mercredi 18 août 2021

360° autour du métro Saint-Paul (1) : cours, places, bibliothèque, halle...

 


Une petite cour, autour du musée Carnavalet

Cour :

Depuis mon enfance, je me souviens des petites cours du Marais, où j'habitais... Toutes les cours n'étaient pas reverdies comme aujourd'hui, les "concierges" mettaient bien quelques géraniums et plantes vertes à leurs fenêtres, mais l'urgence n'était pas à l'enjolivement, la végétalisation et la couleur comme aujourd'hui. Les loges de concierge étaient vraiment habitées, souvent plusieurs personnes y vivaient à l'étroit dans une très petite surface, une misère ! Elles (plutôt des femmes) entretenaient, surveillaient, veillaient au grain des locataires et distribuaient le courrier, il n'y avait pas dans mon enfance de boîtes aux lettres individualisées, les locataires devaient passer chercher leur courrier à la loge. De nos jours, ces loges subsistent dans les maisons très bourgeoises, mais les gardiens habitent souvent l'immeuble, la loge reste ouverte suivant un horaire de travail précis... Le Marais ne ressemble plus du tout au Marais de mon enfance, il est bien plus beau, petit à petit refait à neuf/restauré, mis en valeur, plus résidentiel. Pour se loger, il ne faut pas trop y penser (sauf dans le parc, agrandi, des logements sociaux, heureusement), tout y est devenu plus cher, beaucoup plus cher, beaucoup, beaucoup plus cher, pour le prix d'achat, au m2, Paris est devenue la quatrième ville du monde (Boursier.com du 14/08/2021). Dans mon enfance, le Marais était un quartier pas encore ravalé, modernisé, on y trouvait tout un tas de commerces de gros et de détail en tous genres : bijouteries, ateliers de réparations, argentiers, fondeurs d'or, bimbeloterie, linge de maison, merceries, lunettiers, confection, maroquinerie... J'en passe et des meilleures... Je n'ai pas le savoir d'une historienne, bien sûr, mes statistiques à moi sont seulement faites à partir des souvenirs que j'ai gardés de tous ces métiers qui ont disparu avec le temps... J'ai connu les chanteurs de cour, l'orgue de barbarie et aussi les rémouleurs et marchands de carreaux, chacun criait ou laissait entendre ce qu'il était, et les gens ouvraient leur fenêtre... Chiffons et peaux de lapins devaient être de la génération précédente à la mienne...


Dans les grandes cours, il y avait souvent des petites constructions qui servaient d'ateliers... Comment arrivait-on à implanter ces petites architectures dans les cours ? Sans doute avec l'autorisation du propriétaire de l'immeuble ? Je ne sais pas... Maintenant, elles deviennent des lofts...



Ce bananier n'a pas plus de 20 ans, m'a dit la gardienne, mais il y a de minuscules bananes, immangeables, mais belles


Énorme Catalpa dans cette petite cour


Certaines cours prennent des airs de palais quand la végétation y est installée

La nature met en valeur tout ce qu'elle touche, comme avec une baguette magique, une place bordée d'arbres, pièces uniques, devient grandiose La ville de Paris devrait décréter : une obligation de planter, cultiver, arroser, chouchouter, colorer, chaque coin de cour, balcon, terrasses et même devant sa porte, comme quelques associations qui inventent déjà des petits jardins autour des arbres de la ville... Chers concitoyens, ne ménagez pas vos efforts pour ramener la nature en ville, pour enjoliver nos vies... Faisons revenir les papillons, les abeilles et les oiseaux... Du bonheur à tire-d'aile...

Places :



L'arbre / Place

L'arbre au croisement de la rue Malher et la rue Pavée, près du musée Carnavalet, forme une place à lui tout seul, je n'ai jamais réussi à le photographier sans contre jour ! Je pense qu'il s'agit d'un micocoulier ? J'ai cherché à vérifier son nom avec mon application PlantNet en photographiant mon écran avec mon téléphone, la réponse en a été celle-ci : ceci n'est pas une plante ! Bravo PlantNet, on ne lui fait pas l'histoire à l'envers ! Mais je confirme, grâce à cette petite vidéo que j'ai trouvée en cherchant bien... Que l'arbre est bien un micocoulier !




