vendredi 17 décembre 2021

Ce matin, j'ai pagayé... Et grâce à mes amis, j'ai pu remonter la pente !

 

Le petit bouquet dans mon beau vase en cristal taillé acheté aux Puces

Ça peut arriver à tout le monde, un matin tu te réveilles, tu te lèves et tu es dans le désert. Pas de coup de sirocco, ni de tremblement de terre, rien de changé, ou si peu, aucun retard sur le ménage, c'est même plus que parfait, le linge sèche sur les barres du séchoirs, le livre est fermé à la page 70, pas une de moins, le marque-page n'a pas bougé depuis des jours et des jours... Ça devrait mettre la puce à l'oreille !

Le désert est dans ta tête, pourtant ni vent ni chaleur excessive, tu pagayes dans le sable, plus envie de rien, plus besoin d'aller faire les courses, d'acheter des fruits nouveaux, en fait tu n'as même plus envie de manger, aucune nécessité de ce côté-là, tout est gommé, la page redevient blanche, il faut tout réinventer... Il faudrait recompter sur des besoins impérieux, qui vous forcent à mettre un pied devant l'autre... Sortir, dire bonjour à la dame...


Le petit vase cristal qui devait totalement me remonter le moral

Comment faire, par quoi commencer pour réagir ? Il fallait trouver l'idée qui me remuerait les méninges pour changer les choses ! Ce matin, je n'avais rien trouvé encore qui fasse l'affaire, même le vase acheté aux Puces (que j'adore) ne remplissait même pas son office, je comptais bien un peu sur lui... Mais en fait, j'étais triste, comme un jour sans pain ! Comme me le disait une de mes copines, Danielle je ne comprends pas, l'angoisse est en moi, alors que je ne suis pas du tout à plaindre ! C'est comme ça, l'envie de rien peut atteindre tout le monde, et j'essayais de lui remonter le moral, ça a demandé des jours et des jours...

Après être passée par : pas de quoi fouetter un chat, ma fille, quand on a mal aux genoux, on broie du noir, c'est normal, j'ai donc continué à pagayer sur le sable chaud... Maman, ça n'est pas raisonnable de vouloir aller au musée (j'avais déjà abandonné O'Keeffe pour faire un test PCR pour cause de cas contact), tu vas piétiner, c'est pas bon pour tes genoux, il faut être patiente maman, attendre ! En fait, voilà que mon fils me donnait de très bonnes raisons pour ne pas bouger : c'est pas bon pour tes genoux ! C'est pas bon pour mes genoux, je ne vais rien faire, aller nulle part, je vais continuer à pagayer sur la plage ensoleillée de ma salle à manger... Qui viendra me sauver ?


Les deux orphelins : O'Keeffe, et tout le Musée d'Art Moderne...

Je ne suis pas sans défense, j'ai mes petites astuces pour remonter du fond de la piscine ! J'avais vite flairé que je ne pourrais pas compter uniquement sur le vase, au début j'y avais cru : le petit rayon de soleil floral, fabriquer du beau avec de belles fleurs toutes fraîches... Les fleurs ont vite fané... Je ne pouvais plus les voir en peinture. J'ai compris très vite que ni le vase, ni les fleurs, ni le beau temps, ni Noël n'y changeraient rien...Tous les jours je pagayais !


Un bouquet moche et triste comme un jour sans pain

Tout allait de mal en pis ! Et ben dis donc, Danielle, la chkoumoune continue !

J'ai vite senti, confirmé, certifié, qu'il ne fallait rien attendre de rien : vase, fleurs, futures visites dans les musées, ce qu'il me fallait c'était mes amis, leurs voix, leurs questions, leurs : raconte, t'as une petite voix, mais tu tousses, raconte... C'est uniquement ça qui guérit, les amis ! Mon fils cadet était en voyage, mon fils aîné travaillait, personne ne veut inquiéter ses fils, mais les amis, on peut y aller tranquillement, ils vont résister, ils ont le temps, ils sont solides. Je m'étais dit : qui est-ce que je peux appeler ? J'étais tout à fait consciente de cette nécessité...  Après, tout s'est enchaîné, nous nous sommes appelés, je suis sortie de mon trou, parfaite, très bien, guérie, tu fais quoi demain ? Fait attention dans les transports en commun, le virus rôde, il est méchant, il se cache partout... La vraie vie revenait, même avec le virus !

