dimanche 30 août 2020

Le prix de bonne camaraderie !!


 Mon prix de " bonne camaraderie" : Peau d'Ours - Léon Barracand (1840-1919) - Éditeurs Boivin & Cie, 1939 -  300 pages jaunies par le temps, papier épais, de mauvaise qualité,  formant un gros livre de plus de 5 cm d'épaisseur

Je ne peux pas vous dire la date, par coquetterie, mais il y a longtemps qu'il me fut remis... Il m'a suivi partout, pendant les dizaines d'années qui se se sont écoulées depuis l'événement...

Je n'ai pas de souvenirs précis, minute par minute, de cette remise de prix, même aucun souvenir du tout, mais je me souviens du vote secret qu'avait organisé l'institutrice pour que chaque élève se prononce, je me souviens de cette attente les bras croisés, je me souviens de l’espérance que j'avais eue  qu'on me choisisse  comme, "meilleure copine" de la classe. Celui qui attend qu'on le/la choisisse, aime qu'on l'aime, bien entendu. Je trouvais à l'époque qu'être choisie à ce titre était une énorme marque de confiance, qui me remplissait de joie, bien plus que d'avoir le prix d'excellence (que je n'ai jamais eu).

Je sais maintenant que ce mérite a beaucoup compté pour moi, tout au long de ma vie ! Il a donc naturellement résisté à tous mes délestages de bibliothèque en bibliothèque, et ce n'est sûrement pas maintenant que je me déferai de ce livre pour faire de la place aux autres...


Mon prix de bonne camaraderie, présent !

L'autre jour, je pensais : mais où ai-je donc rangé ce livre ? J'ai tout remué, inspecté, je ne l'aurais pas jeté, quand même ? L'idée m'en est venue, moi, la grande jeteuse, j'aurais pu faire ça pour gagner dix centimètres ? Cherchons encore, chez moi ce n'est quand même pas la bibliothèque nationale, s'il est là, je vais le trouver. Ah ! Le voilà ! À l'ombre depuis si longtemps sur mes rayonnages... Si je ne m'en suis pas débarrassé, c'est pour une bonne raison, je le sens bien, il est devenu "le truc sacré injetable".

J'ai souvent fait du vide dans mes livres, mais j'ai toujours fait l'impasse sur mon Prix de "bonne camaraderie". Parfait, et bien je vais le relire, je vais mettre les bouchées double pour vous en parler, en faire quelque chose !


Lecture par beau temps sur mon balcon

Voyons de quoi parlait ce livre : une belle histoire sur le mérite des bons sentiments, le personnage principal (une jeune fille) a un grand cœur, plein de bonté et de tendresse pour les gens, il est généreux et désintéressé des questions matérielles, une vie simple et discrète, pleine de poésie (une jeune fille vraiment modèle)... Elle se marie avec son cousin et aime beaucoup son papa. Les autres personnages sont décrits un peu moins vertueux, plus près de leurs sous, mais gentils quand même... L'auteur aime les artistes, le papa de la jeune fille est montreur d'ours très fantaisiste et poétique, le futur époux de l’héroïne deviendra peintre à succès... L'histoire se termine par leur mariage ! J'ai trouvé le style un peu pompeux, condescendant pour ses personnages, on n'écrit plus de livre comme ça aujourd'hui. Rien à voir avec Madame de Sévigné qui savait doser l'eau de rose avec le vinaigre... Avec talent ! Je pense quand même que j'ai dû bien aimer cette histoire, qui n'a pas du tout compté pour moi.

Bien des années-lumière après sa réception, je mesure l'immense plaisir que ce prix m'avait procuré... Il dure encore aujourd'hui. Je suis restée la bonne copine, l'amie, la camarade, la rencontre, de beaucoup de personnes... Les gens ont toujours été importants pour moi, je n'ai jamais aimé les conflits, les embrouilles, j'aime la paix des cœurs et des esprits. Mes amis, mes relations, mes proches, sont très importants pour moi, je garde une énorme reconnaissance pour la confiance qu'ils m'ont manifestée dans nos conversations, nos écoutes... J'essaye  encore et toujours aujourd'hui d'en être digne...


LA PEAU D'OURS - Léon Barracand (1840-1919)

C'est en pensant à ce livre, que je devais finir vite,  avant de retourner au Parc, dans les squares de mon quartier, inventorier les arbres, que je me suis remise à la lecture, bien à l'abri de la pluie qui tombe sans s'arrêter depuis quelques jours, bien enfoncée dans mon fauteuil préféré, à l'intérieur... Près de ma tasse de thé...

En triant mes dernières photos numériques, j'ai vu que j'avais encore de la ressource pour montrer la nature telle qu'elle était en ville, il suffit de l'observer dans toute sa beauté pour y trouver toujours du plaisir, sans cesse renouvelé... Même avec le bruit de la circulation qui n'est jamais loin de tout...




Le petit étang par tous les temps


Le sophora du Japon dans le square


La nature, plus vraie que nature, au parc

Mes amis, mes passagers, gardez le moral, mettez vos masques, éloignez-vous de vos proches, pour le prochain post je ne sais ce qui va me passer par la tête, je garde confiance... À très vite, je vous embrasse.

vendredi 28 août 2020

Départ, Arrivée... Le début de la fin ! C. Boltanski, encore !




Début de l'exposition :  Départ (ampoules, douilles et câbles - 2015) à l'entrée de l’exposition - Christian Boltanski (1944)


Fin de l'expo :  Arrivée (ampoules, douilles et câbles - 2015) - Christian Boltanski (1944)

Le centre Pompidou à Paris proposait de novembre 2019 à mars 2020, juste avant le confinement total, une très grande exposition de l'artiste Christian Boltanski.

