mercredi 30 septembre 2020

La salle d'attente à l'hôpital !

 

Les chaises pour l'attente

Sans doute avez-vous eu besoin, un jour, d'aller à l'hôpital pour votre santé ? Pour moi, c'est arrivé sans crier gare, et de fil en aiguille, j'ai dû passer sur le billard. Mais avant d'en arriver là, j'ai vécu le parcours du combattant volontaire. On n'arrive pas sur le billard comme ça ! Rendez-vous, consultations, examens, échographies, scanner, prises de sang, etc... Dans un grand hôpital, il faut savoir s'orienter rapidement car le temps passe très vite, trouver l'étage, le ticket d'arrivée, la caisse, la salle d'attente, et pendant que vous attendez, toutes les trente secondes, vous jetez un coup d'œil à la dérobée sur votre ticket qui vous confirme que le numéro C402 est bien le vôtre et que fatalement, il va bien finir par arriver sur le tableau d'appel qui clignote devant vos yeux... Tout le monde voudrait avoir la place bien au centre, juste devant le panneau qui sonne pour ne pas louper votre tour ! Oh là là, mon rendez-vous est dans dix minutes, et vous attendez une heure, avec plaisir et patience, car la guérison est au bout !

Je vous fais le raccourci de plusieurs semaines, pour la scène finale que j'ai trouvée savoureuse, le clou du spectacle, le bouquet final, l'apothéose : le jour du  billard !




Le "Jour J", nous avions tout calculé : le trajet et le mode de transport le moins anxiogène, le plus sûr, c'est-à-dire sans embouteillages. Le plus adapté à la tranquillité, c'est le métro. Une bonne heure d'avance, "nous aurons peut-être le temps de boire un petit café", puisque j'avais le droit de boire de l'eau, même chaude. Arrivée très matinale, à l'hôpital,  j'avais le bonheur inouï d'être accompagnée par un de mes fils, c'est un peu l'information la plus importante de ce billet : accompagnée par un de mes fils ! L'intervention ambulatoire, c'est génial, tu rentres le matin, tu ressors le soir, très pratique, tout le monde rêve de rentrer chez soi tout réparé, tout guéri, sans passer par la case : la chambre pour deux… Ou plus ! Accompagnée par mon fils, tout m'a paru beaucoup plus facile. Ticket, porte 3, par ici madame, je suis l'aide-soignante pour vous aider, vous vous déshabillez complètement et vous mettez ÇA ! Le fameux kit ambulatoire/bloc, un paquet bien épais, composé d'une chemise longue avec grand lacet qui se serre à la taille, du short, en tissu non tissé violet, des sur-chaussures, de la petite charlotte, du grand peignoir blanc comme un glaçon, il fait froid en bas, n'oubliez pas votre masque perso, sur le nez… Mettez toutes vos affaires dans ce grand sac plastique, oui, oui, avec votre sac à main, on va mettre tout ça dans un casier, fermé avec un code à quatre chiffres, n'oubliez pas, voilà, très bien, vos lunettes, vous pouvez les conserver sur le nez, vous vous souvenez du numéro, parfait ! C'est sans doute comme ça que les prisonniers font leur entrée en prison, pour de bon, moi c'était juste pour la journée !

Kit ambulatoire, très belle version bleue marine (merci madame l'anonyme) (photo empruntée sur internet)

En kit violet, peignoir blanc et masque perso, la première salle d'attente s'est remplie en dix minutes, chacun regardait ailleurs, discrètement, les patients venaient se faire opérer pour des raisons différentes, la dame qui était à côté de moi avait un accent à couper au couteau, mais je comprenais que le kit opératoire violet était sa couleur préférée. C'est formidable, madame, ça va aider à la guérison, une petite cataracte, vous allez voir mieux qu'avant, c'est chouette ! En salle d'attente n°1, son mari avait devancé l'appel, il était parti avant elle qui restait désemparée. Mon fils, qui n'en perdait pas une,  m'avait dit : son accompagnant s'est dégonflé. En règle générale, l'accompagnant n'est bienvenu nulle part, surtout en période de Covid, c'était marqué sur tous les papiers, les convocations, c'était placardé au mur, écrit sur le texto du téléphone : l'accompagnant est interdit ! Mon fils m'avait dit avant de partir sur le champ de bataille : ne t'inquiète pas, maman, moi je fais comme d'habitude, je viens, je ne sais pas lire, et nous riions toujours quand il le dit avec tant d'affection… J'avais donc gardé mon accompagnant jusqu'à la dernière minute ! Mais le mari de la dame à la cataracte n'avait pas osé faire de zèle…

Personne n'ose la ramener, discuter, lever le petit doigt, c'est comme ça ! Les recommandations, il ne faut pas plaisanter avec… Dans un hôpital, on ne discute pas, on prend son ticket, on attend, et on regarde le tableau qui clignote avec votre numéro.

