vendredi 30 avril 2010

Yves Boussin, un peintre que j'aime...
























Un tableau (115x113), encore sur son support de travail, qui représente des toréadors, jamais de la vie je n'aurais imaginé y être aussi sensible !

Ici, l’émotion me gagne immédiatement, à la vue de ces deux personnages. Les poses sont inhabituelles, l’un baisse la tête, pour le salut, l’autre lève les yeux vers le public, les bouches sont closes, une très grande impression se dégage, le silence saisit, une force intérieure les enveloppe, l’attitude humble de ces deux hommes, touche au cœur..



Je me sens loin de l’arène, loin du tumulte, loin du sang et de la frénésie, les toréadors sont en pause, les bras le long du corps, tranquilles, hors du monde.

Les couleurs « dégoulinent » comme des larmes, l’atmosphère est calme et recueillie, elle me dit tout autre chose du spectacle traditionnel, donné entre ombre et lumière. les costumes sont splendides, avec des couleurs vives, noyées dans les ombres, les broderies, les ors, contribuent à la magnificence de l'instant.

Les carnations des toréadors se confondent avec le bleu du fond et donnent de la douceur à leur présence, les rouges, les blancs, les dorés, rendent précieuse toute la palette du peintre. Le cadrage serré, la verticalité de l’ensemble, mettent en valeur l'inclinaison de la tête de l’homme de droite, un peu triste, un peu soumis, sans sourire...

Un très grand moment de beauté, de sensibilité, d’admiration pure.

L’artiste, nous donne à voir une minute de silence, bravo et merci !

mercredi 28 avril 2010

Mes orchidées...




















Depuis plusieurs années, j'ai le plaisir de regarder pousser mes orchidées.

Au premier achat, j'ai pris des risques : les orchidées ? Impossible à garder, impossible à élever, trop difficile, trop délicates, trop parfaites, il faut vraiment s'y connaître pour y arriver. Le quidam, le lambda n'a aucune chance. Elles vont crever rapidement.

J'ai donc étudié les modes d'emplois, dégoté les recettes infaillibles, les remèdes de bonne femme, écouté les conseils : de spécialistes, de ma gardienne d'immeuble, de mes amis, des amis de mes amis... Et j'ai planché devant Internet, pendant des heures.

Et j'ai su très rapidement ce qu'il fallait faire, et ne pas faire, et je vais vous dire ce que j'ai fait :

Il faut pulvériser les feuilles avec de l'eau pure, il ne faut surtout pas pulvériser les feuilles, il ne faut pas couper les tiges défleuries, il faut couper les tiges défleuries, à une oeil du pied, à deux yeux, à trois yeux... Moi je coupe à un oeil (le bon).

Il faut arroser très peu, il faut tremper le pot une fois par semaine... Il ne faut pas nettoyer les feuilles, il faut surtout bien nettoyer les feuilles, ne pas les exposer plein soleil et là ! Tout le monde est d'accord, il ne faut pas. Moi, j'arrose largement, avec un broc, une fois par semaine, je nettoie les feuilles quand j'ai le temps et quand j'y pense. Surtout avec délicatesse, avec amour.

le chapitre de l'engrais est énorme, il y en a pour tous les goûts, avant, après la floraison, une fois, deux fois par semaine, l'hiver, l'été, en toute saison... On ne sait plus où donner de la tête. Moi, je n'en mets jamais. Je protège mon environnement.

Il leur faut de la lumière, pas d'avis contraire. Il faut les rempoter une fois tous les trois ans, jamais à la floraison... Moi, j'ai fait tout ça, dépoté, rempoté, en pleine floraison et elles sont magnifiques !

Donc, voilà des années que je les regarde sortir leurs tiges, leurs boutons, leurs racines, et se développer superbement. Je n'ai pas spécialement la main verte, alors je peux dire qu'élever des orchidées, c'est possible, même pour le commun des mortels, et c'est très beau très longtemps.

Ah ! J'oubliais, si vous voyez de temps en temps une feuille jaunir, ne vous arrachez pas les cheveux, pas la peine d'appeler le Samu, coupez avec des ciseaux... Tout ira bien. Respirez !

l'arrivée, Déshumanisation, Mon Dieu.
















Une de mes amies m'a envoyé ce texte, lors de sa visite à Berlin, copié au mémorial de la Shoah, et j'ai trouvé cet inventaire poignant :


L'arrivée, Déshumanisation, Mon Dieu.


Mon Dieu,


je n'ai plus de vêtements sur moi,


je n'ai plus de chaussures,


je n'ai plus de sac, plus de portefeuille, plus de stylo,


je n'ai plus de nom. On me l'a étiqueté 35 282.


Je n'ai plus de cheveux, je n'ai plus de mouchoir,


je n'ai plus les photos de maman et de mes neveux.


Je n'ai plus l'anthologie où chaque jour,


dans ma cellule de Fresnes


j'apprenais la poésie.


