Petite chapelle ni vue ni connue, circulez, il n'y a rien à voir ?
Les magnifiques couleurs de la chapelle
Petite chapelle ni vue ni connue, circulez, il n'y a rien à voir ?
La grande boutique de fleurs en papier, passage Vivienne
Voilà où je vais aller : descendre au métro Bourse, et redescendre la grande rue Vivienne, me laisser embarquer jusqu'au jardin du Palais-Royal, et de merveille en merveille me retrouver dans les grands miroirs de Jean Nouvel, face au Conseil Constitutionnel d'un côté et au grand Louvre de l'autre, rue de Rivoli...
Après mes cogitations du matin, j'ai eu hâte d'y être, j'avais retrouvé mes envies parisiennes, loin de la campagne berrichonne des mois d'automne, je retrouvais mon plancher des vaches, les voitures, le bruit, le monde, avec joie ! J'avais mon appareil photo en bandoulière, mon arme préférée pour ma douceur de vivre, j'allais pouvoir tout regarder, perdre mon temps à regagner du terrain sur l'inconnu, pourtant tant de fois parcouru. Le jardin du Palais-Royal, il fallait le mériter, prendre un dédale de rues, lécher les vitrines, serpenter dans les passages, l'air marin de Paris flottait dans le vent ! Il faisait moche, frais, gris, j'avais pris mon parapluie qui pesait lourd dans mon sac, on ne sait jamais, la pluie pouvait tout gâcher...
Pendant un moment j'ai eu l'impression de me retrouver à Venise, à moi ma belle des belles, par là je connaissais presque tout, à Paris je n'aurais pas assez de vie. Justement une amie, beaucoup plus jeune que moi, qui me souhaitait la bonne année depuis des dizaines d'années et qui ne voulait pas que je meure rapidement pour me garder le plus longtemps possible, m'avait lancé par téléphone : et toi, débrouille-toi pour vivre bien plus longtemps que cent ans ! Elle voulait me garder... Comme c'est gentil de me souhaiter ça, débrouille-toi comme tu pourras pour vivre longtemps !
Je descendais donc la rue Vivienne lentement...
La boutique où (presque) tout est en papier, les fleurs, les guirlandes...
Dans le passage Vivienne, les commerces changent aussi. Après les fleurs, j'arrive au Jardin du Palais-Royal, d'un côté comme de l'autre les boutiques sont fermées, c'est dimanche ! Le jardin est labellisé "Jardin remarquable", et il l'est vraiment. L'hiver, il est tout à moi, personne sur les bancs, mais près des boules en aciers de Paul Bury, le monde y est, l'eau des fontaine ne coule plus, il fait trop froid, j'adore ces fontaines, les reflets, et le frémissement des boules quand elles sont en service...
La petite boutique de brocante "À l'Oriental", brocanteur spécialisé dans les vieilles pipes d'écume, pipes neuves, pipes anciennes, et autre bric-à-brac, que certains appelleront plutôt caverne d'Ali-Baba, existe ici depuis le 19e siècle, elle jouxte l'entrée du Conseil Constitutionnel. L'Oriental fait circuler une pétition pour cause d'expulsion prochaine par ledit Conseil, qui veut la place pour créer une salle d'attente publique. La belle affaire ! Elle aussi devra donc disparaître ? Attendons la fin des hostilités !