mardi 27 juillet 2021

Quatrième et dernière visite au musée Carnavalet de Paris !


 Le bureau de madame de Sévigné

Je vous avais raconté, il me semble, que j'avais pris plusieurs billets d'entrées pour visiter le musée Carnavalet à Paris (pour cause de jauges épidémiques). Les horaires étaient précis et ça m'allait bien, égoïstement, je me disais : il n'y aura pas trop de monde. Il venait d'ouvrir (après quatre longues années), tout propre, tout neuf et agrandi et totalement rénové ! Comme moi, les visiteurs en étaient curieux, après  la transformation, le dépoussiérage, le nouvel arrangement, la création du sous-sol à la visite... Il y avait du monde, mais raisonnablement... Un billet d'entrée par niveaux, donc, plusieurs jeudis de suite, j'y suis allée avec joie ! Le plus vieux musée de Paris (1880), construit au 16e siècle, un des plus anciens hôtels du Marais, et surtout le musée de mon enfance et adolescence, je lui suis toujours restée fidèle...

J'ai pu visiter à mon rythme (lent), au dernier passage, je me demandais où je pouvais encore trouver les traces de vingt ans d'habitation de madame de Sévigné ? J'avais le plan sous les yeux, mais comme je ne suis pas forte du tout en plans, j'ai tourné dans le château un bon moment avant de me renseigner auprès des gardiens : pas compliqué, vous avancez au fond, puis vous tournez à droite, puis à gauche, et c'est là ! Là, dans une grande pièce, à peu près vide, il fallait avoir une très grande capacité à rêver l'existence de madame de Sévigné dans les lieux : un portrait, son bureau et une lettre originale... C'est tout !


Madame de Sévigné - Claude Lefèvre (vers 1665)

Alors, déçue, j'ai décidé de continuer à regarder simplement les objets, meubles et tableaux du musée comme des objets esthétiques, sans analyse historique, je ne les percevais que par leurs formes et leurs couleurs... Ainsi à l'étage de la Révolution Française, j'ai fait pareil... J'ai regardé l'Histoire de Paris (?) comme un livre d'images... Je me suis mise à la photographier la collection sans me soucier de la chronologie, de la douleur, des coups de feu, de la liberté, l'égalité et la fraternité de la Révolution au dernier étage...



Une paire de boucles d'oreilles en or, faite au 19e siècle, 100 ans après la Révolution, d'après des caricatures d'époque : la reine ouvre les yeux, le roi les ferme, leurs têtes sont suspendues sous la lame de la guillotine... Humour noir et cruel !

En fait, comme ça faisait quatre fois que je revenais sur les lieux des crimes, j'en avait peut-être un peu assez, j'avais atteint mes limites ? J'allais d'une pièce à l'autre comme dans les rayons d'un grand magasin... Choisissant les objets comme ils venaient... Ils s'associaient aux cours de mes pensées... Suivaient le cours de Mon Histoire !


Coffret en forme de sarcophage portant l'inscription "Dépouilles Sacrées" sur la plaque en argent, contenant des pièces de lingerie ayant appartenu à la famille royale - 19e siècle


Le mien, lui ressemble étrangement ! Coffret acheté en brocante, origine inconnue !


L'article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793 ajoute à la déclaration de 1789  la notion de bonheur comme : but de la société... Faisant du bonheur un droit constitutionnel !

Je me suis demandé si les mots "bonheur commun" avait subsisté dans les constitutions suivantes (16 jusqu'en 1958), un petit travail à mener !!


Une petite niche de petit chien vers 1785 ! 

Nous étions agglutinés autour de la niche du chien de luxe, avec des sourires non dissimulés, c'est pour le toutou à sa mémère, je vous raconte pas comment il devait sentir bon, petite pochade, pour un objet superbe d'élégance... Par ici la visite !


