mercredi 24 janvier 2024

La belle chapelle Saint-Vincent-de-Paul rue de Sèvres, l'installation de Daniel Buren au Bon Marché...

 

Petite chapelle ni vue ni connue, circulez, il n'y a rien à voir ?



Ah, la belle visite ! Impressionnée dès l'entrée, j'avais noté dans un coin l'adresse : aller voir la chapelle Saint Vincent-de-Paul. Il faisait assez gris, un ciel de pluie, un air de froid, rien n'y a fait, j'y suis allée ! 

Toute proche de la station Saint-Placide, facile à trouver... Tout au long de la rue de l'Abbé Grégoire, je notais la grande école (privée) hôtelière Ferrandi (gastronomie et management) plus que centenaire, créée en 1920, appartenant à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, établissement public, j'imagine donc que la Chambre de Commerce doit subventionner l'établissement. Plus loin dans la rue un énorme bâtiment Maison de retraite / Ehpad ? Sous l'égide "Amitié et Partage", "Chemin et espérance" ? Associations héritières de 10 congrégations religieuses (j'ai dû beaucoup chercher pour comprendre à peu près l'histoire). Si le cœur vous en dit, vous pouvez y participer. J'ai vu le cercueil dudit abbé Grégoire dans la chapelle Saint-Vincent...

Cette belle chapelle est l'église de la Congrégation Lazariste (fondée au 17e siècle par Saint-Vincent-de-Paul) qui habite l'ensemble du bâtiment aujourd'hui, les Lazaristes (règle inspirée des Jésuites) forment aujourd'hui des laïcs au service du clergé.

Cette chapelle abrite le corps de Saint-Vincent-de-Paul, il repose dans la châsse en argent, en haut de l'autel, on peut y accéder par deux escaliers de part et d'autre.


La châsse en argent tout en haut avec la dépouille de Saint-Vincent-de-Paul

En montant le petit escalier qui conduit à la châsse du saint, je me souvenais de celui que j'avais également gravi à Padoue, pour voir les restes du corps de Saint-Antoine, il y avait foule, et les croyants qui faisaient la queue y glissaient un mot, une pièce pour exhausser un vœu, une demande, j'y ai moi-même glissé un petit papier, on ne sait jamais ! Ici, à Paris, rue de Sèvres, il n'y avait pas de procession, j'étais seule à monter l'escalier, pour voir de près la beauté de la châsse, et contempler le corps du saint. Je n'y ai pas glissé de papier...


L'escalier qui mène à la châsse


La dépouille du saint (dont les traits et les mains ont été reconstitués à la cire)

Je n'ai pas osé, par respect pour les croyants fervents qui priaient en bas, faire des photos de la voûte bleue, vue d'en haut.

Il règne dans cette chapelle une douce lumière, de belles couleurs et une ambiance paisible particulière.



Les magnifiques couleurs de la chapelle

La présence constante de croyants qui s'attardent longuement aux prières surprend, alors que dans bien des églises parisiennes il n'y a personne. Le décor de la chapelle est très soigné, simple et intimiste, les vitraux en grisaille, formés de médaillons, s'inspirent de la vie du Christ et de la Vierge... Ils sont très beaux.


C'est dans la même rue, profitons-en ! Daniel Buren est à l'honneur au grand magasin du Bon Marché, une magnifique installation parmi les objets de luxe, il suffit de passer entre les gouttes... Sans passer par les caisses !


Daniel Buren

J'en parlais dans ma publication précédente et le revoilà dans une installation délicate, poétique et superbe, les beaux carrés de Buren valent le déplacement, suivez-moi...


Les beaux carrés de D. Buren (85 ans)

En entrant au Bon Marché, le luxe est de tous côtés, les belles choses sont toutes à vous, mais impossible d'y accéder, car les prix sont élevés... Les petits carrés de l'artistes font partie des merveilles qui nous sont offertes gracieusement ! Il suffit de lever les yeux, et je ne me suis pas privée d'y rester un bon moment pour en profiter pleinement, un moment de grâce, de légèreté, de bonheur, une création évanescente ! Merci M. Buren !


