lundi 30 mars 2020

Vous avez dit solidarité ?

L'image d'un beau projet ! (Image empruntée sur internet)

L'épidémie me fait réfléchir, deux fois plus que d'habitude ! Vous aussi ? Ça tombe bien, on en a tellement besoin... Une amie me disait : je ne comprends pas, il n'y a pas de solidarité dans notre résidence, tout le monde s'occupe de personne ! Pas de sonnerie à la porte, pas de coup de fil : vous allez comment ? Besoin qu'on vous fasse des course ? Je sors donc le moins possible dans les magasins, mais je prends des risques... Mon fils qui est loin me dit : ne sors pas maman, mais comment faire autrement ? Je me suis fabriqué un masque (c'est une bonne couturière), à la prochaine sortie alimentaire je le mets...

Dans ma tour, la solidarité ne va pas de soi, derrière les portes fermées à clé, il faut aller au charbon pour déverrouiller tout ça ! C'est ce que j'ai décidé de faire, avec mon téléphone... Avec une petite affichette, bien rédigée, j'espère, qui dit à peu près ceci : Chers voisins, voisines, souciez-vous de vos voisins, la solidarité rend la vie plus facile, plus chouette, plus généreuse. J'ai collé la solidarité dans l’ascenseur, ça va peut-être donner des résultats ?

(Image empruntée sur internet)

Une amie de la campagne, de la belle campagne du Berry, où j'aime aller tous les automnes, me disait ce matin : tu sais, ici aussi ça manque de solidarité, personne ne vient me demander si j'ai besoin d'aide, c'est comme toi, ma Danielle, dans ta Tour Eiffel ! Donc, la solidarité n'est pas une affaire d'environnement, à la ville comme à la campagne, tout le monde a les mêmes besoins : câlins, attention, gentillesse...

Dans ma prison dorée, je ressens l'isolement, je ne peux même plus renouveler mes petits bouquets de fleurs, glanées dans les rues, une bricole, me direz-vous... Mon fils m'a dit ce matin : je suis presque guéri ! Il a eu le conora, voilà 15 jours qu'il renifle, est fatigué, n'a plus le goût ni l'odorat, sa femme itou, mais en plus elle tousse encore un peu, mais sa respiration est beaucoup plus claire, ouf !... Maman, ne t'inquiète pas, comme je vais carrément beaucoup mieux, la semaine prochaine je t'apporte les amandes qui te manquent, je te les dépose sur ton palier, merci mon fils chéri ! La vie va être plus belle avec fruits secs.

Si la solidarité pouvait se diffuser comme le corona, on ne serait plus obligés de se confiner, de se battre pour la vie de tous, le monde serait bien plus beau, plus d'angoisse, plus de méchants, plus de soucis... Mais Danielle, que t'arrive-t-il ? Tu dors debout, tu as changé de religion ? Déjà que tu n'en avais pas, c'est pas demain que ça va arriver ces rêves-là... Bon, tu as bien raison quand même de commencer par ton ascenseur, bon courage, tiens bon, tu vas ramer un petit peu, mais l'espoir fait vivre aussi...



Emprunt sur internet, bien sûr (solidarité oblige)

Je me souviens (merci G. Perec) d'une petite histoire de solidarité que j'ai vécue et qui remonte à la nuit de mes temps : je venais d'avoir mon premier fils, nous étions rentrés de la clinique avec un taxi, et comme nous habitions au premier étage, la marchande de vin et spiritueux de la porte à côté nous avait vu passer avec le précieux paquet... Le lendemain de notre arrivée, elle est montée toquer à la porte, sans que nous ayons eu le temps de dire quoi que ce soit, elle nous a mis entre les mains une bouteille de champagne, buvez ça à la santé de l'enfant, longue vie à lui, merci madame, merci... Et hop, elle disparut dans l’escalier, sans attendre, sans entendre nos remerciements balbutiés. Un énorme cadeau de bienvenue, royal... Je me souviens très souvent de cet instant, j'étais bien jeune à ce moment-là, j'avais été submergée d'émotion, l'élégance du geste, la beauté du cadeau, je ne les ai jamais oubliés, j'en ai encore les larmes aux yeux en couchant les mots du champagne sur le papier... Nous venions d'arriver dans l'immeuble parisien, nous n'allions que très rarement acheter du vin... Merci madame !




Ces fleurs sont pour la dame du rez-de-chaussée qui a eu ce geste royal il y a des dizaines d'années

Cet enfant-là viendra demain déposer sur mon palier des amandes... Renouvelant dans mon souvenir le cadeau d'escalier, si cher à mon cœur ! Merci, mon fils chéri.

Mes amis, mes confinés du monde entier, tenez bon,  il faut en finir avec l'épidémie, soyons solidaires, restons chez nous !

dimanche 29 mars 2020

Plutôt le matin !!!


Les fruits

Pas de soucis, je vais vous faire vos courses ! Ma gentille voisine, une jeune femme belle comme le jour, a pris mon cabas déposé sur mon palier avec la belle enveloppe contenant : la liste de courses, ma carte bleue (sans contact), et en route, Lucette... Simplissime et solidaire, nous avons convenu de ce petit tour de passe-passe pour 0 contact, 0 risque pour toutes les deux, et le plein de produits frais pour quelques jours pour moi. Merci ma voisine !

Mes fils m'avaient dit : maintenant, maman, tu ne sors plus du tout ! L'île-de-France explose, pas de sorties, pas de courses, pas le nez dehors, en dehors de ton balcon !

Comme vous le savez tous, le cérémonial de la réception des courses demande de l'application et quelques heures d’attente avant de ranger les produits alimentaires, et le tout est de finir en grand lavage de mains, mais vous connaissez tout ça par cœur.

Les oranges étaient énormes, pas celles que je choisis d'habitude, mais justement, c'est pas comme d'habitude, tout le reste allait parfaitement, ma voisine est une fée...

Au matin, les fruits et légumes rincés frottés, j'ai tout rangé là où il fallait, et fait cuire ma soupe pour plusieurs jours.


La soupe, et le fenouil que j'adore

J'avais du pain sur la planche, pas question de jeter un coup d’œil sur les infos de la télé, trop tristes, trop angoissantes, j'ai tourné la page pour quelques heures sur le journal en continu... Je ne peux pas me désespérer trop tôt... Je me suis donc décidée à nettoyer une étagère de plus dans le placard de ma cuisine. "Pas trop vite Danielle, me disait ma voisine : une par une, les étagères,  tu as tout le temps".. Surtout avec le complément de confinement. Oui, mais quelques fois, à penser aux mauvaises nouvelles de l'épidémie, je ne trouve  pas le courage qu'il faut...


