mercredi 29 avril 2020

Au Microscope... Pendant le confinement !


Les roses du portail de la cité pavillonnaire d'en face (24 avril 2020)


Depuis que je suis confinée, je deviens plus observatrice, la surface se réduit mais mon œil s’agrandit.

Mes petits tours dans la cité d'en face deviennent non seulement des dérouille-mollets, mais des challenges de perception... Au début, je ne voyais que tout ce qui dépassait : les glycines, essentiellement, mais maintenant qu'elles fondent au soleil, je guette toutes les nouveautés, et j'en trouve à chacun de mes tours.


Une glycine au début de mes tours, comme un grand nid de branches (15 avril 2020)

J'ai une chance inouïe dans mon confinement, d'avoir à découvrir ce petit îlot de verdure devant mes fenêtres... J'ai largement le temps... Avec, ou sans, attestation de sortie... Si je comprends bien les nouvelles directives gouvernementales, les aînés, dont je suis, devront limiter leurs sorties, jusqu’à nouvelles dispositions le 2 juin 2020... Donc j'ai le temps, pas question de m'éloigner de mon domicile...

Le mode "vision microscopique" vous entraîne dans l'introspection, forcément. Plus je regarde, plus je découvre, plus j'ai envie d'y revenir... J'écoute les sons, j'observe les couleurs, je rencontre des gens nouveaux qui commencent à me reconnaître, même avec mon masque.


Glycine vue du dessous (18 avril 2020)


Vue du dessus (18 avril 2020)

Bravo ! C'est vraiment beau ce que vous faites ! Oh, juste un petit coup de peinture, j'en profite, j'ai le temps avec le confinement... Vous avez raison, votre grille est magnifique, votre maison aussi. Oui, j'ai gardé les ferronneries d'origine, les années 30... Il n'avait pas de masque, juste son pinceau au bout du bras, fier comme un petit banc, moi j'avais le visage barré par ce sacré masque, impossible de me faire entendre, et hop ! Je l'ai retiré, nous étions assez loin pour nous comprendre ! Là, voyez, il faut que je répare, le mur s'est fendu, je ferai ça après, il faut du matériel... Depuis, nous sommes amis...

J'ai encore beaucoup de travail pour communiquer, je n'ai pas encore parlé des fleurs, j'attends les propriétaires de pied ferme, avec le sourire sous le masque... Nous parlerons roses, pivoines, iris, figuiers...


 Le gros crapaud rigolo (26 avril 2020)


Le monde enchanté de Blanche Neige et les cinq nains vu seulement le 24 avril 2020

 

Il y a du monde dans les petits jardins (26 avril 2020)



Une sonnerie accueillante devant la glycine grimpante (26 avril 2020)


Dès le début, les glycines ont occupé tout mon temps. Quand elles ont commencé à faner, j'ai dû explorer autre chose... Chaque jour je prenais plaisir aux découvertes, aux bavardages, j'évitais les groupes d'enfants avec leur parents qui jouaient au ping -ong au milieu de la petite rue...

Les jours de pluies, j'ai mis seulement le nez à la fenêtre...

J'ai hâte d'y retourner, et puis après le 11 mais, j'irai plus loin...

Mes amis, revenez dans mes allées... Avec ou sans masque... À très vite, je vous embrasse

vendredi 24 avril 2020

Je vais regretter le confinement ! Ah bon ?


La glycine du printemps de confinement 2020

Tu ne parles pas sérieusement, Danielle ? Tu vas te mettre tout le monde à dos ! Comment peut-on regretter le confinement ? Vive la liberté, oui !

Je vais vous expliquer, vous allez me comprendre : j'aime bien cette vie-là en ce moment, le ciel est bleu quand il est bleu, rien que bleu, des nuages, oui, des beaux nuages de peintures. Je vous le dis, j'aime le confinement, j'ai découvert le silence de la rue, je laisse les fenêtres ouvertes sur la campagne de la ville, jamais le bruit ne m'a réveillée le matin, même tard, le seul moteur infernal que j'entends, c'est la laveuse de caniveaux, municipale, ils ont dû l'acheter d'occasion... Cette petite voiture à balais rotatifs fait un boucan d'enfer, elle doit réveiller toute la ville ! À part ça, je vis un vrai moment de Paradis environnemental.


Glycine du printemps de confinement

Ce matin, par exemple, au balcon, j'entendais uniquement les oiseaux, même si je ne les voyais pas, ils étaient là ! Une très petite circulation de voitures, moi, j'aime ça !

Mais oui bien sûr, j'ai aussi mes moments de blues, de pression, de peur, d'anéantissement... Je n'oublie rien !

Il n'empêche que je vais regretter ce temps de confinement, j'y vis dans ma tour comme je l'ai toujours espéré : je peux m'asseoir sur mon bacon, ma tasse de café à côté de moi, les deux pieds sur un petit tabouret. S'il fait soleil, j'ouvre le parasol en grand, j'arrose mes géranium, je regarde mon hortensia pousser. Seuls les autobus se font entendre dans un sens comme dans l'autre, mais ils sont encore assez doux, ils pédalent un peu plus pour monter, en descente, ils glissent sur un tapis roulant. Tous les soirs, il y a le petit travail des applaudissements, on se fait des signes avec les voisins, on est en pleine solidarité d'âmes... On y croit !

Mais oui, bien sûr, je ne voudrais pas recommencer à vivre comme avant le confinement : le bruit et la fureur de consommer, de courir partout...



Je vous l'ai dit déjà, que depuis le confinement, je voyais des choses que je n'avais jamais vues auparavant, aujourd'hui je vais plus loin : je vais regretter le confinement, je me mets à vivre plus sobrement, et j'aime ça ! Ça me rend triste de revenir en arrière, à la vie d'avant...