Le ciel étoilé de D. Buren


Les beaux carrés en haut de l'
escalator


Changement de couleur, le ciel nous tombe gracieusement sur la tête


En haut des marches

Comme il faut bien parler pour dire quelque chose, D. Buren s'est inspiré des carreaux carrés des verrières historiques du Bon Marché Rive Gauche. Belle inspiration, moi je dirais que c'est l'artiste qui est inspirant, il ne faudrait jamais décrocher cette belle œuvre.



L'inspiration

Vous vous en doutez, je n'étais pas pressée de partir, comme dans la chapelle Saint-Vincent-de Paul : l'art, qu'il soit profane ou religieux, peut  me toucher autant, sans limite, sans apriori, sans hiérarchie ! 

En faisant le petit bout de chemin qui sépare la chapelle et le Bon Marché, j'ai regardé avec attention l'ancien Hôpital Laennec (17e siècle), bien public vendu à un promoteur (Cogedim) en 2002, bien en dessous du marché immobilier, pour financer l'hôpital G. Pompidou. Depuis 2016, l'Hôpital Laennec est le siège du groupe français de Luxe Kering (Direction François-Henri Pinault). Je n'ai pas pu y pénétrer, même pour jeter un coup d'œil derrière les barreaux, c'est privé, c'est privé ! Un gardien veille au grain... La chapelle me demeurera inconnue...

J'ai rouspété bien sûr, mais rien n'y a fait ! Le bradage de ce monument historique m'a mise en colère !




Le ciel est par-dessus les toits...

Mais j'ai continué mon chemin, sous un soleil d'hiver chaud et lumineux, le ciel était bleu à perte de vue... Je ne voyais rien d'autre.

Mes amis, à la prochaine !!! Portez-vous le mieux possible, moi je mets souvent mon masque dans les transports en commun... Je vous embrasse.

mardi 16 janvier 2024

Ma belle balade au Palais-Royal !

La grande boutique de fleurs en papier, passage Vivienne

Voilà où je vais aller : descendre au métro Bourse, et redescendre la grande rue Vivienne, me laisser embarquer jusqu'au jardin du Palais-Royal, et de merveille en merveille me retrouver dans les grands miroirs de Jean Nouvel, face au Conseil Constitutionnel d'un côté et au grand Louvre de l'autre, rue de Rivoli...

Après mes cogitations du matin, j'ai eu hâte d'y être, j'avais retrouvé mes envies parisiennes, loin de la campagne berrichonne des mois d'automne, je retrouvais mon plancher des vaches, les voitures, le bruit, le monde, avec joie ! J'avais mon appareil photo en bandoulière, mon arme préférée pour ma douceur de vivre, j'allais pouvoir tout regarder, perdre mon temps à regagner du terrain sur l'inconnu, pourtant tant de fois parcouru. Le jardin du Palais-Royal, il fallait le mériter,  prendre un dédale de rues, lécher les vitrines, serpenter dans les passages, l'air marin de Paris flottait dans le vent ! Il faisait moche, frais, gris, j'avais pris mon parapluie qui pesait lourd dans mon sac, on ne sait jamais, la pluie pouvait tout gâcher...

Pendant un moment j'ai eu l'impression de me retrouver à Venise, à moi ma belle des belles, par là je connaissais presque tout, à Paris je n'aurais pas assez de vie. Justement une amie, beaucoup plus jeune que moi, qui me souhaitait la bonne année depuis des dizaines d'années et qui ne voulait pas que je meure rapidement pour me garder le plus longtemps possible, m'avait lancé par téléphone : et toi, débrouille-toi pour vivre bien plus longtemps que cent ans ! Elle voulait me garder... Comme c'est gentil de me souhaiter ça, débrouille-toi comme tu pourras pour vivre longtemps !

Je descendais donc la rue Vivienne lentement...

La boutique où (presque) tout est en papier, les fleurs, les guirlandes...

