La cour d'honneur Louis XIV, les bas-reliefs du fond sont de Jean Gougon : Les quatre saisons
Dès sa réouverture, le musée Carnavalet fait un tabac !
Après quatre ans de fermeture pour rénovation et agrandissement, j'en étais encore à me demander s'il fallait y aller maintenant ? Je me suis tâtée, vaccinée, flux contingenté, mais bien sûr, il faut profiter de Paris sans touristes, j'ai deux mois à peine avant que les vacanciers du monde entier ne rappliquent, rendant tout plus difficile. Très vite je vais devoir lâcher (pour cause de files d'attente insupportables) les musées, les expos, les quartiers encombrés de cartes postales, souvenirs, fausses glaces artisanales et restos parigots !
Dans ces moments pandémiques, hélas ! L'obsession est bien sûr à la réduction des jauges. Quelle aubaine, prendre ses places à l'avance (même gratuites pour les collections permanentes), parfait, choisir son horaire, génial, son jour, parfait, si ça pouvait durer toujours ! Les jauges "pas pandémiques" devraient devenir la norme pour rendre, enfin, les visites agréables.
Ça te dirait qu'on aille au musée Carnavalet, il paraît qu'il est tout pimpant, presque neuf ? Mon amie est toujours partante, rendez-vous au métro, partons sur Paris, dans mon quartier d'enfance. Il y avait toujours quelque chose à voir au Musée Carnavalet, plus gris, plus poussiéreux qu'aujourd'hui, son air vieux jeu me plaisait, le parcours était brouillon, les buis du jardin étaient plus hauts, très beaux. On y va, j'en trépigne de joie, mon amie est toujours très enthousiaste. Déjà, quand j'étais petite, moyenne et grande, je ne me faisais jamais prier pour y aller, l'entrée ne coûtait pas grand chose (la gratuité d'aujourd'hui est encore mieux), le coin était calme et tranquille, il permettait d'aller lentement et d'admirer. Par ici, les rue de Paris étaient les lignes de ma main... Je les connaissais comme ma poche...
Bon, Danielle, tu ne vas pas nous la faire à l'envers, le Musée Carnavalet est malheureusement situé dans le Marais, donc au cœur du tourisme, cœur du monde, cœur des glaces et des estaminets, cœur d'une "tradition" pourtant envolée, c'est la vie, pas la peine de ronchonner... Bien sûr !
J'avais nos deux beaux billets imprimés, le jour, l'heure étaient notés, pas question d'arriver ni en retard, ni en avance, il fallait être à l'heure, on prend l'autobus ? Oui, c'est bien plus agréable, une belle balade, laissons-nous glisser tout au long des vitrines qui défilent à toute allure, je préfère glisser avec embouteillages pour faire durer le plaisir...
"Le bel air" n'y est plus depuis longtemps, mais la cour et le jardin, l'ombre et la lumière me vont complètement, la transformation est totalement réussie, je vais pouvoir tout revoir de A jusqu'à Z... Je me souviens de cette entrée par la cour Louis XIV depuis toujours, et tout de suite à droite, dans la première pièce, immense, sont toujours pendues les vieilles enseignes des boutiques, des rues, des artisans, je me suis tout de suite retrouvée en pays de connaissance... Allez, révision générale !
La première salle des vieilles enseignes parisiennes
Au fond, un bel escalier en bois précieux, très contemporain, élégant, créé de toute pièce, permet d'accéder directement aux étages supérieurs, un parcours savamment actualisé, magnifique et pratique...
Ciseau de tailleur, enseigne de coutelier ( 19e siècle) de la rue Rambuteau
Cette enseigne "A la bonne Renommée", trop Bonapartiste et angélique pour être récupérée de nos jours ! Que pouvait-on bien vendre sous cette égide ? À boire, à manger.... ?
Je me suis vite aperçue que la visite serait trop compliquée pour moi, trop de choses à voir, trop de souvenirs, pas assez de temps, une petite panique, par où commencer ? Revoir, revérifier, se rappeler, aller directement à ce que je connaissais déjà, ou démarrer sur les nouveautés ? Aurais-je assez de temps avec la jauge pandémique imposée ? Le plus vieux musée de Paris (1880) s'est agrandi, le sous-sol, qui accueillait les collections, est maintenant dédié à la Préhistoire / Antiquité / Moyen-Âge, l'extension s'est faite également en surface avec l'annexion de l'hôtel particulier (Le Peletier) mitoyen, les deux escaliers contemporains nous mènent ainsi directement dans les étages sans l'obligation de faire "le grand tour" obligatoire comme chez IKÉA ! Jamais ne n'y arriverais ! Rien n'a été oublié pour le confort : la restauration, les livres et les souvenirs, au rez-de-chaussée près des jardins, ainsi que des surfaces prévues pour les expos temporaires... Au sous-sol, vestiaires, toilettes...