 Les instruments d'une passion passagère

Depuis plusieurs jours, j'avais délaissé les étagères des placards, pas de goût, pas l'énergie, pas la vocation... Ce matin je m'y suis remise, à dose homéopathique, demain ça sera : une étagère plus haut ! Ma voisine mitoyenne, que je rencontre à la balustrade de nos balcons, avec distance respectable, me disait : incroyable, depuis que je sais que personne ne rentrera chez moi, je vis en liberté totale, je ne range rien, je laisse bien des fois la vaisselle, je laisse mes affaires en tas, si ça continue, je vais devenir une véritable souillon... Si vous connaissiez ma voisine, c'est une méticuleuse très ordonnée, j'ai retrouvé toute la fantaisie de sa personne, tout en ne la croyant pas une seule seconde. Elle est condamnée elle aussi (par ses enfants, dont quelques médecins) à  ne pas sortir du tout, nous rions bien de cet interdit, elle est descendue hier, en douce, pour aller voir si sa voiture était encore entière : quand j'ai fait quelques pas dans la rue, j'avais l'impression de sortir de prison... Elle me raconte qu'elle a fait des châles avec des pulls détricotés, superbes, il n'y a pas que les pulls qu'elle détricote en ce moment...

J'ai classé ma journée : le matin je fais le ménage, la soupe, je téléphone, j'écoute de la musique, les nouvelles atroces seront pour ce soir, le cœur serré, je le laisse pour plus tard, le soleil je m'en moque un peu, je ne vis pas selon la météo ! L'après midi, j'écris, je téléphone, je me tourmente, je prends un verre de thym, j'écoute de la musique, je guette des nouvelles de mon autre voisine qui ne va pas encore tout à fait bien avec le corona, je m'inquiète, nous sommes si proches, et si loin, des intouchables...


Voilà, c'est fait, je n'ai plus qu'à les ranger

À chaque jour suffit sa peine, il se trouve que chaque jour j'ai de la peine pour les affaires du Monde... Jamais je ne manque un concert de 20h, mais j'ai trouvé hier soir qu'il faiblissait d'intensité, c'est peut-être une idée, une mauvaise idée ?

En me penchant par la fenêtre, je vois les camions de livraison qui déballent, qui déballent, les gens ont trouvé des solutions, heureusement que j'ai ma voisine à qui je peux donner ma carte bleue ! J'ai vu aussi quelqu'un avec un bouquet de fleurs et un sac à provisions...Des produits de première nécessité...



Les petits bouquets

Lors de ma dernières sortie autorisée par mes fils j'avais réussi à rafraîchir mes petites fleurs trouvées un peu partout sur mon chemin, je ne vais pas en changer de sitôt, heureusement que j'avais fait la photo !

Mes amis fidèles, mes visiteurs du hasard, prenez soin de vous, de vos proches, souciez-vous de vos voisins, restez solidaires, n'oubliez pas les concerts de 20h !! Claquez fort dans vos mains !

mercredi 25 mars 2020

DO, pas qu'une belle note de musique, mais un homme magnifique !


Pas au bout du rouleau !

Comme tout le monde, j'ai réfléchi au besoin de PQ, voyons, voyons, le confinement va durer au moins quinze jours, combien il m'en faudra ? Alors-là, chacun va dire son chiffre, je ne vais pas me risquer jusque là, je ne vais pas batailler sur le nombre de feuilles, le PQ, c'est très intime, voire secret... Vous ne le saurez donc jamais. Quand mes enfants étaient petits, je pouvais dire : mais non, voyons, pas tout le rouleau à chaque fois, c'était trop rigolo de faire des serpentins... Un peu plus grands, vraiment plus grands, je me souviens (merci G. Perec) du voyage que devait faire mon fils aîné ("je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre"). Il était alors adolescent : maman, je suis trop content, Do m'invite au Sénégal, il m'a dit que je peux venir quand je veux, je peux rester un mois, on se chargera de tout, manger, boire et dormir, toute ma famille sera très heureuse de te recevoir. Génial mon fils, je vais téléphoner à Do, nous verrons !

Do, la première note de la gamme, était aussi excellent musicien, Do était son diminutif, facile comme chou, consonne, voyelle, c'était net et clair ! Cet homme-là, tout le monde l'aimait dans le quartier, il était l'animateur qui avait le plus de "clients", exactement comme ma voisine du dessous, toute la Tour l'adore... T'as un problème ? Va voir Do. Tu ne sais pas quoi faire ? Va voir Do, une adresse, un numéro de téléphone, un bon conseil ? Demande à  Do... Il répondait à presque tout avec le sourire, tu pouvais blablater sans fin, Do répondait du tac au tac, mais quelques fois, il disait : je ne sais pas. Do était le plus costaud du quartier !


Pas du tout au bout du rouleau


D'accord avec plaisir ! Et voilà le voyage décidé, tout près de Dakar, pas de soucis. Mon fils était fou de joie, voir du pays quand on est ado, c'est chouette ! L'Afrique c'était le bout du monde... La valise bourrée, la tête en feu, le coeur battant, il est parti pas très loin de Dakar, moi, j'attendais au téléphone qu'il mette le pied à terre tout là-bas...

Ne t'inquiète pas Danielle, tout va bien se passer, on sera assez nombreux pour s'occuper de ton fils... Bien sûr, Do, j'ai confiance en toi, il est heureux comme un pape d'aller passer une partie de ses vacances là-bas...

Ce qui fut dit fut fait, j'ai attendu que l'avion se confonde avec les nuages pour partir... La larme à l’œil !


Pas du tout du tout au bout du rouleau

Je ne vous dis pas comme j'étais heureuse et inquiète à la fois, Do était la meilleure personne du monde, je vous le dis et le redis. Je ne sais plus comment il a téléphoné dès qu'il est arrivé, les portables n'existaient pas à quelques décennies de là... Maman, tout va bien, toute la famille de Do est venue m'accueillir comme si j'étais le fils de la famille, tout va bien, je suis heureux.

