mercredi 1 décembre 2021

La vie urbaine... Le porte-monnaie !

 

À partir de Marcel Proust, j'ai perdu ma boussole

Enfin ! J'ai pu retourner aux Puces, vaccinée, masquée, en plein air, le gel dans mon sac... Un plaisir sans nom, j'y allais avec un seul objectif en tête : si je trouvais une belle petite tasse à café ? Je voulais me faire surprendre, aucune idée préconçue, la soucoupe était facultative, je voulais boire mon "petit café" dans une très jolie tasse, je dois dire que le prétexte était idéal pour un achat aux Puces, avoir une vague idée, mais pas plus...  Je commençais donc mon petit périple, ma chasse au trésor, je devenais une orpailleuse d'objets, trouver le truc magnifique et pas cher, dont vous n'aviez même pas osé rêver, n'y pensez même pas, la loi du genre aux Puces, c'est : le bol, uniquement ! Aucune martingale secrète, aucun envoûtement gagnant n'est à espérer, il faut avoir l'œil. Quand je suis aux Puces, je n'ai aucune suite dans mes idées, ce qui fait que même avec la nécessité de la jolie tasse, je peux revenir avec un livre, c'est très rationnel !

J'avais commencé avec trois petits couteaux d'office, très bien affutés, ceux que j'aimais, je n'ai jamais assez de couteaux qui coupent bien, la mondialisation se retrouvait  sur l'étalage : deux couteaux brésiliens, un couteau français ! Parfait...


Les petits couteaux de cuisine

La chasse commençait bien, toutes mes cartouches restaient à peu près intactes, je n'avais dépensé que quelques euros pour les couteaux, autrement dit, rien ! Il ne faisait pas trop froid, j'étais bien, la tasse à café était depuis longtemps oubliée, de toute façon celles que je voyais était moches, j'étais passée à autre chose. Ah le joli petit vase, il serait vraiment bien celui-là pour mettre mes petits bouquets, bien évasé du col, oui, en cristal, tout simple, oui, mais je n'étais pas encore allée jusqu'à en demander le prix, on verra ! Le mot clé était lâché, on verra, ça sentait la réflexion, l'indécision, la négociation était loin de s'engager, le : on verra était bien installé dans mon cerveau avec mon restant de neurones, on verra ! C'était pas gagné pour le vase, je prenais même le petit risque de ne plus le voir au retour, on verra faisait le travail de l'attente ! On verra est l'ennemi du chineur/chineuse, la chine doit se faire rapidement ! 

Allez, une dernière dépense, un euro, une belle paire de mi-bas élégants, adieu tasse, vase, l'affaire était dans le sac... Retour au bercail, ça suffit pour aujourd'hui !


Les chaussettes bien chaudes (neuves)

Voilà le fauteur de trouble, le premier tome de "À la Recherche du Temps Perdu" de Marcel Proust, l'exemplaire était presque neuf, avec une belle petite protection en plastique,  à la place de mon exemplaire bien abîmé, tordu, plié, ça serait vraiment bien d'avoir celui-là, presque neuf. Je vais pouvoir acheter le volume pour quelques pièces avec plaisir, voyons voir, je cherche dans chacune des poches de ma doudoune mon porte-monnaie, bon, bien sûr il est dans mon sac, je retourne le peu d'objets qui s'y trouvaient, rien au dessus, rien en dessous, rien, rien du tout, n'oublions pas les poches profondes de mon pantalon ! Une fulgurance me traversa l'esprit : je me suis fait piquer mon porte-monnaie, jamais ça ne m'était arrivé en 40 ans de carrière, tranquille comme baptiste, je pestais tant et plus, on me l'a volé, je ne me suis rendue compte de rien, de la prestidigitation ! Les achats étaient terminés pour moi, Proust était rangé aux oubliettes, sans lui, je ne me serais aperçue de rien, merci Marcel ! Affolée, je téléphone à un de mes fils : chéri, je viens de me faire piquer mon porte-monnaie, il y avait ma Carte Bleue dedans et trente euros, j'fais quoi ? Bouge pas maman, on va faire opposition immédiatement ! Et sur le trottoir, ce qui fut dit fut fait, j'étais tranquillisée : t'inquiète pas maman, ça arrive, tu sais... Toujours consolateur... J'ai repris le chemin de ma maison, je culpabilisais à fond : tu es distraite ma pauvre fille, tu restes prudente deux jours... Et après, adieu les bonnes résolutions. je me voyais payer les chaussettes, et ensuite amnésie totale jusqu'à Proust...

Le temps passa aussi bien que possible, le petit porte-monnaie rouge, je le regrettais aussi ! Fiasco complet cette balade, aux Puces...

