L'image d'un beau projet ! (Image empruntée sur internet)
L'épidémie me fait réfléchir, deux fois plus que d'habitude ! Vous aussi ? Ça tombe bien, on en a tellement besoin... Une amie me disait : je ne comprends pas, il n'y a pas de solidarité dans notre résidence, tout le monde s'occupe de personne ! Pas de sonnerie à la porte, pas de coup de fil : vous allez comment ? Besoin qu'on vous fasse des course ? Je sors donc le moins possible dans les magasins, mais je prends des risques... Mon fils qui est loin me dit : ne sors pas maman, mais comment faire autrement ? Je me suis fabriqué un masque (c'est une bonne couturière), à la prochaine sortie alimentaire je le mets...
Dans ma tour, la solidarité ne va pas de soi, derrière les portes fermées à clé, il faut aller au charbon pour déverrouiller tout ça ! C'est ce que j'ai décidé de faire, avec mon téléphone... Avec une petite affichette, bien rédigée, j'espère, qui dit à peu près ceci : Chers voisins, voisines, souciez-vous de vos voisins, la solidarité rend la vie plus facile, plus chouette, plus généreuse. J'ai collé la solidarité dans l’ascenseur, ça va peut-être donner des résultats ?
(Image empruntée sur internet)
Une amie de la campagne, de la belle campagne du Berry, où j'aime aller tous les automnes, me disait ce matin : tu sais, ici aussi ça manque de solidarité, personne ne vient me demander si j'ai besoin d'aide, c'est comme toi, ma Danielle, dans ta Tour Eiffel ! Donc, la solidarité n'est pas une affaire d'environnement, à la ville comme à la campagne, tout le monde a les mêmes besoins : câlins, attention, gentillesse...
Dans ma prison dorée, je ressens l'isolement, je ne peux même plus renouveler mes petits bouquets de fleurs, glanées dans les rues, une bricole, me direz-vous... Mon fils m'a dit ce matin : je suis presque guéri ! Il a eu le conora, voilà 15 jours qu'il renifle, est fatigué, n'a plus le goût ni l'odorat, sa femme itou, mais en plus elle tousse encore un peu, mais sa respiration est beaucoup plus claire, ouf !... Maman, ne t'inquiète pas, comme je vais carrément beaucoup mieux, la semaine prochaine je t'apporte les amandes qui te manquent, je te les dépose sur ton palier, merci mon fils chéri ! La vie va être plus belle avec fruits secs.
Si la solidarité pouvait se diffuser comme le corona, on ne serait plus obligés de se confiner, de se battre pour la vie de tous, le monde serait bien plus beau, plus d'angoisse, plus de méchants, plus de soucis... Mais Danielle, que t'arrive-t-il ? Tu dors debout, tu as changé de religion ? Déjà que tu n'en avais pas, c'est pas demain que ça va arriver ces rêves-là... Bon, tu as bien raison quand même de commencer par ton ascenseur, bon courage, tiens bon, tu vas ramer un petit peu, mais l'espoir fait vivre aussi...
Emprunt sur internet, bien sûr (solidarité oblige)
Je me souviens (merci G. Perec) d'une petite histoire de solidarité que j'ai vécue et qui remonte à la nuit de mes temps : je venais d'avoir mon premier fils, nous étions rentrés de la clinique avec un taxi, et comme nous habitions au premier étage, la marchande de vin et spiritueux de la porte à côté nous avait vu passer avec le précieux paquet... Le lendemain de notre arrivée, elle est montée toquer à la porte, sans que nous ayons eu le temps de dire quoi que ce soit, elle nous a mis entre les mains une bouteille de champagne, buvez ça à la santé de l'enfant, longue vie à lui, merci madame, merci... Et hop, elle disparut dans l’escalier, sans attendre, sans entendre nos remerciements balbutiés. Un énorme cadeau de bienvenue, royal... Je me souviens très souvent de cet instant, j'étais bien jeune à ce moment-là, j'avais été submergée d'émotion, l'élégance du geste, la beauté du cadeau, je ne les ai jamais oubliés, j'en ai encore les larmes aux yeux en couchant les mots du champagne sur le papier... Nous venions d'arriver dans l'immeuble parisien, nous n'allions que très rarement acheter du vin... Merci madame !
Ces fleurs sont pour la dame du rez-de-chaussée qui a eu ce geste royal il y a des dizaines d'années
Cet enfant-là viendra demain déposer sur mon palier des amandes... Renouvelant dans mon souvenir le cadeau d'escalier, si cher à mon cœur ! Merci, mon fils chéri.
Mes amis, mes confinés du monde entier, tenez bon, il faut en finir avec l'épidémie, soyons solidaires, restons chez nous !