Je sais, tout le monde voudra revivre comme si de rien n'était, exactement comme avant le corona, cette vie de dingues que nous critiquions tous, plus ou moins, c'est le moment pourtant de réfléchir avant d'essayer de rattraper le temps et les affaires perdues... Comment rétropédaler ?

Mais oui, bien sûr, j'ai aussi mes moments de blues, de pression, de peur, d'anéantissement... Tous ces malades, tous les morts... Je n'oublie rien !

Je voudrais qu'on ait une plus belle vie de société, plus humaine, consciente, solidaire, juste, plus écologique, moins cupide ! Je voudrais bien qu'on sauve la planète du réchauffement, de la pollution, bien sûr, qu'on mange mieux, plus bio, plus local, c'est difficile de vivre à 7 milliards 1/2, mais pas impossible... Bon, alors là, Danielle, tu débloques, tu nous fais le coup du conte de fée, il te faut du repos, ça tombe bien, encore plus de deux semaines de confinement... Tu vas te retaper !


Les fleurs sautent sur les murs

En fin de journée, je vais aller faire mon tour de la cité des petites maisons, me dégourdir les jambes, prendre des photos, faire ma folle curieuse, je mets mon masque, je prends mes clés, mon téléphone, et en avant, Louise...

Peut-être qu'en passant chez mon petit primeur du coin, j’achèterais quelques fruits et légumes. Ma voisine, en revenant de faire mes courses, m'a offert des dattes totalement naturelles, pour fêter le Ramadan. Merci voisine, faites la fête, portez-vous bien, même confinée, ma voisine a toujours le sourire... Mon fils m'a dit qu'à Belleville, le Ramadan se voyait sur les trottoirs, tous confinés dans les rues, les gâteaux au miel, les bonnes choses, il faut bien les vendre en douceur...

Mais oui bien sûr, j'ai aussi mes moments de blues, de pression, de peur, d'anéantissement... Tous ces malades, tous les morts... Je n'oublie rien !

Mes amis fidèles, mes passagers de hasard, à très vite, terminées les photos de glycines, elles sont toutes fanées... Mais je vais bien trouver autre chose...

mardi 21 avril 2020

La grande galerie de l'évolution... Nicolas Philibert...


Gorille - Yves Boussin (encre de Chine) - 2020

Mon frère dessine des animaux (souvent en voie de disparition), il a le talent des regards, ses animaux nous regardent, et moi, je vois dans leurs yeux la puissance et la tristesse, comme s'ils exprimaient des sentiments humains ! J'y vois des yeux suppliants, car je sais que beaucoup d'animaux sauvages, et pas seulement, sont en mauvaise posture sur notre planète. Les animaux de mon frère,me donnent envie de pleurer quand je les regarde dans les yeux !

J'ai vu la semaine dernière : "Un animal, des Animaux", un magnifique documentaire de Nicolas Philibert. Ce grand cinéaste a réalisé ce film en 1994, au moment du grand réaménagement du Muséum d'Histoire Naturelle du Jardin des Plantes. Ce musée de Paris était fermé au public depuis un quart de siècle, laissant à l'abandon des centaines de milliers d'animaux naturalisés : mammifères, poissons, reptiles, insectes, oiseaux, batraciens, crustacés, mollusques et papillons...

Le film nous permet d'assister à la résurrection de ces étranges pensionnaires, et la création de la grande Galerie de l'Évolution, les collections sont proposées avec une mise en scène spectaculaire, les espèces disparues ou très menacées... 

Avec Nicolas Philibert, nous découvrons également les acteurs de la transformation, tout le personnel à l'oeuvre pour la résurrection : leurs réflexions pleines d'humour. Ah Tiens ! Il a meilleure mine, celui-là, il a pris du poids ! Pour les spécialistes, les questions sont nombreuses, les préoccupations aussi, quels choix faire dans les collections, comment bien les montrer au public, les restaurations pratiquées avec soin par des taxidermistes, les vitrines bien éclairées pour mettre en valeur les beaux papillons, et surtout, hermétiquement fermées à la poussière : nous ne ferons jamais la poussière, dit la responsable... Bien équilibrer les espèces, ajuster l'éclairage au millimètre pour faciliter l'observation des papillons aux couleurs extraordinaires, des insectes inimaginables, des oiseaux féeriques... Pour le grand grand Opéra de la faune terrestre, il y a du monde sur le plateau.


Boussin Yves - Les premiers coups de crayon : les yeux vous regardent déjà !

J'ai pu regarder ce documentaire grâce à ma médiathèque qui propose à ses adhérents un choix de films issus des collections de la Bibliothèque Publique d'Information du centre Pompidou, neuf films pour le mois, j'en ai déjà regardé cinq, mais d'autre m'attendent sur d'autres sites... Je ne vois pas le temps passer dans mon confinement cinématographique...

Avec Nicolas Philibert, nous nous approchons de près, les animaux empaillés, repeints, repoilés vernis, n'arrêtent pas de nous faire de l’œil :  regardez-nous bien, les humains, nous disparaissons. Les équipes au travail glorifient l'aménagement, ça n'est pas une mince affaire que d'exposer sur 8980 m2 accessible au public, environ 100 poissons, amphibiens ou reptiles, 450 oiseaux, 350 mammifères et plusieurs milliers d’invertébrés. L'extraordinaire nef centrale fait 30 m de hauteur, lumière tamisée oblige, et met en scène des milliers de spécimens, ils racontent l'étonnante histoire de l'évolution, le décor est grandiose !