Deux œuvres, deux mots, deux couleurs, le rouge et le bleu, "Départ" installée dès l'entrée de l'expo, et "Arrivée" accrochée juste à la fin, avant la sortie, pile devant la librairie qui proposait, comme partout, les objets dérivés. Quelle chance j'ai eue d'avoir pu voir cette expo, juste avant l'enfermement généralisé pour cause du coronavirus !! J'ai acheté les deux cartes postales que j'aimais et qui semblaient le plus correspondre à mon questionnement personnel... J'ai cette manie de garder à vue les petits souvenirs achetés lors de mes visites d'expos que j'ai adorées, je change d'une expo à l'autre, sans oublier les magnets que je colle sur mon réfrigérateur...

Longtemps après, en faisant la poussière sur ma petite bibliothèque, je me suis aperçue que les couleurs des deux cartes postales étaient tout l'inverse de celles des œuvres que j'avais vues à l'exposition, ce qui m'a interloquée ! Était-ce une volonté de l'artiste ? De l'éditeur ? Monsieur Boltanski a-t-il fait deux autres œuvres où ces couleurs étaient inversées, les cartes postales les reprenaient-elles ? J'ai donc mis un grand moment avant de m'apercevoir de ce petit tour de passe-passe, je suis restée surprise de mon inattention.


Cartes postales achetées lors de l'exposition 2019-2020 au centre Pompidou

Finalement, à la suite de cette découverte, je me suis dit : profitons-en pour réfléchir, accordons ce que je vois avec ce que je pense, cette oeuvre me touche tellement. J'ai déjà parlé de cette grande rétrospective dans mon post du 25 janvier 2020. En mettant mes photos sur mon blog, je ne me suis même pas aperçue de cette inversion des couleurs...

Pourtant, au moment d'exposer mes deux cartes chez moi, je me suis posée la question : que veulent dire pour toi ces deux mots ARRIVÉE et DÉPART ? Chacun d'eux pouvait s'employer indifféremment pour parler du début et de la fin de la vie, ils pouvaient s'inverser, comme les couleurs des cartes et des œuvres.... Il y a que dans les gares que tout se simplifie, impossible de les confondre : sinon, vous ratez votre train, dans une gare, le départ, c'est le départ et l'arrivée, c'est l'arrivée, c'est clair, c'est net, attention au départ !...

Dans la vie, couramment, une naissance pour moi c'est plutôt une arrivée qu'un départ, une arrivée toute neuve dans la vie, un bon départ comme on dit, plein d’espérance, de belles perspectives en vue, l'espoir de faire un beau parcours, "Faire son temps", le plus longtemps possible, le mieux possible, donner du sens à sa vie, c'est encore mieux, mais vivre tout court, c'est bien aussi ! Un beau début ! Une chance ! Dans ma vie d'aujourd'hui, l'arrivée évoque plus pour moi le grand départ, le mot change donc de sens au cours de la vie... C'est pas si compliqué que ça !


Monsieur Boltanski n'a pas choisi par hasard de nous embrouiller avec l'arrivée et le départ de l'expo, acceptons le rendez-vous qu'il nous a fixé, justement pour jouer avec le sens et le contresens de chaque mot. Moi j'ai démarré au quart de tour, je me suis laissée entraîner dans la polysémie du mot rouge et du mot bleu, avec plaisir, malice et émotion...


Comment garder les traces des vivants ? Entre le Départ et l'Arrivée, entre la naissance et la mort, une vie s'est écoulée !  Comment peut-on en garder le souvenir ? Les œuvres de C. Boltanski ne sont pas des réponses à ces questions, mais des propositions artistiques qui mettent en scène ces questions (C. Boltanski).



Mes morts - 2002 - C. Boltanski (1944)

C. Boltanski nous dit aussi :  "Chaque être humain mérite d'avoir son musée après ses 60 ans !" Alors il fabrique de magnifiques œuvres d'art qui leur sont dédiés, il met les humains sur sa sellette, crée des hommages d'art à sa façon, et me/nous invite à réfléchir forcément aux morts de l'Histoire. Et de toutes les petites histoires humaines, que laisserons-nous aux autres quand nous serons partis ? Avec les matériaux les plus minimalistes, l'artiste invente : des Autels, des boîte à souvenir, des lumières/âmes éphémères, des ombres chinoises, des marionnettes, des sons (paroles, cris, clochettes percutantes, vent, cœurs qui battent... Pour qui saura les entendre). Il remplit des salles entières de vêtements évoquant des disparus, rassemble de simples bottins plein de noms, issus de tous les coins du monde, simplement posés sur des rangées d'étagère pour former une bibliothèque du souvenir... Il fabrique des musées pour le commun des mortels... Les œuvres d'art contribuent merveilleusement à  constituer la mémoire collective du genre humain... C'est ce que je pense ! Puisque la mémoire des événements ne se transmet pas génétiquement...


La salle des bottins - C. Boltanski (1944) - Musée d'Art Moderne


Sentimental  Père-Mère de C. Boltanski (1944) - 2000  

Son oeuvre est multiple, toujours surprenante, imprévue, fascinante, touchante, réfléchissante...



Monumenta - 2011 - C. Boltanski (1944)


Crépuscule (2015) (Détail) - C. Boltanski (1944)

Une amie me disait il y a peu : Ah bon ! Tu aimes Boltanski, toi ? Moi, il ne me fait ni chaud, ni froid, mais je suis prête à tout entendre ! Je ne comprends rien, c'est moche... Et petit à petit, j'ai bien entendu qu'elle entrevoyait autre chose au fur et à mesure que nous en parlions... Très intéressant, tu as raison, je vais le regarder autrement, vivement une prochaine expo !

J'ai remis les deux cartes postales sur ma petite bibliothèque, j'hésite toujours entre le sens des mots, pour moi, là où j'en suis de ma vie, je confirme, l'arrivée, c'est bien la fin du voyage... Mais en attendant ce jour à venir, forcément, j'ai encore des milliers de choses à vivre,  le chemin est passionnant... Et vous, vous voyez ça comment, le parcours d'une vie ? L'Arrivée et le Départ ? Ou le Départ et l'Arrivée ?

