mardi 29 octobre 2019

La Saga de l'Indre (5)


La routine

Les paysages :

Sous cette glycine en forme de charmille, je suis chez moi, il m'a suffit d’ouvrir la petite porte en bois... Le grand voyage commençait là, au bout de cette perspective, il y avait un arbre...


La petite porte verte...


L'arbre, un grand noyer, et le petit tas de végétaux à brûler

Ce paysage, cette perspective qui m'avaient échappés l'année dernière à cause de mes ennuis de santé, je les pressais sur mon cœur, et mes yeux voyaient très loin... Rien n'avait changé, hormis le joyeux désordre de la végétation, elle poussait dans tous les sens, sans se soucier des regards des humains.

La nature vit sa vie, sans rien dire à personne, elle nous donne tout et n'attend rien, pas de compliments, pas d’enthousiasme, pas de remerciements, elle ne demande pas d'échange, pas même un regard, elle offre sa splendeur... À nous de la parcourir avec émerveillement, à nous de la voir...

Cette année, j'ai repris tout à bras le corps, j'ai retrouvé les ornières du chemin qui mène à l'étang, plus profondes, plus méchantes pour moi : allez, ma fille, descends de ton vélo, attention à la chute, les trous ont grandi, deux années sont passées, casse-gueule, méfie-toi, fais donc le reste à pied, c'est plus sûr, promène ton vélo tranquillement à côté de toi...

Je sais où je vais poser mon vélo, où je vais m'asseoir, où je vais compter les pommiers en plein vent, je vais faire l'inventaire de mes paysages...


Je le pose là, et je regarde


Le pommier aux tomates

Dans ce jardin de plein air, personne pour voler les fruits, et pourtant ça se fait par ici, j'ai souvent entendu le jardinier se plaindre des larcins... Mais moi, ce qui m'intéresse c'est le paysage, les couleurs... Et le silence !

Bientôt je serai à l'étang, encore un petit effort, je suis curieuse de voir s'il y aura de l'eau... J'avais tout embarqué dans mes sacoches : les jumelles neuves, l'appareil photo, la tablette... Bonjour l'étang, me voilà, je vais pouvoir contempler les hérons, les ragondins, les cormorans, un peu plus tard sur le séjour... Et j'ai vu le désastre que la canicule avait causé...


L'étang au trois-quarts vide !


Sol sec et fissuré


L'accotements en ruine


Les quelques marches entièrement dégagées, abandonnées...

Plus rien à voir, ni hérons, ni ragondins, quelques carpes sautaient encore dans le petit endroit près de la bonde, encore rempli d'eau... Poignant ! Je me suis rendue compte combien un étang était peu profond, et je comprends mieux pourquoi on peut immédiatement remettre un endroit comme ça en culture, et même le redonner aux vaches, une prairie de plus ! La transformation peut être rapide si l'étang est vendu, et revendu...

J'avais tout imaginé sans canicule, comme si ce lieu pouvait être plus préservé qu'ailleurs, je pouvais remiser mes nouvelles jumelles, pas d'animaux à l'horizon, pas un canard, pas un cygne, j'ai oublié l'étang et j'ai repris le chemin du retour... Je ne vais pas le mettre dans mes bagages cette année. J'ai refait mes paysages à l'envers... Dans ma course j'ai rencontré les vaches, les arbres, petits bois et vignes, pas besoin de jumelles pour les vaches qui me regardaient de près dans le blanc des yeux en remuant la queue, immobiles, patientes et attentives. Je jetais mon vélo sur le talus, en douceur, et je restais à les regarder en me disant : quel beau spectacle !


 La mère et son petit, méfiante


L'eau, il y en avait ici pour les vaches


Elles se tenaient loin

Chaque jour j'explorais, pas trop loin de la maison, inutile de me lever de bonne heure le matin, tout était à ma portée, je mettais trois fois plus de temps à explorer ce que je croyais connaître par cœur, je devais tout reprendre à zéro... Tout regarder, tout recommencer, la nature me faisait cet effet là, de changement permanent, les surprises, les beautés à tous les coins de chemins... Je partais avec un cœur neuf ! La petite aventure de chaque jour et les grandes récompenses, les émotions changeantes...


Mes amis, tour de pédale après tour de pédale, j'ai fait des petits périples qui ont grandi dans ma tête, des grands tableaux peints par la nature s'offraient à moi, quelle joie !

Je reste en campagne sur le prochain post de la Saga de l'Indre n° 6

8 commentaires:

Gine a dit…

Délicieux, malgré ta déception! La nature est ainsi faite : des hauts et des bas et je n'ai qu'une pensée: pourvu que l'homme ne se mette pas à la forcer et qu'il garde cet étang, aussi peu profond soit-il! J'aime aussi regarder les vaches... c'est une placidité qui me confond!
Merci, commencer ma journée avec ton texte illumine mes prochaines heures!
Bonne journée à toi.

ELFI a dit…

...belles impressions... un plus pour ces deux vaches , recto-verso ... :))) biz

Danielle a dit…

Merci Gine pour tes mots si généreux !

J'espère que l'année prochaine l'étang aura regagné les rives et que les hérons seront tous là sur leurs deux pattes avec les canards

Bonne, bonne fin de journée à toi, Bises.

Danielle a dit…

Elfi, merci, au moment ou je tirais le portrait de la vache, elle manifesta son mécontentement je m’approchais un peu trop près de son veau à son goût ! Mais le "recto-verso" fut parfait :-)))

Je t'embrasse fort.



Anne-Marie a dit…

Qu'elle est belle notre campagne française 😃

Danielle a dit…

Oui, chère Anne-Marie très belle notre campagne...

Je t'embrasse fort.

Marie Claude a dit…

Comme j'imagine ta joie et ton impatience de revoir cette si belle campagne silencieuse,j'aime beaucoup les photos de tous ces arbres.
Malheureusement des modifications avec ces épisodes caniculaires,désolation cet étang,gardons espoir pour l'année prochaine,tu nous diras...
Belle soirée
De gros bisous à toi.

Danielle a dit…

Oui Marie Claude c'est exactement ça, l'impatience de tout revoir...pour cette année, et puis déjà pour l'année prochaine...
Depuis quelques années j'ai peur que l'étang soit revendu, pour en faire une prairie, le propriétaire est mort...

Toi aussi passé une bonne journée. Je t'embrasse fort du matin.