Je n'ai plus rien.


Mon crâne, mon corps, mes mains sont nues.


Catherine Roux


35 282

lundi 26 avril 2010

Le Brésil à travers les Cirandinhas de Villa-Lobos...


" C'est souvent beau, un vieux théâtre, mais toute mise en scène y reste confinée dans des espaces d'autrefois. Un théâtre tout neuf peut être dynamique et pourtant rester froid et sans âme. Aux Bouffes du Nord, on est frappé par la noblesse des proportions, mais en même temps, cette qualité est cassée par l'apparence rude du lieu. Ces deux aspects font un tout. Si l'on restaurait parfaitement le théâtre, alors la beauté de l'architecture perdrait en quelque sorte de sa force et deviendrait un inconvénient. "
Peter Brook, 1974


Le théâtre des Bouffes du Nord accueillait le travail de jeunes en apprentissage dans des entreprises, en liaison avec les lycées professionnel (5 lycées et l'école spéciale des Travaux publics). Acteurs, chanteuse, danseuses, percussion, costumières, techniciens... Des professionnels du spectacle... Pour présenter un spectacle "Le Brésil à travers les cirandinhas de Villa-Lobos".


L'affaire était bien menée, tant sur l'histoire du Brésil que sur la vie du compositeur Villas-Lobos (joués par des acteurs différents) suivant les évènements.


Bien sûr, les interprètes avaient le trac, bien sûr, ils jouaient en vrai pour la 1ère fois dans ce magnifique théâtre, qui était plein à craquer, les copains, les amis, les amis des amis, les parents, les équipes pédagogiques...et moi.


La fête fut complète, avec la tonitruante Batucada, qui ponctua le spectacle.


Un beau challenge réussi pour ces jeunes, j'y ai pris beaucoup de plaisir, et quand j'ai vu le pianiste (de mes amis) danser sur son tabouret de piano pour accompagner certaines danses ou musiques, la joie était à son comble. Bravo les jeunes (et le pianiste) pour ces belles émotions !

vendredi 23 avril 2010

l'Epine dans le coeur... De Michel Gondry.















Un documentaire très émouvant.

Au cours d'un voyage qui met en valeur la vie de Suzette, sa tante, institutrice "volante", dans les Cévennes, le réalisateur s'approche de l'intime, non pas par effraction mais par nécessité.

Suzette raconte, ses classes uniques, son manque de formation à ses débuts et puis sa passion surtout pour les CP... qui savent lire à la fin de l'année...

Cette belle femme, souriante, moderne, touchante, nous entraîne dans les lieux de sa pratique scolaire, rencontres avec ses anciennes élèves, ses anciennes collègues... Les petites écoles, abandonnées, détruites, en ruines ou devenues résidences secondaires...

Une séance de cinéma se réalise dans une école ancienne, dont il ne reste que la "lucarne", petite ouverture par laquelle était projetés les films, la projection se fait en plein air, au milieu des bois avec un film de Jean Grémillon, Remorques avec Jean Gabin et Michelle Morgan.


Nous saurons comment elle enthousiasmait ses élèves en les emmenant à la piscine, pour leur apprendre à nager, à Londres... et aussi comment son exigence a marqué son fils unique, son neveu et les autres... mais aujourd'hui, chez ses anciens élèves, son autorité d'alors est diluée dans la nostalgie et la tendresse.

Et puis la mort du père, dont l'annonce est "reportée" au fils pour cause de baccalauréat de sa petite fille.

Jean-Yves, son fils, son épine dans le coeur, est homosexuel, la vie a été dure pour lui, enfermé dans le silence et la souffrance... Aujourd'hui encore. Il s'est tu devant son père, jusqu'au bout, tu aussi devant sa mère, longtemps... De dépression en dépression, il se sent encore aujourd'hui, coupable, après la disparition de son père qu'il adorait. Impressionnant d'émotion !

mercredi 21 avril 2010

Bouchara... C'est fini depuis longtemps !















Témoignages… de tristesse...

"Bouchara à Paris, hors butte Montmartre, était le seul lieu où acheter, à proximité du centre, des tissus ! La boutique de décoration avait pris le pas sur les tissus ........."

"Je ne comprends pas qu'un magasin aussi célèbre ait fermé ses portes, alors qu'il y avait tout le temps la foule."

"Bonsoir... Et oui, moi aussi je suis fortement déçue de la fermeture de Bouchara, il va falloir arpenter la butte Montmartre pour essayer de trouver la même qualité."

"Je pense que beaucoup de monde est très déçu de cette fermeture, un peu comme la fermeture de la Samaritaine, c'est un peu du patrimoine qui s'en va on ne sait pas vraiment pourquoi tout a été très vite - les clients n'ont pas été avertis - les médias n'en ont pas parlé."

