vendredi 1 novembre 2019

La Saga de l'Indre (6)


Les réserves d'eau... Directement branchées sur la gouttière

Les jardins :

Cette année, les jardins ont poussé sans eau, très peu de légumes, ou venus très tard, sur la fin de mon séjour, ce qui fait que je n'ai pas eu beaucoup de tomates : une grosse par jour, c'était déjà bien, il ne m'en fallait pas plus, elle me faisait deux repas. Rien ne se perd, rien ne se jette, tout se mange, peu de courgettes, et je ne parle pas des fleurs, plus de belles couleurs dans les plates-bandes... Je n'ai pas pu me venger sur les noisettes, véreuses, petites, les noix trop tardives pour la dégustation, heureusement qu'il y eut les figues et les pommes...


Les beaux cadeaux de l'automne et de mes amis de campagne

Quand mon ami de la campagne me demandait : tu veux quelque chose, Daniella ? Je disais tout le temps : oui, car je savais que tout me serait offert à l'unité, le jardin souffrait sous son parasol de fortune... Mais pour les tomates, je le pressais de m'en donner seulement une par jour, pour ne pas gaspiller... Dès mon arrivée, j'avais cueilli les mûres derrière le jardin, la canicule les avait fait venir par tombereaux, elles sentaient le soleil, les mouches n'étaient pas encore passées dessus, elles brillaient comme des pierres précieuses... Les petites mirabelles, je les avait glanées sous l'arbre...


Le jardin couvert, pas à cause du froid, mais à cause du chaud


Tous les jours, mon ami de campagne allait ouvrir les parasols, couvrir les salades, les herbes, les carottes. Tous ces recouvrements qui d'ordinaire s'utilisent pour protéger du froid, aujourd'hui luttent contre la chaleur... Je n'avais jamais vu ça, les tomates ne voulaient pas rougir... Les poules trop vieilles ne pondaient plus, la bérézina, je n'avais pas eu non plus ma douzaine d’œufs comme cadeau de bienvenue,  jamais je n'avais vécu tout ça !

J'allais moins souvent dans son jardin, puisqu'il n'y avait pas grand choses à voir, mais je continuais à photographier le rangement de son hangar où, pendant une grande partie de sa vie, il avait engrangé, étiqueté, aligné, compté le matériel nécessaire à son métier de carreleur. Tout le travail d'une vie se voyait encore ici, quelques spécimens continuaient à être gardés, rangés, précieusement : ça peut encore servir (formule sacrée), et ça servait de temps en temps... Pour les photos, il faut que je fasse vite car, depuis quelques années déjà, il donne, distribue à sa famille, à ses amis, ce dont ils ont besoin... Bah ! Faut bien que ça serve... Et je voyais bien dans ses yeux, j'entendais dans sa voix, des regrets, des hésitations et pour finir du contentement, il passait la main...


La nécessité du moment et les souvenirs, un vieux sac en cuir ramené d'Afrique


Il ne passait pas la main sur tout... Les sécateurs, les râteaux, les tronçonneuses à végétaux, la petite brouette à roues, les gants protecteurs, je les retrouvais partout avec joie... Mon ami, garde la main, ne donne pas tout... Je t'en prie...



Le râteau



La petite charrette à herbes

Aux quatre coins, il avait soudé une petite barre pour augmenter la capacité de ramassage des feuilles et des branches, il savait tout faire, il pouvait construire une maison du sol au plafond...

Jamais je ne l'avais vu perdre du terrain, tout était nickel. Comme il disait : demain, je ferais le reste, et il le faisait... Moi, je photographiais...

Mais la magie des fleurs, des animaux semés ici où là, je vous l'ai dit déjà, c'était Elle... Beaucoup de voisines venaient chercher des boutures de ses plantes exceptionnelles... Elles se refilaient des recettes : soleil, beaucoup d'eau, ah non ! Ça, plutôt à l'ombre, des bavardages infinis... Tandis que moi, je lisais dans mon coin sans en perdre une miette...


Seuls les cyclamens sauvages poussent sans Elle

À la fin de mon séjour, ils m'ont dit : tu sais, Daniella, le bouleau est mort, mais nous craignons pour les autres arbres, j'espère qu'il va bientôt pleuvoir... Bien sûr, moi je me disais : bon, d'accord les amis, je veux bien qu'il pleuve tout ce que vous voulez, mais quand je serai partie. Heureusement que ce n'est pas moi qui fais la pluie ou le beau temps !


Au prochain post, les amis, je vous parle des arbres.. En principe, on ne sait jamais... Vous voyez, mes amis, mes passagers, comme un mois à la campagne me profite...


2 commentaires:

Marie Claude a dit…

Bien sympathique ce couple ,ils se complètent et sont très bien organisés!!
Une belle amitié pour toi.
Ton ami partage ses trésors et je pense malgré tout que cela lui fait plaisir,même si certainement il pense aux années qui passent...
Cet été de belles récoltes de mûres ici,mais je confirme pour les tomates et autres légumes très tardifs, cette canicule a tout modifié,il va falloir s'adapter....
IL a plu toute la journée,pas agréable mais je pense à Dame nature qui souffre.
Bisous de fin de soirée.

Danielle a dit…

Oui Marie Claude mes amis sont formidables ! Oui, aussi, il pense aux années qui passent, il le sait...

Les belles mûres c'est vrai, un vrai régal, crues ou cuites, avec le beau parfum en plus !

On va voir ça l'années prochaine comment va virer le temps !

Merci Marie Claude de ta présence, je t'embrasse fort, passe une belle soirée et un bon WE.