Une surprise de taille :
Je me suis donc laissé porter le nez au vent... Vers les objets que je connaissais, les enseignes, les devantures de boutiques anciennes, et la chambre de Marcel Proust mon écrivain préféré ! Je me suis émerveillée devant un tableau intitulé : Dôme central de la galerie des machines à l'Exposition Universelle de 1889 - Louis Béroud (1852-1930).
Le personnage central époustouflant de beauté
Mon émerveillement ne vient pas du tableau, plutôt de facture traditionnelle, mais de cet homme au premier plan, élégant, martial, flamboyant, avec son habit rouge et son beau turban blanc, je l'avais déjà vu et photographié sur un mur de Paris, haut de plusieurs mètres, le collage géant était de Julien de Casabianca. (Depuis plusieurs années, l’artiste Julien de Casabianca parcourt les musées du monde entier pour y photographier des personnages tirés des œuvres qui y sont exposées. Agrandis et collés sur les murs des villes, comme échappés de leurs cadres, ces personnages retrouvent alors une seconde vie à travers le temps et l’espace).
En 2017, j'avais lu quelque part qu'il y avait un nouveau mur peint à voir dans la rue, je m'y étais précipitée avec mon appareil photo, par simple curiosité admirative, ne sachant rien de rien des conditions de sa réalisation... Je me souviens encore nettement de la joie, de l'enthousiasme, et de l'émotion extrêmement forte que j'avais ressentie en apercevant, dès le coin de la rue Mathis, cet immense bonhomme coloré, superbe, un géant d'une beauté sidérante, je n'arrivais pas à le quitter des yeux, ni à partir. Le collage aujourd'hui est très détérioré, il était visible d'octobre à décembre 2017... Depuis, la pluie, le vent les intempéries ont eu raison de sa superbe !
6 commentaires:
Je ne saurais pas dire ce qu'est plus intéressant, captivant, surprenant, sympa et je pourrais continuer, chère Danielle... parmi tout ce que tu écris et nous racontes (et fais voir par tes toujours très belles photos).
Bref: un billet que j'ai trouvé particulièrement riche et savoureux!
Encore une fois merci, en attendant le prochain car... ben oui, tu nous rends insatiables :-))
Gros bisous, en te souhaitant une bonne semaine!
Merci chère Siu, tu me gâtes, par tes mots si chaleureux et bienveillants... Je suis contente de ce partage qui me tient à coeur.
J'ai des réserves, je les mets en mots et j'arrive...
Encore merci Siu, tu m'encourages à continuer, vraiment !!
Je t'embrasse très fort, fort...
Une rénovation qui semble réussie et tu as bien fais de t'y rendre et de partager avec nous.
J'ai revu avec plaisir la chambre de Proust et découvert ce nouvel escalier d'un autre style!!
Vivement la suite ,tu as fais le plein de billets...
Un musée qui se visite et se revisite tant de belles découvertes!
Demain c'est mercredi et ta soirée familiale....
Belle journée avec des bises du matin
Oui, chère Marie Claude, demain c'est la soirée tradition :-))
Merci de ton intérêt, je retourne après demain au musée Carnavalet !!!!!
Je vais essayer de ne pas aller revoir la chambre de Marcel !!!!
Il fait beau, belle journée à toi Marie Claude, je t'embrasse fort.
Il est magnifique ce musée Danielle, il doit y faire bien frais par cette chaleur...
A revisiter lors d'une prochaine échappée à Paris
Bonne soirée et bon mercredi en famille
Anne-Marie
Oui Anne-Marie c'est un très beau musée, frais et rempli de belles choses...
Tu vas bien aimer je crois, il faut se dépêcher avant que le monde ne revienne...
Merci Anne-Marie (pour mercredi) pour toi aussi une très bonne soirée, peut-être un peu chaude ?
Bises fortes de maintenant.
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