"C'est très dommage ! Je me déplaçais régulièrement de Province (600km) pour acheter mes tissus chez Bouchara. On ne trouvait pas d'équivalent pour de beaux tissus."

"Encore une belle enseigne parisienne qui fout le camp, en silence, sans cri, sans un écho dans la presse, pitoyable !!!!"

La liste serait longue des plaintes, des soupirs, des regrets, des interrogations de toutes les malheureuses (et quelques malheureux, c’est vrai !) qui faisaient escale à l’Opéra pour acheter du tissu.

En août 2008 (déjà), le magasin BOUCHARA de Paris, a fermé ses portes, il existait depuis plus de 100 ans, il a été revendu, personnel compris, 100 personnes, presque exclusivement des femmes, la moyenne d’âge des vendeuses était de 45 ans, à l’enseigne H et M… 2000 m² de tissus, au 1er étage l’habillement, au sous-sol l’ameublement… Au RDC, la déco de mauvaise qualité, avait déjà détrôné une bonne surface de tissus. On sentait bien que le vent allait tourner.



Il va falloir s’habiller chez H et M, GAP, C et A, Zara (qui a remplacé le magasin Bouchara à Nantes) pour les plus désargentés, les plus jeunes. Comme dans le monde entier, l’uniformité gagne du terrain.

Tout le monde est obligé de se rabattre sur le Marché St Pierre, mais le charme est rompu, que va-t-on devenir ? Bien sûr on a bien l’impression que tout est beaucoup plus cher sur la butte Montmartre, pratiquement plus de concurrence, les prix s’envolent… Enfin bref, ce n’est plus du tout la même chose.

Paraît même que les tissus Reine, à Montmartre, ont du plomb dans l’aile, je tremble…

J'ai rencontré pas plus tard qu'hier, des créatrices catastrophées, par la perte du magasin Bouchara... Voilà donc plus de deux ans que le désespoir s'est installé...

Je peux dire que j’ai fait tous mes petits sacs en tissu (voir beaucoup plus loin sur mon blog, les belles photos que j’en ai fait) avec les tissus de chez Bouchara, vous voyez, la vie n’est pas facile… J’ai de la nostalgie… Il va bien falloir que je fasse appel à la philosophie pour calmer mon mécontentement, me rabattre sur le Sacré Cœur, c’est tout ce qui me reste à faire, il faut renoncer, même plus de choix possible.



Donc, pour aller au marché St Pierre, je fais le même périple que les milliers de touristes qui viennent avec plaisir, dans ce vieux quartier de Paris, je descends à la station Anvers et je grimpe au pied de la basilique, au bout de la rue qui monte, elle trône, toute blanche, entre les arbres et le manège, en plein ciel bleu.

mardi 20 avril 2010

Le cimetière du Père-Lachaise...Les vivants ont rendez-vous avec les morts !




















Le cimetière si paisible, si calme, il y a quelques années, devient un haut lieu du tourisme parisien…

Par n’importe quelle entrée il y a du monde, sac à dos, plan et carte en mains, les groupes avec guide ou entre amis, les promeneurs solitaires, et ceux qui vont par deux… Il y a du monde qui circule entre les tombes. On y parle toutes les langues, c'est souvent très gai, heureusement il y a quelques bancs qui peuvent abriter les conversations, le repos bien mérité.

Par le jardin du souvenir, près de la place Gambetta, tout le long de la pelouse bien verte, rayée de gris par les traces des cendres fraîchement déposées, il y a des fleurs, toujours des fleurs, les fleurs isolées, achetée à l’unité, sans papier, sans ruban, déposées clandestinement…Il est interdit de déposer des fleurs sur cette pelouse, pourtant abreuvée par beaucoup des morts du crématorium. Alors les gens le font quand même, chacun jette à la volée, la rose, la marguerite, et le glaïeul, suivant la saison.

La pelouse du souvenir doit rester propre et verte ! C’est la règle du Père-Lachaise ! Mais comme personne ne respecte la petite pancarte, c'est sous l'oeil bienveillant du gardien que souvent je dépose ma fleur qui se tortille dans ma main.

Après le recueillement devant le gazon souvenir, la promenade commence… C’est le printemps et les cerisiers qui bordent l’allée ont les branches totalement blanches de fleurs, les forcicias flamboient entre les haies, les tulipes, les myosotis, les pervenches, ajoutent encore de la beauté aux architectures des tombes. les plus anciennes attirent la foule, mais avec Piaf, Yves Montand et Simone Signoret, Bashung, Francis Lemarque, Gilberd Bécaud, la chansons française est bien représentée...

Tous les autres arbres sont prêts, le vert va être mis cette semaine, l’ombre se prépare pour cet été.

