mardi 21 avril 2020

La grande galerie de l'évolution... Nicolas Philibert...


Gorille - Yves Boussin (encre de Chine) - 2020

Mon frère dessine des animaux (souvent en voie de disparition), il a le talent des regards, ses animaux nous regardent, et moi, je vois dans leurs yeux la puissance et la tristesse, comme s'ils exprimaient des sentiments humains ! J'y vois des yeux suppliants, car je sais que beaucoup d'animaux sauvages, et pas seulement, sont en mauvaise posture sur notre planète. Les animaux de mon frère,me donnent envie de pleurer quand je les regarde dans les yeux !

J'ai vu la semaine dernière : "Un animal, des Animaux", un magnifique documentaire de Nicolas Philibert. Ce grand cinéaste a réalisé ce film en 1994, au moment du grand réaménagement du Muséum d'Histoire Naturelle du Jardin des Plantes. Ce musée de Paris était fermé au public depuis un quart de siècle, laissant à l'abandon des centaines de milliers d'animaux naturalisés : mammifères, poissons, reptiles, insectes, oiseaux, batraciens, crustacés, mollusques et papillons...

Le film nous permet d'assister à la résurrection de ces étranges pensionnaires, et la création de la grande Galerie de l'Évolution, les collections sont proposées avec une mise en scène spectaculaire, les espèces disparues ou très menacées... 

Avec Nicolas Philibert, nous découvrons également les acteurs de la transformation, tout le personnel à l'oeuvre pour la résurrection : leurs réflexions pleines d'humour. Ah Tiens ! Il a meilleure mine, celui-là, il a pris du poids ! Pour les spécialistes, les questions sont nombreuses, les préoccupations aussi, quels choix faire dans les collections, comment bien les montrer au public, les restaurations pratiquées avec soin par des taxidermistes, les vitrines bien éclairées pour mettre en valeur les beaux papillons, et surtout, hermétiquement fermées à la poussière : nous ne ferons jamais la poussière, dit la responsable... Bien équilibrer les espèces, ajuster l'éclairage au millimètre pour faciliter l'observation des papillons aux couleurs extraordinaires, des insectes inimaginables, des oiseaux féeriques... Pour le grand grand Opéra de la faune terrestre, il y a du monde sur le plateau.


Boussin Yves - Les premiers coups de crayon : les yeux vous regardent déjà !

J'ai pu regarder ce documentaire grâce à ma médiathèque qui propose à ses adhérents un choix de films issus des collections de la Bibliothèque Publique d'Information du centre Pompidou, neuf films pour le mois, j'en ai déjà regardé cinq, mais d'autre m'attendent sur d'autres sites... Je ne vois pas le temps passer dans mon confinement cinématographique...

Avec Nicolas Philibert, nous nous approchons de près, les animaux empaillés, repeints, repoilés vernis, n'arrêtent pas de nous faire de l’œil :  regardez-nous bien, les humains, nous disparaissons. Les équipes au travail glorifient l'aménagement, ça n'est pas une mince affaire que d'exposer sur 8980 m2 accessible au public, environ 100 poissons, amphibiens ou reptiles, 450 oiseaux, 350 mammifères et plusieurs milliers d’invertébrés. L'extraordinaire nef centrale fait 30 m de hauteur, lumière tamisée oblige, et met en scène des milliers de spécimens, ils racontent l'étonnante histoire de l'évolution, le décor est grandiose !



Boussin Yves - L'étape suivante, tout se précise

Le beau documentaire nous fait vivre quelques étapes de cette mise en valeur du règne animal. Comme dans l'arche de Noé biblique, des cohortes d'animaux de la savane passent difficilement par la grande porte, attention aux oreilles, aux pattes, aux queues, fragiles : objets d'art ! Mais dans l'Arche de Noé du Muséum d'Histoire Naturelle, les animaux entrent empaillés et rafistolés, pimpants pour être montrés... Public : regardez, alarmez-vous, le monde court à sa perte... Je pleure devant mon écran, oui, je pleure, je les vois tous, ces grands disparus, ou en voie de l'être... D'autant que le documentaire date déjà de vingt-cinq ans, combien de ceux que nous voyons là sont déjà rayés de la carte aujourd'hui ?

Monsieur Nicolas Philibert, merci pour votre vision du monde si sensible, si forte, si précieuse, si humaine, toujours émouvante, je vous salue bien bas ! Vos films sont des histoires d'amour : dans vos yeux, tous les êtres vivants ont de belles âmes... Vos films plein d'humanité nous invitent toujours à réfléchir depuis le début, ils nous aident à voir le monde tel qu'il est, et souvent, à l'espérer mieux qu'il n'est !


Mes amis, je ne sais ce qui me viendra demain, mais... À très bientôt entre mes images et mes mots...

6 commentaires:

Brigitte a dit…

Effectivement ce regard de ce grand singe … pour moi plein de tristesse … Quel talent ton frère
Pas vu le documentaire dont tu parles . ..
A très vite et bises du soir

siu a dit…

Euh oui, c'est bien écoeurant de penser à tous les animaux qui ont disparu au cours de ces derniers vingt-cinq ans, et à ceux qui vont encore disparaitre.

Quelle chance a ton frère... son talent est sans aucun doute exceptionnel, on a vraiment du plaisir à regarder ses oeuvres.

Gros bisous d'une journée ensoleillée.

Danielle a dit…

Brigitte, tu vois comme je vois !

Merci pour mon frère !

Ce documentaire est à voir même s'il date de 1994 il est resté dans l'actualité de notre temps.

Bises ensoleillées à toi.

Danielle a dit…

Oui, Siu tous ces animaux en voie de disparition est une vraie catastrophe !

Le confinement fait penser plus lentement, plus profondément...

Merci pour mon frère, il n'arrête pas de dessiner...

Je t'embrasse fort.

Marie Claude a dit…

Tu nous avais déjà montré certains dessins de ton frère,celui ci est particulièrement réussi,toujours admirative des personnes qui ont ce talent!
Belle initiative de ta médiathèque.
Que de dégâts commis par l'homme,comprendrons-nous vraiment avant qu'il ne soit trop tard!!
Belle journée Danielle,malgré tout.
Bises du matin

Danielle a dit…

Oui Marie Claude j'avais déjà mis des œuvres de mon frère sur mon blog !! et le regard poignant de ses animaux :-))

Oui, des dégâts irréversibles !!! Je crois !!!

À toi aussi bonne journée avec soleil.

Je t'embrasse.