Seulement deux jours plus tard, il m'appelle : maman, je veux rentrer tout de suite ! Comme si le ciel me tombait sur la tête : mais pourquoi, mon fils, pourquoi, que se passe-t-il, pourquoi veux-tu rentrer, tu viens d'arriver ?  Maman, c'est terrible, il n'y a pas de papier toilette !!!!! Ah ! Bon, pourquoi il n'y a pas de papier toilette ? Ils font autrement ici, le papier est plus dur, du papier de journal, je ne veux plus rester ici, je rentre ! Il pleurait, l'affaire tournait mal...

Je te passe Do ! Allo ! Oui Do à l'appareil, ne t'inquiète pas Danielle, je vais aller à Dakar acheter du PQ, tout va bien se passer, merci Do, je compte sur toi !

Et mon fils est resté un mois tout près de Dakar, quand il en parle il a encore des étoiles dans les yeux, un séjour formidable, il y avait du PQ en veux-tu, en voilà. Mon fils me raconte encore des anecdotes, des figures familiales, la convivialité, l'accueil si chaleureux : j'étais le seul enfant blanc des alentours, Do veillait sur moi, sa mère me considérait comme un de ses fils ! Bien sûr, Do n'a jamais voulu que je participe aux frais, même pour 50 centimes... Il sont comme ça chez Do !


La vie est belle en PQ

L'autre jour, mon fils me dit : maman, j'ai retrouvé Do grâce à une vidéo, quand il n'y aura plus de Corona je me mettrai activement à sa recherche, par le biais de son éditeur... Do écrit des livres, il est poète, mon fils l'a vu dans une vidéo, il n'a pas changé, un visage épanoui, toujours le sourire ! Il n'a pas changé du tout...

Quand mon fils aura retrouvé Do je vous en parle ! 

Chers amis fidèles, chers visiteurs anonymes et fugitifs, à très vite de vous retrouver, sur un post léger... Les circonstances très difficiles que nous vivons s'y prêtent, faisons tout pour rester un peu dans la légèreté...  Restez chez vous et restez solidaires...

lundi 23 mars 2020

Le printemps, malgré le coronavirus !



Le printemps avance le long de l'église

Maintenant que je ne peux plus sortir, je regarde de plus près tout ce qui m'entoure, pourtant j'avais déjà pris l'habitude de voir de loin, mais il faut croire que plus le champ de vision se restreint, plus ma vue devient jumelles... Ouverture maximum des pupilles, pour les odeurs, rien de changé, pour le silence, bienvenue parmi nous, je ne fais plus la différence entre les fenêtres fermées et ouvertes, plus besoin de monter le son de la radio, c'est Mozart qui arrive le premier sans peine... Je me souviens du silence de la campagne, assourdissant, déroutant, et bien maintenant, c'est pareil en ville... Mais la joie ne pénètre pas mon cœur, je n'y arrive pas... Je vois bien les piétons qui passent et repassent sans se soucier du confinement...


Dans le petit jardin d'en bas, le printemps arrose les fleurs de couleurs

J'ai beau m'écarquiller les yeux, mon appareil photo voit bien mieux que moi, dans le petit jardin d'en bas, les rosiers, glycines, lierres commencent leur ascension, quelle joie d'avoir un petit jardin grand comme les deux mains réunies. Je me souviens (merci G. Perec) des odeurs et couleurs de ma campagne de vacances dans l'Indre, en septembre. Quand j'irai de nouveau, bien plus tard, chaque heure du jour, il faudra que j'ouvre l’œil plus grand ! C'est comme la vie que vous découvrez avec plus d'intensité au moment de la quitter, sans doute... Les paysages abandonnés pour cause de vacances terminées, vous hantent de jour comme de nuit, chaque petit sentier, vous le respirez encore quand vous êtes très loin de lui. Moi, je vais dans Venise avec ou sans touristes, encore tous les jours depuis que je n'y vais plus !

J'ai fermé la télévision, je ne veux plus voir les infos, surtout les chaînes en continu, ces charognards qui répètent tout le temps la même chose, plus il y a de malheurs, plus on dirait qu'ils nagent dans le bonheur, ils sont comme des poissons dans l'eau, nous avons augmenté notre audience ! À nous les publicités chèrement payées, pas tout le monde va faire faillite dans cette France au ralenti...  Ils décortiquent le moindre mot, découpent les paroles en syllabes, c'est ravageur de voir comme le désastre fait mouliner leurs machines de guerre !

Je n'ai pas beaucoup d'images à vous offrir, le printemps est très loin de moi... Pourtant, le deuxième jour du printemps, j'ai arrosé mes orchidées, et j'ai fait une croix sur mon calendrier d'arrosage !






Ma salade en céramique, jamais un vers, une limace, elle est toujours belle à croquer, c'est une belle oeuvre d'une artiste qui est décédée l'année dernière.

J'avais fait des petits bouquets issus de la rue, bien avant le confinement, quand tout allait à peu près bien, je n'ai rien osé jeter... Ils se consument de jour en jour.



Mes petits bouquet quasi lyophilisés, sauf le lierre qui prend racines, je vais pouvoir le replanter...

Demain, je m'occupe de mon balcon, des géraniums y dorment encore, et j'ai vu les feuilles vertes qui commencent à pointer du nez, il me faudra bêcher, arroser, leur faire une place au soleil, je vais le faire, peut-être, sans doute, sûrement... Il faudrait ! Souvent, je fais de la procrastination sans le vouloir, je passe un jour ou deux sans rien faire d'autre que de garder espoir. Les lendemains me malmènent, comme vous, bien sûr,  allez, il faut résister...

Mes amis, mes confinés d'ici et d'ailleurs, je vous donne rendez-vous, entre mes lignes, pensez-y, pour les petites choses de la vie de tous les jours... Restons chez nous, résistons, le concert ce soir est à 8h, n'oubliez pas, ils nous entendent !

dimanche 22 mars 2020

Le concert de 20h !!! Hommage à nos soignants !!


Les nouveaux instruments du concert de 20h


Ce soir nos soignant seront gâtés, il y aura de nouveaux instruments, chaque soir, chacun en invente un autre. Hier soir, il y avait un djembé, il a claqué comme un coup de fougue ! On a crié : bravo, nos soignants, bravo ! Tapé, sonné, j'ai agité mon grelot qui sonne comme une grosse cloche, j'ai frappé encore et encore sur mon couvercle, chacun trouve une petite astuce pour personnaliser le son, lui donner de la force, comme un ouragan bienfaisant, la clameur prend de l'ampleur ! D'ici quelques jours, tous les soignants devraient l'entendre. Ce soir, c'est le concert du samedi soir, ça va péter dans tous les coins !

