mardi 26 juillet 2022

Mon usine ronfle à plein tube...Mes petites brèves, il fait trop chaud !!!


Un atelier de l'usine

Depuis que j'ai remis les mains dans les perles, je suis contente, je manie les couleurs avec beaucoup de soin, je me laisse aller sur des essais, des audaces de mélanges. Toutes les perles font l'affaire, même les plus irrégulières comme les chinoises, qu'on trouve dans les quelques commerces qui restent sur Paris, car beaucoup où j'allais ont fermé... Le covid a sans doute achevé les plus faibles, mais pas seulement, j'ai vu une à une ces boutiques spécialisées en perles qui venaient du monde entier (Inde, Bohême, Chine, Italie...), disparaître bien avant le Covid ! Je me suis rendue compte que les perles à la mode et très chères venaient du Japon... Enfin bref, depuis des années ces commerces ultra spécialisés ont disparus, rideau, n'ont pas été remplacés. Il y en avait beaucoup dans le Marais, mais cette partie du quartier (3e arrondissement) est rachetée petit à petit, boutique par boutique, par des marques qui ont les moyens d'investir là où il y a de plus en plus de touristes. J'ai déjà vu cette transformation à Venise, je l'ai observée sur vingt ans ! Dans cette ville, les commerces de perles ont  presque tous disparu, les petits ateliers aussi, il faut aller à Murano, et bien chercher...

Je garde un souvenir ému de cette droguerie, pas loin de la très belle église San Francesco de la Vigna qui vendait des pigments pour la peintures, des produits de ménage, des jouets... Et des perles de Murano au poids, un paradis !! Tous les ans, je revenais avec mes petits paquets de toutes les couleurs, il m'en reste encore que j'emploie avec plaisir dans mes œuvres en cours...


Le décor improvisé

Maintenant je travaille comme une forcenée, matin, midi et soir : perles, les idées viennent sans que je les convoque, j'ai déjà utilisé plus de 1000 mètres de fils blanc, et au moins 1 kilo de perles de toutes les sortes. J'ai des instruments dédiés à mes besoins spécifiques : pinces, crochet, tournevis, ciseaux, peignes, aiguilles, dé, colle, fil d'acier inoxydable et de nylon... Je deviens une monomaniaque ! Il faut que je fasse attention.


Les outils

En enfilant, je peux écouter la radio sur mon téléphone, je n'ai ni faim ni soif, quand il fait chaud, je me force à boire, car j'oublie de le faire... Mes enfants ont déjà fait leur choix, celui-là et celui-ci, ma petite-fille aussi a choisi, il y en aura pour tout le monde... Mais leur choix peut changer en fonction de ma production, je tiens compte de tout avec plaisir...


La petite production

Les perles, c'est mieux que la broderie, je joue à la marchande de couleurs, il faut juste que je fasse attention à ne pas renverser une boîte, car je n'irais pas ramasser les perles sous les meubles, l'aspirateur,  oui ! Mon lieu de recherche reste les Puces, un collier cassé, une poignée de perles à mon goût, des perles au fond d'une boîte peuvent faire mon affaire, l'imprévu aussi, il faut compter sur l'imprévu ! J'y compte... C'est pour ça que j'y étais allée la semaine dernière, il faisait chaud, très chaud, peu importe, je vais aux Puces. J'avais mis ma robe en coton crème fraîche (achetée il y a quelques années à Venise) et mon chapeau de paille assorti, chic mais sans plus. La couleur sans doute, le chapeau sûrement, me valurent l'admiration d'un chineur plus très jeune, comme moi : "Ah ! Ça fait bien longtemps que je n'avais pas vu un look pareil aux Puces de Montreuil, vous me faites penser au déjeuner sur l'herbe de Courbet (en réalité de Monet) ou Renoir". J'avais mon pesant de compliments, je n'en revenais pas... Pourquoi avait-il pensé à ce tableau de Monet, quelles associations l'avaient amené là ? 