Boussin Yves - L'étape suivante, tout se précise

Le beau documentaire nous fait vivre quelques étapes de cette mise en valeur du règne animal. Comme dans l'arche de Noé biblique, des cohortes d'animaux de la savane passent difficilement par la grande porte, attention aux oreilles, aux pattes, aux queues, fragiles : objets d'art ! Mais dans l'Arche de Noé du Muséum d'Histoire Naturelle, les animaux entrent empaillés et rafistolés, pimpants pour être montrés... Public : regardez, alarmez-vous, le monde court à sa perte... Je pleure devant mon écran, oui, je pleure, je les vois tous, ces grands disparus, ou en voie de l'être... D'autant que le documentaire date déjà de vingt-cinq ans, combien de ceux que nous voyons là sont déjà rayés de la carte aujourd'hui ?

Monsieur Nicolas Philibert, merci pour votre vision du monde si sensible, si forte, si précieuse, si humaine, toujours émouvante, je vous salue bien bas ! Vos films sont des histoires d'amour : dans vos yeux, tous les êtres vivants ont de belles âmes... Vos films plein d'humanité nous invitent toujours à réfléchir depuis le début, ils nous aident à voir le monde tel qu'il est, et souvent, à l'espérer mieux qu'il n'est !


Mes amis, je ne sais ce qui me viendra demain, mais... À très bientôt entre mes images et mes mots...

samedi 18 avril 2020

La petite cité d'en bas n'est pas le Paradis !!! Suite de glycines.....


Glycine de la petite cité d'en face

Depuis deux jours, je sors, je prends des risques, j'ai mon" attestation de déplacement dérogatoire" dans mon téléphone, j'ai droit à une heure tout compris ! À moi l'aventure, juste une rue à traverser et je suis dans les glycines, des vieilles glycines pas vraiment entretenues, leur parfum se déverse dans les rues, comment le coronavirus pourrait venir jusque-là ? J'avais emporté mon appareil photo pour voir de plus près, mais au moment de tirer à vue sur une glycine, le voyant de mon appareil clignote furieusement et rend l'âme immédiatement. Zut ! Un tour pour rien ? Pas du tout, j'avais mon téléphone, mais les photos au téléphone manquent de grandeur, je ne pouvais pas pointer les détails comme je voulais.


Cascade

Je n'avais pas fait trois pas, avec mon masque qui me tenait chaud et embuait mes lunettes, que je décidais de le retirer, il n'y avait personne, et aucun scientifique a dit que c'étaient les glycines qui transmettaient le coronavirus ! Comme je prenais maladroitement les premières photos téléphoniques, une dame à sa fenêtre juste en face, me raconta l'histoire de la glycine que je regardais... Elle est belle, celle-là, elle a au moins vingt-cinq ans. Ah bon ! Oui, c'est le voisin là-bas qui lui l'a donnée, elle pousse bien, mais manque un peu d'entretien, la glycine aime le soleil, ici il y a un peu trop d'ombre... Il lui a donné un bout de glycine quand je suis arrivée ici, il y a vingt-cinq ans, c'est pour ça que je m'en souviens... La petite rue devenait un terrain d'aventure pour moi...


Le nid de glycine

Comme tous les débuts de conversation, au hasard de la petite rue, nous avions commencé par les glycines et continué par l'état de santé de tous ceux que nous connaissions : mon beau-frère, mon ami, ma sœur, mon cousin, mon fils... Et même ma voisine, oui, cette dame connaissait ma voisine qui traîne son corona depuis cinq semaines... Mais qui, aux dernière nouvelles, allait de mieux en mieux !

La glycine donatrice avait facilement cinquante ans, sinon plus, et caracolait le long de la grille, les branches enserraient la grille d'entrée, l’étau végétal  s'enroulait et serrait avec force, inexorablement, la ferraille... Grille et branches ne formaient qu'un.


Macramé végétal et ferronnerie

En fait voilà l'histoire du haut et du bas :

D'en haut tout paraît plus beau, tous les jours maintenant je me déconfine une heure, en faisant une petite promenade juste devant chez moi. Cette petite cité pavillonnaire, dont les maisons sont toutes mitoyennes,  subsiste depuis sans doute un bon siècle, habitations ouvrières, construites de bric et de broc, entourées (pas toutes) d'un lambeau de jardin... D'en haut, je me disais souvent : quelle chance de pouvoir habiter une petite maison d'en bas de chez moi, des arbres, des lilas, des glycines, des fleurs... Des terrasses improvisées, ou carrelées, la belle saison doit être plus belle ici !


Suite de glycine

Lors de ma dernière sortie d'hier, j'avais embarqué mon appareil photo rechargé. En déambulant dans les petites rues de la petite cité, je la descendais en flammes, je lui trouvais plus d'inconvénients que de qualités. Ah bon ! Danielle, tu disjonctes, là ! Des belles petites maisons de poupées, des fleurs et des glycines ne te suffisent pas ? Pas du tout, chemin faisant je me suis aperçue qu'il y avait beaucoup de bruit d'une maison à l'autre, les uns parlent, même tout bas on les entend en passant, les autres mettent la radio, même bas on l'entend, celui-là laisse sa fenêtre entrouverte et la musique s'échappe chez les voisins. Ah ! Les enfants, il faut bien qu'ils se détendent, ces chers petits, et vas-y donc que je tape dans un ballon, grimpe sur une planche à roulette, joue à cache-cache, m'exprime librement à voix haute, c'est bien naturel...