Il suffit de suivre les groupes pour retrouver, les gens célèbres…

"En 1804, le Père-Lachaise ne comptait que 13 tombes. L'année suivante, il n'y en avait que 44, puis 49 en 1806, 62 en 1807 et 833 en 1812. En 1817, pour redorer l'image du cimetière la mairie de Paris organise le transfert des dépouilles d'Héloïse et Abélard, ainsi que de Molière et La Fontaine. Il n'en fallait pas plus : en 1830, on décomptait 33 000 tombes. Le Père-Lachaise connut à cette époque cinq agrandissements : en 1824, 1829, 1832, 1842 et 1850. Ceux-ci lui ont permis de passer de 17 hectares 58 ares (175 800 m²) à 43 hectares 93 ares (439 300 m²) pour 70 000 tombes, 5 300 arbres, une centaine de chats, une volière d'oiseaux et deux millions de visites " Wikipédia.

Une visite virtuelle est possible sur le cite du Père-Lachaise, vous pouvez ainsi circuler de votre fauteuil sans vous enrhumer, en toute tranquillité.

Pour sortir à l’heure du cimetière il faut bien tenir la barre et regarder souvent sa montre, les chemins sont bien escarpés et les découvertes bien tentantes, pour arriver à l’heure au rendez-vous des vivants.





































lundi 19 avril 2010

Les citronniers... De Eran Riklis.




















J'avais un DVD de retard, le seul, je regarde peu les DVD, le format est trop petit, tous les films sont faits pour le grand écran du cinéma, bien calé dans son fauteuil, les yeux légèrement levés (comme dit JL Godard).


Mais comme j'avais du retard, il fallait bien que ça cesse, et j'avais très envie de voir ce film qui ne passe plus nulle part.


J'ai déjà parlé des orangers, avec le film à quatre mains (Journal d'une orange...) israéliennes et palestiniennes.


Là, les agrumes, les Citronniers, nous remettent aussi en plein conflit israélo-palestinien. La fable est pacifiste, bon enfant : un champs de citronniers, cultivé par une palestinienne, Salma, qui vit dans un petit village palestinien de Cisjordanie, situé sur la Ligne verte qui sépare Israël des territoires occupés, depuis plusieurs générations, est pris dans le collimateur du Ministre de la défense intérieure, qui vient de s'installer dans la maison d'à côté. Pour cause de sécurité il décide de faire abattre la plantation... Mais c'est sans compter sur le courage et la ténacité de la palestinienne, qui va jusqu'en Cour Suprême faire entendre son bon droit. Monsieur le ministre vous n'aurez pas mes citrons. Elle perd la partie ...


Encore une belle réflexion politique, sur un sujet toujours brûlant, mais... J'ai trouvé que le jeu des acteurs, n'était pas à la hauteur de la chronique humaniste. Tout les personnages surjouent leur rôle, les bons d'un côté et les mauvais de l'autre, un peu caricaturaux pour y croire vraiment. Le réalisateur film avec un courage qui fait froid dans le dos, le mur énorme, tout en béton, qui sépare Israéliens et Palestiniens...Pour encore longtemps, hélas.


C'est un film salutaire, utile, touchant, pour essayer de comprendre, merci monsieur Riklis.

dimanche 18 avril 2010

Savez-vous planter les choux ?.... A la mode ?
















C'est agréable pour la vie, de planter, pas forcément des choux, puisque sur mon balcon je ne peux pas.

Par contre, planter des fleurs, ça je peux, et je ne me gêne pas. Tous les ans c'est la même tension : quoi planter ? De quelles couleurs ? Des vivaces ou des annuelles ? Il faut quelle tiennent bien au soleil, n'attirent pas trop les pucerons, s'abreuvent à l'eau de pluie plutôt qu'à l'arrosoir, car pour les vacances, qui viendra deux fois pas semaine ?


Une fois que vous avez fait le tour de la question, que vous avez une idée sur l'espèce, les couleurs, la résistance au soleil et à l'ombre, la question terrible vient très vite : combien faut-il que je prenne de pieds, et où vais-je les acheter ?


"Combien faut-il que je prenne de pieds ?" vient toujours buter sur la longueur des bacs. Si je veux que le pied grossisse, comme en plein champ, il faut en mettre peu, si je veux avoir des fleurs qui cachent les tours d'en face, il faut en planter beaucoup.


Là aussi, la philosophie va m'aider à bien réfléchir, vous allez voir pourquoi. Car bien que je sache intérieurement la réponse, je fais comme si cette année, c'était la première fois que je jardinais, première fois que je chaussais les gants en caoutchouc et remuais la terre...


La réponse raisonnable est donc : il faut planter peu et espacé, pour avoir belles fleurs et beau feuillage. Mais le coeur, lui, me dit : je n'ai plus envie du tout de voir l'autoroute, même si elle est encore loin, je veux être en plein jardin, bien à l'abri du regard voisin, près du ciel, sous le parasol. Donc, il faudrait que j'en plante beaucoup dans le même bac, pour avoir l'abondance tout de suite.