Dans le passage Vivienne, les commerces changent aussi. Après les fleurs, j'arrive au Jardin du Palais-Royal, d'un côté comme de l'autre les boutiques sont fermées, c'est dimanche ! Le jardin est labellisé "Jardin remarquable", et il l'est vraiment. L'hiver, il est tout à moi, personne sur les bancs, mais près des boules en aciers de Paul Bury, le monde y est, l'eau des fontaine ne coule plus, il fait trop froid, j'adore ces fontaines, les reflets, et le frémissement des boules quand elles sont en service...


Un des deux fontaines de Paul Bury en marche (photo empruntée sur le net)



Mes photos d'hiver


Et bien sûr la belle œuvre de Daniel Buren que j'ai prise en 2011 un mardi...

La petite boutique de brocante "À l'Oriental", brocanteur spécialisé dans les vieilles pipes d'écume, pipes neuves, pipes anciennes, et autre bric-à-brac, que certains appelleront plutôt caverne d'Ali-Baba, existe ici depuis le 19e siècle, elle jouxte l'entrée du Conseil Constitutionnel. L'Oriental fait circuler une pétition pour cause d'expulsion prochaine par ledit Conseil, qui veut la place pour créer une salle d'attente publique. La belle affaire !  Elle aussi devra donc disparaître ? Attendons la fin des hostilités !


L'entrée du Conseil Constitutionnel

Mais j'étais venue voir l'œuvre circonstancielle de Jean Nouvel, il faisait un temps très gris, pluvieux, froid, il fallait faire vite et bien ! De grands miroirs magnifiques ont été inventés par Jean Nouvel pour faire oublier le chantier du Louvre des Antiquaires..." Pour dissimuler le chantier sur la place du Palais-Royal qui prépare l’arrivée de la Fondation Cartier en 2025, et afin de ne pas gâcher le paysage aux passants, le célèbre architecte a revêtu les façades de grands miroirs qui suscitent la curiosité des Parisiens et des touristes" (dans le journal "Le Parisien", octobre 2022, déjà) ! Superbe création, on va la regretter, j'ai quand même mis un an avant de l'admirer faute d'info. que je venais de découvrir ! Elle disparait dans le paysage... Voyez...




La belle œuvre de Jean Nouvel, bâche pour cause de travaux...

Quand j'ai armé mon appareil photo, j'ai remarqué des yeux plus curieux autour de moi... Je me félicitais de cette balade splendide, attrayante, nouvelle, attractive, j'ai repris mon chemin dans l'autre sens, deux fois plus de plaisir à redécouvrir les mêmes paysages...


Entre les colonnes


Reflets




Alignements


 Le jardin l'hiver


La maison de Colette au deuxième étage

Quel plaisir de se promener le dimanche, il y a souvent moins de monde car les magasins sont fermés, quelle chance !

Mes amis, je vous tiens au courant pour les prochaines visites, l'hiver, le froid ne m'encouragent pas à mettre le nez dehors... À très vite, j'ai des idées de promenades mais quelquefois je n'ai pas l'énergie qu'il faudrait ! Suivez-moi !!! Je vous embrasse...

jeudi 4 janvier 2024

Bonne année 2024 ! Pompons, couleurs et coupoles...

 

Les pompons en perles

Pompons :

Juste un petit mot pour la route, une dernière publication avant (ou après) de trinquer à la nouvelle année ! J'ai enfilé beaucoup de perles, utilisé beaucoup de fil, réfléchi aux assemblages de couleurs, et très vite, j'ai pensé à ma chère famille, aux amis, aux quelques proches de mon entourage, pour distribuer avec plaisir ces quelques petits cadeaux anodins, entièrement faits main... Personne ne peut se douter qu'avec chaque perle, il y a une pensée, ce travail manuel facilite l'évasion, et permet l'écoute de la radio ou de la musique, je peux faire plusieurs choses à la fois en restant bien sagement assise sur mon fauteuil. J'ai vu les couleurs agir entre elles, et au bout du compte, alimenté l'envie immédiate de composer le pompon suivant...