Tous les gens de ma tour sont au courant et le courant passe bien, et bim et boum, claque, claque claque... De 20h à 20h05, le concert est énorme ! Presque plus de place au premier rang !

Puisque j'en suis aux gens de ma tour, ils sont formidables ! Je vous avais dit dans un post précédent que j'avais apposé une invitation à la propreté dans le hall de mon immeuble, je vous confirme que ça marche, il y a quelqu'un qui s'occupe des corbeilles, il a écrit au haut de l'affiche, bien visible : je m'occupe des corbeilles, le relais est pris, je suis allée écrire à mon tour, un gros MERCI !! Au feutre noir.

Les jeunes ne viennent plus fumer leurs joints dans le local poubelle, mais ils continuent encore à faire griller quelques voitures dans le parking de la tour d'à côté. Comme je racontais cela à mon fils aîné, il m'a dit avec l'humour qui le caractérise : parfait, maman ils savent que le feu est un antiseptique, ils organisent la culture sur brûlis en ville, les salopards ! On ne peut tout changer à la fois, nous on s'occupe en premier de la solidarité et la propreté...


Je ne vous cache rien, c'est mon téléphone, en haut à gauche il y a le facteur qui est arrivé !

La sublime photo du Canal du Midi à la sortie de Toulouse, c'est mon fils, justement mon fils avec humour, qui l'a faite un jour d'un grand tour de vélo sur ce canal, depuis elle ne quitte plus mon téléphone et chaque fois que j'ouvre l'engin, j'y suis, sur le canal, je ne m'en lasse jamais...

Tout ça pour vous présenter mes instruments de communication, merci mon téléphone d'être là pour nous, je peux appeler partout, de près comme de loin, je ne compte pas les kilomètres, je ne traverse pas les frontières... J'ai juste à faire marcher mes doigts, ajuster mes oreillettes, mise à jour de tous mes contacts : ah oui ! Il faut que je les appelle, tiens, je vais leur écrire un mot, ah zut ! J'ai oublié de répondre... Le matin, je reste à "mon bureau", la grande table du séjour, près de mon bol de thé, de mes tartines, j'ai aussi posé ma tablette pour mettre à jour mes : tout va bien ? Restez chez vous, moi ça va, je reste auprès de mon balcon, j'ai tout ce qu'il me faut pour mes repas, ne vous inquiétez de rien... RÉSISTONS !!!



Ma tablette de tous les instants

Sur ma tablette, je fonce sur la revue de presse, je veux tout savoir en long, en large et en travers, où en sommes-nous de ce grand désastre sanitaire, j’appréhende, jusqu'à ce jour, jamais les nouvelles ne sont bonnes... Toujours avec le cœur serré, j'écoute les radios, là aussi les nouvelles restent amères, tristes, bouleversantes, pas une lueur de soulagement, les malades, les morts, les encombrements d'hôpitaux, les masques qui manquent, les respirateurs, sans doute un prolongement du confinement... Je ne veux plus rien entendre, je me cache les yeux, les oreilles... Attendons un peu pour revenir aux mauvaises nouvelles...

Demain j'ouvre mes fenêtres plus grand pour prendre l'air, reprendre espoir, rester solide, je résiste comme tout le monde, mes amis, mes confinés d'ici et d'ailleurs, je poursuis chaque jour avec vous l'artisanat des petits détails... Qui aident à vivre notre vie... 
RESTONS CHEZ NOUS !

samedi 21 mars 2020

Le confinement à pas lents, ça va vite seulement dans la tête...


La renaissance de mon hortensia

Je ne voulais pas démarrer un nouveau post par une photo des provisions que je suis allée faire ce matin, par coquetterie, je préfère montrer mon côté jardinière que mon coté fourmi, trop décrié, déjà La Fontaine avec sa cigale et sa fourmi... Socialement c'est quand même plus classe de se montrer évaporée, quasi poète, plus écolo que comptable, terre à terre, matérialiste... Non ?  Il vaut mieux être haute couture, que prêt-à-porter, non ? Plutôt l'esprit que le corps, non ? Avec le confinement, il faut rester dans le vent en ce qui concerne mon balcon... Je commence avec mon petit bout de printemps dans les feuilles, bien vertes et ensoleillées, de ma plante. Mais rassurez-vous, j'ai quand même fait la photo de mes petites provisions, j'aime bien les natures mortes, je ne vais pas me refaire. Tant pis si je me mets à découvert...


Les provisions (détail) - Mars 2020


Mes amis m'avaient dit : Danielle, tu y vas tôt le matin, tu seras hyper tranquille, personne je te dis, tu peux me croire ! Au supermarché, j'avais déjà beaucoup hésité à y aller, mais comme je n'avais plus de fruits secs, c'est ce qui m'a spécialement motivée, comme une droguée qui sort sous la pluie pour trouver son produit... J'avais pourtant fait une liste, mais c'était surtout pour les fruits secs, le reste venait après, bien après... J'avais mon papier de sortie dérogatoire en poche, allez, zou !

Je mets le masque ou pas ? Ma sœur m'avait envoyé quelques masques qu'elle avait depuis longtemps dans ses tiroirs, petits masques de dentiste, tout ce qu'il y a de plus ordinaires, j'ai résisté, résisté, je l'avais mis dans ma poche, vous parlez d'une asepsie ! Arrivée au supermarché, il y avait du monde, mais je pouvais circuler très à l'aise, un mètre devant, un mètre derrière, et si possible un mètre sur les côtés, comme sur le fil du funambule, je me suis lancée, et j'ai mis le masque, il y avait tellement de buée sur mes lunettes que j'ai dû les retirer, vous parlez d'une asepsie (bis) ! Je suivais ma liste avec la précision d'un chirurgien qui se fait passer les instruments par l'infirmière du bloc : mouchoirs, fruits secs, fromages, haricots verts, beurre... Pas de repentir, il fallait aller droit au but, sans perdre de temps...