Au fur et à mesure des appels de mes amis, je reprenais vie, écoute : puisque que tu n'as envie de rien pour tes repas, essaye le petit bouillon, surtout, n'oublie pas le filet de citron, quand l'eau bout, tu mets ta belle cuisse de poulet et t'attends que ça se passe, il n'y a rien à faire que respirer la bonne odeur dans la maison... Quelle bonne idée, j'adore le poulet au bouillon... Le projet du lendemain était donc là, je descends chez mon petit primeur et j'achète tout ce qu'il faut pour le mini bouillon, Messi est toujours heureux de me voir arriver : ah mon amie ! Messi, je n'ai besoin de presque rien, quelques légumes... En faisant le tour de son beau magasin plein de couleurs, j'ai choisi tous mes légumes un par un, sans me presser : un navet, une carotte, un poireau, une branche de céleri... Quatre choux de Bruxelles et un citron (pour le filet) que m'avait recommandé mon amie qui habite juste en-dessous de chez moi, et que tout le monde aime dans ma tour... Elle connait le nom de presque tous les gens...

J'ai tout posé à côté de la balance, il a pesé avec le sourire, jusqu'aux quatre choux de Bruxelles, voilà, ça fait 2 euros 40, pour une fois, je n'ai pas payé avec ma carte bleue, mais il était prêt à tout... Messi, merci de ta gentillesse, de ton sourire et de ton accueil, même pour trois fois rien on peut compter sur toi... C'est  vraiment énorme !


Le petit bouillon de l'amitié

Demain, je vais papoter avec une amie autour d'un thé, je vais sortir toutes mes boîtes : thés noirs, thés verts, infusions, nous aurons tant de nouvelles à partager... Nous n'aurons jamais assez de temps, reste encore un moment ! Mais tu vois, la nuit tombe déjà, je rentre... Nous nous quitterons à regret...


Mon fils cadet m'a envoyé cette très très belle photo du théâtre grec de Taormina en Sicile, tellement beau, mais tellement beau !

Mes amis, terminez bien l'année, pas de folies ou alors des petites, merci d'être sur mes lignes et sur mes images avec fidélité, je vous embrasse très très fort...

8 commentaires:

siu a dit…

Chère Danielle... moi aussi je passe parfois des moments entre gris et noir, sans une véritable raison. Rien n'est efficace pour me changer les idées, rien ne sert à m'aider, il ne reste qu'attendre que ça passe comme c'est arrivé. En plus sans aucune explication plausible, ou bien peut-ètre qu'à l'intérieur de nous, de chacun de nous, il y a tout ce qu'il y a dans le monde: le bien et le mal... la joie et le bonheur tout comme la tristesse jusqu'à la dépression... la sagesse et la folie... bref, toutes les couleurs possibles et (in)imaginables. Et tout peut sortir, une fois ou une autre, peu ou tant (la folie par exemple pour nous tous dans nos rèves), et nous avons de la chance si nos moments de vide, ceux où il n'existe plus ni joie ni intérèt ni envie de quoi que ce soit, ne sont finalement que des parenthèses qui s'en vont comme elles sont venues. Nous tous connaissons, je crois, quelqu'un chez qui le gris et puis le noir s'est répandu jusqu'à tout remplir, tout couvrir, à jamais... parfois, hélas, jusqu'au suicide comme seule possibilité de sortie.

Tes genoux en panne t'ont peut-ètre donné un sens d'impuissance, d'écart de la vie que tu aimes et as pour habitude de parcourir dans tous les sens..?.. En plus cette fichue de Covid nous a rendu désormais tous un peu malades dans l'esprit mème si nous ne l'avons pas vraiment attrapée.

Mais tu as su trouver la bonne voie... les amis, la simple et bonne cuisine... et voilà que ton humeur se retrouve et n'est plus un étranger.

Pour finir, ou pour commencer, Taormina et son thèatre grec sont formidables.