En ce moment, j'ai un petit souci de santé, je ne vais pas prendre beaucoup de temps pour me retaper, mais quand même, cette année,  il n'y aura pas d'automne dans le Berry,  je vais tout manigancer pour y aller en octobre, et voilà tout... Retrouver les grands arbres, revoir l'orme extraordinaire, le grand chêne, les saules argentés très anciens, et mes amis... Je vais en avoir à vous raconter...

À très vite de toute façon, restons masqués, usons les gels et les savons, restons soigneusement éloignés, mais rapprochons-nous, je vous embrasse, amis fidèles et visiteurs...

vendredi 21 août 2020

Troisième coup d'envoi !


 Coucou le revoilà, avec sa tige - 19 août 2020

Tous mes lecteurs le savent... Ou peut-être pas ? Depuis quelques mois, je tente de faire fleurir un artichaut frais, posé dans un récipient, sans eau, il faut juste qu'il tienne debout sur sa tige, il y a rien à faire qu'à attendre que l’événement se produise : une belle fleur violette devrait en sortir par enchantement ! Au premier essai que j'ai tenté : l'artichaut s'est pourri du pied, et la pourriture a gagné tout le légume, au deuxième essai, l'artichaut s'est lyophilisé, raide comme un pharaon dans son sarcophage, raté de chez raté...

Donc, ce matin, en voyant ce splendide artichaut sur l'étal du commerçant, je me suis dit : banco, je recommence. Comme il faut attendre quelques semaines pour le fleurissement, j'ai mis le beau légume frais dans un joli récipient, bien exposé à vue, une belle nature morte, pas si morte que ça, je l'espère.... Mon troisième essai ne peut pas me faire honte, je tente le coup, j'espère que ça sera le bon... Mais ne dit-on pas, et je frémis : jamais deux sans trois !


L'artichaut troisième fois, je l'ai mis dans un joli pot en terre

Pour l'installation, j'ai voulu mettre toutes mes chances (et les siennes) de mon côté : comme la terre est son amie, il devrait la reconnaître et lui faire une belle fleur, nous verrons, nous verrons... J'ai donc choisi un "tout en terre" pot, soucoupe et même le très beau dessus de table en raphia qui vient tout droit d'Afrique, ça devrait lui plaire... J'ai beaucoup réfléchi pour arriver au concept, entièrement naturel, totalement acquis à l'artichaut, entre espèces naturelles : terre, légume et raphia (teintures végétales), je devrais gagner la queue du Mickey. Rien n'est sûr, bien sûr, je ne peux pas vendre la peau de l'ours... Avant...

J'ai déjà ameuté tout le quartier, l'épicier du coin inclus (il attend toujours la photo) pour les deux premières fois totalement fracassées. Pour la troisième tentative, chers lecteurs, je voudrais éviter le ridicule, cette fois-ci je ne vais pas le crier sur les toits, franchement, il faut être neuneu pour tenter le tout pour le tout, mais elle y va, elle a du courage, finalement : oyez, oyez les amis, elle remet ça pour l'artichaut ! Non, je ne vais pas le faire, je vais attendre bien sagement dans mon coin, il y a juste vous les amis, les visiteurs de mon blog, qui êtes dans le secret, gardez-le bien, ma réputation est en jeu, pour ma main verte, je m'expose au pire ! Quolibets, petits rires en coin, clins d’œil, ah, ah, ah, la pauvre, je m'attends à tout... Je me prépare déjà à l'échec avant de déprimer, allez, nous verrons bien !

Les seules expériences que je connaisse de près, je vous le dis et le redis, sont celles de ma cousine et de mon amie, elles ont eu des vraies fleurs très belles, avec une belle couleur magnifique...


Fleurissement magnifique de l'artichaut de ma cousine le 14 juillet 2020, admirez la beauté !  


Fleurissement, sans intention de le provoquer, de l'artichaut de mon amie l'année dernière



Mon artichaut lyophilisé du 8 août 2020, après un bon mois d'attente, le grand plof !

J'ai eu beaucoup, beaucoup plus de chance dans la repousse de ma bouture de géranium faite au début du mois de juillet. Comme j’admirais les géraniums d'un beau rouge grenat de la terrasse de mon amie, elle me proposa d'en faire une bouture, j'ai planté directement dans la terre la tige du géranium avec ses deux, trois feuilles, et j'ai attendu, arrosé, attendu, arrosé, attendu...

Au bout de quelques semaines, la bouture qui avait pris racine s'est mise à donner fleur sur fleur, tout se multiplia presque miraculeusement, comme dans l'histoire de Jésus avec les petits pains...

Aujourd'hui, elle continue à me donner toute satisfaction, j'ai dû la changer de pot, elle demandait de la place, la couleur des fleurs n'est pas aussi puissante que celle des fleurs de mon amie, peut-être faudra-t-il attendre un an de plus pour qu'elle récupère la couleur originale ?


La bouture de géranium dans toute sa splendeur

En cinquante ans de carrière balconnière, jamais je n'avais trouvé de bestioles indésirables dans mes géraniums, voilà que cette année spécialement inquiétante en tout, j'ai trouvé des chenilles vertes sur les fleurs, et une grosse sauterelle verte avec ses longues pattes ! Les surprises furent grandes, j'ai cru que j'avais changé de continent, les chenilles vertes croquaient allègrement mes feuilles, et venaient même déguster les fleurs quand les boutons n'étaient pas encore déployés. Tous les soirs, j'épouille mes jardinières minutieusement, comme les singes font avec leurs petits et tous leurs congénères, et je vois bien que je ne suis pas au bout de mes peines... Depuis cette découverte, après enquête, j'ai su que toutes mes amies aux alentours avaient la même invasion que moi... J'ai dû sortir l'artillerie lourde, pulvérisateur rempli de vinaigre et d'eau, et vas-y que j'arrose copieusement mes fleurs, mes feuilles trouées avec l'espoir de ne pas perdre ma récolte...

À côté de mes petits malheurs de jardinière, cette année ne ressemble pas du tout à ce que j'aime : l'épidémie, les malades, les morts, le confinement, les malheurs des uns et des autres s'amplifient, les masques nous font vivre des temps qui nous inquiètent... Ces temps modernes ne me disent rien qui vaille, vivement des jours meilleurs !