Confident - Un beau fauteuil bien confortable et spacieux (prévu pour deux) - 19e siècle, je me suis dit : tiens c'est drôle, je pensais aux sièges de nos transports en commun qui s'étaient élargis aussi, pour cause de surpoids de la population...

"Les collections du musée Carnavalet - Histoire de Paris, sont riches de plus de 600 000 pièces. Le parcours, qui va de l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui, comprend des œuvres très variées : vestiges archéologiques, peintures, sculptures, dessins, médailles et monnaies, estampes et gravures, photographies, maquettes, mobilier, enseignes, petits objets d'histoire et de mémoire (boutons, textiles, boîtes, statuettes...), ainsi qu'un ensemble unique d'œuvres et de témoignages sur la Révolution Française. La reconstitution d'intérieurs parisiens d'autrefois a également fait beaucoup pour la renommée du musée."   Continuons la visite au grés de ma fantaisie...


J'aime cette petite table bouillotte du 18e siècle (p
our jouer à la bouillotte, un jeu de cartes très rapide) 

Au musée Carnavalet, on se promène comme chez un grand collectionneur d'objets d'art, on butine ça et là, la visite ne se fait pas comme dans une demeure habitée par les propriétaires, ici tout est rangé par siècle... Chaque objet a sa propre autonomie...


Ce superbe lustre en cristal me fait penser à Venise

Je me souviens de ces arrière-boutiques à Murano, où se trouvaient les trésors qui n'étaient pas destinés spécialement aux touristes, j'y ai vu des lustres et autres suspensions, chers sans doute, mais tellement sublimes ! Les lustres que je rencontre à Carnavalet  me ramènent à Venise, invariablement...


À Carnavalet, même à contre-jour, la lumière brille de tous ses cristaux


Rue de la Chine, dans le 20e arrondissement, un coup de photo pour ce lustre d'un brocanteur parisien ! (22 juillet 2021)




Les lustres fleuris (Murano) au musée Mocenigo de Venise (juillet 2014)


Au musée Carnavalet, petite pièce entièrement reconstituée, le  Salon du graveur Gilles Demateau, 18e siècle, qui habitait dans l'île de la Cité. P
our le décor,  de grands noms :  Boucher, Fragonard, Huet


 Et le chat !

La quatrième et dernière visite (pour le moment) du musée s'est faite tranquillement, le public l'avait déserté pour les jardins, sous les parasols avec thé ou café... Papotages pandémiques sans masque...


La belle vie dans les beaux jardins

Dans le square d'à côté : George-Cain (nom du conservateur du musée Carnavalet de 1874 à 1914)

Mitoyen avec le musée, j'ai pu voir un figuier plus que centenaire qui ne portait aucun fruit pour le moment, il faudra que je revienne, forcément... Pour ma prochaine visite au musée...


Le vieux figuier plus que centenaire (dépôts lapidaire du musée Carnavalet)


Très belle vue du square (auteur O. Taris) - (2012). Ce jardin est magnifique, il a été créé en 1923...

Mes amis, il faut très vite que je revienne aux petites rencontres de trottoir, si émouvantes et si inattendues... Puis aussi à ma visite au Muséum National d'Histoire Naturelle, aux murs peints de Paris (Belleville, Saint Germain-des-Près), aux murs à pêches de Montreuil, au cimetière du Père-Lachaise qui ne me quitte jamais... Trop de travail, trop de travail, trop de travail... Je vous embrasse tous, tous mes visiteurs fidèles et de hasard...

8 commentaires:

Unknown a dit…

Merci Danielle pour ce magnifique reportage sur le musée Carnavalet,
tu vas devenir leur guide attitrée..
Que ce doit être agréable de lire dans ce beau jardin
A Metz, le ciel est bien nuageux aujourd'hui..