La première attente groupée était pour voir les infirmières qui devaient prendre les constantes : tension, températures… C'est de quel côté ? Du droit, d'accord, je vous mets un petit bracelet, mais ne vous inquiétez pas, on vérifie toujours sur écran le côté qui doit être opéré, ouf ! La voix humaine de l'infirmière était un délice…


Vous reconnaissez ?

Et nous voilà repartis dans une autre salle, on se rapprochait du bloc, la salle se vidait et se remplissait au fur et à mesure des départs et des arrivées… Vous ne trouvez pas que nous ressemblons à des zombies ? Tout le monde s'est mis à rire, la partie était gagnée. Nous avons de la chance d'être opérés aujourd'hui : tout le monde opinait de la charlotte, discussion généralisée dans la salle d'attente, on ne devrait pas appeler la Sécurité Sociale : charges sociales, mais TRÉSOR NATIONAL !  C'est mon tour : Les Merveilles de Danielle ? C'est moi, au revoir les camarades, soyez courageux, on va guérir. J'étais contente de moi, nous avions communiqué, dissipé un peu nos angoisses, nos regards se sont enfin croisés, nos langues se sont déliées, les sourires faisaient enfin partie de notre panoplie de patients… Sur mon faisceau à quatre roues, j'ai fait mon entrée au bloc, bien décidée à parler : bonjour madame l'anesthésiste, s'il vous plait, je voudrais être chouchoutée ! Bien sûr, nous sommes là pour ça : vous voulez un peu de chaud sur les pieds, ça va comme ça ? De la musique ? Merci, je veux bien du Mozart, oui, d'accord, un petit concerto de violon, si vous avez ? On vous met ça tout de suite… Vous savez qu'on met du Mozart aux vaches pour qu'elles produisent plus de lait ? Tout le bloc était plié… Mon chirurgien, à qui je disais avant de partir dans les bras de Morphée : opérez-moi bien, je l'ai juste entendu me répondre en riant : elle me met la pression, la pression…

Rentrée le matin, sortie le soir, bien réveillée, un peu sonnée, je suis repartie bras dessus, bras dessous avec mon cher accompagnant… La suite se vivra avec patience, le départ en vacances raté, il faudra attendre une année pour un nouveau Berry… Avec confiance… Merci l'Hôpital, merci la Sécurité Sociale…


Mes amis fidèles et accidentels, je pense à vous, j'ai remis les doigts dans mon clavier, bien décidée à ne pas me laisser faire… Restez prudents, mettez votre masque, je reviens très vite pour raconter toutes mes choses du quotidien, si merveilleuses ! Je vous embrasse

lundi 21 septembre 2020

Les papillons… Mes vases, grands et petits… Le Graff…

 


Le papillon du géranium (photo empruntée sur internet)

Les papillons :

Oh ! Comme il est mignon… J'avais déjà remarqué le même papillon lors de l'arrosage des fleurs du balcon de mon amie, au mois d'août, je m'étais dit : tiens, il y a des rebondissements dans la biodiversité cette année ! Maintenant, les papillons reviennent, j'étais très contente

J'ai enfin compris, en voyant les mêmes papillons sur mes propres géraniums, qu'il fallait faire le lien avec les chenilles que j'enlevais consciencieusement à la main, depuis quelques semaines. Je vous ai déjà parlé de mes prouesses à dépouiller mes fleurs de ces petits animaux presque invisibles, car ils sont exactement de la même couleur que les feuilles (souvenez-vous, je vous en parlais déjà sur un  post précédant, il suffit de cliquer sur les mots rouges). Aujourd'hui, il y a des trous partout, mes géraniums sont mangés aux mites ! J'ai cherché à approfondir le mystère de cet envahissement, j'ai trouvé l'explication inquiétante dans "Lapausejardin".

Le géranium, Roi du Balcon est en danger. Mais c’est quoi, ce papillon appelé "Brun du pélargonium", ou encore "Lycène du géranium" ?

Qui est ce papillon qui envahit nos géraniums ?

Finalement, on le trouve plus communément sous le nom de "Brun du Géranium", même si son nom scientifique est Cacyreus Marshalii. Ce lépidoptère originaire du sud de l’Afrique mesure près de 2 centimètres d’envergure, il est brun taché de brun plus foncé… Du coup, on comprend aisément cette facilité à le visualiser, surtout si la petite bête se trouve à proximité de vos géraniums, ou pélargoniums.

Quel est le cycle de vie du papillon du géranium ?