La question du choix est crucial, et comme tout choix implique un renoncement, il faut vraiment faire confiance à votre esprit, voire à votre expérience : je vais planter peu, pour avoir beaucoup, il faudra attendre et regarder pousser... Patience et raison.


Je vais acheter les plants chez le petit fleuriste du coin qui est un peu plus cher qu'ailleurs, mais quelle solidité, quelle palette de nuances, une terre parfaite, des fleurs saines, fières, pas une feuille jaunie. Une belle santé, quel bel été je vais passer.


Et vlan ! Le fleuriste a exactement les fleurs que vous vouliez, mais pas du tout les couleurs que vous espériez, il vous faut rebrasser vos cartes, tout recommencer, si je ne veux pas changer d'espèce, si mûrement réfléchie, il faut absolument revoir la couleur ! L'instant est grave, je dois renoncer immédiatement à regarder tout l'été, jusqu'à l'automne, mes couleurs préférées, au profit de la solidité.


C'est choisi, et comme un peintre avec ses pinceaux, j'éclaire le mauve et le rose avec un peu de blanc, comme tous les ans. Dommage pour le pourpre, ça sera pour l'année prochaine.


Pourtant, la vie est si vite au bout, elle passe comme un éclair, encore une année à n'avoir pas les bacs parfaits.

L'an prochain, je mets une seule couleur, c'est élégant, raffiné, de très bon goût, comme sur les magazines de mon coiffeur.


Vous voyez, la philosophie a de très beaux jours devant elle.

samedi 17 avril 2010

Les brocantes, les puces ?... Les boîtes à souvenirs...




















C’est très bien aussi…

Pour se distraire de la vie, le chercheur d’or et le chineur : Même combat !! On rabat la campagne, ratisse tous les paysages, en toutes saisons, pour trouver la pépite d’or. C’est une passion, c’est plus fort que soi, il faut qu’on aille là, où on déballe des vieilleries à vendre.

A Montreuil, par exemple, c’est un champ de mine inépuisable, on saute tous les 10 mètres sur l’objet, le petit truc dont on n’a absolument pas besoin, mais qui fait naître instantanément un souvenir, un regret, une envie : J’ai vu ça quelque part, chez ma grand-mère ? Chez ma mère ? je ne sais plus, je ne l’avais jamais vu comme ça. On est piqué par la curiosité : ça peut bien servir à quoi ce machin ?

Et puis pour le sentiment il n’y a pas mieux, les puces sont des lieux aussi riches que le sarcophage de Toutânkhamon, tous ces objets étaient utiles à la vie du mort, les habits, les batteries de cuisines, le linge de maison, les vieux bijoux sans une once d’or, les fausses perles de culture…Sans compter le courrier, souvent en tas, bien serré dans la boîte à chaussures : les lettres intimes, celles de Noël, d’anniversaires, le cousin, le frère, les parents tous donnaient des nouvelles, tout allait bien, ils avaient des projets…On allait se revoir bientôt.

Entre les stands, je prends des leçons d’histoire, de philosophie, et même de religion. Pas plus tard que ce matin, j’entends dire : Si les gens sont heureux autour de toi, c’est merveilleux, sois heureux toi aussi. Alors je continue de chercher l’objet qui va avec les mots…

Je vois des cuisines entières qui ont été vidées sur les trottoirs, les vieux couteaux les casseroles à peine nettoyées, les verres et même les provisions des placards, sel, poivre, pâtes et conserves… Les héritiers n’ont rien voulu garder, allez hop ça débarrasse.

Les vêtements qui feraient le bonheur de Christian Boltanski, les draps, les bas, les foulards, les mouchoirs de dentelles, bien repassés, bien pliés, il y a une vie après les morts : pour les chercheurs d’or les chineurs.

Pour les chaussures, il y a toutes les tailles, mais pas souvent en bon état, à Montreuil, les puces ne sont pas très bourgeoises, tout est porté un certain temps, les semelles sont usées, les sacs déformés, les vêtements raccommodés.

Il y a les brocanteurs des morts, et les brocanteurs des salles des ventes, beaucoup plus classe, tout est déjà trié, il reste uniquement le bon grain. La vaisselle en cristal, les tableaux encadrés, les colliers de nacre, les couverts en argent…Et le sourire du marchand.

Ce matin je suis restée en admiration, devant une dame qui vendait des parfums, des faux, mais qui sentent un peu comme les vrais, elle disait de la poésie, tout juste le temps de respirer, elle offrait du luxe aux passants avec ses mots bien ajustés, elle débouchait ses bouteilles, aspergeait la foule de fragrances printanières, un véritable bouquet de violettes, du lilas, du Musc… Dans des bouteilles qui ressemblaient à s’y méprendre aux originaux. Les passants, à en juger par le nombre, était conquis, pas un doute ne subsistait dans leur yeux, dans leurs narines, la dame faisait des cadeaux et pour le prix d’un flacon, elle en offrait un, puis deux, quelquefois trois, si on avait la patience d’attendre la fin de tout le discours parfumé… Byzance !!!