Le déjeuner sur l'herbe de Monet - 1863 - Edouard Manet (1840-1926)

J'ai trouvé, c'est sans doute la lumière qui se glisse partout dans le tableau, et la blancheur des deux personnages féminins, le chapeau de paille en bas à gauche, le soleil que l'on devine pas loin, le plaisir de se trouver là où on est : c'était nous aux Puces, pendant notre course aux trésors... Nous nous sommes souri, au revoir, bonne chine et bonne journée ! Une belle rencontre pleine de gaité, les vacances pas loin, l'été, le beau temps, je n'avais pas fini de sourire que je tombe nez à nez avec un stand multicolore, couleur soleil, un nombre incroyable de choses à vendre, des plus moches aux plus.... Surtout des plus moches... J'avais sorti mon téléphone pour la photo, il m'y encouragea : prenez la photo, c'est gratuit, et voilà, regardez ! Surpris, il me dit : superbe, je vais me mettre devant. Allez-y ! Et j'ai pris la photo du brocanteur tout fier devant son stand, qu'il ne voyait sans doute pas aussi coloré et lumineux avant la photo... J'en avais fait l'expérience en d'autres circonstances, où je montrais à mon interlocuteur.trice à travers la photo prise sur l'instant, ce que je voyais et qu'il/qu'elle n'avait jamais vu de cette manière...



Le beau stand coloré, et son propriétaire souriant

Ce jour là, je me souviens  d'avoir trouvé dans le stand d'à côté, un petit plateau en verre, tout simple, parfait pour poser un petit vase sur un meuble, sans le tacher ! Bonne pioche !

Mes petites brèves :

La machine à laver

C'était mon jour de coiffeur, dans la rue où la dame lavait sa maison. Elle avait fourré toute sa fortune dans des sacs en plastique, suspendus au gros chariot du supermarché, elle attendait sagement que la grosse machine à laver fasse le travail à sa place... Cette triste rencontre raviva en moi les images de malheureux que je rencontre dans tous les coins des villes et spécialement dans ma ville, l'un dort par terre, l'autre sous tente, et encore cet autre qui dort sur tous les bancs ou petits murets qui peuvent le recevoir, allongé, collé à la paroi... Je vois trop souvent les videurs de poubelles faire l'inventaire de tous les sacs jetés aux ordures. Les bidonvilles existent, j'en ai vu un pas très loin de chez moi...


De loin, tous pouvaient voir comme moi "la grande lessive"

Ma coiffeuse et moi avons passé en revue, comme nous le faisons d'habitude, les bizarreries de la vie... Les nouveautés de la ville, les bonnes et les mauvaises, ma coiffeuse a des arguments imparables sur tout ce qui ne va pas, et tout ce qui va bien... C'est rafraichissant de l'écouter...

Les dessous de la place des Vosges :

Avec mon amie, nous étions allées à la recherche de perles dans le quartier. Par les méandres de notre cheminement, jamais linéaire, nous nous sommes retrouvées devant un changement spectaculaire ! L'ancienne caserne de gendarmerie :  "ancienne caserne de gendarmerie des Minimes, acquise par la ville de Paris en 1823, qui se trouvait sur l’emplacement du couvent des Mimines et de son église, cette dernière ayant été selon certaines sources en partie détruite en 1798. En 1904 est signalée la présence sur l’un de ses murs d’une statue de la Vierge protégée par un grillage « en parfait état de conservation ». La caserne est reconstruite dans les années 1910, ce qui entraîne la démolition d’un cloître du XVIIe siècle,  dont les trois côtés formaient la cour centrale », et de l’aile droite de l’ancienne église des Minimes. 2020 voit l’achèvement de travaux destinés à transformer la caserne en un ensemble immobilier de 70 logements sociaux ; l’ancien parking de la gendarmerie, jusque-là réservé aux militaires, devient un jardin public, le jardin Arnaud-Beltrame". Cet espace est ouvert depuis un an, des commerces originaux, artisans, habitent une bonne partie du rez-de-chaussée, bravo à la Mairie de Paris pour cette belle réalisation, j'envie les habitants d'avoir la chance d'habiter ici !


Ancienne gendarmerie qui a succédé à un ancien couvent du 12e siècle, Paris 3e

Chemin faisant, nous avons rencontré ces deux murs peints qui racontent une histoire d'émir... totalement inventée il me semble !!! Je connais le groupe qui propose ces collages avec parapluies sur les murs parisiens, mais je crois bien que l'histoire de cet émir est un prétexte artistique, sauf erreur ! Faites moi signe !



Place des Vosges - L'émir (Mouvement) Perspective...

Mes amis, mes passagers, voici le temps des vacances, il faut que j'enfile des perles... Les mots viendront tout seuls... Je vais faire une grande provision d'histoires, comme elles viennent à moi, prenez du bon/beau temps, entourez les arbres de toute votre affection, roulez-vous dans la nature et dites bonjours aux gens qui passent... Je vous embrasse... À bientôt !

dimanche 17 juillet 2022

L'église Saint-Germain de Charonne... Mes (très) petites brèves de comptoir...