Les promenades au parc sont des pas précieux, j'ouvre les yeux sur la nature, même en ville, elle ressemble à s'y méprendre à celle de la campagne, on voit bien que si on la laissait libre, elle engloutirait les grandes tours, comme elle a déjà fait au Mexique ou au Cambodge...


Le petit étang du parc ressemble comme deux gouttes d'eau aux grandes pièces d'eau que je trouve en Berry, le ciel menaçant est le même, "l'illusion" est parfaite, au loin on aperçoit les immeubles blancs de la ville...

Mes chers  lecteurs, mes visiteurs du hasard, restez prudents, sortez masqués, vivement des jours meilleurs, gardons confiance !

mercredi 19 août 2020

Allons prendre l'air...


 Allons prendre l'air...

Cette phrase invite à changer les mots, les images de son cerveau, se changer les idées, à refaire tout plus beau, comme si l'air avait ce pouvoir... Voir autre chose, sortir, pour ne plus rester dans son intérieur à patauger dans ses mauvaises pensées... Allons prendre le frais...

Allons prendre l'air, ça ira mieux, viens donc prendre l'air, ça te fera du bien... Pour les mauvaises idées, un nuage chassant l'autre, changer d'air fait du bien, le paysage qui va avec est aussi bénéfique, allez, je vais aller me promener pour me changer les idées... Combien de fois avez-vous dit à vos enfants : va prendre l'air, c'est meilleur pour la santé que de rester enfermé... Va donc voir dehors si j'y suis...


Allons prendre l'air...

Quelquefois je me dis : aujourd'hui,  t'as pas encore mis le nez dehors, il faudrait te bouger un peu... C'est l'ordonnance des jours ordinaires, c'est médical, il faut aller prendre l'air, même si c'est pas le bon air de la campagne, l'air de la ville est beaucoup moins pollué que celui de votre appartement, surtout si vous n'ouvrez jamais vos fenêtres. La bonne hygiène de vie recommande le grand air, faire quelques pas dehors pour se dérouiller les jambes, courir, sauter, marcher, marcher... Vivre !

L'air est bon, l'air est doux, c'est agréable... L'air est câlin comme du coton... Plus le ciel est rempli de ouate fine et légère, dispersée, plus il fait doux !!

Souvent, j'ai pris le bras de mes amis, viens, venez, allons faire un tour, l'air nous fera du bien, l'air était comme un mouchoir de soie...


Allons prendre l'air

J'ai connu un jour une dame qui prenait l'air devant sa maison, une très jolie maison, pleine de fleurs à tous ses balcons, rouges, roses, pimpantes, le Paradis à tous les étages... Elle tournait le dos à sa maison, elle s'en foutait, elle ne lui servait à rien, il ne faisait pas beau à l'intérieur de sa tête, c'était tout noir, elle prenait l'air sur le pas de sa porte, mais rien ne changeait pour elle... Je ne savais pas ce qu'elle avait traversé... Elle ne voulait pas rentrer chez elle, elle était mieux dehors sur le banc. L'intérieur de sa maison, elle n'en voulait plus : rien ne me fait du bien, disait-elle, je suis déprimée... Elle prenait l'air pourtant, mais sur le pas de sa porte...

Prendre l'air, comme on dit, c'est aussi prendre le large, larguer les amarres, je vais me promener, on ne pense pas pareil dehors et dedans. Dehors, tout est nouveau, il y a de quoi vous distraire, vous risquez/aurez la chance de faire des rencontres bénéfiques (très bon pour le dépaysement) avec des gens que vous connaissez assez, pour le : bonjour, vous allez bien ? C'est la moindre des choses... Souvent, le bonjour débouche sur des airs entendus, quelquefois il apporte du sang neuf qu'il faut saisir au vol !

Depuis le confinement, combien de fois me suis-je dit : il faudrait que tu sortes, ma fille, il fait beau, tout est différent quand il fait beau, il faut marcher, prendre l'air... Même si c'est le même air tous les jours, il reste différent...

Un de mes fils m'a dit : maman, si tu restes encore longtemps confinée, tu en auras peut-être marre de la cité pavillonnaire ? Je n'y avais pas encore pensé, c'est donc qu'il me reste des tas de choses à découvrir, et puis maintenant je vais beaucoup plus loin, tout ce qui peut se faire à pied, je le fais, seule ou avec mon amie, on trouve toujours des places assises dans les parcs où on peut continuer de papoter tout à loisir, nous tournons les pages de nos vies, nous avons à dire sur tout, sans se censurer, nous sommes en pleine liberté d'expression...

Je/nous passons des heures à prendre l'air, nous jouons à : c'est comment, déjà, le nom de cet arbre que nous avons recherché sur l'application que j'ai sur mon téléphone ? Robinier (faux acacia), micocoulier, lilas des Indes, pommier d'ornement, acacia, érable sycomore, érable nain, érable plane, érable argenté,  séquoia, noyer, platane, cerisier des collines, merisier, figuier, abricotier, vernis de Chine, marronnier, ginkgo, poirier, cognassier, eucalyptus, orme blanc, chêne argenté, palmier de Chine, saule blanc, hêtre commun, bouleau pleureur, aralia du Japon (qui ressemble un peu au figuier), sophora du Japon pleureur, catalpa, magnolia, tilleul, peuplier, arbre à papillons ?... En prenant l'air, nous devenons de plus en plus savantes et amies, moi je trouve que mes amis sont mes plus beaux paysages, et que les paysages naturels qui me manquent trop souvent, font partie de mes amis les plus chers...


Un sophora du Japon emprunté sur internet

Souvent, nous oublions les noms des arbres, alors, il faut sans cesse  réviser sur l'appli, c'est parfait ! C'est un jeu !

Mes amis, portez vos masques, restez loin de vos amis proches, à très vite entre mes lignes... Je vous embrasse...

dimanche 16 août 2020

La cité pavillonnaire change de génération... Fait plus de bruit... Les cartes postales de mon amie... Venise...