La très belle place carrée du marché Sainte-Catherine qui reste un peu confidentielle, est plantée de mûriers de Chine qui donnent cette ombre si douce...


Cette place très agréable, bordée par des cafés, restaurants, et quelques petits commerces a été créée au 18e siècle (sur l'emplacement de l'ancien couvent Sainte-Catherine du Val-des-Écoliers fondé au 13e siècle). Peu de monde, le jour où j'y suis passée, un jour de juillet, de pandémie, sans touristes. L'aubaine !

La halle aux poissons :

Je ne comptais pas les kilomètres, pas mal au genou, mon esprit était ailleurs et tout allait bien, j'ai poursuivi ma course autour du musée Carnavalet et je suis tombée en arrêt devant une belle fontaine au fond d'une impasse :"Impasse de la poissonnerie".





La fontaine Jarente (Prieur de l'ancienne Abbaye) au fond de l'impasse (qui fait 15 m de long) - 18e siècle, le pavement est d'origine, rien n'a bougé ici !

Le pot aux roses : intriguée par la galerie de photos sur la droite, fanions au vent, je passais la tête à l'intérieur, encore plus interloquée par ce que j'y voyais, et je demandais au patron de la galerie : bonjour monsieur, excusez-moi, mais je suis curieuse : la structure de votre galerie, est très ancienne, il me semble avec ces impressionnants piliers ? Ah oui madame, c'est une ancienne halle à poissons !


La halle aux poissons du 18e siècle

Voyez ce que je voyais ! L'ancienne halle, dissimulée, fermée sur son pourtour depuis des lustres, permettant la création d'autres commerces, cette halle était à couper le souffle, de plus le propriétaire me glissa ce détail, voilà trente ans que nous y sommes... Ingrate, je ne me suis pas attardée sur l'exposition de photos, qui ne me plaisait pas à 100%... Je n'avais aucun mal à imaginer les poissons sur  les étals... Bien sûr, j'ai approfondi ma recherche sur internet : "L'impasse de la poissonnerie, dans le cadre du nouveau marché Sainte-Catherine, était occupée par les marchands de poissons qui avaient besoin d'eau, c'est à cet effet que la fontaine fut édifiée (1783) sur les plans de monsieur Caron, maître général des bâtiments du roi Louis XVI (merci Wikipedia). Il semble donc que la nouvelle Place Sainte-Catherine et la halle aux poissons soient issues de la même opération immobilière lancée par Monsieur Caron... Juste avant la chute de l'Ancien Régime !!

L'aventure au coin de la rue m'emballait, ainsi, comme à Venise que je croyais connaître comme ma poche, les découvertes étaient journalières. À Venise, il y a autant à découvrir à l'intérieur qu'à l'extérieur, mais le plus souvent, je n'arrivais pas franchir les portes... Il m'a fallu des années avant d'identifier et visiter (très peu), les jardins partagés de la ville !


La Bibliothèque historique de la ville de Paris : (pour en savoir plus, cliquer sur le lien en rouge)



Une partie de la Bibliothèque Historique de Paris (fondée en 1871, la bibliothèque est installée depuis 1969 dans l'hôtel Lamoignon, élevé à la fin du 16e siècle)

Elle aussi à deux pas de Carnavalet, très vieille bibliothèque, magnifique lieu, instituée au 18e siècle, un endroit paisible, où on peut s'asseoir sur les marches, rester sur les bancs même si on n'est pas lecteur, la salle de lecture est réservée aux abonnés... Je me souviens avec plaisir du travail de recherches que j'y avais fait sur : les places de Paris pour une amie qui travaillait dans une agence d'architecture et en parallèle, tentait son diplôme d'architecte, elle avait divisé son boulot de révisions entre ses copines et attendait fébrilement de chacune de nous, les petits résumés les plus pertinents possible sur le sujet, les pense-bête très synthétiques, nous formions son bataillon de blocs-notes, des petites mémoires compressées à son service (volontaires), des marque-pages, dont elle se servait pour avaler plus vite tout le programme du concours, in fine : elle a eu son diplôme ! Tout le monde en a été très content et soulagé. Chaque fois que je passe devant la bibliothèque, j'ai cette pensée amusée... Encore présente...