La belle petite église Saint-Germain de Charonne (image importée d'internet) construite, entretenue, rénovée, restaurée du 12e au 21e siècle

J'en ai marre, je veux retourner crapahuter !! Elle venait de se prendre plusieurs semaines de Covid, nez, gorge, oreilles, plus de goût (à rien), tout y était passé, enfermée à double tour, la petite Chinoise covidée avait envie de remettre le nez dehors... Bon, tu as raison, je t'emmène pas loin, l'église vient d'être complètement restaurée (une petite brochure nous apprend que l'inhumation des deux fils d'André Malraux dans ce cimetière, morts dans un accident de voiture en 1961, a conduit en 1962 le Ministre de la Culture qu'il était, à veiller à la préservation de l'ensemble du site, et notamment de son église). Il n'y a jamais personne, elle est éloignée de tout circuit touristique, chic ! La revoilà, de loin, je la reconnais entre mille, tranquille, avec son masque et ses cheveux blancs moutonnants comme des nuages, prête pour la grande virée à trois stations de bus environ. Il fait beau, doux, c'est le moment le mieux choisi pour le crapahutage...

Nous avions toutes les deux notre masque, contre vents et marées, nous ne pouvions plus faire illusion au temps qui passe, sans rien déranger à notre apparence, les jeunes nous laissent leur place... Par contre, dans le bus, nous étions les seules à supporter le FFP2, roulez jeunesse !

Tranquillement, nous avons gravi les marches, regardé à 360° du haut du perron, jolie plateforme désertée. Rien ne nous pressait, nous la découvrions presque pour la première fois, et par ici et par là, glissons-nous dans le presbytère dont le portail était grand ouvert...

Le presbytère

Ici, pas âme qui vive, un arbre, des fleurs... La gardienne surgit tout de même pour nous demander ce que nous voulions : admirer le beau jardin, madame, félicitations, vous avez la main verte, tout ici est d'un goût subtil ! Elle ne pouvait évidement pas, avec une entrée en matière si élogieuse, nous renvoyer à nos chères études...  Allez voir au fond, c'est encore plus beau ! Et voilà le travail, nous nous sommes glissées jusqu'à la fin du petit espace vert. En fait, elles étaient deux à s'occuper de l'église, la sacristine qui se présenta fournissait les fleurs aux autels, donnait la main au presbytère, elles s'entendaient à merveille. J'aurais bien troqué ma tour de onze étages pour le presbytère...

Le petit jardin avec le vieux puits


 Au fond...

Les lys qui finiraient sur l'autel !

L'intérieur de l'église nous réservait sa fraîcheur et sa lumière, deux ou trois pékins, sans plus, passèrent la tête, rien de bien méchant pour le silence, un paroissien priait religieusement, ce n'est pas nous qui allions le déranger... Du 12e siècle restaient plusieurs pieds médiévaux qui supportent la tour.






Dans la demi-obscurité nous y voyions de mieux en mieux, la lumière bleue vient des vitraux modernes (années 1960), nos yeux s'émerveillent de tout, le petit cimetière qui entoure l'église est sans doute aussi ancien que l'édifice, il est le seul, avec le cimetière de Montmartre, à jouxter l'église paroissiale. Il nous attire comme un aimant, nous le considérons comme un jardin secret, le soleil y donne en plein, tout ceux  qui dorment sous les arbres ne nous rendent pas tristes, ils sont un décor merveilleux au temps qui a passé, qui passe... Pour nous tous !




À l'air libre, nous reprenons nos conversations de mécréantes...

Peut-être que le lieu est propice tout de même à parler des vivants et des morts, des malades, nous avons quelques mauvaises nouvelles des uns et des autres qui ont attrapé le Covid : mal à la tête, plus de goût, plus d'odorat, et la fatigue qui ne part pas facilement. Mon amie, qui relève de cette contamination, peine au bout d'un mois à sentir toutes les odeurs...

Le petit cimetière, que nous confondons avec un jardin tant les arbres sont hauts, bien portants, les fleurs fraiches sur les tombes, l'herbe qui pousse dans les petites allées, nous conduit à circuler jusqu'à la sortie vers le grand cimetière du Père-Lachaise. Un visiteur un peu fatigué tenait à bout de bras une canette de bière en guise de bouquet, nous avons supposé qu'il n'en était pas à sa première, il nous signala qu'il y avait un mirabellier au bout de la rue en remontant... Oui, un grand mirabellier plein de fruits !