Ah ! J'oubliais les perceuses, les tondeuses, les scies sauteuses, les travaux divers et variés, les apéros, les heures du thé, les fêtes, les visites... Comme les petites maisons sont mitoyennes, la vie est très variée pour tous les voisins, c'est bien pire que dans ma Tour pas si infernale que ça, finalement !


Suite de glycine

D'en haut, je n'entendais pas tout cela (sauf les perceuses, tondeuses et scies sauteuses), je ne voyais que les arbres, les fleurs, j'en faisais une belle exception à la règle des tours, un lieu paradisiaque, la campagne à la ville, pas beaucoup de circulation automobiles, mais par contre, devant chaque maison sa voiture, ses motos, ses poubelles de couleurs... Non, le Paradis vu d'en haut ne ressemble pas du tout au cauchemar que j'entre-aperçus en bas... Vous comprenez mieux maintenant tous mes bémols ?


Suite de glycine

Mes amis fidèles, de passage, portez-vous bien dans le confinement, portez vos masques et ne dites pas bonjour à la dame... À très très vite...

mercredi 15 avril 2020

Je change mon fusil d'épaule !!!


Une glycine de printemps et l'odeur qui va avec... Balade de confinement... Une petite heure

Mais pas du tout, ce n'est ni la lecture, ni la morale qui m'ont fait changer mon fusil d'épaule ! Ah bon... Non, pas du tout, pour moi c'est le rangement, faire le ménage dans mes placards, c'est comme qui dirait re-réfléchir au sens pratique des choses, et bien sûr, ce n'est pas une petite affaire...

Quand j'ai ouvert les portes de mes petits placards de cuisine, hier, je me suis dit : réfléchissons !

Pourquoi continuer à ranger consciencieusement les objets qui me servent tous les jours dans des endroits mal adaptés, moins accessibles, trop petits ou  trop hauts ? Rien ne va plus ! Alors, en ouvrant toutes les porte d'un coup, pour avoir une vision globale du désastre, je me suis trouvée bête. Par où vais-je commencer ? Que mettre à gauche, plus bas, ou à droite, plus haut, puisque qu'il y a ce réfrigérateur en dessous, qui gène la manipulation  ? Et bien, vous me croirez si vous voulez, il m'a fallu du temps pour y arriver, j'ai ouvert et fermé dix fois chaque porte...


La glycine du jour, balade de confinement... Allez, finalement, 3/4 d'heure

Le constat fut amer : pourquoi ? Pourquoi ? Suis-je restée tant d'années avec un rangement mal conçu, sans me poser la moindre question ? Pourtant, voilà des lustres que je me mets sur la pointe des pieds et allonge le bras pour sortir les assiettes et les bols. Vous voyez, je ne vous cache rien, ni à vous, ni surtout à moi !

Oh ! Je n'ai pas eu le coup de foudre tout de suite, j'avais beaucoup de retard pour la solution adéquate, j'ai peinée, l'esprit humain est lent, surtout le mien. Je m'aperçus vite dans mes cogitations que l'habitude pouvait créer un certain aveuglement quotidien, quoi de plus normal, me direz-vous, que de se contorsionner, pour sortir une assiette ou un bol, je vous demande un peu ? 

Bien sûr, quand vous déplacez quelque chose que vous avez toujours vu à la même place, ça peut donner le vertige ! Mais ma fille, te voilà presque au bout du rouleau et tu veux tout chambouler pour que ce soit plus pratique, c'est pas le monde à l'envers, ça ? Avec application, ayant répondu à cette question par : il faut que je me dépêche de changer illico (!) l'ordre des choses, et ce proverbe m'est venu : il n'est jamais trop tard pour bien faire... Certes !


Balade de confinement, prendre le soleil...

J'ai donc tout inversé, mis dessus, dessous, de droite et de gauche, j'ai enfourché l'escabeau avec précaution (il a seulement deux marches), enfin, j'avais un plan en tête, un nouvel ordre économique,  un grand changement de société, j'ai nettoyé, rincé, fait briller, rangé, tout mis au bon endroit, chaque chose à sa nouvelle place, pour faire plus pratique. Pendant tout ce tremblement de cuisine, je me faisais la morale : comment n'y avoir pas pensé plus tôt, un éclair de génie, là, c'est parfait !

J'ai continué le rangement l'âme sereine, mais je ne me suis pas arrêtée là. J'ai attaqué la grande armoire du cellier, trouvant des places nouvelles aux choses plus anciennes : bocaux, conserves, livres de cuisine, tout une batterie d'objets peut-être inutiles, que je garde sans me poser de questions. Je mettais de l'ordre dans ma vie !

Ainsi, j'ai décidé d'utiliser aussi  le "temps de déplacement dérogatoire" de confinée pour aller voir les glycines et chèvrefeuilles qui dépassaient largement des grillages ou portes des petites maisons, juste en face de ma tour de Babel, je pouvais suivre les conseils d'un de mes fils : maman, prends le soleil, c'est bon pour la vitamine C, sans risque de rencontrer âme qui vive, juste après le déjeuner...

Dans ma banlieue parisienne je fais maintenant comme à la campagne, je cueille les fleurs qui s'aventurent dans l'espace public, en liberté totale puisque c'est le printemps, la végétation déborde avantageusement des petits pavillons, pour m'en faire un ou deux petits bouquets...


Les petits bouquets du confinement, pour embellir la maison

Avec mon changement de conduite ancillaire, je dois faire plus attention, ne pas ouvrir bêtement deux, trois portes avant de trouver la bonne, il faut que je me fasse confiance, je vais y arriver, un peu de patience il me faudra, c'est tout, je n'ai pas changé d'idée comme de chemise pour rien...