En fin de matinée, mon fils aîné au téléphone : coucou maman, dis- moi, il y a un monsieur qui vient de m'appeler, un parisien, il vient de retrouver ton petit porte-monnaie rouge avec ta Carte Bleue et les trente euros qu'il y avait à l'intérieur, il ne manquait rien ! Je vais aller le chercher en vélo, il m'attend. Dans mon porte-monnaie, je glisse toujours un petit papier avec les numéros de téléphone de chacun de mes fils, au cas où ! La personne s'en était servi pour prévenir, MERCI MONSIEUR !!!

Je jubilais bien sûr, comment était-ce possible que quelqu'un de si honnête fasse cette démarche, c'était génial, formidable, grandiose, ça forçait l'admiration... En revanche, je n'étais pas fière de moi, crier immédiatement : Au Voleur ! Alors que j'étais seule responsable de mes déboires, me montrait à quel point l'idée d'un coupable s'impose vite. Le fait qu'une personne honnête vous restitue complètement l'objet perdu me chamboulait, si je me réjouissais de la restitution, je m'en voulais de l'accusation ultra rapide, j'avais une fois ou deux eu l'idée que je l'avais" peut-être" perdu, mais le voleur revenait très vite, l'histoire se terminait comme un conte de fée, MERCI MONSIEUR !!!

Du coup, le bonheur retrouvé, j'ai filé le lendemain acheter le volume "presque" neuf de Marcel Proust, dont personne n'avait voulu ! Chouette !


Depuis, on ne se quitte plus !

Mes amis, les micros évènements de la vie font partie des petits rebondissement racontables ! J'en profite... La prochaine fois, je vous raconte l'expo ratée... Où...

Restez prudents... Les évènements sont méchants, je vous embrasse fort.

10 commentaires:

Anne-Marie a dit…

Bonjour Danielle,
Ouf, tu as pu retrouvé ton joli petit porte monnaie
Tu me donnes envie d'aller aux puces, il y a en samedi matin à Metz dans le grand hall de la foire exposition, je vais essayer d'y aller
Tu me donnes également envie de relire du "Côté de chez Swann", je vais voir si je le trouve chez le bouquiniste près de chez moi
Bonne journée Danielle
Anne-Marie

Danielle a dit…

Oui, Anne Marie vas aux puces, sans rien de précis en tête, tu vas passer un bon moment !

Je retrouve mon porte-monnaie la semaine prochaine, mon fils aîné me le ramène :-))

Oui, oui, oui, relisons Marcel c'est si beau !je suis contente de te redonner cette envie !

Chère Anne Marie, toi aussi passe une bonne journée, je t'embrasse fort de fort.



siu a dit…

Ma chère Danielle, tes fils et toi, vous ètes une équipe imbattable!! (et en plus très sympa ;-))

J'ai savouré ton récit de la première à la dernière ligne, en passant par toutes les photos...

Je te souhaite une très bonne journée, meilleure qu'ici où c'est un interminable déluge :-((

Je t'embrasse fort!

Danielle a dit…

Trop merci Siu, oui, tu as raison, j'ai la bonne équipe gagnante, j'en suis heureuse !!

Pas plus tard que ce soir c'est : fuite d'eau ! Et hop ! Un de mes fils va venir me sauver d'un dégât des eaux, la chance, la chance, la chance !

Zut zut et zut pour le déluge chez toi :-((

Ici petit soleil, tout est permis ! Enfin presque !

Chère Siu à toi aussi la meilleure journée possible et plein de bisous du jour.



Marie Claude a dit…

Il y a encore des gens honnêtes,et tant mieux!! Une histoire qui finit bien!
Tu vas être encore plus prudente à l'avenir..
Tu as des fils prévenants et présents ,une grande chance comme tu l'écris.
Belle journée à toi avec de gros bisous du matin.

Danielle a dit…

Oui Marie Claude, c'est tant mieux, ça redonne espoir !

J'espère que je serais plus prudent à l'avenir, mais ça n'est pas gagné ! :-))

Oui, aussi pour ma grande chance avec mes chers fils...

Il pleut, pour finir d'arroser les pelouses chez tout le monde !!!

Marie Claude, belle journée pour toi aussi, belle...

Je t'embrasse fort.





Paul Baz/Bou a dit…

"La bonté de l'homme est une flamme qu'on peut cacher mais qu'on ne peut jamais éteindre. "(Nelson Mandela)
Alors que, dehors, le vent souffle et la mer se déchaine, quel plaisir de te lire!
Impressionné par ces...Merveilles! Un grand bravo!
Le cousin retrouvé.

Danielle a dit…

Merci cousin, pour tes impressions qui me touchent.

Bienvenu sur mon blog ! Mes petites merveilles continuent avec trois fois rien... J'y travaille...

Bises du soir cousin et à bientôt.

Brigitte a dit…

Il y a encore et fort heureusement des gens honnêtes,tu en as eu la preuve et j'en suis ravie pour toi .
Bises du soir

Danielle a dit…

Oui Brigitte, encore et encore des honnêtes gens , chouette !!!

grosses bises en retard mais avec cœur !!!

Je t'embrasse.