout pendant le confinement, à l'heure de la perm. Je montais voir toutes ses merveilles... Et puis, il y a eu la maladie qui l'a empêché de continuer à se pencher jusqu'à terre... Et maintenant, il a la canne qu'il tient comme une bêche, de façon assez décontractée, en fraternité il s'y connaît, ça fait longtemps qu'il la pratique dans les jardins !


Les courses et le petit rameau

J'avais pris mon beau panier d'osier pour aller faire mes petites courses chez "mon" primeur du coin. Messi avait ses nouvelles lunettes : elles te vont très très bien, bravo pour ton choix ! Nous étions maintenant trois clientes dans sa boutique, Messi essayait sans cesse de caler ses nouvelles lunettes sur son nez, avec son index, je reconnaissais le réflexe des nouvelles lunettes... Et puis chemin faisant, j'ai sorti ma petite branche de buis et j'ai expliqué à tous le monde le don de mon voisin : il me l'a donnée en porte-bonheur, Messi, ne pourrais-tu pas me faire une petite prière musulmane dessus s'il te plait, pour le ramadan, ça serait un signe de plus, pour booster un peu le petit bois ? Mais je ne sais pas faire de prières, je ne sais pas du tout, je me contente de faire le ramadan, juste le ramadan par tradition. Ah bon ! Alors là, tu me déçois, je croyais que tu était pratiquant, du coup tu es comme moi, un mécréant ! Et tout le monde a ri... Une des clientes, qui n'en perdait pas une, me dit : donnez-moi votre petit rameau, que je le prenne dans mes doigts, ça sera pour que circule la fraternité. Mais oui, c'est une bonne idée, tenez ! Et je lui tends le flambeau à feuilles... Elle le tient quelques secondes pour mettre la bonne pensée de fraternité dessus, et aussitôt sa copine me dit : donnez-le moi aussi, je vais le tenir un peu. Ainsi, de main en main, délicatement, la petite branche était passée entre nous avec le même désir que le monde aille mieux, dans la boutique du primeur nous avions réinventé un petit rituel éphémère. Voilà qui est bien fait, mes amis, portez-vous bien, bonne journée et bonne fraternité ! J'ai repris mon panier, rempli à tout petit bord des asperges et des oranges, j'avais couché dessus le petit rameau... En sortant, j'ai rencontré des gens qui sortaient de la vieille l'église d'en face, tous portaient le feuillage. N'y tenant plus, j'arrête un passant : monsieur, s'il vous plait, pourriez-vous m'expliquer ce que signifie la fête des Rameaux ? Mais bien sûr ! Et il se mit à me raconter une histoire à laquelle je n'ai rien compris, il me parla du dernier repas du Christ, la Cène, et puis de la couronne d'épines qu'il portait sur sa tête sur la croix, le feuillage c'est ça ! Merci beaucoup monsieur, c'est très gentil à vous... Comme je n'avais rien saisi, je me suis précipitée sur le site de "l'Église Catholique en France", édité par la conférence des Evêques de France, donc du sérieux, qui ne racontait pas du tout la même version : la vraie, la voilà ?

"La foule nombreuse venue pour la fête apprit que Jésus venait à Jérusalem ; ils prirent les rameaux des palmiers et sortirent à sa rencontre et ils criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !"


Le petit décor

Je peux dire qu'on avait fraternisé entre l'orange et l'asperge, on a pris tout ça au sérieux et on s'est quitté bons amis !!

Chers amis, après le premier tour il y a le deuxième, mais avant, je retourne au musée, c'est là que je suis bien, prenez soin de vous, masque et gel, ça reste toujours d'actualité. Je vous embrasse !



dimanche 10 avril 2022

Albert Edelfelt, peintre finlandais au Petit Palais !!