Je t'embrasse fort de fort!!

Danielle a dit…

Merci Siu, tu dis si bien les chose, tes mots me réconfortent... Oui, nous connaissons tous ces moments où tout devient liquide, le temps nous glisse entre les doigts, aujourd'hui, tu as raison tout se passe mal, surtout la pandémie, ce matin une amie me disait, je préfère attraper la Covid en pratiquant mes activités, peut-être risquées, plutôt que d'avoir une dépression ! Je trouvais qu'elle avait raison, avec ses trois doses, elle n'irait pas sur la chaise électrique... Sûrement au lit pendant une petit semaine...

J'ai trouvé la bonne voie : la fraternité et le petit bouillon...

Ils vont avoir mille choses à me raconter sur cette Sicile qu'ils aiment tant.

Chère Siu, quoi que tu fasses, fais le avec bonheur...

Je t'embrasse très fort.





Marie Claude a dit…

Siu a tellement bien écrit tout ce que l'on peut ressentir parfois!!

C'est la première fois, je crois depuis que je te lis, que tu as le "moral en berne"...

Je pense que cette pandémie qui dure depuis bientôt 2 ans avec des hauts et des bas n'est pas étrangère et nous affecte tous.

Passe un beau W.E avec tes amis ou peut-être avec ton fils revenu de ce si beau pays!!
De gros bisous du matin

siu a dit…

Marie Claude a raison, moi aussi j'étais très surprise quand j'ai commencé à lire ce billet; ça donnait une image de Danielle tout à fait inconnue, et j'ai alors pensé qu'on imagine toujours qu'au contraire de nous les autres sont des rochers. Mais (heureusement, ajouterais-je) personne n'est un rocher: tout le monde a ses faiblesses, ses incertitudes, ses moments de grand ou petit malheur. Maintenant on te connait tout simplement mieux, chère Danielle, et c'est très bien puisqu'on n'aime pas (ça vaut du moins pour moi) les images pieuses ;-))

Un bon week-end à vous!

Danielle a dit…

Merci Marie Claude,

Bien sûr Marie Claude tu as raison, des milliards de choses, de faits de situations, la maladie... Peuvent nous abattre... Nous attrister...

Je me suis tâtée, et puis finalement, je me suis dit je vais en faire quelque chose, de ce moral en berne, ça va être intéressant...

Il fait beau, je suis sortie le nez au vent...

Toi aussi Marie Claude passe un bon WE, des temps plus intenses nous attendent, faisons le gros dos.

Je t'embrasse très fort.

Danielle a dit…

Oui, personne n'est un rocher, heureusement, nous pouvons nous rencontrer aussi dans le creux de la vague...

Oui, oui,Je suis une personne comme une autre, et une autre, et une autre, et... Ouf !

Merci pour tous vos mots chaleureux mes amie, comme un baume au cœur.

Siu, je t'embrasse très fort, passe une belle fin de WE...

Brigitte a dit…

Hé oui le coup de mou ou de moins bien arrive chez tout un chacun ...Et je l'ai eu moi aussi,heureusement que comme pour toi les amis ne sont pas loin ! Quelques paroles, un p'tit café ave un carré de bon chocolat noir et ça repart.
Là, je viens de refaire mon bouquet de roses de Noël avec des toutes fraîches du jardin,c'est si beau .
Les fêtes arrivent à grands pas que je vais passer chez ma filles et ainsi profiter des mes petits enfants .
Passe de belles fêtes et surtout en forme .
Je t'embrasse

Danielle a dit…

Oui, chère Brigitte, le coup de mou est pour tout le monde.

Le petit café, le thé, le carré de chocolat et beaucoup de paroles sont de bonnes ordonnances :-)) elles ressuscitent...

J'imagine la beauté de tes fleurs de Noël venues tout droit de ton jardin... Moi j'ai racheté des roses rouges pour le petit vase en cristal !!!

Toi aussi chère Brigitte passe de bonnes fêtes auprès de ta fille et tes petits enfants, chez moi nous resterons sobres, pas beaucoup de monde autour de ma table :-((( encore cette année...

Je t'embrasse très fort de fort.