Au stade adulte, c'est un papillon, ce qui laisse supposer qu’il doit bien y avoir une chenille au stade larvaire ! Et bien sûr, c’est le cas. Le papillon adulte pond ses œufs sur et sous les feuilles du géranium, les larves en sortent, grossissent pour devenir des chenilles vertes avec des rayures rose-brun sur le dos, elles mesurent près de quatre cm de long. De la ponte à l’adulte, le cycle s’étire sur un mois, et il est possible de voir défiler trois générations entre mars et octobre.

Quels sont les dégâts causés ?

On remarque d’abord des feuilles grignotées, des boutons floraux déformés et creux. Les hampes florales se recouvrent d’une couche de couleur noire formée par les déjections des chenilles. Mais, dès l’apparition  de ces symptômes visibles à l’œil nu, il faut se rendre à l’évidence : les dégâts sont déjà importants !

C'est exactement comme ça que ça se passe sur mes fleurs. Donc je deviens  un peu moins convaincue de la nécessité de la biodiversité sur mes géraniums ! Voyez comme je change de ton quand la nature s'attaque à mes petites affaires... C'est moche, la main dans le sac... Pas joli, joli, Danielle !

Mes vases, petits et grands :


La panoplie, du plus grand au plus petit

En voyant l'alignement de mes vases sur l'étagère de mon cellier, je me suis dit : je pourrais faire une photo, car les formes et les couleurs sont belles… Les petites perles et les tubes de verre qu'on voit en haut à droite, composent entièrement le petit lustre que j'ai acheté il y a longtemps sur un vide grenier pour quelques sous… En montant sur mon petit escabeau pour faire la photo, je l'avais en premier plan sur la droite, je n'ai pas cherché à prendre un autre angle, bien sûr, je trouvais que toute cette verrerie marchait très bien ensemble !

Petit à petit j'avais monté ce petit stock ça et là, pour y mettre toutes les fleurs qui viendraient… Y compris, pour les plus petits vases, les fleurs que je rapinais dans les dépassements des grillages de jardins à toutes les saisons… L'alignement m'a rappelé immédiatement trois merveilleux peintres : Morandi (Italien), Zurbaran (Espagnol), et Chardin (Français), qui alignaient avec subtilité et beauté les objets du quotidien, du grand art... Je n'oublie pas non plus les alignement du Berry en septembre 2019... Chez mes amis…


Nature morte - 1951 - Huile sur toile, Giorgio Morandi (1890-1964)


Nature morte aux cruches - 1650 - Huile sur toile,  Francisco de Zurbaran (1598-1664)


Et bien sûr la nature morte de Chardin (1699-1779) : Le gobelet d'argent - vers 1768 (Musée du Louvre)


Et puis les arrosoirs de mon ami le jardinier de l'Indre (septembre 2019)


Et les les pêches du Berry, dans la dorure du soir (septembre 2019)

C'est en rangeant mes balais, mon aspirateur et mes éponges, que j'ai levé la tête sur mes vases, je me suis précipitée sur ma tablette et les deux marches de l'escabeau, chaque vase donné, offert ou acheté avait son étiquette dans ma tête. Suivant la saison et les cueillettes du jour, je choisissais le mieux adapté à la circonstance, comme on sort une bonne carte de son jeu, suivant la grandeur des tiges, des feuilles, des couleurs, un vase leur irait forcément comme un gant…Et je me disais aussi : attention, ma fille, sur tes deux marches, si près du but, ça serait trop bête de chuter…

Le graff :


La fin d'un monde ?

Tu connais ce graff ? Tiens, regarde,  je te montre ça sur mon téléphone… Pas du tout, où est-il ? Sur la grande dalle près de la poste. Ah bon ! Jamais vu… Mais si, tu passes devant souvent. Où, dis-tu ? Après les escaliers… Je ne vois pas du tout… Au bout de quelques minutes, mon amie/voisine retrouva sa boussole : mais oui, maintenant je vois, je n'avais pas prêté attention… Et nous voilà en grande discussion sur le graff peint sur un petit mur que tout le monde pouvait voir, en passant. Nous voilà à déchiffrer, sur 11cm x 6cm, la toute petite surface de mon écran de portable, la fin de notre monde ? Regarde ! A droite : le monde moderne, ultra moderne avec son robot, les pollutions diverses, des avions, des fumées d'usines, et ce personnage humain assis sur son tabouret, impassible, sans yeux, sans oreille face au désastre : la faune et la flore en train de pleurer, la tête de mort, la chauve-souris qui ne peut pas sortir de sa bulle, ça veut dire quoi pour toi ? Des âmes mortes… Il y a quelque chose du Jugement Dernier, sans Dieu, sans couronne, sans balance, juste l'homme qui reste assis quand tout va à vau-l'eau, la destruction du monde vivant dont il ne restait que trois couleurs, le bleu, le blanc et le gris foncé… Nous n'arrivions pas à tout déchiffrer, sauf la signature de l'artiste : Gilbert1... J'ai donc recherché sur internet cet artiste de quarante ans, qui porte avec force un seul même message : la décadence de la société…

Mon amie était pressée de repasser devant le mur pour en faire une lecture plus complète… La philosophie est à tous les coins de rue, pas moyen de ne pas réfléchir en faisant ses courses, vive l'art brut… Brutal !