Mes amis, proches et plus lointains, inconnus même, restez chez vous, ne complotez pas sur tout comme moi, dans votre maison, gardez-vous en santé !

dimanche 12 avril 2020

Confinement... Suite de jours...



En face :

Sur la terrasse d'en face, je vois des grands-parents qui travaillent avec leur petits-enfants, tout est calme ! Le linge sèche sur le séchoir, il fait beau, tout sera sec en une heure, il n'y aura pas de trace de pollution, avec le soleil, le linge sera plus blanc que blanc.

Dans le petit jardin rempli d'un aimable bric-à-brac, sous l'arbre en fleurs, il y a deux adultes qui jouent aux cartes, tous les jours ils jouent aux cartes, je ne peux pas voir leurs martingales, je suis beaucoup trop loin.

Sur la grande terrasse d'à côté, il n'y a jamais personne, les fenêtres ne s'ouvrent que très rarement,  une seule à la fois, tout le long de la terrasse, dans les bacs en béton, aucune fleur plantée depuis des années, que des herbes folles qui grandissent uniquement avec la pluie. Le soir, une des fenêtres de ce grand appartement s'allume.

Un mystère total !

Plus loin, un grand balcon est rempli de vélos, de chaises en plastique emboîtées, pas le moindre pot de fleurs. Souvent, j'y vois des balais et des chiffons qui sèchent, c'est une cave aérienne... Une "souillarde", comme dit mon frère d'Avignon. Il est dans le sud depuis un demi-siècle, mais on l'appelle toujours le Parisien...

Sur les très petites terrasses, on voit une petite table avec ses petites chaises, pour s'asseoir il faut se glisser entre la table et le fauteuil ! Ça doit être très incommode, et il ne faut pas être trop rond...

Heureusement que les gens ne font pas de fêtes fenêtres ouvertes dans cet immeuble, toute la vie du voisinage deviendrait infernale...

À 20 h, tous les soirs, depuis le confinement, les applaudissements pour les personnels soignants sont toujours très nourris !!! J'entends le vrombissement des hélicoptères, au dessus de ma tour, je les vois, ça fait mal !!!

Les fleurs, les plantes de chez moi :

Moi aussi, j'ai la chance d'avoir un balcon, je l'apprécie jour après jour, avec ou sans parasol, j'ai aussi mis une table et deux fauteuils en alu très léger, des jardinières remplies de géraniums de l'année dernière sont au rendez-vous au printemps de l'année du coronavirus, quelle joie ! Jamais je n'ai bichonné autant mes plantations, je les observe et j'enlève la moindre feuille un peu jaune, quasi  avec la pince à épiler...


Hortensia et lierre

J'ai trouvé un petit coin fixe à l'ombre pour ces plantes, le calcul est fait, pas besoin d'astrolabe, une observation d'un jour entier m'a suffi pour suivre le soleil heure par heure...

Ce soir, j'ai une petite baisse de moral, trop de mauvaises nouvelles dans le monde, trop de pression, trop c'est trop. Je me disais pourtant : le confinement, ça me va, pas de problème d'occupation de temps, j'ai des tas de choses à faire, je vais reprendre ma lecture, mais petit à petit, un nœud coulant m'a serré le cœur, je sentais bien que je rentrais tout doucement dans la spirale de la tristesse, plus envie de rien faire, j'attendais mon fils avec impatience, avec les courses de la semaine... D'habitude, quand il vient, nous mettons tous les deux le masque, chacun l'avait trouvé un peu de manière informelle : lui a son travail, moi auprès de ma sœur qui connaît... Un dentiste... Nous avions eu tous les deux nos combines de confinement...

Quand il est venu, j'ai été soulagée, j'avais mis mon masque, et comme mon fils m'a dit : maman, prenons un thé, restons loin, pas d'embrassades, pas de serrements de main... Il était sorti depuis plusieurs jours du corona (symptômes simples, sans problèmes respiratoires), il allait tout à fait bien, alors j'ai dit oui, prenons le thé, je suis restée assise loin de lui, j'ai enlevé le masque et le nœud coulant s'est desserré...

Nous avons fait le tour de la Terre, il n'est pas resté très longtemps, il a repris son beau vélo et du bout des doigts, nous nous sommes envoyé des baisers... Le nœud coulant est revenu, je l'ai senti...

J'ai participé au concert de 20h avec mon couvercle de casserole et mon couvert à salade, après les applaudissements, qui remettent du baume aux cœurs, je n'étais pas tout à fait guérie, et puis le WhatsApp nous a réunis tous les quatre, mes deux fils et ma belle-fille, dans le tout petit écran de mon téléphone, nous étions quatre à nous faire des coucous, cinq, car mon fils qui est à la campagne nous a montré le beau chat qui lui rend toujours visite, il l'appelle : " le petit pot de colle".


Roger Wittaker chanteur, compositeur et siffleur britannique (1976) 


Il a pris de l'âge mais son sifflet est toujours aussi magnifique ! (2010)

Petit à petit j'ai repris des forces, et puis est venu "Le siffleur", une petite vidéo de presque 2 minutes que m'avait envoyée une amie qui savait que je sifflais moi aussi, mais pas du tout, du tout, du tout aussi bien que ce monsieur. Je siffle depuis que je suis toute petite, à six ans si je me souviens bien, je sifflais dans mon lit, je disais : je m'exerce,  à sept ans je sifflais dans la rue, malgré le fait que maman me disait tout le temps : on ne siffle pas dans la rue... Je siffle encore aujourd'hui, et je m'étonne toujours que cet instrument humain, extraordinairement beau, comme la voix peut l'être pour le chant, ne soit pas plus exploité dans les concerts, ce siffleur est exceptionnel bien sûr, je l'écoute en boucle... Mais peut-être que les siffleurs sont très peu nombreux...