Bonne journée

Anne-Marie

siu a dit…

J'avoue que les boucles d'oreilles m'ont impressionnée, en revanche je trouve très beaux les tapis qu'on entrevoit par-ci par-là.
Et tu as donc chez toi un coffret royal..! ;-))
Paris ou Venise, quels lustres superbes...
Et pour finir quelle envie de m'asseoir dans ce jardin, sous un parasol, avec un bon café. Quant ou figuier, c'est un arbre que j'aime beaucoup, tout comme ses fruits.

Tu en as donc du pain sur la planche, pour le futur proche... L'eau déjà à la bouche, j'attends pleine d'espoir.
Merci à l'avance! :-))

Entre le soleil et la pluie, qui se succedent à Trieste depuis ce matin, je t'embrasse fort!!

Danielle a dit…

Merci à toi Anne-Marie d'être sur mes lignes, et mes photos...

Moi je suis d'accord le beau jardin de la rue Payenne est magnifique, il est bien fait pour la lecture, le jour où j'y étais il y avait une animatrice qui apprenait le jeu de boules à des personnes "un peu à l'ouest", tout le groupe était distingué, pas un mot plus haut que l'autre, allons monsieur Gérard laissez jouer madame Lucette, madame Lucette allez, lancez le cochonnet et tout le monde attendait son tour avec enthousiasme, sans parvenir jamais à se placer près du cochonnet... Je suis restée un bon moment à les regarder... Ils ne ressemblaient pas du tout à ceux qui habitent par chez moi, pas du tout à l'ouest... Mais attention de ne pas prendre la boule sur la tête, les boulistes par chez moi sont bien sympa aussi, mais plus bruyants, plus... boulistes... En repartant l'animatrice, rééducatrice (?) a dit à monsieur Georges : laissez passer madame Sophie quand même !

C'était un spectacle très prenant, j'admirais ces personnes qui se passionnaient, calmement pour lancer des boules !

Anne-Marie à Metz comme par ici il pleut !

Je t'embrasse fort de fort.



Danielle a dit…

Chère Siu, tout est beau à Carnavalet, tu ne sais plus où donner de la tête, il faut au moins prendre quatre billets par personne pour en avoir une idée :-)))

Ben oui, c'est ce que je me suis dit, un coffret royal si ça se trouve ?

J'adore comme toi les figuiers et leurs fruits, ils sont uniques, et tellement beaux, j'espère en trouver quelques-uns dans le Berry bientôt...

Merci Siu d'attendre "le pain de ma planche" :-))

Trieste, doit être magnifique sous toutes ses couleurs, avec ou sans pluie, j'imagine !!!!

Je t'embrasse très fort chère (triestine) ?

Marie Claude a dit…

J'ai continué avec plaisir cette visite à Carnavalet!
Pas "fan" du tout de ces boucles d'oreilles.
Incroyable la réplique de ton coffret, dommage on ne connait pas son histoire.
Magnifique cette collection de lustres étincelants!
Ce figuier gigantesque, j'imagine quand il porte tout ses fruits..
Je lis que tu as encore de belles histoires à nous raconter...tant mieux!!!
De gros bisous du matin

Brigitte a dit…

Quelle visite et que ton coffret ressemble à celui du musée ...
Les lustres sont étincelant de beauté ,c'est féérique .
Les jardins et ce figuier sont magnifiques ,tu sais ou porter tes yeux attirés par cette nature que tu aimes ; Merci de nous en faire profiter !
j'attends tes histoires ..;
Bises du matin

Danielle a dit…

Merci Marie Claude, comme toi pas fan du tout du tout des boucles d'oreilles :-)) La tête dans le panier...

Je vais puiser dans mon panier d'histoires...

Merci d'y revenir, je t'embrasse fort de maintenant.

Danielle a dit…

Brigitte, oui, je n'en saurais pas plus sur mon coffret, dommage !

Ah ! Les lustres, quelle beauté, à Venise je me suis régalée...et dans nos beaux musées ils ne manquent pas d'allure !!!

Brigitte, merci pour ton attente.

Bises très fortes avec soleil.