Mes amis, mes passagers, il vous faudra attendre un peu que je sois en parfaite santé pour reprendre contact… À très vite, je vous embrasse, portez votre masque et lavez-vous souvent les mains, trente-six fois par jour s'il le faut…  Je vous embrasse

dimanche 13 septembre 2020

Les jours suivants... Et les trois artichauts...

 




L'olivier du petit jardin

Les jours suivants :

Dans l'unique petit jardin de la rue, le seul rescapé, il pousse un olivier qui prend de l'ampleur chaque année, je ne le quitte pas des yeux. Le jardin fait ce qu'il peut pour ressembler à un jardin ordinaire, il n'y pousse aucun légume, il est juste là pour faire beau : quelques fleurs et le bel olivier. Si on prend son temps, et qu'on s'arrête un peu à sa grille, on peut y voir un chat, qui ressemble au mien, un chat de gouttière, mais de très belle gouttière... Le chat reste sous les fleurs quand il fait chaud... Il se fait beau...


Le chat de gouttière en plein toilette

Tout le monde croit qu'il est abandonné, ce qui n'est pas du tout la vérité, il est bien nourri, et vit  heureux dans son jardin... La propriétaire a mis un écriteau pour prévenir les passants nourriciers : "Laissez-nous tranquilles (il y a deux chats), nous ne sommes pas abandonnés, merci" (souligné deux fois). J'ai trouvé que c'était un peu sec pour les généreux donateurs... 

J'ai pris aussi mon temps pour regarder les magnets que je mets sur mon frigidaire, au fur et à mesure des expos, des visites que j'ai beaucoup, beaucoup aimées. J'ai vu avec étonnement que "L'Annonciation" de Fra Angelico à Florence, qu'on m'avait offerte avec les très belles couleurs qui se rapprochaient sans doute de la fresque originale, était maintenant entièrement dans les gris bleus... Toutes les couleurs s'étaient envolées, que faire ? Partir à Florence...


La magnet de l'Annonciation - Fra Angelico - Musée San Marco, Florence

L'Annonciation, je l'aime à deux titres. Parce que c'est un beau thème de l'iconographie de la peinture chrétienne, l'Annonce faite à Marie n'a pas fini de faire parler d'elle...Et aussi, à chaque fois que je visite une église, je cherche l'Annonciation, rien que pour le plaisir de voir comment l'artiste, le sculpteur, l'a imaginée... La répétition n'est pas ennuyeuse, elle est jubilatoire...


L'Annonciation en couleur (au début de ma magnet) qui représentait la fresque de Fra Angelico - (1437) Couvent San Marco, Florence


À Reims, l'Annonciation,  on ne s'en lasse jamais

Les artichauts  :

J'ai essayé de faire pousser la fleur de trois artichauts  : deux essais en juillet, totalement loupés, une troisième tentative avortée en août/septembre, j'avais mis tous mes espoirs de le voir fleurir car il m'avait donné des signes très positifs, et pour finir, tout est tombé lamentablement à l'eau, le grand flop,  la fleur ne s'est pas développée comme je m'y attendais, adieu veau, vache cochons, couvée... La nature peut se trouver ingrate, coquette, mal lunée, elle a sûrement ses têtes, allez savoir, elle avait décidé de faire du sur place avec la fleur qui donnait déjà bon ton : violet ! Mais les jours se sont passés sans que rien n'arrive, la fleur a fané sans relever la tête, elle s'est recroquevillée sur elle-même... J'ai donc décidé de recommencer, la saison était encore là, un dernier essai pouvait se tenter ! Mais pour le dernier coup, je me suis montrée créative... Danielle, tu nous la bailles belle, en quoi peut-on être créative pour un quatrième essai de fleurissement d'un artichaut ? Ben voilà, j'ai mis toutes mes chances de mon côté : j'ai acheté deux artichauts, un que j'ai mis en pot à sec, et le deuxième dont j'ai fait tremper la tige dans un tout petit filet d'eau... J'attends de pied ferme...Le gagnant !


Le dimanche  5 septembre, je jubile !


 Le 6 septembre à midi, je re-jubile !


Le 6 septembre à 13h, c'est bon !