L'envahissement printanier (21 juin 2020)

La cité change de génération :

Au cours de mes nombreuses pérégrinations, j'ai pu constater que la cité pavillonnaire changeait de main ! À vue de nez,  la cité vire de bord progressivement, les générations rajeunissent, les catégories de population se diversifient, je vois les jeunes qui arrivent avec des petits enfants, ils se connaissent entre voisins, ils font la fête ! La grande maison à deux étages, pas loin des vieux acacias, est habitée par un couple de personnes âgées, dont l'une perd un peu la tête. Dedans, ce n'est pas l'opulence, et la peinture extérieure se dégrade depuis longtemps à tous les étages... Le propriétaire aussi se dégrade, on dirait un SDF qui profite de son petit bout de jardin, il donne à manger aux chats qui passent, et ne répond pas quand je lui dis bonjour, il continue son petit train-train. Je me disais : quand ils seront partis, qui habitera la maison ? Le m2 commence à se vendre très cher par ici, il faudra avoir un bon capital ou un gros crédit pour l'acquérir... Les héritiers n'auront plus qu'à se baisser pour conclure la bonne affaire... Les petites maisons construites dans la cité datent principalement des années 30, il y a aussi quelques belles maisons contemporaines, en bois, aux grandes baies vitrées, superbes. On appelait les habitations les plus anciennes les "maisons ouvrières", mais la spéculation foncière se fabrique ici comme partout où l'offre est inférieure à la demande, les plus pauvres cèdent le pas aux plus fortunés, partout c'est pareil... Faute de grives, Paris se rabat sur la banlieue, la petite couronne attise les convoitises et fait monter les prix, la proche banlieue (méprisée) devient parfaite aujourd'hui, le métro est à deux pas, un petit jardin en prime et quelques fleurs, la petite couronne devient Broadway. Il y a quelques années, disons une bonne cinquantaine d'années, habiter ici ne faisait pas distingué, ce n'était pas la classe d'habiter une ville dortoir, comme on disait... Pleine de dealers, mais maintenant qu'il y a toujours plus de consommateurs, ça fait moins peur, ça fait partie du quotidien, de la réalité sociale... Il vaudrait mieux légaliser...


La petite vigne qui dépasse, pleine à craquer (6 juillet 2020)

L'autre soir, du haut de ma tour, j'ai vu la belle terrasse toute neuve, montée en un rien de temps sur pilotis de bois, par les nouveaux jeunes propriétaires, clignoter de toutes ses lumières. Ah ! La fête se prépare, la crémaillère, peut-être ? Jamais je n'avais vu ni entendu depuis des décennies de fêtes dans la cité. Ben Danielle, il faut bien que les gens vivent avec leur temps, leurs âges, quand on est jeune on fait la fête, c'est pas compliqué ! C'est vrai, mais je me disais : si toutes les maisons passent aux mains des plus jeunes, il va y en avoir des crémaillères, anniversaires, naissances... J'aime pas les fêtes quand elles sont à répétitions, j'aime pas, voilà ! Pourvu que les très vieux ne meurent pas avant moi, pour avoir la paix et par humanité, je leur souhaite une santé de fer, de béton...


L'envahisseur si gracieux, bien installé (19 juillet 2020)

La cité fait plus de bruit :

Sur les pilotis, pourtant assez loin de mes fenêtres, j'entendais la joyeuseté et l'alcool qui coulait à flot, ça criait, ça chantait, mais quand ils ont mis la musique, pourtant raisonnablement, je me suis dis ça y est, j'y suis, la nouvelle génération ne s'embarrasse pas trop des voisins, on va déguster ! Ils ne peuvent pas danser sur du Mozart, voyons, Danielle... Oui, c'est vrai ! Ils n'ont pourtant pas exagéré, à une heure du matin tout était plié, il me semble, car dans ma chambre je n'entends ni bruit, ni musique. Raison de plus, Danielle, pour ne pas ronchonner...

Dans le jardin du bas, beaucoup plus grand que la terrasse sur  pilotis, la maison a été rachetée depuis peu, au milieu de la petite pièce de terre, pas cultivée, juste assez grande pour installer des chaises, tables et amis, il y pousse un grand arbre dont le houppier sert de parasol à tout le jardin. Impossible d'y voir à travers, mais les voix, la musique traversent tout et montent jusque chez moi, chez tous mes voisins de façade, hier j'ai juste entendu des voix, mais déjà je sentais en moi monter la mauvaise humeur... La vie n'est pas forcément aimable tout le temps, il faut savoir composer, je sais, je sais...

Du haut de mon donjon, je regarde avec méfiance la moindre terrasse qui change de propriétaire, avec une urbanisation à tous crins, les voix, même la musique deviennent du bruit... La circulation aussi se fait entendre, le bruit général s'intensifie forcément, comme la marée qui se jette sur la digue !

Les cartes postales de mon amie :



Les cartes postales reçues de mon amie

Mon amie circule entre la Bretagne et la banlieue, maintenant qu'elle est à la retraite comme moi, elle s'en donne à cœur joie, le printemps est le point de départ, et hop dans la voiture, c'est toujours son compagnon qui conduit, elle n'emporte pas de bouée, pas de le bateau non plus, par contre elle emporte des bonnes baskets car c'est une grande marcheuse... Elle marche seule, comme une gazelle, là-bas dans son coin de Bretagne elle connait tous les chemins qui longent la mer, jamais elle ne se lasse, si elle n'a pas fait ses kilomètres réglementaires, elle n'est pas contente, à côté de moi, c'est une athlète de haut niveau... Mon amie adore la mer, tous les jours elle y va, quand il fait beau, elle nage, qu'il pleuve, qu'il vente, elle reste dehors, elle fait du vélo aussi, mais petit à petit elle fait plutôt tout à pied...