Mais dans la soirée le nœud coulant s'est encore un peu agrippé à moi, je n'ai pas réussi à fermer l’œil très très tôt...

Au matin, j'ai vu les couleurs de la glycine dans un petit jardin d'en face... J'allais mieux !


La belle glycine d'en face

Méfions-nous des coups de blues, ils peuvent arriver sans crier gare ! C'est normal, la situation du monde est tellement imprévisible et inattendue... Aujourd'hui, j'ai sauté du coq à l'âne, j'espère que vous vous y retrouverez ?

À très vite mes amis, mes visiteurs de hasard, je vous attends sagement... Prenez soin de vous, restez chez vous jusqu'à nouvel ordre... L'arrivée du printemps se voit partout... Je vous embrasse tous...

jeudi 9 avril 2020

Depuis le confinement, je vois et j'entends des choses nouvelles...




Le chant des oiseaux


L'épaisse couche de pollution au-dessus de Paris


Depuis maintenant 21 jours de confinement, j'ai vu des choses changer : de mes fenêtres, chaque jour, je pouvais voir nettement la couche épaisse de pollution grise qui couvrait Paris, le ciel venait poser sa couleur juste au-dessus... Cette strate m'a toujours désespérée. Sur le bord extérieur de mes fenêtres, je trouve depuis longtemps, hélas, des particules noires qui y restent collées, il faudrait que je les lessive, mais je n'en ai ni la force, ni la volonté, un bon nettoyage professionnel serait nécessaire pour en venir à bout. Mettre du linge sur les balcons, ce que les gens font naturellement, me pose toujours question... À Venise, je me régalais de ces grands pans de couleurs qui se balançaient au vent, dans le soleil ou à l'ombre. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'est pas le lundi qu'il y a le plus de linge, mais tous les jours de la semaine, pas d'ordre, pas de rituel, le linge pend tous les jours à Venise...



Les couleurs de Venise (2009)

Les mouettes :

Les oiseaux, depuis des décennies, ont déserté mon horizon, longtemps j'ai vu des mouettes sillonner  le ciel de mon balcon, je les entendais couiner, elles venaient toujours à plusieurs, en petits bataillons... Un vrai spectacle...



(Merci Mina) ! Maintenant que je sais mettre des vidéos sur mon blog, j'espère que je ne vais pas en abuser ?


La mésange charbonnière :

Aujourd'hui, je ne vois que des pies, des pigeons, et des grosses corneilles aussi grosses que des poules, les poubelles leur offrent des festins... C'est vrai que j'ai vu il y a peu des perruches vertes qui se reproduisent avec entrain en l'Île-de- France, bizarrerie écologique... Et ce matin, deux tourterelles sur le fil du téléphone dans la rue d'en face... J'ai entendu le chant de la mésange charbonnière sans la voir, je n'ai même pas pu orienter mon oreille, ici, là, je ne sais pas !


Il y a très longtemps aussi, j'ai vu sur les terre-pleins d'autoroute des centaines de lapins qui couraient dans tous les sens. Ils ont totalement disparu...

Je vois maintenant, plus familièrement, des rats sur les pelouses, et j'en ai bien peur. Les constructions qui se préparent à sortir de terre, avec des fondations profondes, font remonter les rats en surface, à ce qu'on dit !!! Les dératisations faites par la ville ne suffisent pas du tout... Maintenant, dans le Grand Paris, il faut s'habituer aux rats, peut-être rentreront-ils dans les profondeurs de la terre quand tous les immeubles seront construits ?

Le ciel et la lune :


Une découverte totale : maintenant, je vois la voûte céleste que je voyais très mal avant le confinement. Le ciel était zébré de traces d'avions, il y en avait des milliers, plus de traces que de nuages au dessus de ma tête, sans bruit heureusement, aujourd'hui, j'entends passer les hélicoptères de l'armée qui transportent des malades... Leurs vrombissements me font mal !

Le soir, quand il fait très noir, je prends mes jumelles et je scrute les étoiles : la Grande Ourse, l'Étoile Polaire, des tas de petits points lumineux, je navigue entre le ciel et mon ordinateur pour les identifier...

J'ai vu la pleine lune mieux qu'avant (la pleine lune de la nuit du 7 avril a été la plus brillante de l'année 2020).


Le lune telle que je l'ai vue le 6 avril 2020 - le 7, elle s'était cachée derrière ma tour...


Je suis restée longtemps à ma fenêtre, avec mes jumelles, j'ai vu la Grande Ourse, comme je vous vois... Aucun bruit dans le ciel, le silence de la rue, dormez, braves gens, tout est tranquille, sauf dans les hôpitaux, chez les gens qui vont mal, et dans les Ehpads... Je n'oublie rien, ni personne...

Le printemps :

Depuis le confinement, je vois mieux le printemps : sur mon balcon, dans la petit cité d'en face où les arbres à fleurs explosent, je vois mieux les couleurs, je connais par cœur la course du soleil sur mon balcon, et sur mon hortensia, je ne le change plus de place, trois fois par jour, pour qu'il prenne  mieux ses aises à l'ombre !





 Les couleurs d'en face

Pendant le confinement, la ville redevient la campagne, il ne manque plus qu'un coq et des poules dans la pelouse qui borde ma tour, au pied de l'abricotier prometteur... Les gens se croisent et ne se parlent pas, à la campagne aussi, les bonjours se font rares, surtout si vous n'êtes pas du coin, il faut s'appliquer à saluer : bonjour madame, bonjour monsieur, il fait beau, vous avez de belles salades, votre pommier est divin... Ce soir, j'ai rendez-vous avec le ciel, le concert pour les soignants à 20h, il ne faut pas traîner, le thé vers 17h, le film en Streaming, comme dirait le chat qui court toujours, dans le beau film d'Alice au Pays des merveilles : Je suis en retard, en retard...