Le 7 septembre à  9h30 ! C'est bon, c'est bon !


Le mardi  8 septembre 2020. Le développement, elle arrive ! La joie...

Mais en fait, elle commençait à tourner de l’œil ! Des promesses, toujours des promesses, la nature m'a joué un mauvais tour, la garce, elle n'est jamais allée plus loin, je regardais d'heure en heure la fleur flancher, la belle couleur commençait à  perdre son éclat... Et mon prestige alors, ma réputation ?

Le quatrième coup d'envoi :

Je vous en ai dit assez pour que vous compreniez parfaitement la situation, peu enviable, de mes affaires, pour ne pas perdre la face, Siu (une de mes chers abonnés) va pouvoir continuer à siffloter, en attendant que l'expérience réussisse, car maintenant il ne s'agit plus de jardinage, de création, de procréation, mais de statistiques scientifiques qui vont se réaliser sous nos yeux ébahis. Nous attendrons donc un sursaut végétal, une sortie triomphale, un essai réussi, je vais préparer des annonces dans les gazettes, peut-être un passage télé, je vais prévenir les collègues du Jardin des plantes, du château de Versailles, je vais attendre un peu pour l’étranger, bien que... Ah! J'oubliais les écoles d'horticulture, toujours intéressées par les belles plantes, ma gardienne, mon épicier, mes amis, mes proches, mes voisins de paliers, les jardiniers des jardins familiaux... C'est peut-être risqué, je vais attendre, et je vous préviens dès que je vois du neuf ! Je croise les doigts, je touche du bois...


Les trois artichauts : de face avec du violet (troisième tentative) le raté, fané, ratatiné, rétracté, rembobiné, moche, qui fait sa mauvaise tête, à gauche, le nouvel artichaut, dans son pot coloré, à sec, à droite, le 2e artichaut nouveau, dans son pot blanc, tout pur avec le filet d'eau à la tige !

Maintenant Madame Nature, assez rigolé, je vous demande de faire un effort pour dissiper tous ces malentendus, rétablir la vérité : on peut faire fleurir un artichaut en le posant dans un pot, un point c'est tout, comme l'ont fait avec succès ma cousine et mon amie ! J'attends, ne me décevez pas !

Mes chers lecteurs fidèles et occasionnels, il suffit d'attendre, je vous tiens informés ! À très vite, prenez soin de vous et des autres. Je vous embrasse !

vendredi 11 septembre 2020

La prise de sang... Et le square !

 


Le soleil du matin proposait un parcours réinventé par les Impressionniste, j'en ai profité...

Je suis allée me faire faire une petite prise de sang, nécessaire avant un  examen, il y a un laboratoire pas très loin de chez moi, pas de panique, j'y vais quand je veux. J'ai pris par le square qui y mène tout droit. Un bel espace vert tout en pente douce, bien à l'abri de la circulation, au calme. Je n'y étais pas encore venue depuis le printemps, j'ai vu que la nature avait profité de ces belles saisons pour donner le maximum d'elle-même, je ne reconnaissais plus rien, je trouvais les arbres magnifiques, un petit paradis entre deux blocs d'immeubles, en fait, je devais tout redécouvrir... Sans me presser...


Les arbres étaient tous emmêlés des branches, elles se poussaient au portillon, une belle surprise !

Quand je suis arrivée en haut, je me suis dit : toutes les prochaines fois, je repasserai par là... Fais attention, Danielle, c'est pas très sécurit par-là, je connais une dame qui s'est fait arracher, voler, tirer... Bon, je vais faire attention, et la première personne que je vois, c'était un copain à moi, que je connais depuis tant et tant d'années ! Quand je l'ai vu dans le coin, je me suis dit : tiens, j'espère qu'il n'a pas repiqué au deal, je l'avais connu dans des affaires pas très claires, dont il est sorti... Pas du tout, il promenait son chien, viens ici, Covid ! Et le très gros chien vint s’asseoir à ses pieds... Et patati et patata, porte-toi bien, toi aussi, reste prudente... Bisous, bisous, nous pouvions nous embrasser en le criant bien fort dans notre masque...

De loin, j'ai tout de suite vu que l'équipe de la police municipale veillait au grain de la courtoisie, à la porte du laboratoire. Bigre, je n'avais pas prévu ça, pourvu que je puisse donner un peu de mon sang sans me faire égratigner par le monde qui attendait, mais rien de bien méchant, juste des gens impatients...

