dimanche 1 novembre 2020

Avant le reconfinement de novembre, promenade de septembre...


  Mes artichauts ne sont jamais allés plus haut (26 septembre 2020 : dernier essai) !

Mes derniers artichauts :

Les voici, les voilà, mes deux derniers artichauts, mes deux derniers cobayes bretons, au bout de 15 jours d'attente, le gauche avait un peu d'eau, très peu, à la tige, et le droit était au sec depuis le début. Ils ont terminé leur course au ras des feuilles. Mais tout le monde disait autour de moi : c'est déjà pas mal de voir cette belle couleur violette apparaître... Il faudra que je recommence... Mais la pleine saison est terminée... À l'année prochaine !

Chouette, j'ai pris des photos :

Maintenant, plus d'artichauts mais un château, des arbres, un vaste espace boisé et pelousé de 50 hectares. Le domaine de Rentilly n'est pas loin de Paris, en Seine et Marne. Le parc surprend par sa grandeur, son calme (en semaine), certains des grands arbres sont très anciens, si on veut les serrer dans nos bras, il faut être à plusieurs... Cèdres, platanes, séquoias magnifiques, de quoi occuper tout un après-midi, et les garder en tête longtemps après, ils donnent tant l'envie d'y retourner. Aujourd'hui, je me dis aussi que si ma vie était à refaire, j'apprendrais le métier de garde-forestière, j'arrive pourtant à un âge où les regrets ne servent à rien qu'à embêter le cerveau qui a déjà fort à faire avec le temps présent... Il faut garder une très grande place pour le moment présent, même si en ce moment il est très compliqué, cruel, mortifère et anxiogène...

Le château : 

Mon fils m'avait dit : maman je t'emmène dans un endroit inconnu... Pour une fin de confinement, ce fut une belle fin de confinement (14 septembre 2020). Voilà des mois que je n'avais mis les pieds en campagne ! L'arrivée à Rentilly fut grandiose pour moi : promenade avec mon fils, ciel bleu, beautés de toutes sortes…


L'entrée du parc, seul élément d'époque (19e siècle)

Au début du 16ème siècle, un premier château est construit sur les terres de Rentilly. Il subira destruction et reconstruction pour prendre l'allure d'un château à l'italienne en 1780. Le château, qui jusqu'alors était de style italien, prend l'allure d'un château de style Louis XIII. Dans les années 1950, après un incendie, il est reconstruit avec une architecture sans grande qualité. Comment le faire disparaître avec panache ? En 2011, un concours d'architecture est lancé pour sa réhabilitation. Le gagnant propose son escamotage en l'enveloppant d'une peau en inox poli miroir, et c'est très joli !

Voilà un nouveau château contemporain, qui accueille un FRAC Ile-de-France (Fond Régionaux d'Art Contemporain) et des expos contemporaines diverse et variées. Comme il se trouve au fond du parc, sa peau miroir reflète tous les arbres alentours, c'est très beau.


Le château miroir

Ce jour-là, il faisait un soleil d'été, le ciel était d'un bleu pur, aucun nuage, rien que du bleu... Mon fils m'avait dit : maman, prépare-toi, je t'emmène dans un endroit surprise. Quelle surprise ! Oh ! Ah ! Divin, superbe, quel bel endroit ! Attends, maman, tu n'as pas tout vu... Non, je n'ai pas tout vu, et heureusement, car j'ai hâte d'y retourner. Il y avait tout ce que je pouvais espérer pour me changer du confinement de mon balcon : de grands espaces verts, des arbres anciens, un château contemporain, une belle pièce d'eau dans la perspective du château miroir... Un bistrot élégant et champêtre, une petite librairie, mais je n'ai pas tout vu, heureusement...


Ni par la porte, ni par la fenêtre, la nature s'est engouffrée dans le château par toutes les faces de ses  miroirs... J'ai sauté sur mon appareil photo, je voulais garder les couleurs, les mouvements, l'émotion, mais le sujet m'a submergée, il faudra juste que j'y revienne pour contempler tous ces effets de tous mes yeux... Le château était fermé à cause du corona, seule la nature grimpait sur toutes ses faces... J'ai hâte de revoir cette splendeur en toutes saisons... Plonger dans ses reflets... Il faudra attendre, attendre, attendre... Ombres à ce beau tableau : cette nouvelle construction est critiquée par les associations Vigilance Marne-et-Gondoire, qui reproche les conséquences écologiques, et Ligue pour la protection des oiseaux, qui considère cet habillage comme mortifère pour les oiseaux...

Les arbres :

Des arbres très anciens, avec des troncs énormes... Les vieux platanes pouvaient faire de l'ombre à tout un régiment, j'ai pris le temps, le plaisir de les contempler, il fallait prendre un sacré recul pour les avoir en pied dans mon viseur...


Les vieux platanes, infiniment beaux, offrent leur ombre à quelques personnes que l'on devine, minuscules silhouettes


Petits grains de sables sous le houpier du platane


Ses grandes branches, épaisses, fortes, s'élancent vers la lumière

À chaque pas, des découverte, des bavardages, des conversations à l'ombre, qui célébraient le pire et le meilleur : complot international, fabrication de virus, coupables, boucs émissaires, on en entendait des vertes et des pas mûres, la solidarité venait loin derrière les plaintes... Mon fils, champion de la raison, prenait plaisir à ces conversations qui partaient dans tous les sens... Nous nous sommes quittés bons amis, comme on dit, après des discours que nous ne partagions pas forcément... Les arbres étaient là pour bien me consoler...