Les noisettes sont torréfiées, petites peaux enlevées, prêtes à déguster

Vous pensez sans doute que ma pensée est canalisée par les provisions et la torréfaction, mais non, viennent sans cesse s’entremêler dans ma tête les informations du jour : j'ai envie de pleurer, alors il faut tenir, raconter les petites choses, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de mots... Ma voisine que tout le monde adore dans ma tour a de la fièvre, elle tousse... Ça monte et ça descend, elle s'inquiète, elle est en cheville avec son médecin généraliste qui la suit comme le lait sur le feu... Mon fils a de la fièvre, sa femme aussi, en petite dose, Doliprane et ça passe, t’inquiète pas maman, ça n'ira pas bien loin... Je reste sur mon perchoir, le téléphone dans la main... Je m'inquiète !

Dans le hall de mon immeuble, on peut manger par terre, pas un seul papier qui traîne, les locataires sont formidables, quelqu'un a fait une affiche pour les appeler aux applaudissements de 20h, la solidarité s'organise, s'amplifie... Pourvu que tout le monde tienne le coup !!

Mes amis, mes confinés d'ici ou d'ailleurs, tenons le coup, nous en sommes au tout début, applaudissons, crions bravo, n'arrêtons pas ! Jusqu'à la paix de cette guerre-là !

vendredi 20 mars 2020

J'en fais trop ou pas assez ?


Non, ce ne sont pas des pages blanches !

Une certaine intimité va devoir s'installer entre nous pour résister au confinement, et rester vraie de vraie ! 

Voilà déjà presque trois jours que nous sommes confinés, et je vous ai déjà confié mes envies de ménages dans les coins... La première photo que vous voyez, si blanche, presque invisible, vous montre les deux premières portes de mes placards de cuisine... Vous savez déjà que le grand nettoyage des coins est arrivé pour moi... Preuve à l'appui...


  La porte de gauche...


La porte de droite ou vice et versa, je ne sais plus...

Un état des lieux impeccable, belles piles, bien nettoyées, rangées, pas un grain de poussière, étagères lavées, rincées, essuyées avec art ! J'ai tout mon temps, faisons de l'art ménager...

La journée a filé comme un rien, vers 16h l'heure du thé, je me fais un grand verre de thym citronné, un peu antiseptique, ça marche jamais, mais c'est bon pour le teint, sans doute, moi je voudrais bien que ça face effet sur ma gorge... Je bois du thym, si ça ne fait pas de bien, ça ne fait pas de mal, j'en attends beaucoup...

J'ai téléphoné à des amis, la famille, la voisine que tous les gens adorent dans ma tour, tout le monde va bien, ma chère voisine m'a raconté au téléphone qu'elle connaissait une dame, beaucoup plus propre que propre, qui se levait tous les jours à cinq heures du matin pour faire son ménage, et des fois même elle relavait le propre... Mais dis-moi, elle est un peu fêlée, cette dame ? Ben oui, nous avons tous nos fêlures secrètes... Tout ça pour vous dire qu'après presque trois jours de confinement, je n'ai plus envie de faire le ménage, une petite lassitude, déjà... Mais, Danielle, c'est beaucoup trop tôt ! Oui, il va bien falloir que je m'y remette, doucement mais sûrement, ce qu'il y a de bien dans le confinement quand on est face à soi-même, c'est qu'il faut réfléchir... Philosopher, penser très loin, en faisant des petites choses...


Thym citronné, un point c'est tout...

Quand je mets le nez à ma fenêtre, entre deux gorgées de thé, je vois bien qu'il y a des gens dehors, ils n'ont rien au bout de leurs bras, ni sac à provision, ni caddie, ils courent, ils discutent avec un ami, il y en a même qui n'ont pas du tout l'air d'être des aides de vie, deux, trois discutent sur un banc, ils ne rentrent pas du travail dans leur tenue sportive décontractée. Il y a beaucoup trop de gens sous mes fenêtres, même si je peux entendre le chant des oiseaux... Ah ! J'oubliais les gens à chiens, je ne me doutais pas qu'ils étaient si nombreux !

Sur les balcons et petites terrasses, qui servaient d'habitude de garages à vélo, de placards à balais, de bazars de toutes sortes, maintenant il y a des gens qui profitent de leur espace vert... Ils ont installé une petite table, mangent dehors et jouent aux cartes... Même si c'est grand comme un mouchoir de poche... Ils sont dehors !


 Des applaudissements pour le corps médical au feu !

À 20h, j'ai entendu les applaudissements, j'y ai participé avec joie, la cité pavillonnaire juste en face de chez moi et les immeubles environnants formaient un grand théâtre, tout le monde saluait la bravoure, le courage, l'endurance de tous les personnels de santé, les applaudissements crépitaient d'un bout à l'autre de la ville, c'était grandiose ! À un moment, j'ai entendu le son d'une bombarde qui surpassait tous les sons, comme un petit clairon vibrant, clair, haut, à pleurer, tous les saluts durèrent cinq minutes, la brièveté du rassemblement mettait en valeur la force de l’exploit collectif ! C'était beau à entendre...

Le confinement me fait vivre en plus petit, plus triste, plus oppressée, c'est vrai, mais je n'oublie pas la bataille à gagner, je l'appelle de tous mes vœux ! Faisons tout ce qu'il faut pour respecter les consignes, restons chez nous, prenons notre téléphone...

Demain, je reprends les étagères, je descends dans le hall de ma tour pour voir où en est sa propreté... Et je vous raconte, les petits détails...

Mes amis, mes confinés d'ici et d'ailleurs, prenez courage, restez patients, solidarisez-vous... Je ne vous embrasse pas mais le cœur y est !

jeudi 19 mars 2020

Je peux laisser mes fenêtres ouvertes !!!



Le doux coton

Mes amis, chers confinés, par chez moi c'est doux comme du coton, il n'y a que quelques oiseaux, par-ci, par-là, qui se montrent en liberté... Dans ma ville, c'est maintenant comme à la campagne, pas de bruit, pas de passants... J'entends même le gazouillis des oiseaux, lesquels, je ne sais pas, je n'ai pas cette science-là... Je ne vois que des gens, pas trop, qui promènent leur chien, font leurs courses, et rentrent avec du pain sous le bras, ça en fait des attestations de "déplacement dérogatoire", si ça dure trop longtemps, je ne vais plus avoir d'encre dans mon imprimante, mais j'ai des stylos, des crayons, et même de l'encre de Chine...