Le grand mirabellier au bout de la rue

Les mirabelles

Sans même y penser, nous voilà près du grand cimetière parisien, confortablement installées à la terrasse ombragée du plus grand café de cette petite avenue qui mène à l'entrée du Père-Lachaise. C'est souvent ici que se retrouvent les vivants qui viennent d'enterrer ou d'incinérer leur mort. Je m'y suis moi-même souvent retrouvée, en toutes saisons, attablée devant un petit noir allongé, à évoquer la personne que je venais d'accompagner, comme on dit : pour son dernier voyage...

Nos promenades, même si elle se trouvent très près de nos domiciles, peuvent se terminer fort tard, cela ne dépend jamais de la distance à parcourir, mais de nos conversations, les joies dont il faut absolument parler, l'espoir,  l'avenir incertain, nos craintes, nos chagrins aussi... Tout y passe !

Arrivées à l'endroit où nos chemins se séparent, nous nous retournons plusieurs fois, pour faire un grand signe de la main, avant de nous perdre totalement de vue...

Mes( très) petites brèves de comptoir :

Juste avant de partir retrouver mon amie, j'ai vu une voisine qui installait avec précaution un très beau fauteuil à l'arrière de sa voiture, refait entièrement à l'ancienne, il ne manquait plus que le tissu final qui allait recouvrir ce bel ouvrage : magnifique, tu l'emmènes chez le tapissier, tu as choisi le tissu ? Non, non, c'est moi qui ai tout fait. Pas possible ! Si, voilà dix ans que je suis des cours de tapisserie, maintenant je me débrouille très bien, enfin j'essaye, je t'inviterai à venir boire le thé à la maison à son retour, tu me diras ce que tu en penses... Bien sûr, avec plaisir ! Et voilà comment j'attends avec impatience l'invitation, après les vacances. Je lui dirai tout le bien/beau que j'en pense, déjà, sans le recouvrement final, il était magnifique...

La musique dans les cafés, les restos :

C'est une manie : partout en ville les cafés, beaucoup de restaurants, mettent de la musique du matin au soir, ce qui fait que je ne décolère pas, je fais ma rochon, grrrr, encore de la musique qui déborde sur le trottoir, c'est l'envahissement généralisé. Les coiffeurs, les barbiers font de même, dans la rue on passe du nord au sud, du français à l'anglais sans discontinuer, ça m'énerve, ça fait monter d'un cran le niveau de décibels du quartier, certains n'ont plus ma visite, d'autres se défendent de mettre la musique trop fort,  mais ce n'est pas vrai, c'est à celui qui sera le plus fort... Je fulmine, je m'agite, ce n'est plus la beauté du café, le menu du restaurant qui vont m'attirer en premier, c'est leur silence... Mon centre commercial s'y est mis depuis longtemps, c'est insupportable, tous les marchands de fringues font de même, nous entrons dans un monde de dingues, seul le Forum des Halles marche à l'inverse des aiguilles de montre, bien sûr seulement une heure par semaine, le mardi de 10h à 11h, c'est un début, il a instauré "l'heure silencieuse"... Mais à bien y réfléchir, je me demande ce que ça cache, les commerces sont tellement malins pour nous attirer... Je vois le mal partout !!! Je ne crois plus personne, je me bouche les oreilles, au secours, silence ! On souffre !!

Mes amis, les temps sont chauds, par mes fenêtres entrouvertes l'air circule entre les persiennes, donc pas de plainte, je n'ai même pas sorti mon ventilo, il dort encore dans son coin de rangement, le vent ne sort plus de ses ailes, je vais attendre encore un peu d'avoir trop chaud ! Je vous retrouve bientôt pour mes aventures villageoises... Je vous embrasse !

jeudi 7 juillet 2022

Église (orthodoxe russe) Saint-Serge de Radonège... Mes brèves de comptoir...

