lundi 23 mars 2020

Le printemps, malgré le coronavirus !



Le printemps avance le long de l'église

Maintenant que je ne peux plus sortir, je regarde de plus près tout ce qui m'entoure, pourtant j'avais déjà pris l'habitude de voir de loin, mais il faut croire que plus le champ de vision se restreint, plus ma vue devient jumelles... Ouverture maximum des pupilles, pour les odeurs, rien de changé, pour le silence, bienvenue parmi nous, je ne fais plus la différence entre les fenêtres fermées et ouvertes, plus besoin de monter le son de la radio, c'est Mozart qui arrive le premier sans peine... Je me souviens du silence de la campagne, assourdissant, déroutant, et bien maintenant, c'est pareil en ville... Mais la joie ne pénètre pas mon cœur, je n'y arrive pas... Je vois bien les piétons qui passent et repassent sans se soucier du confinement...


Dans le petit jardin d'en bas, le printemps arrose les fleurs de couleurs

J'ai beau m'écarquiller les yeux, mon appareil photo voit bien mieux que moi, dans le petit jardin d'en bas, les rosiers, glycines, lierres commencent leur ascension, quelle joie d'avoir un petit jardin grand comme les deux mains réunies. Je me souviens (merci G. Perec) des odeurs et couleurs de ma campagne de vacances dans l'Indre, en septembre. Quand j'irai de nouveau, bien plus tard, chaque heure du jour, il faudra que j'ouvre l’œil plus grand ! C'est comme la vie que vous découvrez avec plus d'intensité au moment de la quitter, sans doute... Les paysages abandonnés pour cause de vacances terminées, vous hantent de jour comme de nuit, chaque petit sentier, vous le respirez encore quand vous êtes très loin de lui. Moi, je vais dans Venise avec ou sans touristes, encore tous les jours depuis que je n'y vais plus !

J'ai fermé la télévision, je ne veux plus voir les infos, surtout les chaînes en continu, ces charognards qui répètent tout le temps la même chose, plus il y a de malheurs, plus on dirait qu'ils nagent dans le bonheur, ils sont comme des poissons dans l'eau, nous avons augmenté notre audience ! À nous les publicités chèrement payées, pas tout le monde va faire faillite dans cette France au ralenti...  Ils décortiquent le moindre mot, découpent les paroles en syllabes, c'est ravageur de voir comme le désastre fait mouliner leurs machines de guerre !

Je n'ai pas beaucoup d'images à vous offrir, le printemps est très loin de moi... Pourtant, le deuxième jour du printemps, j'ai arrosé mes orchidées, et j'ai fait une croix sur mon calendrier d'arrosage !






Ma salade en céramique, jamais un vers, une limace, elle est toujours belle à croquer, c'est une belle oeuvre d'une artiste qui est décédée l'année dernière.

J'avais fait des petits bouquets issus de la rue, bien avant le confinement, quand tout allait à peu près bien, je n'ai rien osé jeter... Ils se consument de jour en jour.



Mes petits bouquet quasi lyophilisés, sauf le lierre qui prend racines, je vais pouvoir le replanter...

Demain, je m'occupe de mon balcon, des géraniums y dorment encore, et j'ai vu les feuilles vertes qui commencent à pointer du nez, il me faudra bêcher, arroser, leur faire une place au soleil, je vais le faire, peut-être, sans doute, sûrement... Il faudrait ! Souvent, je fais de la procrastination sans le vouloir, je passe un jour ou deux sans rien faire d'autre que de garder espoir. Les lendemains me malmènent, comme vous, bien sûr,  allez, il faut résister...

Mes amis, mes confinés d'ici et d'ailleurs, je vous donne rendez-vous, entre mes lignes, pensez-y, pour les petites choses de la vie de tous les jours... Restons chez nous, résistons, le concert ce soir est à 8h, n'oubliez pas, ils nous entendent !