La salle d'attente était bourrée, certains masques sous le nez. Parvenue quand même au guichet, la personne d'accueil me demande ma carte d'identité : je ne l'ai pas, madame... C'est pas grave, c'est pas encore obligatoire... Ben alors,  pourquoi vous la demandez ? Le tout avec le sourire... Bon, et bien je reviendrai cet après-midi, il y aura moins de monde ? Oui, vers quinze heure, ça sera parfait... Je n'avais jamais vu autant de monde dans ce labo, depuis que j'habite la ville, et ça fait un sacré bail !


D'après mon appli PlantNet, il s'agirait d'un frêne, ou d'un hêtre ?

Tout le long de la descente, après le labo, libre, je me suis glissée sous les arbres pour admirer leur joli désordre, j'allais d'intrigues en intrigues, leurs branches allaient dans tous les sens, impossible de s'y retrouver... Il fallait sans cesse repartir du tronc...


Les branches tissaient en silence... Branche de trame, branche de chaîne...

J'avais le sentiment du devoir accompli, bonne pour le service, il faisait beau, personne en vue, pas de voleurs, pas d'amis non plus, sauf Covid et son maître revu avec plaisir... Ici aussi il faut tout revoir, tout examiner, tout regarder à ma loupe, je descendais avec le soleil et dans mon point de mire, j'ai vu un beau visage bleu, des yeux noirs qui me regardaient, de face et de profil comme la Joconde !


Le visage bleu, jeune, curieux, beau ! De face...


De profil, toujours aussi prenant, mystérieux... Et les magnifiques couleurs...

Dans la dernière partie de la descente, presque arrivée, j'ai vu une silhouette blanche, robe de mariée, danseuse, une chose gracieuse... La poubelle transparente et vibrante sous un rayon de soleil, un moment de quelques secondes...


La silhouette...

Posée près de l'érable et du banc public, la petite poubelle lumineuse me faisait oublier tout !

Mes amis, mes passagers, à très vite entre mes lignes et mes images d'aujourd'hui... Je vous embrasse, pas de problème avec nos masques... Portez-vous bien !

dimanche 6 septembre 2020

La mammographie... Saison 3... Branle-bas de combat !!!


Femme au fauteuil rose - 1937 - P. Picasso (1881-1973)

Beaucoup de temps a passé depuis : Ma mammo... Saison 1-  en 2011 sur mon blog et beaucoup de mammographies faites dans ma vraie vie, depuis cette date... Dans le calme de l'appareillage qui se modernisait d'année en année... Les toutes nouvelles machines n'écrasent plus les seins, elles les pressent légèrement, toute la différence est là ! Notre corps fait ses petites retouches pas toujours à notre avantage, toutes nos cellules ont la tremblote un jour ou l'autre, il y a des ratés et des sauts perchés... Mon fils me disait avec le sourire, en parlant de lui avec humour : maman, plus on vieillit, plus on se déglingue, avec élégance bien sûr, mais avec certitude ! C'est vrai, mon fils, les jours se suivent et ne se ressemblent pas, toi, tu es jeune, reste en bonne santé, ton heure n'est pas du tout venue de flancher, même un peu... On ne peut pas faire des mammographies comme on fait des photocopies, c'est la loi du genre, justement, on regarde si rien n'a bougé !

Me voilà sous la machine ultra design, inédite, rutilante et tournante, parfait, après la radio, vous attendez deux minutes pour l'échographie, le docteur arrive, merci ! C'est toujours comme ça, il faut attendre un peu, nue du haut, dans la cabine, les bras croisés, bien sagement. Enlevez votre collier, ça sera parfait... Ouf ! Rien n'a changé, je ne peux pas me passer de collier...

J'avais réclamé volontairement cette mammo, histoire d'aller voir d'un peu plus près des petits tiraillements microscopiques que j'avais sentis par-ci, par-là. D'habitude, je mets volontiers la tête dans  le sable, j'attends que ça passe et roulez jeunesse... Mais aujourd'hui, c'est précisément la jeunesse qui  est passée... Mais ça me va, vieillir, c'est vivre !


La suppliante - 1937 - P. Picasso (1881-1973)

Mais justement, comme disait mon fils, plus on vieillit, plus il faut faire attention, sans toutefois se regarder tous les matins à la loupe, mais il y a des petits indices qui ne trompent pas, ne négligeons rien, presque rien... Et de fil en aiguille, je me suis retrouvée à l'échographie, le regard rivé sur le visage du radiologue, je guette le moindre plissement d'yeux, ah ! Il voit un truc, c'est pas comme d'habitude, je m'en doutais, les petits tiraillements microscopiques... Bon, j'avais gagné le gros lot, une petite ombre au tableau débusquée, à analyser, on se dépêche. J'avais bien compris le scénario, il faut pousser plus loin les investigations ! C'est là que l'angoisse monte un peu, beaucoup, passionnément... L'histoire se met en marche, rendez-vous en express chez mon médecin traitant... C'est ça, Danielle, pas de doute, mais pas de panique, pas d'urgence absolue, vu ton âge, les cellules vont lentement à se reproduire, pour une fois, c'est un beau bénéfice que le bénéfice de l'âge... Belle invention le vieillissement, on a le temps de se retourner. Vous pensez bien que si je vous raconte ça avec le sourire, c'est que je suis bien rassurée : Danielle, tu vas guérir, rassure-toi, tu ne va pas mourir de ça ! Il est comme ça, mon médecin, il n'a pas peur des mots, il m'a fait un petit dessin, j'ai tout compris, je vais me soigner dare-dare. Le protocole fait son chemin, je vais le suivre à la lettre, avec mes fils à mes côtés...