Mais petit à petit, dans le Marais, les magasins où je me fournis disparaissent. Les rues se remplissent de monde, les touristes veulent plutôt boire, manger, s'habiller... Cette disparition je l'assimile, je saisirai cette transformation pour arrêter d'enfiler des perles. Partir sur autre chose, car ce genre de matériel, je ne peux pas l'acheter sur internet, le choix est trop précis. Attendons donc, tranquillement, ma reconversion...


Il y a mille choses à faire dans une existence, mais je dois dire que rien ne vaudra pour moi ce jeu de patience !

Couleurs :

J'ai des projets : l'expo merveilleuse de Nicolas de Staël au Musée d'Art Moderne, je n'avais jamais vu rassemblés autant de tableaux de cet artiste, tous plus beaux les uns que les autres, un éblouissement, du début à la fin même de sa vie ! Pas besoin de bousculer les admirateurs, tout le monde trouvait sa place, j'ai pu m'asseoir le temps qu'il fallait devant cette belle œuvre qui me plaisait... Une énorme production, un énorme talent, une grande réputation que l'on comprend sans se poser de questions, sans avoir besoin d'un titre sous chaque œuvre pour être subjugué. Ses couleurs parlent d'elles-mêmes !







Histoire sans paroles, juste les couleurs sublimes

J'ai poursuivi mon périple de couleur avec Claude Viallat dans une galerie où je vais souvent, il continue à utiliser du matériel simple : des toiles de bâches, des parasols, pour y apposer ses couleurs, ses formes à la croisée de l'éponge, de l'osselet et du haricot !

"J'ai trouvé la manière dont les peintres en bâtiment peignaient les cuisines dans le sud de la France. Ils chaulaient les murs en blanc, puis trempaient des éponges ou des tissus dans de la chaux bleue ou rose et tamponnaient régulièrement les murs, de manière à avoir une espèce de papier peint du pauvre en répétition. Et cette technique de répétition était très importante pour moi. Il me fallait trouver un véhicule pour pouvoir marquer une image et c'est une éponge corrodée par la javel qui me l'a donné, et qui a donné la forme que j'emploie encore actuellement"





Les bâches colorées de Claude Viallat, artiste français - 87 ans

Et coupoles :

J'ai eu envie d'aller visiter les coupoles des grands magasins que je n'avais pas vues depuis des années :  Galeries Lafayette (création de la coupole en 1912), et Printemps (1924 - récemment restaurée), classées toutes les deux aux Monuments historiques en 1975.

Au magasin du Printemps, peu de monde, la coupole est magnifique, tous les photographes amateurs comme moi tournaient autour pour avoir le meilleur point de vue, pas gênés par la foule, puisqu'il n'y avait personne dans le magasin, pourquoi ? Je ne sais pas...




La magnifique coupole bleue du Printemps

Après, j'ai filé aux Galeries Lafayette, et la différence fut flagrante : un monde de dingue, à peine pouvait-on respirer, mais qu'avait de plus ce magasin ? La publicité avait été mieux faite ? En levant la tête, bien obligée de voir tout de suite que la verrière était beaucoup moins belle que celle du Printemps ! Peu d'espace pour prendre la photo, nous devions tourner autour du père Noël pour prendre "la" photo que je n'ai jamais pu faire...


La coupole des Galeries Lafayette (un peu gâchée par le gros Père Noël trop présent)

À Paris, il faut toujours avoir son arme photographique en bandoulière, tout est à prendre, j'ai des projets de visites innombrables, aux quatre coins des arrondissements : 200 édifices religieux, 130 musées, 1900 édifices protégés au titre des Monuments Historiques, 500 sont classés, 1500 inscrits, j'ai noté sur mon petit agenda électronique 20 lieux à aller voir très vite. Ah, j'oubliais ! Les galeries, les parc et jardins, les inconnus au bataillon, les surprises !... Comment vais-je m'y prendre ? Il me faudra une sacrée santé, une motivation à toutes épreuves... Je vous tiens au courant !

Mes amis, portez-vous le mieux possible, restez classés "En bonne forme"! Bonne année 2024, il faut absolument que je me mette au boulot ! Je vous embrasse tous !