mercredi 16 octobre 2019

La Saga de l'Indre (2)


Elle avait mis de la couleur partout, et au loin je voyais son jardin


Les gens :

Mes amis ont tout partagé en deux, ils ont chacun leur domaine d'intervention : Lui, tout ce qui pousse pour manger, l'entretien, tout le bricolage sur la propriété, Elle, le jardin d'agrément, les fleurs, le ménage et la cuisine. Ils sont réglés au cordeau et tout fonctionne à merveille... Quelquefois même, chacun déborde sur les tâches de l'autre, en cas de nécessité. Comme on dit : ils sont véritablement complémentaires...


Lui s'occupe de tout ce qui se mange

Elle met des couleurs sur ses meubles, sur les murs, dans les placards, Elle est très créative, Elle adore la déco... Tout l'inspire avec enthousiasme !


Elle adore la déco, c'est tout beau !


Le beau jardin d'agrément, c'est Elle

Je les aime chacun de tous leurs côtés, et ensemble nous rions bien...

En général, plus le temps s'écoule sur nous, plus nous trouvons que les autres prennent un coup de vieux ! Vous ne trouvez pas ?

Tous les gens que je rencontre, je les salue, j'essaye d'aller plus loin que le bonjour, et souvent ça marche bien. Nous pouvons même nous raccrocher à notre dernière conversation... Deux ans déjà, comme si rien ne s'était passé... Seulement le temps a coulé, goutte après goutte... Je suis descendue de mon vélo pour être de plain-pied avec elle : bonjour Odette, alors, quoi de neuf ? Bah ! Toujours pareil... Vous ne faites plus de vélo ? Non, depuis ma chute, je fais tout à pied ... Une chute qui l'avait effrayée pour toujours... Mais elle marchait maintenant avec entrain, montait la côte comme si c'était du plat, ça m'a fait plaisir, elle ne me demanda pas où j'étais passée, j'étais là, tout simplement... Nous ne nous sommes plus croisées du séjour...


Chaque fois que je passais par là, je prenais la photo... Toujours pareille, toujours différente, des tableaux grandeur nature...

Le vieux monsieur qui faisait peine à voir il y a deux ans, que j'avais même porté disparu à jamais, était debout devant moi, près de ses oies. Il parle, sourit, répond à mes questions avec empressement. J'avais commencé la conversation avec la météo, et de soleil en soleil : bien sûr, c'est moi qui l'ai planté, j'avais sept ans, je m'en souviens très bien, ah oui ! Il doit avoir près de quatre-vingts ans alors, il est magnifique cet arbre, un noyer immense ! Monsieur Charles avait sa belle mémoire intacte, et pouvait me donner des nouvelles des arbres de son jardin, leurs date de naissance, leur état de santé... Celui-là se porte bien, même avec la canicule, il supporte, il est reparti, regardez-donc, il est tout vert, les ormes par ici sont tous morts depuis longtemps, mais voilà qu'il repart, j'comprends rien. Je savais bien que les ormes des environs mouraient les uns après les autres, sans retour, mais celui de monsieur Charles renaissait de ses cendres avec la chaleur.... Ce jour-là, je n'avais pas pris mon appareil photo et je n'ai pas fait le portrait de l'orme,  je savais qu'il était là, au bord du chemin... Je pouvais revenir quand je voulais... Je suis passée plus loin...


Par là aussi je suis passée plusieurs fois, la meule de paille entre les pommiers me plaisait, suivant l'heure...

Je l'ai félicité pour son grand noyer presque centenaire et ses deux grands chênes, j'étais passée de nombreuses fois devant sans leur accorder de l'importance, comme si vous ne voyiez pas un beau château où un paysage extraordinaire, vous n'oseriez pas le dire... Moi non plus...


Bien enroulées aussi, j'aime les bottes de paille


Quand je voyais au loin celles-ci,  je savais que la promenade serait belle, je m'amusais à compter les bottes...

J'avais demandé à mes deux amis : mais, madame Louise, je ne l'ai pas encore vue, je suis pourtant passée plusieurs fois près de sa maison... Ah ! La pau've Louise, elle est décédée l'année où tu n'es pas venue, comme ça, comme une feuille morte... Pas possible, mais elle était malade ? Pas vraiment, comme une feuille morte je te dis, on l'avait toujours appelée comme ça, du plus loin que je me souvienne, dans ma famille on l'appelait la pau've Louise... Elle passait inaperçue, elle allait au bourg à pied, tous les jours elle faisait une tarte pour ses enfants, des hommes d'âge mûr... Un personnage de roman triste à pleurer, elle faisait quatre fois son âge, la pau've Louise... Elle n'était pourtant pas si âgée que cela ! 

Je vous avait prévenus, il y aurait des morts dans cette Saga...

Après la pau've Louise, j'ai fait l'inventaire, je ne voulais plus avoir de mauvaises surprises. Je m’enquis de tous ceux que je connaissais de près ou de loin, ils étaient tous au rendez-vous, bien vivants, bien actifs, en bonne santé, pourvus que ça dure...

Le boucher, le charcutier, l'épicier, les boulangers se portaient comme des charmes... Je prenais mon vélo pour leur rendre visite, avec précaution, par les petites routes où il ne passait qu'une voiture à l'heure, quelquefois je ne croisais personne, la campagne était toute à moi. L'inventaire, il fallait le faire aussi pour les paysages, comment va-t-il par là et par ici, quoi de neuf, j'espère que rien n'a changé...


Les petits chemins de Paradis...

Mes amis, suite au prochain numéro... La Saga de l'Indre continue... Je vous y attends...

5 commentaires:

siu a dit…

Toujours quand tu nous racontes tes balades dans l'Indre et nous offres ses belles images, on a vraiment un peu l'impression d'etre là, plongés avec toi dans le paysage ou en conversation avec les personnes que tu rencontres...
J'aime bien ça, peut-etre aussi parce que c'est si différent de mon "paysage" à moi qui est une ville de mer, où au passage on est encore en train de discuter à propos du résultat de la "Barcolana" de dimanche à laquelle je faisais allusion dans mon dernier commentaire.
A propos des couleurs des cheveux associées à l'age... je ne me rends vraiment compte de mes 70 balais que quand je vois barbe et chevelure toutes blanches de mon fils... mais comme il vit à Bologne et on ne se voit donc pas très souvent... je reste jeune! :-))

En attendant le prochain billet indrien à savourer... un gros bisous!

Danielle a dit…

Merci Siu, je comprends l’enthousiasme de la Barcolana, j'ai vu des photos ici et là, impressionnant !

Voilà avec humour, ta façon de rester jeune, longtemps ! :-)

Passe une bonne journée, bises du matin...

Marie Claude a dit…

En te lisant on ressent bien ta joie d'avoir revu tes amis,les paysages les arbres de cette belle région,avec quelques disparitions malheureusement de certaines personnes...c'est ainsi
L'intérieur de ton amie est très coquet,ainsi que son jardin.Superbes ces tomates biscornues comme j'aime, un autre goût que celles du supermarché.
A bientôt pour la suite.
Beau W.E à toi
Des bises du soir

Brigitte a dit…

La saga continue ! Tu retrouves et heureusement un grand nombre de personnes connues …
Joli intérieur de la maison de ton amie et les tomates sont très belles ,bravo Mr !
A suivre
je t'embrasse du soir

Enitram a dit…

Ah tes images de l'Indre, me rappellent ma campagne normande lorsqu'on faisait encore des petites balles parallélépipèdes pour les chevaux et non ces "round baller" plus difficile à distribuer aux écuries...
Belle continuation !
Des bises pour le weekend