Bien sûr, pas de Berry, pas d'automne à la campagne, mes amis berrichons sont tristes, nous nous retrouverons très vite, c'est promis, ne vous inquiétez pas, je vais faire la bonne élève et je reviendrai totalement guérie ! Mon médecin me l'a promis, il m'a même conseillée d'aller faire des balades avant les points de suture... Ce que je continue à faire dans la zone pavillonnaire et le grand parc...


La femme aux pigeons (détail) - 1930 - P. Picasso (1881-1973)

Maintenant que je suis en plein parcours de la combattante, je vais faire comme je fais ordinairement, boire le thé avec mes amies, me promener dans des beaux endroits, loin du monde, du métro, des bus. Ah ! Non, maman, pas de transports en commun, il faut être un peu raisonnable... Bien sûr mes enfants, que je vais suivre vos bons conseils, on s'aperçoit vite que dans les moments où on est moins bien, c'est juste l'affection, l'amour qui comptent le plus dans la vie, ça guérit presque autant que tout le reste, disons qu'il en faut beaucoup, de l'affection, de l'attention... Pour aller bien...

Mes amis, mes passagers de hasard, la prochaine fois je vous rapporte des expressions médicales savoureuses... Qui font du bien... À très vite, je vous embrasse, attention , portez vos masques, la méchante bête remonte, remonte...  

mercredi 2 septembre 2020

C'est décidé, je change de format !

L'écran grand format :

Depuis le confinement, j'ai vu mon poste de télé d'une autre façon : mais pourquoi, pourquoi ne l'ai-je pas pris un peu plus grand ? Tu radotes, Danielle, tu nous a déjà parlé de ton questionnement existentiel... Oui, la vie est faite d'une succession de ratiocinations, le lundi, vous pensez blanc, le mardi, gris, et ainsi de suite, tout l'arc-en-ciel y passe... L'essentiel n'est-il pas de pouvoir penser, et de le dire autrement à chaque fois, pour espérer un changement, une évolution, un approfondissement, et même un retour à la case départ ? Souvent même, on reste dans ses pas, sans bouger d'un iota... 

Oui, c'est vrai, je m'en souviens, j'ai dit que je regrettais de n'avoir pas écouté mon fils qui me disait au moment de l'achat de mon poste, il y a déjà cinq ans : mais, maman, tu pourrais prendre un peu plus grand, non ?  Pas du tout, mon fils, il est parfait comme ça, il se marie très bien avec mon meuble Ikéa et ma salle de séjour, et mon fils chéri avait dit : bon, bon, bon. Puis le temps a repris son cours, toute heureuse d'avoir un téléviseur avec de belles couleurs, qui marche comme une horloge, totalement raccord avec le mobilier et la marche du monde... Quand on a tort, on a toujours l'impression que le monde entier est contre vous, mais non, juste que le lundi, c'est gris, le mardi, c'est mauve... Le...

Puis est venu le temps du coronavirus et du confinement... Qui dure... Pour les vulnérables, dont je fais partie...

Maintenant que je suis hyper branchée, et que je sais surfer sur toutes les plateformes qui proposent des films, des documentaires... Maintenant que je peux sélectionner ce que je veux regarder en VOD, je fais moins la maligne. L'autre soir je regardais un film passionnant, la biographie d'une femme juge à la Cour Suprême des Etats-Unis : RBG Ruth Bader Ginsburg, qui a œuvré toute sa vie pour l'égalité homme/femme au sommet du pouvoir judiciaire américain. Je voyais les sous-titres une ligne sur deux, j'ai manœuvré dans tous les sens pour lire les deux lignes à la fois, rien à faire, j'ai révisé mon anglais déjà si pauvre... Je me suis dit : c'est quoi, cette affaire de sous-titres illisibles ? C'est la plateforme, ou mon téléviseur ?

Puis l'idée du mercredi est revenue : gris clair, si je changeais ma télévision pour plus de plaisir ? Ça se réfléchit, un de mes fils était maintenant d'accord pour reprendre la mienne, bien plus grande que la sienne. On avait tout mesuré, même mon gendre s'y était mis, oui, dix bons centimètres de plus, ça serait très bien, Danielle !