 

Berta Edelfelt, sœur de l'artiste - 1884 - Albert Edelfelt (1854-1905)

Je cours, je vole (modérément), avec mon Pass annuel tout neuf qui me permet d'aller autant de fois que je veux dans les musées municipaux de Paris, il y en a une bonne douzaine, j'ai de quoi faire pour toujours. Les expositions temporaires enrichissent les collections permanentes, pas de soucis pour le prix de l'entrée, je ne m'en occupe même plus...

Vas-y, tu verras c'est vraiment une très belle peinture ! Oui, oui, je vais y aller très vite, dès qu'il fera beau, je fonce... Quel bonheur de pouvoir se précipiter lentement dans tous ces espaces magnifiques ! Plus besoin de jouer des coudes en caisse, je fais comme la tortue des villes, je prends mon temps.

Avant d'entrer dans l'expo je lis toujours (souvent...) le petit laïus de l'affiche, le prologue de la première salle qui situe toute l'affaire, la démarche pédagogique, chronologique : tout savoir avant de voir, ne pas laisser le public "tout nu". Et je fus surprise, car on nous présentait d'abord l'homme en chair et en os avant de nous "expliquer" l'œuvre que nous allions voir : il était beau, mince, yeux bleus, très élégant, donc pas du tout "le profil d'un peintre", père issu de la noblesse finlandaise, mère fille d'un riche marchand. Je me suis dit : tiens, drôle de démarche ! En gros, ce que j'ai interprété comme : l'habit ne fait pas le moine. Mais quelle idée saugrenue de nous proposer un portrait pareil à l'entrée de l'expo !

L'affiche donne tout de suite envie d'entrer dans l'œuvre

Edelfelt est une belle surprise pour moi, je me laisse entraîner avec plaisir dans ses paysages, les portraits, les scènes de la vie quotidienne. Partout, il y a une lumière sans égale, douce, blanche, vaporeuse, le brouillard finlandais est dans l'œuvre. La Finlande est un pays fait de milliers de lacs et d'îles d'où s'échappent forcément des vapeurs, des brumes, des lumières blanches, c'est du moins comme ça que je me la représente... Dès l'entrée de l'expo, deux œuvres superbes, grands formats : dans une barque, deux scènes très différentes et statiques à la fois, le convoi d'un petit cercueil d'enfant, et l'autre, une nouvelle naissance "en route pour le baptême", les personnages et les expressions restent les mêmes dans la douleur et la joie, seules les couleurs donnent le ton des émotions. Moi, j'ai imaginé que la naissance précédait l'enterrement...


Convoi d'un enfant (golfe de Finlande) - 1879 - Albert Edelfelt (1854-1905)

Going to the Christening -1880 - Albert Edelfelt (1854-1905)

Albert Edelfelt est le premier peintre finlandais de stature internationale, alors que son pays est sous domination de la Russie (impossible de ne pas penser à la guerre actuelle en Ukraine). Il vit et travaille à Paris pendant vingt-cinq ans (1874-1903). Il devient très célèbre en 1885 avec le portrait de Pasteur, image que nous connaissons tous, il doit figurer dans tous les livres d'histoire et de sciences, je me souviens très bien de ce portrait dans mes livres d'écolière et comme je ne savais pas du tout qui en était l'auteur, j'ai retrouvé avec plaisir ce grand tableau historique... C'était donc lui, l'artiste !



Pasteur -1885 - Albert Edelfelt (1854-1905)

Le parcours de l'expo est très agréable, pas trop de monde, fluide, je me laisse porter par la grâce des portraits, tout me plaît...

Alexandra Edelfelt (mère de l'artiste) - 1883 - Albert Edelfelt (1854-1905)

Quelle belle œuvre, nouvelle pour moi, Edelfeld met de la douceur dans tous ses personnages, les yeux bleus, la lumière, il y a souvent un petit coin de paysage...