Doux, doux

Le matin, pas trop tôt, je m'installe pour mon petit-déjeuner, je bois mon thé, mange mes tartines, je lis les journaux sur ma tablette, je ne suis pas a l'abri des tourments, il faut les affronter, c'est ce que nous faisons tous, comme nous pouvons... Je veux éviter de me déprimer, je veux rester positive... Mon téléphone chauffe dès le matin, ma famille, mes amis, les amis de mes amis, tous comptent pour un ! T'as fait quoi hier ? T'as ce qu'il te faut comme provisions ? T'as des nouvelles de Pierre, Paul Jacques et Joëlle, et Faustine, etc...

Hier, je me suis dit : je vais écrire aux locataires de ma tour pour faire appel à leur civisme, ne pas laisser les papiers par terre, garder l’ascenseur propre, veiller sur notre immeuble comme à la prunelle de nos yeux... J'ai écrit aussi les mots : chers locataires, solidarité, vigilance, merci, nous serons tous contents... J'ai scotché l'affiche au dessus de la boîte à papier de notre hall et j'ai attendu... Le lendemain...

L'affaire a bien marché, je suis allée relever les copies ce soir : le hall était impeccable, les petites corbeilles à papiers vidées, rien ne dépassait des boîtes aux lettres, j'avais l'impression d'avoir déménagé... Dans les beaux quartiers ! Notre chère gardienne n'est pas là, donc à nous tous, on va bien y arriver... C'est fait ! Demain, je vous raconte si l'effet a été durable !!


Où est le coton, où est le ciel ?

Aujourd'hui, je n'ai pas fait de ménage, pas rangé, pas lavé, j'ai téléphoné... Mon fils m'a apporté des fruits frais et des noix de cajou, nous sommes restés à bonne distance, très bonne distance, de ma porte entrebâillée, il est resté comme un colporteur loin de mon paillasson, sur son beau vélo, il avait son petit papier pour justifier son déplacement, tout était en règle de sécurité, nous nous sommes embrassés fort, de loin, de trop loin... Patience... Merci, mon fils, merci...


De loin, de trop loin, à cause du méchant corona...

Je deviens une gestionnaire accomplie, chaque soir, je regarde dans mon congélo ce que je vais bien pouvoir manger le lendemain... Bon, je peux tenir encore plein de jours sans descendre... Jour après jour, nous apprenons à vivre autrement, ce soir nous avons convenu avec une amie de frapper dans nos mains à 20h juste pour applaudir nos professionnels de santé qui risquent leur vie pour nous... Je vais me mettre à mon balcon et elle aussi, nous habitons presque dans la même rue, nous allons essayer de faire grossir les applaudissements, il faut gagner chaque fenêtre... Pour qu'ils nous entendent ! Je pense aussi beaucoup à nos amis italiens...

Mes amis, mes chers confinés de partout, je ne vous sers pas la main, je ne vous fais pas la bise, mais tout mon cœur y est... Prenez soin de vous, lavez-vous les mains, lavez-vous les mains... 

mercredi 18 mars 2020

Danielle : ne va pas trop vite !!


Moi dans ma nouvelle vie de confinée (photo empruntée sur internet)

Comme je lui racontais ce que je faisais, pendant toutes mes journées de confinée volontaire (je sortais juste pour mes courses alimentaires), ma voisine, celle que tout le monde adore dans ma tour, me disait en riant : Danielle, ne va pas trop vite !! Mon fils m'avais dit depuis déjà pas mal de jours : maman, tu dois aller faire des petites provisions, et puis, tout de suite après : maman, reste à la maison ! Je suis devenue la confinée d'avance, il avait senti venir le vent de la nécessité...

Tu fais quoi ? Me demande ma voisine... Je fais le ménage dans les coins ! Voilà des années que je n'étais pas allée les chercher (les coins), vraiment dans les coins, j'ai toujours préféré aller au cinéma, voir une amie, ma famille, une expo, aller chanter, photographier les arbres, lire ou enfiler des perles (en vrai), jardiner sur mon balcon, prendre le thé avec la voisine, écrire sur mon blog, etc.

J'en suis aux placards de ma cuisine, je fais les étagères, toutes les étagères avec soin, je te lave et je relave dans les moindres interstices, je prends mon temps, un petit café, un petit thé entre temps, le vrai timing du gastéropode...


Toujours moi dans ma nouvelle vie de confinée (photo empruntée sur internet)

J'ai une méthode infaillible, je pose tout sur le plan de travail, je lave et je range. T'as raison, moi je fais pareil, mais dans mon armoire à linge ! Ma voisine préférée me détaille chaque avancée, sans se presser,  de sa pratique ménagère : tu sais, je me déplace avec précaution, sur le petit escabeau pour grimper tout en haut, avec prudence, bien sûr. Ah ! Tu prends l’escabeau, fais attention... J'en étais aux étagères du bas, bien plantée sur le plancher des vaches, je n'avais encore besoin de marchepied...

J'y suis, je suis en haut, j'ai pris mon petit escabeau, j'ai déjà fais tout un côté de mon placard à vaisselle, j'attaque les étagères à verres, plus délicat comme ouvrage, alors là, ma voisine préférée me dit, affolée : Danielle, tu vas trop vite !


Photo empruntée sur internet (signée Roger-Dauriac biosphoto)

C'est vrai, elle avait raison, cent fois raison, maintenant que nous sommes tous confinés quinze jours par obligation, je vais ménager mes efforts... Mais mon esprit n'est pas tranquille, je pense à tout ce désastre sanitaire partout dans le monde, je me dis, pourvu qu'on gagne sur le virus, il y a déjà trop de morts, trop d'angoisse, trop d'interrogations, on est tous mal, la peur est entrée dans nos maisons, pourvu qu'on y arrive vite... Lavons-nous les mains, oui, ne nous embrassons plus, non, ne restons pas collés les uns aux autres, pas du tout, soyons responsables, solidaires, évidemment... Mes pensées sont accaparées, c'est normal, je téléphone partout, tu vas bien ? Tu fais comment ? Vous allez bien ? Continuons à suivre les consignes qui vont freiner la courbes ascendante du corona... Vite, vite, vite !

Déjà hier soir, dans ma ville, après l'annonce du confinement, il y avait un silence que je ne connaissais pas, les lumières de la ville brillaient presque pour rien, il n'y avait personne, pas âme qui vive sur les trottoirs... Ce matin, sur les rambardes des fenêtres des maisons d'en face, seuls les pigeons prenaient leur envol, ils faisaient un bruit de papier froissé...Rien d'autre que les pigeons aux fenêtres... Quelques voitures filaient, la file d'attente, à la boulangerie, respectait l'espace de la non-contamination espérée, j'ai tiré quelques exemplaires de l'attestation de "déplacement dérogatoire" en  pensant aux voisines qui n'avaient pas d'imprimante...