 

Saint-Serge de Radonège

Dans ma liste d'églises parisiennes, j'avais noté : Saint-Serge de Radonège. Comment j'y étais arrivée ? Je ne m'en souviens plus du tout, sans doute par mes recherches sur internet, par quartier, par originalité, par ancienneté... Il y a tellement d'entrées pour rechercher une église sur la toile ! Allez, pas compliqué, je prends le métro avec mon masque, ma genouillère, un seul changement, la chance, et me voilà en pays presque inconnu... Je savais qu'on ne voyait pas l'église de l'extérieur, il suffisait de suivre les numéros de la rue de Crimée, je savais aussi qu'il ne fallait pas traîner en route, car j'avais prévu d'écouter le concert de voix d'hommes, dans un répertoire sacré, qui était annoncé sur le site de l'église. J'y allais joyeuse, à moi les découvertes ! Je profiterai de l'aubaine du concert pour visiter le lieu qui ne paraît pas facile d'accès, il faut avoir le bol de croiser quelqu'un qui accepte de vous ouvrir les portes ! Citadelle imprenable pour le tout venant... Pas de ça Lisette, allons-y un dimanche d'office et de concert en prime ! Le bémol que je mettais à cette visite était que l'église fut russe, et je n'ai pas les Russes en odeur de sainteté en ce moment, exactement pour être précise, depuis février 2022 !

L'entrée engageante à laquelle on ne s'attend pas, passé le portail donnant sur la rue au numéro 93 de la rue de Crimée

Ce petit bâtiment bien rénové, juste avant d'arriver à l'église, est aujourd'hui inoccupé, mais il y a des projets...

Véritable fleuron de la pensée russe orthodoxe en Occident, il a formé des centaines de prêtres, évêques et théologiens depuis la seconde moitié du 20e siècle. Le petit chemin qui serpente entre les arbres aboutit à l'église, genre isba russe, accrochée au bâtiment primitif construit vers 1870 par les protestants allemands, vous en saurez encore plus en cliquant sur le lien en rouge !


Ça monte légèrement, à l'ombre...

La voilà !

Il y avait du monde, une petite fête se tenait au rez-de-chaussée près de la salle de concert, au premier étage il y avait l'église... Tous les paroissiens se connaissaient, il y avait un air de famille... Aux prénoms des jeunes, des enfants, je comprenais que la tradition russe était de mise...

La montée d'escalier

L'office était terminé depuis longtemps, je pouvais tout à loisir me promener parmi les icônes, me renseigner sur le concert, j'étais seule à la visite, tous les gens étaient dans la salle des fêtes à siroter un petit café et manger des petits gâteaux...

Le tapis rouge, entrée royale

Un intérieur impressionnant : comment, dans ce petit espace, au premier étage, pareil décor pouvait-il exister ? En en faisant le tour, je trouve que le lieu est vieilli par le temps, poussiéreux, comme une pièce pas très bien rangée, pourtant tout y est, et joliment... Il flotte un air de vétusté, malgré les fresques restaurées, les icônes brillent, en m'approchant j'admire les peintures, les incrustations, les vitraux...




"De très belles œuvres des XIX/XXe siècles, très inspirées du style religieux russe du XVIe siècle"

Je reste distraite, trop préoccupée par le concert qui va commencer dans quelques instants, je veux être au premier rang ! J'y suis, des enfants forment un petit chœur, ils sont prêts à chanter, pas tous ensemble, certains se dandinent comme ils savent faire quand ils ont le trac, ils chantent, pas très bien, mais la cheffe de chœur (très amateur) est ravie. Le chœur d'hommes leur succède, six, pas plus, ils ne chantent pas mieux que les enfants, l'air très sérieux, je soupçonne une basse qui chante à peine le nez dans sa partition, enfin bref, pas de quoi casser trois pattes à un canard, j'ai entendu des chants religieux, russes, que nous chantons dans ma chorale, bien plus beaux, même émouvants, mais pas ici ! Le premier rang n'a rien changé au fait que tout était à mettre dans la catégorie "amateurs pas éclairés". L'ambiance était bon enfant, tout le monde était content, les parents de leurs enfants musiciens, si bien que le prêtre n'a pas raté son compliment, sur tout : les bénévoles, les familles et les chanteurs musiciens... J'attendais que quelqu'un me parle de la Paix dans ces lieux, mais pas un mot, alors je suis allée voir le prêtre à la fin de la fête : monsieur, merci pour ce beau concert, je peux vous poser une question ? Bien sûr, je suis surprise que vous ne parliez pas de Paix dans vos compliments, prières, remerciements, pourquoi ? Si, si madame, nous en parlons tout le temps, nous parlons de la Paix en Ukraine à chaque office, soulagée je suis repartie presque en paix, à reculons... En redescendant la petite colline artificielle (remblais venant de la création du jardin des Buttes Chaumont), je n'avais pas assez d'yeux pour tout regarder, un petit coin secret, si bien gardé, pourvu que ça dure !