Elle cuisine le poisson comme personne, c'est une douée des fourneaux, dès qu'elle prend une cuillère et un couteau, vous avez l'eau à la bouche. C'est une fana d'histoire de France, elle aime bien la philosophie, mais ce qu'elle préfère, c'est la marche à pied, elle est hors pesanteur comme une marathonienne... Elle réfléchit tout le temps, sa vie défile en permanence, à chaque pas ça va mieux... Danielle, ça me fait du bien.... Tu as raison mon amie, continue ta course si tu souffres moins... Ne te mets pas martel en tête, sois douce avec toi-même, marche mon amie !!! Marche !


Brassage des cartes postales de mon amie

Ainsi, j'ai remarqué qu'elle m'avait envoyé deux fois la même cartes, dans un format différent, et chaque fois, la vue me plaisait, je me suis aperçue du doublon des années après. La douceur et la beauté du canal du midi, le superbe cadrage du photographe faisaient de ce point de vue une oeuvre d'art à part entière... Merci mon amie !


 Le doublon

À Venise, j'ai acheté beaucoup de cartes postales, souvent les mêmes, des œuvres que je revoyais pour la énième fois, chaque petit achat me donnait toujours le même plaisir. Ces photos que je ne faisais pas (beaucoup plus belles que les miennes), je pouvais les feuilleter comme un livre, les punaiser délicatement au mur de mon studio vénitien : les églises, les musées, les monuments faisaient leur entrée chez moi, je m'y sentais bien, je me mettais en immersion totale de beauté...Venise était à ma disposition, même quand je ne marchais pas dans ses rues. À la fin du mois, j'en avais amassé une collection impressionnante, je faisais le tri de celles que j'enverrais par la poste, d'année en année je réduisais les destinataires... Ma tablette m'a changé la vie,  je pouvais envoyer  en grand nombre, à tous moments, les coins que je trouvais les plus beaux, les plus secrets, jamais je ne partais en balade sans elle... Mais je n'ai jamais abandonné les cartes postales... Je suis restée à l’affût des images...

Dès que je me suis installée devant mon bel ordinateur tout neuf, magnifique, puissant, offert par mes  chers fils, la première chose que j'ai faite, c'est d'installer une belle image en arrière-plan et bien sûr, parmis les milliers de photos contenues dans mes tiroirs numériques, j'ai choisi une photo de Venise... Chaque fois que j'ouvre ma machine, je suis transportée vers cette vue, vers Venise, qui m'a passionnée, enthousiasmée pendant si longtemps, et que je ne reverrais sans doute jamais... Ce n'est pas de la tristesse que j'éprouve, au contraire, je savoure ma chance d'avoir pu y séjourner des mois entiers, pendant des années, me balader, me perdre, tourner à droite ou à gauche et toujours me retrouver en pays de connaissance, mes déambulations, je les fais encore, avec la précision de mes souvenirs intacts ! J'ai une reconnaissance sans borne pour ce propriétaire italien, rencontré par heureux hasard, et qui a fait de mes mois de juillet (surtout) des cartes postales vivantes, jamais il ne m'a proposé la moindre augmentation du prix de sa petite location pendant vingt ans, prix qui était plus bas que la location que j'ai dans le Berry depuis dix ans déjà ! Non, ça lui était égal, mon enthousiasme n'avait pas de prix, on se voyait à l'arrivée et au départ, bonne Venise, soyez heureuse ! En partant il me disait : gardez les clés, à bientôt... Souvent, avant de partir, je laissais accroché à la paterne de l'entrée mon chapeau de paille d'Italie. Il m'arrive encore de pleurer à chaudes larmes en feuilletant mon livre d'images...


(Venise 2008)


(Venise 2008)


Venise (2008)


Les cartes postales de Venise, souvent les mêmes au cours des années

Mes amis, par chez moi la chaleur cède le pas à la fraîcheur, je vais pouvoir reprendre mes balades, les photos, les bavardages... La vie continue, masquée... À très vite pour des méandres nouveaux... Je vous embrasse...

mardi 11 août 2020

Kaléidoscope d'été... Requin,Turban, David et Goliath, les promoteurs... Et un chat rêveur !


Le chat rêveur, droit dans mes yeux

Le requin dans mes lignes  :

Ça arrive à tous les blogueurs, avoir ses lignes envahies par les requins, c'est pas marrant ! Il faut aller post par post infesté, enlever l'animal sauvage de votre publication que vous avez fabriquée avec amour. Le requin se colle aux commentaires. Il faut tout annuler, supprimer rageusement le visiteur clandestin sur votre terrain. Ça en prend un temps, des manips successives pour tout éradiquer... L’intrus, tout tranquillement, à l’insu de votre plein gré, a miné votre blog avec un doigt ! Salaud !

La bestiole est coriace, une fois que vous vous êtes fait piéger, il peut revenir autant de fois qu'il veut pour vous balancer sur chaque publication des scuds, du genre : machin ramène toujours l'amour, écrivez-moi, envoyez-moi de l'argent... En fait, vous l'avez bien deviné, les dérives d'internet qu'on appelle des spams, j'en avais plein mes jardins ce matin... Les commentaires indésirables, c'est la barbe ! Sans compter qu'ils ne font pas long feu sur mes lignes, je désamorce dès que je peux, et je jette à la poubelle, en espérant qu'ils ne vont pas revenir m'enquiquiner.

Le turban de ma belle voisine :

Ma jeune voisine si charmante, dont je vous ai parlé hier, m'a téléphoné pour me demander comment j'allais, si je n'avais pas trop chaud, si je n'avais pas trop soif, il faut faire attention à vous, ne sortez pas, ça cogne ! Un soir où elle m'avait demandé si j'avais deux oeufs pour la dépanner, elle portait un superbe turban blanc, léger, transparent, et comme elle est jeune et belle comme un cœur, elle me fit tout de suite penser à ce magnifique tableau (image mentale car je ne l'ai jamais vu en vrai) de J. Vermeer, La jeune Fille à la perle, ma voisine ne porte pas de bijou, le seul qu'elle ait, c'est son sourire...