Dans les friperies, les langues vont bon train, la santé ? Le moral ? Les affaires ? Tout se dit pêle-mêle. Comment vous me trouvez ? Il me va bien ? J’aime beaucoup la couleur, vous avez l’air d’une reine, prenez-le.

Les enfants crient, courent de tous les côtés, les mères enfouissent leurs mains, leurs bras dans les tissus de toutes les couleurs, ramènent une belle jupe, un joli pull, aïe il y a un trou, zut ! C’était vraiment beau, il faut tout reposer et repartir à la conquête de l’objet rare, tellement sympa et pour trois fois rien.


Si on est fatigué, on peut manger une saucisse Halal avec un petit café, l’été il y a des chaises et des tables, vous êtes comme au jardin… Avec le soleil, passent devant vous, les herbes vertes, la menthe, l'estragon, la ciboulette, et la coriandre, dans une brouette, 0,50 centimes le brin, Chardin n'aurait pas mieux peint, et la senteur des bouquets vous transporte, comme un sourire...

Tiens, monsieur Maurice ne vient plus déballer, il est mort ? Parti à Vanves ? Il ne faisait plus assez d’affaires dans ce petit marché populaire ? On ne saura jamais…

Et je n’ai pas parlé des tapis, en matière synthétique, en pure laine de très loin…Étalés comme dans votre salle à manger, pas chers, des affaires... Uniquement.


Et puis un jour...Vous trouvez comme moi, un bel objet, un beau vêtement, un petit bijou, un livre rare, un beau vase 1900, pas même égratigné, un superbe bac à fleurs pour le balcon, à moi les géraniums et les pétunias, je vais mettre mon jardin suspendu en valeur, on le verra même de loin, comme les maisons de Burano que les pêcheurs, quand il y en avait, repeignaient de la même couleur que leur bateau.

Je vous l’avais bien dit, les brocantes, les puces, c’est comme l’eau des ruisseaux, ça rafraîchit la vie…

Pour vous aussi ?

vendredi 16 avril 2010

Téhéran... De Nader T. Homayoun



















Alors ça, un premier film audacieux, car il montre la pauvreté aux prises avec la brutalité, les bas fonds, la violence dans la ville. Ce film annoncé comme un polar n'en est pas un... on n'y voit que des voleurs, pas de police, pas de poursuites, pas de prisons.

Bien loin de la vision de Kiarostami, qui nous donne à voir la société iranienne, avec de belles images bucoliques, des beaux enfants, et les timides femmes voilées, une société empreinte de grande humanité, dans de magnifiques films, pleins d'émotion de poésie, de beauté, et de tendresse...

Nader T. Homayoun nous plonge dans un Téhéran pollué, sinistre, plein de danger, de mafieux, on a presque l'impression d'être au coeur d'un documentaire sur le banditisme, le meurtre. Il a tourné en 15 jours sans autorisation officielle, parfois en caméra cachée.

Le réalisateur dont c'est le premier film, nous parle du chômage, de la misère, de la débrouille, du vol, du crime et de la prostitution...

Les bébés servent d'appât pour faire la manche, les mises en scène (voleurs déguisés en flics, en religieux) pour détrousser les automobilistes sur les routes, voler les gens dans les appartements... Il ne nous épargne rien.

Passionnant, mais hyper violent !

En sortant du cinéma je voyais des voleurs partout...Et j'en ai vus, poursuivis par la police.

jeudi 15 avril 2010

Les travaux manuels ?... C'est vraiment bien aussi.
















Pour calmer les esprits, faire plaisir à ses amis. Plus on travaille, plus on coud, plus on pique, plus on a de choses à faire.

On trouve les idées en faisant confiance à son inspiration, en se faisant confiance tout court, et comme les papillons, on en fait de toutes les couleurs.

A son établi, à sa table de travail, à sa machine à coudre, on devient les maîtres du monde, les grands créateurs n'ont qu’à bien se tenir, on arrive avec nos panoplies…

Le travail manuel vient juste à point, justement quand vous avez fait le tour de votre inconscient, il vous donne la liberté que vous avez toujours réclamée.

Enfin, vous faites l’admiration de vos amis, votre créativité n’a plus de limite, vous n’aurez sans doute pas assez de temps de vie, pour faire tout ce que vous avez à dire.

Pour la production artisanale, les saisons sont toutes les bienvenues, en hiver, on reste à l’intérieur, en été on sort les tables dehors, on se branche directement sur le ciel bleu.

Les amis, c’est bien joli pour faire fructifier son petit commerce, mais très vite, vous êtes dépassé par les évènements, ce que vous faites est si joli, que vous songez à ouvrir vos comptoirs à la ville... Et même sur Internet, le monde va vous ouvrir les bras.