Le soir, aux informations, je reprends le triste cours des jours, je n'oublie rien, ni personne...

Mes amis de confinement, confinez-vous bien, activez-vous le plus possible, lisez, cousez, tricotez, regardez des films, téléphonez, écrivez, dormez... Je vous embrasse, à la prochaine !

lundi 6 avril 2020

Ma revue de presse, Marguerite Duras, et Pina Bausch...


La revue de presse

Le rituel se maintient : petit-déjeuner, pas trop tôt en ce moment, ça ne presse pas, ça vient quand ça vient, en un mot je prends tout mon temps. Tartines, thé et revue de presse sur ma tablette, radio en sourdine. Si vous n'êtes pas abonnés aux journaux que vous consultez, la revue de presse est assez vite faite : les gros titres, un petit résumé, les détails sont pour les abonnés, c'est normal ! Ça me va à peu près bien, le gros titre de la Une interpellent, quelquefois même il y a l'édito gratos, et je peux consulter en boucle les surtitres explicites des nouvelles du jour. Je me dis que comme ça, je connais à moitié les mauvaises nouvelles, et à moitié les bonnes. Bien sûr, quand je veux vraiment en savoir plus, je fouille sur internet... Quelques journaux développent suffisamment leurs articles à lecture libre, ce qui permet de se tenir au courant du gros de l'info. Pour les détails, les affinages, les analyses, les investigations et les conclusions, bien sûr il faut être abonné, sans quoi comment ferait la presse pour vivre ? La presse papier s'achète au kiosque, on peut la recevoir dans sa boîte aux lettres, moi je lis sur ma tablette tout ce que je peux lire, j'ai mes repaires sur les radios, la télé, les enfants, les amis et les amis des amis...

Souvent je prolonge mes recherches sur internet, j'ai du pain sur la planche, car remonter aux sources fiables est chronophage, qu'importe, du temps, j'en ai à revendre, la curiosité est une grande qualité en matière d'information ! Donc, vous voyez, le petit-déjeuner dure un certain temps. Le thé est froid depuis longtemps quand je me décide à en reboire une gorgée...

L'autre jour, avec une amie, nous avons fait l'expérience, grandeur nature, de ses bons tuyaux percés... Elle tenait de source sûre, archi sûre, archi certaine, des nouvelles sensationnelles en direct du Ministère de l'Intérieur, et même des Armées... De ce qu'allait nous annoncer, le soir même, le Président Macron : prolongation du confinement pendant un mois, couvre-feu, barrages de police et de l'armée, etc... Le décret était fait, il serait publié  dès le lendemain...

Finalement, l'annonce a été faite le lendemain par le Premier Ministre : prolongation du confinement de 15 jours, point barre. Les bons tuyaux étaient faux de bout en bout, nous en avions la preuve...  Les fausses nouvelles vont plus vite que la musique... J'ai donc décidé de m'en tenir, le plus possible, aux nouvelles sûres. Si le Gouvernements doit faire une annonce, il suffira de l'écouter, le moment venu, aux infos, comme tout le monde... Trop souvent, le tuyau percé permet d'avoir un mauvais temps d'avance, il faut rétropédaler à chaque fois...

Marguerite Duras :



Signé Marguerite Duras

Dans cette période de confinement, je retrouve, la lenteur, la méticulosité, l'observation, et l’exigence. Ah bon ! Oui, je ne suis plus pourchassée par l'envie de sortir, acheter, visiter, prendre le métro, choisir mes légumes (que m'apporte mon fils), aller voir un spectacle ou une expo, j'ai changé de vie... Maintenant, quand je me dis : bon, je vais écrire un nouveau post pour mon blog, il me faut passer par tout un cérémonial. Ah bon ! Oui, il faut que tout soit en ordre dans ma maison, mais principalement dans ma cuisine et dans ma chambre : la cuisine doit être impeccable, pas de vaisselle qui traîne de la veille, pas de bol, couteau, théière qui attendent des jours meilleurs après le petit-déjeuner, allez hop, tout dans le lave-vaisselle, coup de balai, plan de travail comme neuf ! Ah ah ! Dans ma chambre, le lit doit être bien fait, le couvre-lit tiré au cordeau, pas un cheveu ne doit dépasser. Une vraie phobique, une toquée, une forcenée... Un peu comme Marguerite Duras, tiens, oui, Marguerite déclarait qu'avant de se mettre à son travail d'écriture, il fallait que sa maison soit en ordre, chambre et cuisine méticuleusement rangées. Exactement comme moi, ou moi comme elle... Je fais comme elle pour le rangement, mais pour l'écriture, pas de ressemblance, je garde ma petite écriture de tous les jours, pas de comparaisons, juste dans le rangement, la manie, l’obsession...

Ben dis donc, Danielle, vivement le déconfinement ! Tu vas pouvoir te détendre ! Biens sûr, le déconfinement sera le bienvenu, il y aura moins de douleurs, de souffrance, de morts, de chagrin, de drames... Bien sûr...




Le beau visage de Pina Bausch chorégraphe (1940-2009)

Pina Bausch :

Je ne me souviens plus du tout comment je dois insérer une vidéo, je me rabats sur les photos... Et comme voilà un bon bout de temps que je cherche, j'abandonne !