L'accueil des lecteurs, superbe, élégant et bien modernisé !


La salle de lecture

Je n'ai pas pu photographier cette salle de lecture, car les "travailleurs du livre" étaient tous de face, j'ai craint les ennuis pour le droit (légitime) à l'image ! J'ai trouvée cette belle photo sur le site de la ville de Paris...

La boucle est bouclée, j'ai repris le métro en me disant : la semaine prochaine, j'y amène mon amie, je vais faire le guide... Et comme toujours, elle est partante : suivez le guide !

Mes amis fidèles ou de hasard, je laisse pour le prochain post ma visite de la très belle église Saint-Paul à la sortie du métro... Portez-vous bien, restons prudents, même bien vaccinés... À très bientôt, je vous embrasse.

6 commentaires:

FRANKIE PAIN a dit…

merci Danielle de ce beau voyage dans un quartier important pour paris merci.

siu a dit…

Quelle chance t'as eu, chère Danielle, d'habiter dans le Marais..!

Et voilà qu'encore une fois tu nous offres une un billet qu'on avale avec grand plaisir... un plaisir, comme toujours, aussi pour les yeux grace aux belles photos.
Par exemple la Halle aux poissons avec sa fontaine Jarente... une découverte que je trouve vraiment singulière et attrayante.
Et cette Bibliothèque, qui donne immédiatement envie d'y entrer pour passer un long moment de plaisir et tranquillité...

Les arbes... toujours superbes et précieux: j'avoue que j'ignorais l'existence du micocoulier, aussi bien en français qu'en italien. Je viens donc de découvrir que chez nous il s'appelle "bagolaro", dit aussi "spaccasassi", ce que je traduirais par "casse-pierres" puisqu'il parait que ses racines sont capables de se frayer un chemin parmi les pierres, jusqu'à éroder les rochers.

Un grand merci Danielle... on attend le prochain!

Je te souhaite une belle journée, gros bisous!!

Marie Claude a dit…

C'est sûr que ce quartier n'est plus celui de ton enfance. Certains endroits ont été enjolivés et c'est tant mieux et il garde un certain charme!
La chance pour ce galeriste d'exposer dans un tel lieu!!
Les anciens étaient organisés ,incroyable cette halle aux poissons avec sa jolie fontaine;
Tout comme Siu j'irai bien passer un moment de quiétude dans cette bibliothèque magnifique!
Nous avons dans le jardin de l'immeuble un micocoulier dixit le jardinier qui s'est niché dans les rosiers. Malheureusement il sera arraché...je ne savais pas que cet arbre portait des "fruits"!!
Tu as encore trouvé des petites pépites et on ne peut que te remercier de ce beau billet!
Des bisous du matin.

Danielle a dit…

Merci Frankie pour votre petit message.

Passez une bonne journée.

Danielle a dit…

Chère Siu, tu sais, au moment où j'habitais le Marais, je ne me rendais compte de rien ! Par contre, je vois bien que le secteur a été complètement bouleversé en un rien de temps !!!

C'est vrai la bibliothèque fait envie, je m'y plaisais beaucoup... Toutes mes autres découvertes, je les savoure... j'adore tes "spacasassi"

Passe une très bonne journée chère Siu, je t'embrasse fort de fort.

Danielle a dit…

Oui Marie Claude, le quartier s'est beaucoup enjolivé, les restaurations ont été nombreuses, car le quartier a changé de mains, des mains plus aisées que celles que j'ai connues, et qui ont permis toutes ces belles mises en valeurs, sans oublier la surenchère immobilière :-((

Le micocoulier est un très bel arbre, son houppier peut s'étendre très largement... et faire de l'ombre au soleil, pour le bonheur des gens assis en dessous...

Merci encore Marie Claude pour ta *présence*...Grosses bise du jour