Les grandes entreprises sont vos modèles, la fortune est à votre porte…

Mais, l’histoire économique en décide autrement, il faut continuer à se faire plaisir, sans faire de l’or pour autant, pas de soucis, on va repenser le problème autrement, pour contourner la difficulté, on va vendre les merveilles sur les brocantes…On va réfléchir pour Internet, et devenir une Start-up.

En attendant d’être reconnu mondialement, c’est bien de passer son temps sur son établi, sa table de travail, sa machine à coudre, ses aiguilles à tricoter, son tambour à broderie, ses perles de toutes les couleurs, la soie, les clous et le marteau, les tesselles en or qu'on ne trouve qu'à Venise, encore un prétexte, le meilleur, pour y aller faire un tour. Pour refaire le monde, plus beau, plus facile, plus amical, il n’y a pas mieux que le travail manuel.

Je ne connais pas de détracteurs, et vous ?

La psychanalyse ?... C'est bien aussi !















Encore un bon partenaire pour s’aider à vivre, on apprend à mieux se connaître, on creuse un peu son terrain, on explore ses tréfonds. Certes ça prend du temps, il faut être patient, mais le résultat en vaut la chandelle. Si on va mieux, si on est moins malheureux, on va pouvoir réserver du temps pour s’intéresser aux autres, mieux les écouter, mieux les comprendre, mieux les voir.

La psychanalyse se conjugue à tous les temps, celui des charlatans et les autres, les vrais, les bons, les estampillés Associatifs, il faut vraiment tomber sur le/la bon(ne). C’est le parcours du combattant, il faut être sûr de gagner la bataille.

Une fois qu’on est tombé sur le divan, et qu’on découvre son inconscient, on risque de ne penser qu’à ça… De tomber à pieds joints dedans, pour longtemps. Après, tout ce qui vous tombe sous la main a son petit côté « inconscient », rien ne va plus sans inconscient, la vie réelle vous passe à côté, tant vous êtes occupé à lui triturer l’inconscient.

La psychanalyse, c’est une bonne méthode pour s’expliquer une fois pour toute ? Avec son ego.

Quelque fois même, certains mettent 20 ans à se relever du divan, la vie est partie en rêves, il faut reprendre la réalité à pleines mains… Ce n’est pas facile, on reste souvent à côté.

De l’inconscient point trop n’en faut, il y en a même qui parlent à la radio (des psychanalystes) pour analyser la vie politique avec l’inconscient collectif… Le nucléaire ? Oui. La retraite à 60 ans ? Bien sûr. La baisse du pouvoir d'achat ? Certainement...Et si c'était à cause des inconscients ?

Bref, la psychanalyse a ses bons côtés pour vous faire évoluer, personnellement, enfin on vous donne la parole et on vous la laisse tout le temps que vous voulez, c’est un peu cher, mais les résultats sont souvent là, pas toujours, c’est prouvé aussi.

Enfin ! Vous allez mieux ! Beaucoup de gens en sont contents, les détracteurs sont nombreux, mais l'un dans l'autre, la psychanalyse a de beaux jours devant elle... Tant qu'on a du mal à vivre, tant que les angoisses subsistent, il faut bien trouver des parades et s'aider les uns les autres.

Aide-toi, le ciel t'aidera... D'accord, commençons par le commencement.

mercredi 14 avril 2010

Israéliens et Palestiniens au cinéma...

















Journal d’une orange, aller simple de Jacqueline Gesta, j’ai vu ce film vu au festival de Créteil et j’ai totalement oublié d’en parler, pourtant… C’était bien intéressant et puis tout-à-coup j’y ai repensé, après avoir vu le film Ajami, réalisé à quatre mains Israélien/Palestinien Scandar Copti et Yaron Shani, un autre film passionnant !

Les oranges de Jaffa sont connues de l’Europe depuis la fin du XIXe siècle… Avant 1948, la zone fruitière était cultivée par les Palestiniens, après 1948 par les Israéliens…De propriétaires expulsés et expropriés les générations suivantes sont devenues salariées saisonnières.

Voilà l’Histoire…

Ce documentaire nous parle de toute cette douloureuse histoire, nous comprenons mieux, mais… Il reste encore beaucoup à faire pour que la paix et la justice produisent plus d’humanité et de droits.

Ajami, nous rend un peu d’espoir, grâce à cette belle réalisation à quatre mains. Le scénario est brillant, les scènes rapides, violentes, mais il ne faut pas lâcher l’affaire, le temps de la compréhension viendra bien assez tôt…

Je sais que les deux réalisateurs ont demandé aux habitants du quartier d’Ajami de jouer leurs rôles, chez eux, dans la rue…

Le reste aussi est époustouflant ! La multiplicité des points de vue fait constamment rebondir notre curiosité, le suspense est torride. Je suis restée clouée à mon fauteuil, je ne pensais à rien d’autre : que comprendre.