Je vous laisse essayer de cliquer ici pour voir un petit bout de ballet de cette grande chorégraphe : (Orphée et Eurydice)... Cerise sur le gâteau, je vous laisse aussi le lien qui vous permettra de regarder un sublime ballet : Palermo-Palermo, de 1989, 2 heures et demie de bonheur garanti !



Rien à voir avec Casse-Noisettes (composé par Tchaïkovski (1891-1892), ou la Bayadère (composé par Léon Minkus, 1877), ballets classiques, très beaux, très élégants, très codifiés, dansés par des danseurs géniaux et chorégraphiés par des artistes magnifiques, mais, qui ne m'intéressent plus ! J'ai donc passé hier plus de 2h devant mon écran d'ordinateur, enfoncée dans mon fauteuil confortable, à m'émouvoir devant ce très grand ballet de Pina Bausch. Un émerveillement continuel, où voir ne suffit pas, il faut aussi réfléchir à vive allure, allez-y ,vous ne serez pas déçus...

Mes amis, mes visiteurs, confinez-vous en regardant (si vous le pouvez), les chefs-d’œuvres de Pina, le temps a passé sur les interprétations des 19e et 20e siècles avec tellement de force, enfin un autre regard sur notre vie, la danse a fait des pas de géant pour se rapprocher de nous... Passez un bon dimanche, avec soleil à vos balcons, jardins et terrasses, malgré TOUT !




jeudi 2 avril 2020

Perte de chance !


De la chance pour tous !

Pour ne pas pleurer tout le temps, rions ! Je me suis demandée qui avait trouvé cette formule historique : perte de chance ! Le "pas de bol" qu'on ne voudrait pas pour nous, mais quand on fait les comptes : après 70 ans, t'as plus de chance d'y passer, il faut s'y faire...

Alors, tu tousses ? T'as du mal à respirer ? C'est vraiment pas de chance, car celui qui est avant toi, plus jeune et plus prometteur, c'est lui qui aura droit au respirateur. Pousse-toi de là, vulnérable, t'as aucune chance, ça va pas être ton tour !

Moi, je suis contente, je fais partie des vulnérables, des pas de chance, il faut que je me tienne bien, pas de courses, pas de bises, tu ne mets pas le nez dehors, on ne veut pas t'entendre, il y a du monde avant toi ! T'as pas intérêt à venir consulter pour ta chronicité, reste tranquille, bouge pas une oreille, on verra après le confinement !


Bonne pioche !

Les précautions oratoires pour dire "les vieux" n'ont pas de limites, la langue française est si riche, pour dire une chose il y a quinze mots au moins, le français est précis et délicat à la fois ! Nos anciens, aussi, c'est très bien, mais bon, on devra faire un choix parmi les jeunes et les vieux, t'as tiré la mauvaise carte !

Moi, par exemple, qui suis dans toutes les cases avec mes cheveux poivre et sel, il faut que je fasse attention à mes abattis, moi je vous le dis !

Hier, mon fils aîné, guéri du corona, tout pimpant, fraichement revigoré, était prêt à tout pour apporter à sa maman "fragile", sa "vulnérable" particulière, des amandes et autres bonnes choses. J'avais entrebâillé ma porte, et je lui ai fait un petit coucou avec mes gants Mapa et mon masque en tissu très chic ! Comme s'il était le diable en personne... 

C'était à pleurer tellement c'était pathétique ! J'entends un hélicoptère qui fait du bruit au dessus de ma tête ! Il est tout seul dans le ciel !


Gants et masque de la vulnérable

Il me déposa toutes ces friandises sur mon paillasson, je n'avais plus qu'à me baisser pour ramasser tout ce qui avait poussé, il se tenait à 2 mètres de moi avec son sourire et sa santé retrouvée : tiens, maman, tu laveras tout, et après, lavage de mains dans les coins... Il est reparti avec son beau vélo, ni vu, ni connu, à bientôt mon fils chéri... J'ai refermé la porte de ma geôle de luxe avec balcon. J'ai tout brossé, tout astiqué, lavage de mains dans les coins... Même le paquet de poudre d'amandes y est passé, à grande eau, allez, zou !


Bien appétissant tout ça !

J'avais tout ce qu'il me fallait pour faire une petite tarte sans sucre (poudre d'amandes à la place de la farine), du pain pour les lendemains qui ne chantent pas encore, les avocats pour les soupers... Un peu plus tard, sur mon canapé, je me suis dit : t'as pas pris un peu de risques là, avec ta porte entrebâillée, même avec tes gants, ton masque ridicule ? Tout d'un coup, très brusquement, j'avais l'impression que je ressentais, un à un, tous les symptôme du corona... Bon, si je passe la nuit, tout ira bien !

Le lendemain, il y avait du soleil, des hélicoptères dans le ciel, hélas, je n'étais pas malade, loin de là, mais je pensais à la dépression qui nous tombait sur la tête... Ma voisine qui n'allait pas encore très bien, je n'avais pas ouvert le poste, ni regardé la télé... Ce soir, on verra ! Pour l'instant, c'est trop tôt pour espérer que la courbe des morts baisse... Tenons bon ! Restons chez nous, vulnérable ou pas, confinons-nous !

Une amie m'a dit : Danielle, il me semble que tu vas attrister ton public avec ton post du jour... Mais non, voyons, juste une pointe d'amertume, mais tellement, tellement d'espoir et d'humour... Comme d'habitude... Tout le monde comprendra, ne t'inquiète pas !


Amis d'ici et d'ailleurs, confinons-nous, ne prenons pas de risques, tout le monde en pâtirait... Je vous embrasse avec fraternité.