 L'arrière de l'église, en brique


L'escalier aux claire-voies rouges

La petite descente

Mes petites brèves de trottoirs :

La tente :

Je me suis arrêtée quelques instants au dessus de la passerelle qui mène au supermarché, j'ai vu une dame qui sortait des tentes de pauvre secours, abris précaires de rues par ici, elle s'est glissée dans un petit fourré pour faire ses besoins... Un peu interloquée dans les premières secondes, je me suis dit ensuite : c'est quand même beaucoup moins polluant que le CO2, où peut aller cette dame pour se laver, faire ses besoins, laver son linge ? Le petit réchaud sur un tréteau servait pour réchauffer les boîtes de conserve, la vie des SDF est catastrophique. Dis-moi, voisin - il promenait son chien en bas de la tour - j'ai vu... et je luis racontais ce que j'avais entrevu. Mais bien sûr, dit-il, il faudrait installer des toilettes publiques, des bains-douches, où peuvent aller ces gens pour rester dignes ? Mais oui, tu as raison, il faudrait faire ça, je vais envoyer un mail à un élu... Tu sais, quand je suis arrivée ici, il y avait des bains-douches publics à la place du cinéma, il faudrait recommencer. Ce voisin est bénévole aux Restos du Cœur, en matière de coups de main, d'aide et de solidarité, il s'y connait... Sa parole est d'or !

Les boucles d'oreilles :


Pendant le confinement desserré, en cherchant le musée dans lequel je retournais pour la première fois depuis très longtemps, avec mon billet pris sur internet, j'avais trouvé dans une petite boutique une belle paire de boucles d'oreilles en argent et améthyste, adorables; et pas chères du tout, un vrai "chopin".

Depuis je ne les quitte plus. Sur un banc, pas loin de chez moi, une dame m'en a fait compliment et elle rajouta : savez-vous que cette pierre, l'améthyste, favorise la tranquillité, le calme, l'apaisement ? Elle apporte des bienfaits que vous n'imaginez même pas ! Ah bon ! Oui, oui, les angoisses, les colères sont apaisées, vous n'avez pas remarqué ? Pas du tout, je les ai trouvées belles et pas chères, ça m'allait déjà très bien, il est vrai que je ne porte qu'elles maintenant. Ah, vous voyez ! Elles étaient faites pour vous... Je me souviens de la première bague que j'ai achetée dans ma vie, pendant mon adolescence, au cours d'un séjour en Angleterre avec ma sœur, nous faisions de l'auto-stop et dormions dans les auberges de jeunesse, j'avais vu dans une belle boutique de York une petite bague avec une améthyste rectangulaire, montée sur griffes, dans mes prix, petits... Vous voyez, cette pierre vous suit depuis longtemps ! J'avais plaisir à écouter toutes les vertus que pouvait avoir ces "violettes" et sérieusement, je répondis : sans doute, ça doit être ça, je vais y penser... Merci ! Je n'ai rien pensé de plus, oublié les vertus, mais je continue à porter ces boucles avec plaisir, on ne sait jamais ! La bague s'est perdue je ne sais où, envolée, perdue, broyée dans mes souvenirs...

Les cerises :

Magnifiques, monsieur George, vraiment, j'adore vos cerises, croquantes, énormes, brillantes, juteuses, comment faites-vous pour les conserver aussi bien ? Nous étions déjà en fin de semaine, et les cerises étaient aussi belles qu'aux premiers jours. Mais voyons, c'est la qualité, la qualité, pas de mystère... Je n'ai jamais eu le temps de les conserver aussi bien chez moi, car je les ai mangées sitôt achetées... La prochaine fois, je fais un effort, je vais les manger en trois fois, je n'ai jamais réussi à aller plus loin que deux repas... Bon, je vais réessayer... Monsieur Georges, j'en veux une livre, merci, à très bientôt ! Ses cerises sont très chères, plus chères que partout ailleurs, mais en trois fois, elles sont pour rien !

Mes amis, remettez votre masque, gelez-vous les mains, n'embrassez plus personne, le virus guette, tapi dans l'ombre... Je vais chercher des cerises, je vous embrasse... À très bientôt !