6 commentaires:

Marie Claude a dit…

A présent nous pouvons observer autour de chez nous de manière approfondie et encore des découvertes à faire...
Il est bien joli ce petit jardin je vois des fleurs de couleurs rouges au fond,ce n'est pas un rosier peut-être un camélia mais un peu tard pour la saison!
Tout comme toi une croix sur le calendrier à chaque arrosage des orchidées,les tiennes sont magnifiques et apportent un peu de réconfort.
Difficile d'avoir l'esprit serein,pour moi aussi "halte" à tous ces médias qui s'empressent de nous "anxiogéniser"
Belle soirée Danielle malgré tout
Bises

Anne-Marie a dit…

Je prends l'habitude de regarder chaque jour un des nombreux livres de la bibliothèque sur Venise.
Sur chaque photo, j'essaie de découvrir l'endroit sans regarder la légende.
Je cale sur certaines photos de canaux, que le piéton n'aperçoit que de loin
Bonne soirée Danielle

Danielle a dit…

Marie Claude, oui, oui, oui, nous avons le temps d'approfondir, oui Marie Claude ce sont des camélias !!! Mes orchidées sont magnifiques, mais je crains pour quelques feuilles qui ne m'inspirent rien de bon, elles jaunissent un peu ! Attendons de voir !

C'est vrai difficile d'avoir l'esprit serein, heureusement que le soleil est là !

Bonne journée à toi Marie Claude, résistons !

Je t'embrasse.

Danielle a dit…

Anne-Marie, quelle bonne idée, de faire cette petite révision d'après tes livres, génial, je vais m'y mettre, d'autant plus que mon logeur m'a téléphoné de Venise ce matin pour prendre de mes nouvelles, il m'a dit : Venise est vide, elle appartient en ce moment au 50 000 vénitiens ou assimilés qui y habitent, l'eau des ri est clair comme jamais... j'ai été contente comme tout d'avoir de ces bonnes nouvelles...

Bonne journée chère Anne Marie, à nos livres de Venise.

siu a dit…

à propos du Covid-19...

sortie deux fois depuis le couvre-feu, la deuxième fois j'ai remarqué combien la distance entre les personnes faisant la queue s'était allongée, jusqu'à pas moins de 3-4 mètres. bravo! et si triste au mème temps.

quand je me levais, la première chose que je voyais par la fenètre en descendant l'escalier c'était une petite lumière, à droite au fond de la cour: le boulanger du coin qui faisait le pain; totalement nuit seulement le dimanche, maintenant il fait nuit tous les matins.

avoir beaucoup de temps, tout le temps que l'on veut, tellement de temps qu'on pourrait lire par exemple toutes les pages de tous les livres qu'avant on n'avait jamais le temps de lire... mais ce n'est pas possible, on n'en a plus vraiment envie, on n'a pas l'esprit libre.

la chose la plus terrible c'est probablement que les malades dans les hopitaux, en plus très agés pour la plupart, sont complètement seuls. personne ne peut les accompagner, personne ne peut rester près d'eux. et, seuls, ils meurent. c'est épouvantable, impossible meme à imaginer, avant ce fichu de virus.

et tout est devenu important, chaque biscuit ou petite pomme, chaque morceau de pain ou de savon, le dernier rouleau de papier toilettes tout comme la quantité des pates ou du riz dans notre garde-manger... on ne gaspille plus rien, plus d'insouciance, pour ne pas devoir sortir, pour pouvoir sortir une fois moins...

...et là, chère Danielle, je pense bien sur aussi à tes "petits bouquets issus de la rue": garde-les, ils sont (encore) très beaux et précieux!

Danielle a dit…

Siu, je ne sors plus beaucoup et j'ai même demandé à mes voisines de faire des courses pour moi... J'avais plus envie !

Oh ! plus de petite lumière :-(( Moi non plus je n'arrive plus à lire, je n'ai pas de concentration... Plus d'intérêt, je suis ailleurs, comme toi...

Oui, aussi la solitude des mourants, épouvantable !!! Dans ma ville du grand Paris, la situation sanitaire est catastrophique dans les EHPAD, des morts et plus assez de personnel, ils font appel aux bénévoles en bonne santé..

Oui, sortir le moins possible, c'est vrai, reste le principal souci, heureusement que mes voisines le font pour moi... Mais je vais me reprendre et y aller moi-même plus tard...

Siu, mes petits bouquets petits à petit perdent leurs petites fleurs, mais je les laisse, sans les ramasser...

Gardons l'espoir que le mieux s'installe vraiment en Italie...En France et presque partout, nous sommes encore loin du compte.

Je t'embrasse très fort Siu, tiens bon...