Photo empruntée sur internet (Crédit Dr Hagen Graebner/Wikipedia)

J'ai repris mes esprits, et je me suis dit : travaille, écris, fais ls ménage, remue-toi, les journées seront longues... Danielle : ne va pas trop vite, astique, avec mesure, quinze jours, c'est long...

Tu as raison, voisine, je vais prendre mon temps, l'action ménagère fait du bien, la rotation des idées est plus lente, je n'ouvre pas la télé à tout bout de champ, je mets la radio en économie, je sais que ça va mal, je vais attendre ce soir pour les infos, comme (presque) tout le monde...

Demain, j'attaque l'étagère du bas du deuxième placard, je mets mon cerveau en veille, j'écoute de la musique et je réponds au téléphone, j'appelle mes proches, mes amis, comment vas tu ? Tout va bien !
Quel bonheur !

Mes amis, mes confinés, (et tous ceux qui continuent à travailler), tenez bon, ne vous embrassez pas, gardez la bonne distance avec vos contemporains, parlez-vous au téléphone, restez optimistes, et lavez-vous les mains, lavez-vous les mains, lavez-vous les mains...


samedi 7 mars 2020

Les tubes de colle !! Je bricole...


Le bricolage

Horreur ! La petite porte de placard de ma salle d'eau ne ferme plus ! Elle se refermait jusqu’à ces jours derniers, par simple pression (avec un petit aimant) sur le côté opposé à la porte, vous me suivez ? 




La rondelle est fixée sur la porte, et l'autre partie, en plastique, est fixée sur un petit ergot à l'intérieur du placard, vous me suivez ?

Difficile pour moi de supporter un entrebâillement de la porte, sans aimant, plus longtemps...


C'est vrai, la photo est beaucoup moins glamour que celle d'un beau platane d'Orient

Une fois déjà, en plusieurs dizaines d'années, j'avais fait avec succès une petite réparation de recollage de l'ergot en plastique qui reçoit la pression de la porte, tout s'était passé comme sur des roulettes... Ah ! Tiens, la porte ne se referme plus, le "bitoniau" en plastique s'est décollé, pas de problème, j'ai ce qu'il me faut ! Comme si vous y étiez ?

J'ai ce qu'il me faut, c'était beaucoup dire, un vieux petit flacon (noir) de colle à bois, écrit en gros en premier, puis : plastique, métal, pierre... Du costaud, ça devrait le faire. J'agite la bouteille, j'applique et j'assemble, j'appuis fortement... Ça tient pas ! Bizarre, je refais l'opération plusieurs fois, ça tient toujours pas... Je nettoie encore mieux, je ponce, ça tient pas... Je m'étais collé tous les doigts avec... Rien à faire... Pourtant d'habitude... Bon, ma colle ne colle pas,  je vais aller vite fait acheter un tube de colle tout neuf, pour plastique...



La colle miracle : prise immédiate, tous matériaux...


Mode d'emploi, à la loupe !

Je ne vais pas vous infliger le nouveau tube, la lecture à la loupe, les ajustements, les essais ratés, ratés, ratés, ça ne tient toujours pas ! J'avais trois choix : laisser la porte entrebâillée, acheter un nouveau tube de colle, ou changer d'armoire... J'ai opté pour le nouveau, nouveau tube de colle spécial plastique...

Me voici donc, pleine d'espoir, devant le rayon de colle du grand magasin ! Un temps fort, nous étions deux admirateurs, j'avais oublié ma loupe mais je n'avais pas ma langue dans ma poche... Monsieur, pourriez-vous m'aider, s'il vous plait ? Je lui raconte mon histoire : bitoniau, aimants, porte, colles diverses... Bérézina ! Nous avions tous les deux les bras ballants devant les 4200000 tubes, boites, flacons de colles variées... À les dévisager ! Le monsieur, vaincu, me dit : bonne chance madame, je ne m'y connais pas assez pour vous aider, merci monsieur, je vais me concentrer... Par chance, un vendeur était à côté, il rangeait le rayon... Monsieur, s'il vous plait, vous allez me sauver, pouvez-vous me dire ce que je dois prendre pour coller du plastique ? Je lui explique...

Alors-là, je suis nouveau dans le rayon, c'est vrai, il y a beaucoup de colles... Et de fil en aiguille, il me raconte qu'il est allé visiter le musée de la Libération de Paris à Denfert-Rochereau, passionnant, vraiment, du coup j'avais lâché les colles, bien sûr, je suis allée à la Fondation Cartier cette semaine et j'ai vu le musée en descendant du métro... Vous me donnez vraiment envie d'y aller... Bon, je vais me reconcentrer pour choisir mon tube, choisissez un petit tube, pas trop cher, pour un autre essai...


Le lauréat

À la loupe, je comprends que le collage sera facile, pas d'attente, coller sur une face seulement, maintenir 10 secondes et hop ! Ça tient ! Quelle satisfaction, comme neuf, le petit placard ! Je me suis dit tout de suite : je ne vais pas garder cette histoire pour moi, elle est trop belle, après les vieux arbres du Parc Monceau dans la publication précédente, mes lecteurs verront que je pense à eux, je partage mes grandes aventures de bricoleuse...

Mes amis, après la colle, je vous parle de l'exposition de la Fondation Cartier...

jeudi 5 mars 2020

Les vieux arbres du Parc Monceau à Paris...



Mes petits carnets

Ne vous fiez pas au nombre, je me sers des petits carnets comme des pense-bêtes, ils n'ont aucun ordre, pas de date, pas de début, pas de fin, je les utilise au gré de mes fantaisies, pour y noter un lieu à voir, ou même la liste des courses, le trajet de métro que je dois suivre. Mes carnets sont des papiers ordinaires, j'en ai beaucoup utilisé pour Venise, chaque jour, j'avais mon plan de visite, mes repères, mes itinéraires... Ma liste de courses aussi...

Je n'ai pas encore réussi à jeter les carnets de Venise, où ça et là je couchais mes adresses, mes découvertes que je ne communiquais à personne, même dans mes notes je me méfiais des touristes (dont j'étais !)