Un tronc géant, deux fois mon âge sans doute, je le salue bien bas ! Cet arbre peut vivre entre 200 et 300 ans, et peut atteindre 40 mètres de hauteur

Les arbres anciens ne sont pas du tout regardés comme les humains : plus ils sont vieux, plus il sont beaux, nous aimons leurs rides, leurs boursouflures, leurs racines. Leurs belles veines apparentes sont dignes d'être photographiées, peintes, dessinées, on s'extasie, on les entoure même de nos bras pour tenter de s'imprégner de leur force, on les embrasse du regard, on appelle les enfants pour les découvrir de tous les côtés, on les aime de tout cœur, pourvu qu'ils vivent encore longtemps... Si nous, les anciens, nous pouvions êtres vus comme les arbres, nous pourrions rester un peu coquets, heureux, confiants, réconfortants, même un peu fiers...


De haut en bas, il est remarquable !


Le tronc tout vrillé d'un vieux catalpa, cet arbre peut vivre 100 ans, et atteindre 15 mètres de haut dans nos régions


Le catalpa noueux m'émerveille




De bas en haut, le séquoia, sa durée de vie peut aller de 500 à 700 ans, certains spécimens aux États-Unis auraient atteint 2000 ans et plus

Je me souviens de ma petite voisine Alice, que mes fidèles lecteurs connaissent, qui se porte encore très bien cette année, l'année de ses 105 ans. Elle est partie dans le sud maintenant, près de son fils. Elle me disait, me répétait, quand nous nous parlions les yeux dans les yeux : Danielle, qu'est-ce que je fais là, je veux partir, je ne sers plus à rien, si je pouvais partir dans mon sommeil... J'avais beau lui dire, lui redire : mais si, Alice, vous m'êtes utile, vous êtes utile à toute la tour, elle ne me croyait pas, mais elle retrouvait son sourire, elle repartait à petits pas vers son tricot, son gros livre, pour vivre encore un peu...

Chère Alice, il aurait mieux valu que vous soyez un arbre pour que l'on vous admire !


Alice en 2017, elle avait dépassé les 100 ans, j'ai des nouvelles récentes, elle va très bien

Mes amis, notre ciel s'assombrit avec tout ce que nous subissons, il faut se tenir ensemble, ne pas se décourager, je vais à la pêche aux histoire, je reviens très vite, attendez-moi... Dehors, dedans, restez prudents...

6 commentaires:

Brigitte a dit…

Belle promenade avec ton fils ... Tous ces arbres sont tellement beaux noueux ou pas, étalant et déployant leurs branches,ou allant chercher le ciel comme les séquoias !
Et Alice avec son merveilleux et doux sourire ,je ne l'oublie pas .
Benne semaine à toi Danielle malgré ces circonstances difficiles
Je t'embrasse

Marie Claude a dit…

L'année prochaine les artichauts seront "gigantesques"!!!Déjà une première réussite.
Je suis heureuse que tu aies pu faire cette belle balade bien accompagnée.
Tu as eu l'immense joie de contempler des arbres majestueux, si beaux!

Original ce château miroir.Effectivement je pense que les oiseaux peuvent être désorientés.Quand je fais les vitres (rarement) certains viennent parfois s'assommer mais jusqu'à présent, heureusement ils arrivent à reprendre leur envol!

Emouvant de revoir notre si jolie Alice....tu nous avais promis une photo.

Difficile actuellement d'être sereins, essayons malgré tout de contempler les belles choses qui nous entourent et de nous réfugier dans nos petits plaisirs.
Restons prudents.
Belle journée à toi malgré tout
De grosses bises du matin

Danielle a dit…


Chère Brigitte, merci, je continue de mon balcon mes promenades, mes mini rencontres...

Les arbres de Rentilly ont été formidables pour mieux accepter le reconfinement.

Je t'embrasse fort. Bonne semaine à toi aussi.

Danielle a dit…

Marie Claude, oui je gage pour l'année prochaine, les artichauts seront Grands !

C'est vrai, j'ai au cette chance que mon fils m'emmène dans ce bel espace, plein d'arbres sublimes !

Alice se porte bien aux dernières nouvelles :-)))

Comme tu dis : "difficile de rester sereins" dans cette "douloureuse saison" qui se prolonge...

Malgré Tout, passe une bonne semaine toi aussi, avec plein de bises du jour (ensoleillée)

siu a dit…

Confinement, reconfinement... ici aussi ça n'a pas de fin.
Et pourtant ce n'est pas à cause de la Covid que sont parties à jamais, dans moins de dix jours, une vieille et très chère amie à moi, et une cousine.
Le ciel de novembre est gris comme mon coeur.
Mais les couleurs de tes artichauts sont une joie pour les yeux, ces arbres majestueux, et Alice toujours belle dans son sourire...

N'oublions pas d'ètre prudent(e)s.

Bon aprèm, je t'embrasse.

Danielle a dit…

Oh ! Chère Siu je comprends ton chagrin pour ta très vieille amie et ta cousine, ce qui compte sont les liens du cœur... Il fait gris pour toi, bien sûr !

Pour Alice qui va bien, je vous raconterai un jour son côté sombre !

Bon après midi pour toi aussi, chagrine certes... Reste prudente...

Je t'embrasse fort.