Affaire conclue, mon fils chéri, tu peux t'en charger ? Tu as carte blanche, j'avais dit l'essentiel, pas question de la ramener, il avait tout compris d'un seul coup d’œil. Des années étaient passées, on repartait de zéro pour la dimension ADÉQUATE ! Bien sûr, maman, je m'en charge... Vous voyez la douceur de ma vie avec des fils, gendre et belle-fille doux comme des agneaux... Merci, mes enfants...

C'est l'évidence : la mort dans l'âme, ce n'est pas demain que je vais remettre les pieds dans mon cinéma de quartier ! Je vais faire comme beaucoup de gens qui n'osent pas encore gravir les tapis rouges des salles obscures : regarder un peu plus la télévision, en choisissant mieux le programme, il y a quantités de plateformes à disposition, gratuites et payantes, les replays, le streaming... L'idée du nouveau format pour voir plus grand, plus loin, décidément me plait beaucoup...

Entre nous, vivement que je puisse retourner dans ma salle de ciné, accueillante, confortable, amicale, programmée par des connaisseurs du 7e art ! J'y allais plusieurs fois par semaine, sans me ruiner, j'ai abandonné pour elle depuis longtemps mon passe dans les grands circuits UGC/MK2...

Mais tant que nous vivrons sous le temps Corona, la vie restera compliquée...




Comme on ne vit qu'une fois, et que moi, vulnérable, il vaut mieux  que je me dépêche, bouclons cette décision au plus vite, quelle chance, pas besoin de feuilleter les catalogues via internet, on avait juste défini une chose : il faudrait une 46 pouces, même marque, même design, même belles couleurs... Mon fils n'a rien dit de plus que : parfait, je m'en occupe !

La pensée grand format :



La pensée grand format, je l'ai trouvée ce matin, en écoutant la radio, (France Culture) : une semaine avec le grand philosophe Vladimir Jankélévitch (1913-1985). Ce matin-là, les invités décortiquaient la vertu de la "sincérité". Bien des fois, j'avais remarqué qu'au prétexte de la sincérité, la vérité, beaucoup de malveillances se déversaient dans le détour d'une conversation. entre deux personnes, et même quelquefois entre "amis". Jankélévitch revient sur cette façon de dire sa pensée avec "sincérité", et il rajoute : cette sincérité doit rester bienveillante, dans le respect de la personne à qui s'adresse tout discours sincère.

Au prétexte de dire à quelqu'un "ses quatre vérités, avec sincérité", bien souvent on le blesse, avec brutalité, sans le respecter. Je ratiocinais dans mon coin, je me souvenais de quelqu'un qui m'avait raconté avec quelle brutalité, "sincère", il avait reçu d'un médecin un verdict de santé, funeste... Le laissant complètement écrasé, sans forces. Ou tel autre qui avait reçu en pleine face un jugement "sincère" sur sa production artistique, sans ménagement, sans respect, sans délicatesse... Engager un entretien avec quelqu'un ne nous exonère pas  de le faire avec le respect le plus basique, je suis d'accord avec cette idée fondamentale... 

Souvenez-vous du personnage d'Arsinoé (dans Le Misanthrope de Molière) qui vient voir sa copine Célimène pour lui dire "sincèrement" tout le mal qui se dit sur son compte dans les salons :" Je viens par un avis qui touche votre honneur, témoigner l'amitié que pour vous a mon cœur", et en profite allègrement pour lui déverser le tas de saloperies qu'on raconte sur son dos en toute" sincérité".

Vladimir Jankélévitch  trouve la "sincérité" encore plus vertueuse si elle est accompagnée du respect et de la bienveillance, et qu'elle ne doit pas servir de porte d'entrée à la malveillance : ces précisions m'allaient tout à fait. Merci Monsieur Jankélévitch !" La sincérité toute nue" a vite fait de calomnier, d'humilier "l'adversaire".

La saga de l'artichaut :


Mon artichaut le 2 septembre, j'attends ton fleurissement...

En place, sur ma table, depuis le 19 août 2020, voici le troisième artichaut que j'espère voir fleurir, légère ouverture des feuilles qui se durcissent, mais je ne vois toujours rien venir de plus précis... J'espère encore... Mes amies m'ont dit : il faut du temps. Jankélévitch a dit : il faut du respect, de la bienveillance, mon fils me dit : parfait, je m'en occupe !... Moi, je me dis : patience...

Mes amis fidèles, mes passagers d'internet, à très vite entre mes lignes, prenez soin de vous et des autres... Je vous embrasse.