Un des carnets

Au hasard, j'ai choisi celui-là, car il était tout neuf, pour commencer mon enquête, j'en avais assez des papiers épars. Bon, où puis-je trouver des vieux arbres à Paris ? Mes carnet sont utilisés à 100 à l'heure, au fur et à mesure que les idées me viennent...

Je note beaucoup plus d'idées dans mon blog que sur mes carnets, qui me servent uniquement de post-its !! J'ai réussi à me stabiliser sur un carnet de courses aimanté, flanqué sur le côté de mon réfrigérateur...


Mon enquète

À nous, deux internet !! Aujourd'hui je vais au Parc Monceau, il pleut, tant pis, il vente, pas grave, j'y vais... Un lieu et plusieurs choses à voir, parfait, et surtout les vieux arbres, en hiver les arbres nous livrent leur squelette, il faut être rudement instruit pour les nommer par leur nom, rien qu'en voyant leur tronc, hélas, je n'en suis pas encore là !

J'avais en poche, dans mon téléphone, la photo du photographe Atget (1857-1927) qui a pris tout Paris avec tellement de talent, et justement, Parc Monceau, il y est allé...


Atget (1857-1927) - Le pont du Parc Monceau en 1901

L'eau ne coulait pas encore sous le pont... L'hiver était beaucoup plus présent... Brouillard.


L'eau passe sous le pont en 2020

Comme je n'avais pas pris cette photo en référence, mon axe de prise de vue n'a pas été le même... Mais le reflet du pont dans l'eau, qui reforme un rond parfait, me rappelait tellement les ponts parfaits de Venise... C'est très agréable de visiter les jardins, les parcs encore dans le dénuement de l'hiver, il y a peu de monde, et les lignes de vie des arbres, du tronc aux branches, en font des personnes impressionnantes... Leurs cimes, dessinées à l'encre de Chine sur le ciel gris, les agrandit, les rend plus visibles, nous voyons déjà le spectacle qui se prépare quelques jours avant le printemps qui arrive...


Imaginez le printemps et l'été avec les ombres portées des platanes sur le manège, j'y reviendrai, au printemps, en été...


Le grand platane d'Orient, plus jeune...


Une fois passée la belle rotonde de Nicolas Ledoux (18e siècle), les arbres m'émerveillaient, l'un après l'autre !!! Je ne connais pas le nom de celui-ci, mais sa beauté seule me suffit... L'entrée du parc est époustouflante !

J'ai cherché un jardinier pour en savoir plus : bonjour monsieur, s'il vous plait,  pourriez-vous me dire où je peux trouver le grand platane d'Orient, qui a plus de 200 ans, et puis aussi le Ginkgo biloba, un peu plus jeune ? 141 ans seulement...

Oui, bien sûr, tout de suite sur votre droite, le Ginkgo, et à votre gauche, le grand platane, malheureusement vous n'allez pas bien le voir, il est entouré d'un grillage, il est en mauvaise forme, plus de 200 ans, il donne des signes de fatigue. Ah bon ! Qu'allez-vous faire, alors ? Nous allons le laisser mourir de sa belle mort... Ah bon ! Oui, il n'y a pas grand chose à faire, nous le bichonnons comme nous pouvons...

Je commence donc par ma gauche, je le vois, il est très haut, le grillage me barre le passage, il faudra donc que je tourne autour... Une nuée d'enfants se déverse dans le jardin, tous habillés en bleu marine, sortant des écoles privées qui se trouvent dans les beaux immeubles, hôtels particuliers qui entourent le Parc... Des cris, rires, et bousculades, le parc Monceau est leur cour de récré... Ils ont bien de la chance...


La très belle verrière d'un hôtel particulier

Il faut être très riche pour habiter dans ces beaux endroits... Et ailleurs, dans les quelques rues qui entourent le parc, j'ai vu des consulats, des riches entreprises et des appartements qui s'ornent d'une glycine extraordinaire, qui se développe toute en hauteur... À voir au printemps...


Une vieille glycine court sur deux étages, j'ai hâte de la voir au printemps

Le grand platane d'Orient, le voilà, sublime ! Avec son amplitude incroyable !




Le pauvre prisonnier, un tronc de 7m de circonférence, 31 m de haut




200 ans de puissance, de beauté, de respectabilité... Je n'ai pas pu le serrer dans mes bras...


Je vous emmène voir le Ginkgo, juste à côté du terrain de jeux des petits enfants, il est protégé par un banc circulaire, heureusement... Personne ne fait attention à cet ancêtre... Il était déjà là il y a 40 millions d'années... Avant les dinosaures... Les scientifiques disent qu'il est apparu depuis 270 millions d'années... Ça donne le vertige...



Ses racines sont en pierre


Son tronc ressemble à des stalactites


Le parc Monceau est bourré de surprises, qu'il faut déguster une à une... 
Des beautés à chaque pas !

J'ai cherché partout le monument rendant hommage à Guy de Maupassant, mon écrivain adoré... Ah ! Le voici :


Hommage à Guy de Maupassant - Sculpteur : Raoul Verlet (1857-1923), la dame représentée est l'héroïne de son roman "Fort comme la mort"

Je termine la journée avec une belle trouvaille, ramassée sur le trottoir... Une carte à jouer, une dame de pique, un bon signe ? Je ne sais pas !!! Chance, affection, sympathie de votre entourage, m'apprend un site ésotérique savant sur la symbolique des cartes à jouer (que j'ai consulté sur internet)... Tout cela me va bien, je prends...


La dame de pique ! Mouillée, cornée, salie... Trouvée mais non gardée...

Petite panique quand même dans mon supermarché, le rayon conserves de légumes était entièrement vide, donc, suite à l'idée que m'avait soufflée mon fils chéri (maman : fait quelques provisions! On ne sait jamais), j'avais acheté : une boîte de salsifis et un paquet de lentilles.Toutes ces familles avaient donc un fils/fille aussi prévoyant que le mien ? Mais voilà, les gens ne se sont pas limités à une boîte de conserve et à un paquet de lentilles, ils ont prévu une guerre !!! J'avais vraiment l'impression qu'une grande pénurie s'annonçait, un employé que j'interrogeais me dit d'un air tranquille : mais non, madame, rien ne manquera, je ne comprends pas cette précipitation...

Mes amis lavez-vous les mains, ne faites plus de grosse bise à votre voisine pour lui dire bonjour, attendez un peu ! À très vite pour un nouveau post... Gardez le moral, comme moi  !