    Ma voisine n'a aucune ressemblance avec ce tableau, mais quand même, elle a un air de famille, elle avait un turban blanc magnifique (photo empruntée à Wikipedia)

J'ai donc une oeuvre d'art sur mon palier qui s'occupe de moi, quelle chance !!

Du côté des promoteurs, quand le bâtiment va tout va ? :

S'il fallait que je recense les mauvais côtés de la cité, le parchemin à écrire serait long et fastidieux, les bruits obligés à supporter : la circulation dans les deux sens, les bruits de voisinage, dehors et dedans, mettant nos vies à feu et à sang (heureusement moins souvent). Je reste furieuse contre les promoteurs qui cherchent absolument  à faire grimper leur rentabilité, à tout prix ! Un étage en moins à la vente pourrait contribuer à mieux construire, mieux isoler chaque logement, donner aux habitant la possibilité d'habiter, même nombreux, des logements silencieux, des tours, des barres, des immeuble, pourquoi pas si on n'a pas toujours l'impression de vivre à plusieurs familles dans son salon... Tout ce qui se construit aujourd'hui durera plus de 100 ans, 100 ans d'inconvénients majeurs, de mal-vie, comment rester copain avec son voisin qui fait du bruit au dessus de votre tête, sous vos pieds, ou de l'autre côté du mur ?

Si je vous raconte ça, c'est qu'à côté de chez moi, ils vont construire un bel immeuble, et je me demandais, en voyant les étages se monter, s'ils avaient prévu une insonorisation véritable, pour une vraie vie tranquille pour les gens ? J'ai de très gros doutes... Gros doutes, gros doutes...

David et Goliath :


Goliath !

Bien des années avant le covid, un jour d'été comme aujourd'hui, mon amie m'avait dit : viens, on va acheter le ventilateur que tu cherches et je te l'offre pour ton anniversaire ! Ben non, pourquoi ? Ben si, pourquoi pas ? Non, non, si, si, et elle m'acheta le ventilateur, le seul qui restait de toute la boutique, petit, joli, comme je voulais et qui faisait bien son boulot de vent... J'adore ce ventilateur qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui que mon loueur m'avait acheté après 15 ans de location de son studio à Venise... Je n'y avais pas pensé avant... Comme quoi, l'esprit humain dans certains cas, n'est pas prompt à voir clairement l'essentiel...

Depuis mon anniversaire, j'ai du vent ! Bon, Danielle, et alors David ? Voilà, voilà j'y arrive : comme la météo avait prévu un thermomètre enfiévré, c'était le moment de sortir la brise d'appartement, je n'ai pas mis longtemps à le mettre sur pied, bravement je le déposais sur ma petite table basse et crack !!! Comment ça, crack ? Je le pose, patatras, exactement sur mes petites lunettes qui se trouvaient juste en dessous et que je n'avais pas vues, vu que je ne les avais pas sur le nez, vous comprenez ? Horreur et damnation, mes verres de lunettes étaient sortis de leurs rails et toute la monture désarticulée, ni colle ni vis dans cette monture, il faut être du métier pour la remonter, comme un puzzle, mais rien de cassé ou tordu, ouf, les verres étaient entiers, impeccables !


David

J'étais furieuse, où faire réparer mes petites lunettes en plein mois d’août ? Une monture qui ne se fait presque plus (tellement elle est solide). Quelquefois, un simple tracas vous plonge dans une dépression carabinée, je téléphone à mon amie (du ventilateur), je suis perdue, au secours, mon amie me dit : donnons-nous rendez-vous au supermarché, il y a quelques marchands de lunettes, juste dans les galeries annexes, bon, tu crois qu'ils sauront ? J'étais inquiète... Mais elle, toujours positive : mais oui, nous trouverons !

Pendant ce temps-là, j'avais remis de vieilles lunettes qui m'allaient encore très bien à peu de dioptries près, elles pourront faire la soudure jusqu'à la réparation de David...

Deux jours après, nous voilà sur le chemin de tous mes espoirs, le vendeur me dit : oui, je connais cette monture, j'en ai monté une il y a dix ans, bon, vous avez quelques courses à faire, j'en ai pour vingt minutes, vingt-cinq peut-être, donnez-moi votre n° de téléphone... Nous n'avons pas quitté les lieux, je gardais mon téléphone à portée de main, prête à dégainer... Le coup de téléphone est arrivé, il avait tout réparé, parfaitement, gentiment, aimablement, c'est gratuit madame, alors je lui ai glissé un billet dans la main : merci monsieur, ne me le refusez pas, vous prendrez un café à ma santé. Un café gourmand, me dit-il, pour ce prix-là !! Nous avons ri !!! Il m'avait sauvé la mise ! J'ai remis mes lunettes sur mon nez, heureuse, mon amie m'avait aidé avec son optimisme et comme d'habitude, nous avions gagné ensemble... Merci mon amie...


Mes ventilateurs manuels à Venise

Je les emportais partout, dans la journée, à travers mes promenades, j'avais toujours à portée de main un éventail assorti à la couleurs de ma robe, le soir aux concerts (discrètement) dans les églises où il faisait atrocement chaud, et même dans le vaporetto qui glissait le long du Grand Canal, coincée entre deux fenêtres, ouvertes mais sans vent, et beaucoup de visiteurs. Alors, quand le grand chambardement du ventilateur électrique est arrivé, et aussi celui de la moustiquaire à la fenêtre, dans mon studio de la Sérénissime, alors-là oui, je fus aux anges ! Le Paradis était complet !

Quand il fait très chaud dans la région parisienne, je fais comme je faisais à Venise, je marche lentement, je me précipite à l'ombre dès que je peux, et je mange des glaces...

Mes amis, bon été, restez masqués, ne pensez pas encore à la rentrée... J'espère que tout va rentrer dans l'ordre, je croise les doigts... Mais ça ne suffit pas, je le sais bien. À très bientôt, je vous embrasse...

dimanche 9 août 2020

Les bruits et les fureurs... À deux pas de mon balcon !


