vendredi 24 avril 2020

Je vais regretter le confinement ! Ah bon ?


La glycine du printemps de confinement 2020

Tu ne parles pas sérieusement, Danielle ? Tu vas te mettre tout le monde à dos ! Comment peut-on regretter le confinement ? Vive la liberté, oui !

Je vais vous expliquer, vous allez me comprendre : j'aime bien cette vie-là en ce moment, le ciel est bleu quand il est bleu, rien que bleu, des nuages, oui, des beaux nuages de peintures. Je vous le dis, j'aime le confinement, j'ai découvert le silence de la rue, je laisse les fenêtres ouvertes sur la campagne de la ville, jamais le bruit ne m'a réveillée le matin, même tard, le seul moteur infernal que j'entends, c'est la laveuse de caniveaux, municipale, ils ont dû l'acheter d'occasion... Cette petite voiture à balais rotatifs fait un boucan d'enfer, elle doit réveiller toute la ville ! À part ça, je vis un vrai moment de Paradis environnemental.


Glycine du printemps de confinement

Ce matin, par exemple, au balcon, j'entendais uniquement les oiseaux, même si je ne les voyais pas, ils étaient là ! Une très petite circulation de voitures, moi, j'aime ça !

Mais oui bien sûr, j'ai aussi mes moments de blues, de pression, de peur, d'anéantissement... Je n'oublie rien !

Il n'empêche que je vais regretter ce temps de confinement, j'y vis dans ma tour comme je l'ai toujours espéré : je peux m'asseoir sur mon bacon, ma tasse de café à côté de moi, les deux pieds sur un petit tabouret. S'il fait soleil, j'ouvre le parasol en grand, j'arrose mes géranium, je regarde mon hortensia pousser. Seuls les autobus se font entendre dans un sens comme dans l'autre, mais ils sont encore assez doux, ils pédalent un peu plus pour monter, en descente, ils glissent sur un tapis roulant. Tous les soirs, il y a le petit travail des applaudissements, on se fait des signes avec les voisins, on est en pleine solidarité d'âmes... On y croit !

Mais oui, bien sûr, je ne voudrais pas recommencer à vivre comme avant le confinement : le bruit et la fureur de consommer, de courir partout...



Je vous l'ai dit déjà, que depuis le confinement, je voyais des choses que je n'avais jamais vues auparavant, aujourd'hui je vais plus loin : je vais regretter le confinement, je me mets à vivre plus sobrement, et j'aime ça ! Ça me rend triste de revenir en arrière, à la vie d'avant...

Je sais, tout le monde voudra revivre comme si de rien n'était, exactement comme avant le corona, cette vie de dingues que nous critiquions tous, plus ou moins, c'est le moment pourtant de réfléchir avant d'essayer de rattraper le temps et les affaires perdues... Comment rétropédaler ?

Mais oui, bien sûr, j'ai aussi mes moments de blues, de pression, de peur, d'anéantissement... Tous ces malades, tous les morts... Je n'oublie rien !

Je voudrais qu'on ait une plus belle vie de société, plus humaine, consciente, solidaire, juste, plus écologique, moins cupide ! Je voudrais bien qu'on sauve la planète du réchauffement, de la pollution, bien sûr, qu'on mange mieux, plus bio, plus local, c'est difficile de vivre à 7 milliards 1/2, mais pas impossible... Bon, alors là, Danielle, tu débloques, tu nous fais le coup du conte de fée, il te faut du repos, ça tombe bien, encore plus de deux semaines de confinement... Tu vas te retaper !


Les fleurs sautent sur les murs

En fin de journée, je vais aller faire mon tour de la cité des petites maisons, me dégourdir les jambes, prendre des photos, faire ma folle curieuse, je mets mon masque, je prends mes clés, mon téléphone, et en avant, Louise...

Peut-être qu'en passant chez mon petit primeur du coin, j’achèterais quelques fruits et légumes. Ma voisine, en revenant de faire mes courses, m'a offert des dattes totalement naturelles, pour fêter le Ramadan. Merci voisine, faites la fête, portez-vous bien, même confinée, ma voisine a toujours le sourire... Mon fils m'a dit qu'à Belleville, le Ramadan se voyait sur les trottoirs, tous confinés dans les rues, les gâteaux au miel, les bonnes choses, il faut bien les vendre en douceur...

Mais oui bien sûr, j'ai aussi mes moments de blues, de pression, de peur, d'anéantissement... Tous ces malades, tous les morts... Je n'oublie rien !

Mes amis fidèles, mes passagers de hasard, à très vite, terminées les photos de glycines, elles sont toutes fanées... Mais je vais bien trouver autre chose...

10 commentaires:

siu a dit…

Cette glycine est superbe et tu as raison, chère Danielle: le confinement a aussi ses aspects positifs... moi aussi j'en apprécie plusieurs, un jour après l'autre. Et tout comme toi, je dirais avec conviction: "Mais oui, bien sur, je ne voudrais pas recommencer à vivre comme avant le confinement : le bruit et la fureur de consommer, de courir partout..." mème si là je ne mens vraiment pas en disant que rien de ce mode de vie m'appartenait avant coronavirus-19, ni m'appartiendra après.
Et comment ne pas penser non plus, à l'unisson avec toi (ce qui est sympa puisque tu es choriste et moi ex-choriste), que "...bien sur, j'ai aussi mes moments de bleus, de pression, de peur, d'anéantissement... Tous ces malades, tous les morts... Je n'oublie rien !"