Virginie au chapeau noir - 1881 - Albert Edelfelt (1854-1905)

Les méprises, les remplissages :

Le grand-père de l'artiste - 1874 - Jules-Bastien Lepage (1848-1884)

Quand on ne connait pas un artiste peintre, on est prêt à tout pour le découvrir, on regarde de tous ses yeux, comme moi. Sur le coup, j'ai tout pris avec bonheur, je n'avais même pas remarqué les méprises, les ajouts, des toiles d'auteurs différents de l'époque de l'auteur, glissées entre les pages de l'expo Edelfelt, j'ai tout pris pour argent comptant, je m'en suis rendue compte bien après, et ça m'a rendue furieuse ! Comme si on demandait au public : cherchez l'erreur !! Un parcours inconnu doit se faire dans la sérénité, pourquoi mélanger les auteurs de la même époque ? Pour démontrer quoi ? Qu'il y avait d'autres peintres que lui à son époque ? Contentons-nous d'abord de faire connaissance avec l'artiste que nous sommes venus voir, messieurs/dames les commissaires d'expo, laissez faire le public, ne lui faites pas votre histoire de l'art en deux temps, trois mouvements, laissez au public la liberté d'admirer uniquement et seulement ce qu'il est venu voir... Le parcours soi-disant pédagogique, je ne veux pas qu'il me soit imposé, quand je ne le demande pas. Sans doute y avait-il trop de place sur les cimaises, il fallait remplir !

Une peu, à la folie, pas du tout (Pause dans l'atelier) - 1859 - Gunnard Berndtson (1854-1895)

Dans l'exposition, il fallait avoir l'œil constamment rivé sur les cartels pour savoir si le tableau était bien d'Edelfelt, piège redoutable ! Bien sûr ,je me suis faite avoir ! Continuons la visite...

Les constructeurs de navires - 1886 - Albert Edelfelt (1854-1904)

Magnifique construction du tableau, l'apprentissage se fait par le regard des enfants, la lumière de la mer, des étangs de Finlande flotte à l'horizon, le calme règne, j'adore !


Service divin au bord de la mer - Albert Edelfelt (1854-1905)

Je reste subjuguée par cette scène, les couleurs ressemblent à la lumière, pâles, fines, ajustées, extraordinairement douces, le paysage est étonnant, les poses délicates, on entend le silence, la présence de la mer, calme, est sans doute propice au recueillement, le peintre distille à merveille ce moment précieux ! 



Soirée d'été à Hammar, chantier de réparation - 1885 - Albert Edelfelt (1854 - 1905)

Les personnages d'Edelfelt ne sont jamais dans l'agitations, les mouvements sont en pause, les enfants attendent, les étangs, la mer sont toujours des taches d'huile, les têtes archi blondes accentuent la pâleur des couleurs... 




Devant l'église, Finlande - 1887 - Albert Edelfelt (1854-1905)

Encore une œuvre superbe, la richesse chromatique est splendide, fouillée, mettant en valeur les détails... Et puis, toujours pour moi la découverte des situations, des paysages,  des attitudes...


Le port de Nyländska Jaktklubben à Helsinski - 1899 - Albert Edelfelt (18854-1905)

Pour finir, je ne peux pas mettre toute ces découvertes "en blog", j'ai beaucoup aimé ce tableau de la petite fille qui tricote une chaussette en fixant le public droit dans les yeux (bleus)...



La petite fille tricotant une chaussette - 1886 - Albert Edelfelt (1854-1905)

Quelle joie de découvrir un auteur de cette qualité ! Le Petit Palais est un magnifique lieu, je vais pouvoir en profiter tout à loisir avec mon Pass des Musées municipaux parisiens, il y a déjà en route une exposition d'un peintre (encore inconnu), Giovani Boldini, artiste italien (1842-1931), il va falloir que je prenne des vitamines pour résister à tous ces tsunamis...

Mes amis, lecteurs habituels ou visiteurs, l'heure est grave, demain il y a vote pour les présidentielles... À très vite, j'ai déjà des provisions pour mes prochaines publications. Portez-vous très bien, je vous embrasse...