Plein cadre sur les installations des petits jardins

Tous les amis qui me suivent fidèlement savent qu'un des jardiniers du jardin familial est en colère, car il semblerait qu'un individu mal intentionné ait fait du dégât dans son jardin !!! Je vous avais dit aussi qu'à mon œil nu, je n'avais pas vu grand chose de dérangé sur ses terres... Le mystère était entier... Il y a du suspense dans le quartier...

L’énigme reste entière, vous en saurez plus dans quelques minutes, patience...

La nuit dernière, nous avons vécu les 24 heures du Mans dans tout le quartier, voilà que vers les minuits, un énorme bruit nous réveilla tous, à juger du  nombre de têtes aux fenêtres qui regardaient d'où pouvait bien provenir ce fracas incroyable. Inimaginable, strident, abasourdissant, qui fait ce vacarme, qui nous empêche de dormir ? Qui fait ça si tard ? On aurait dit le bruit d'une armée hélicoptères au défilé du 14 juillet, et que je passe, et que je repasse au nez et à la barbe de tous les citoyens qui voulaient dormir...

De mon balcon, j'ai mis un petit moment à comprendre, tiens, c'est la pleine lune, le gars a du prendre un coup de lune ! En effet, le conducteur à bord de sa grosse voiture noire arpentait une à une les rues désertes à très grande vitesse, en faisant ronfler son moteur qui produisait un bruit d'enfer, à chaque passage, je me disais : il va bien finir par aller se coucher ? Non, pas du tout, il appuyait sur le champignon et continuait son petit manège totalement déjanté ! Foutu pour foutu, ce jour-là j'ai pris mon petit-déjeuner vers 4 h 1/2 du matin, je me disais en philosophe : je me rattraperais demain pour le sommeil... Je vais attendre  tranquillement pour appeler la police, pas trop tôt quand même !


Pour sûr, la pleine lune a rendu fou ce "Fangio" des rues, un grand malade

Mais sur les coups de 10h du matin, il était encore-là, à zigzaguer avec sa voiture d'enfer ! Bon, alors-là, appelons notre belle police nationale pour tapage diurne/nocturne. Bien sûr, dans ma précipitation, je ne retrouvais plus le petit papier, gardé précieusement, où j'avais noté, le numéro du commissariat... Allô, le commissariat ? Oui, bonjour, je voulais me plaindre du bruit fait... Oui, vous ne dormez plus, oui, oui, nous le savons, vous avez vu la voiture, oui, mais je ne m'y connais pas du tout en voiture, je peux vous dire seulement qu'elle est noire avec le toit ouvrant... Parfait, nous recherchons l'individu... C'était la grosse affaire du jour, nous avions tous peur que cela se reproduise la nuit même... Notre gardienne n'avait rien entendu : je suis une bonne dormeuse, je dors peu mais vraiment bien ! Vraiment bien ! Ma voisine, si douce, si gentille m'a dit en souriant : je vais finir par mettre le casque et les lunettes de tir pour vivre 24/24 dans la ville ! C'est une tireuse d'Élite et sportive depuis des dizaine d'années, elle en connaît un rayon, et a beaucoup d'humour, ça marche à tous les coups... Le rire...


Des belles citrouilles pour détendre l'atmosphère de mon lecteur

Vous suivez toujours ? Justement, voilà monsieur Roland, mon voisin, qui m'interroge sur le bruit de la nuit , lui aussi avait appelé la police, le soir même, le standard devait ronfler chez les flics ! Et moi, je profite de l'aubaine pour lui demander des éclaircissements sur le drame du jardin familial, où il bêche...


Le paradis citadin

Mais non, mais, non, son jardin n'a pas été saccagé (c'est aussi ce que j'avais vu), c'est mon voisin de parcelle, je commence à le connaître un peu, je ne sais pas pourquoi il raconte ça, je crois qu'il a un pet au casque, un bon pet, on ne lui a pas du tout saccagé son jardin, ses tomates ont attrapé le MILDIOU, elles sont toutes touchées, c'est la vie, c'est l'absence de produits chimiques, c'est normal on est tous écolos sur la butte, il ne va pas en faire un fromage ! En deux temps, trois mouvements, l'affaire avait été résolue : le MILDIOU, vous dis-je ! Nous n'avions pas le temps de poursuivre cette conversation, mais mon voisin était plus fiable qu'aucun autre, il était connu comme le loup blanc pour aider les autres, les secourir, et même participer à leur servir des repas dans une association caritative, mon voisin avait la "bonne réputation", ses actes et ses paroles en faisaient un citoyen solidaire ! Pas de doute là-dessus... Et aussi excellent jardinier, prêt à tous les conseils... Donc pas de panique, mes amis, il faudra que le jardinier en colère apprenne que son ennemi le plus proche c'est le MILDIOU, uniquement ! Énigme résolue !


Petits arrangements de jardin, épouvantail  ?


Pour le fou du volant, il ne vrombit plus dans nos petites rues,  j'ai su que la Police nationale avait mis deux véhicules à la fourrière, depuis tout le monde à pu dormir tranquille, je l'espère ! Dans la cité, les coups de gueule, les pétages de plombs, les difficultés ne manquent pas, mais souvent il arrive que de belles actions se produisent, par exemple dans notre immeuble, deux "jardinières bénévoles" ont fait des plantations dans le bac vide du hall d'entrée, elles ont passé un bon moment à sauver ce qui pouvait l'être. D'une belle plante qui avait été abandonnée par un locataires qui déménageait, ni une ni deux, elles ont trouvé qu'elle ferait bien l'affaire dans la petite jardinière de l'entrée. Elles ont nettoyé les racines, choisi les plus belles feuilles qui se prêtaient au repiquage, et voilà l'immeuble tout beau tout bio ! Merci mesdames !


Le repiquage, avec succès !

Mes amis, il fait chaud, arrosons nos fleurs, soignons la solidarité, ma voisine m'a demandé aujourd'hui : comment allez-vous, il fait chaud vous supportez bien ? Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas, je suis là. Merci ma voisine, grand merci, les belles actions continuent, la cité est pleine de bonnes intentions... À très vite les amis, sur d'autres gammes de la vie...