Allez... je te souhaite une bonne journée et pas mal de pensées positives.

Marie Claude a dit…

Notre espace "réduit" en ce temps de confinement nous a fait apprécier les alentours,toujours de belles découvertes pour qui sait les voir...
Emouvante ta dernière photo!!
Malgré notre angoisse nous apprécions ce calme soudain,l'air plus pur.
Je ne te cache pas que je redoute le 11 mai...déjà depuis l'annonce de cette date je vois des groupes de personnes très proches,des véhicules plus nombreux, malheureusement,je pense que beaucoup "oublieront" vite!!!
Un beau W.E à toi malgré tout
De grosses bises du matin

Danielle a dit…

Oui, Siu le confinement a des aspects positifs, nous voyons autrement, comment pourrait vivre, plus sobrement, notre société !

Ça n'est pas normal d'accepter le bruit et la fureur !! Dans une vie !!

Chantons en choeur : nous n'oublions rien, rien du tout...

Je t'embrasse fort Siu



Danielle a dit…

Marie Claude, oui c'est ça que je vois, le silence et l'ire pur, les oiseaux même, je les entends... c'est ça qui est normal dans une vie...

Moi aussi je redoute le 11 mais, il va me faire crier de rage !! Nous avons une mémoire très courte...

Beau WE à toi également, je vais voir mon fils guéri, depuis plus d'une semaine, aujourd'hui, il m'apporte un beau masque violet, fait maison !

Je t'embrasse du matin malin.

Marie Claude a dit…

J'imagine ton plaisir,en plus avec un masque,produit rare très rare ...
Profite bien de sa venue.

Les Idées Heureuses a dit…

Le bleu n'est pas le blues.
Le confinement ou l'Art de rester chez soi, avec ses pensées, ses émois....
Si ton chez toi est comme tu le veux, comme tu l'as fabriqué, comme tu le respires et le touches, si ton balcon ou ton jardin te remplit de bonheur à chaque regard, si le silence t'accompagne un peu plus te faisant redécouvrir la nature et sa faune, si ton esprit est en quête de jolis mots, si tes pensées te bercent en toute sérénité, il est vrai que cet épisode aura été bénéfique. Nous savons apprécier le geste vers le voisin qui d’habitude n'a pas le temps dans sa précipitation journalière de te saluer. Ici, à la campagne, la factrice est bien accueillie, on discourt de loin et on la remercie de sa présence régulière. Le livreur s'il en est sera aussi apprécié. Se souvenir de ces petits instants, garder en mémoire le nécessaire de ce qui nous entoure.
Demain, après?
Qui sait si nous même nous saurons retrouver ces moments...je les vis souvent ainsi, ce qui ne m'aura pas pesé d'être confinée. Mon jardin n'a jamais été aussi beau, sans aucun achat particulier, les hirondelles et le merle me saluent tout au long de la journée et Messire Reinette chante sa chanson d'amour sous ma fenêtre, chaque nuit...
Le seul regret, le seul manque, ne pas être aux côtés de mes enfants et petits enfants. On rattrapera cela plus tard.
Une pensée pour ceux qui n'ont pas eu cette fortune...
J' t'embrasse ma Belle
Mina de Sclos

Danielle a dit…

Martine, je viens de corriger le bleu en blues... C'est le blues, le blues !!!

Oui Martine, moi qui vit en pleine ville de la Seine Saint Denis, j'ai le bruit, la pollution, le ciel pollué, la circulation à tour de bras, je n'entends plus les oiseaux...

J'ai le silence de la campagne quand j'y vais, je ne la redécouvre pas, je l'ai toujours en tête, même en ville, une seule fois par an, pendant un mois, je suis vraiment "dans la campagne" c'est peu !

Biens sûr, tout n'est pas là : le plaisir de voir ma famille, mes amis, les gens que j'aime, d'aller au spectacle, au cinéma, aux plaisirs du monde...

Mais je regrette, les choix de notre société, les choix uniquement marchands... qui sont les pires pour tout foutre en l'air... La société à la mémoire courte...

Martine tu rattraperas les baisers que tu n'as pas donnés... Plus forts, plus tendres !!!

Je t’embrasse fort de fort.

Danielle a dit…

Oui Marie Claude, je me réjouis déjà de sa venue !!

Il est en bonne santé, je suis contente, tous ceux que j'aime sont sous clé, en sécurité !!!

J'espère que tu as de bonnes nouvelles des tiens à NY.

Je t'embrasse fort, il fait beau.

Brigitte a dit…

Merveilleuses glycines ,toujours …
Moi aussi j'aimerai bien que les choses changent après …je ne suis pas une acharnée de la consommation . Juste ce qu'il faut quand il faut !
Je ne souffre pas trop du confinement avec un grand jardin cela change tout évidemment et j'entends tous les jours les oiseaux qui sont heureux et pailles dans las ramures .
Je t'embrasse fort avec une pluie d'orage.

Danielle a dit…

Brigitte, les glycines sont fanées !!! Bien sûr avec un jardin c'est le bonheur : les oiseaux, les fleurs, les arbres

Je n'ai pu aller faire mon tour aujourd'hui, car il pleut!!!!!!!

Après on verra !!!!

Je t'embrasse fort de fort