Je suis quand même sortie de là, un peu déstabilisée, je ne suis pas absolument sûre d’avoir tout tout compris, il faudra y retourner… Quelle chance.

mardi 13 avril 2010

Et la religion ?... C'est bien aussi !















Pour nos soucis de mortalité, et même d’immortalité.

Tout est bien organisé, bien réfléchi et ça s’est affiné tout au long des siècles, il y en a qui ont 2000 ans d’âge, et d’autres, beaucoup, beaucoup plus… On peut faire confiance aux religions pour soulager nos cœurs inquiets, elles sont totalement millésimées, garanties par toutes sortes de gens importants. On peut vraiment s’appuyer dessus. On n'aura que des bonnes surprises.

ça n’est pas forcément facile, chacune a son mode d’emploi, respectable.

Selon que vous serez puissant ou misérable, les recettes sont (à peu près) les mêmes, à vous de faire le tri, de bien choisir votre maison.

Pour votre immortalité, pas de problème, il y a du monde au portillon, à vous de voir où vous voulez mettre votre bougie, ou même pas de bougie du tout.

La religion est une vraie aide, pour tout, elle va même plus loin que la philosophie, puisqu’elle vous prend en charge dès le passage de la grande faucheuse.

Il y a beaucoup de gens qui fonctionnent avec tous les systèmes : la philosophie, la religion et la chirurgie esthétique etc… Il faut avoir la tête bien faite et du temps, justement, celui qui fout le camp si rapidement, pour tout concilier.

La religion a du bon, pour les angoisses, les espoirs, les vœux, et puis elle est pourvoyeuse de belles œuvres d’art, partout dans le monde, c’est vraiment beau à regarder, sans elles je me demande ce que les agences de voyages pourraient nous proposer ?… L’Art ça donne de la force ! Et pour vivre, c’est exactement ce qu’il faut.

Si vous êtes hésitants, vous pouvez aller vers les nouveautés, les religions qui naissent toutes vierges, les petites dernières sont bien aussi, elles apaisent, comme les autres, il suffit qu’elles adaptent bien les réponses à vos questions et le tour est joué.

Enfin ! Le tour n’est pas aussi bien joué que ça. Il faut beaucoup s’appliquer, beaucoup chercher, beaucoup y croire, pour que ça fasse vraiment de l’effet, regardez Pascal, il a énormément forcé le destin, et il y est arrivé…

La religion ça fait partie de la vie de beaucoup de gens, moi je n’ai pas encore choisi, il faudrait quand même que je me dépêche, le temps passe très vite, il ne faut pas trop que je traîne…

Je ne sais pas pour vous ?

La philosophie ?... Et/ou la chirurgie esthétique ?



















C’est vraiment tout ce qui reste pour lutter contre le temps ! La philosophie ne retire rien, ne tire rien, ne comble rien… Elle nous parle, elle nous aide à vivre avec la vérité.


Elle nous dit que de toute façon, il faut s’habituer, accepter, simplifier, remplacer les maux par des mots.

Elle nous aide à comprendre que, quoi qu’il arrive, il faudra y aller, en beauté ou en miettes, on ira tous les pieds devant, mais sereins.

Mieux vaut s’y faire, avec bon caractère. Elle remplace la pendule, même le calendrier, avec la philosophie c’est toujours le bon moment, le moment présent, pas la peine d’attendre un autre temps que celui qui se présente à nous.

La philosophie n’est pas inutile, elle nous aide à poursuivre notre chemin, sans nous désespérer, sans être chagrin. Voilà, la vie est courte, ne nous racontons pas d’histoires, vivons bien, vivons mieux, mais vivons, d’abord avec nous-mêmes… et puis avec les autres.

Si nous savons choisir nos auteurs, nous prenons vite de la hauteur, de la légèreté, de la gaîté…Vieillir n’apporte pas que des calamités, il y a des tas d’échanges positifs à faire avec les marques du temps, les rides donnent de l’allure, des places dans le métro, un visage intéressant…l’idée de la mort, même, ne nous accable plus, elle nous rend joyeux,, puisque ça n’est pas encore pour tout de suite, réjouissons-nous !


La chirurgie esthétique est exactement là pour la même chose, mais c’est beaucoup plus cher et ça ne dure pas.
Tous les six mois, il faut revisser les boulons, retendre ses espérances, revisiter ses illusions avec les bistouris les plus talentueux.

Elle nous laisse dans une quête perpétuelle des apparences, ne nous apprend rien, nous fait souffrir pour être beaux..Elle fait semblant de nous laisser comme au bon vieux temps ? De nos 20 ans !
Pour faire notre autoportrait le choix est donc rude !

Moi j’ai choisi la philosophie et vous ?.

lundi 12 avril 2010

Quelle heure il est... C'est bientôt Paris ?




















Quand je suis montée dans le RER, tout de suite j'ai vu cet homme, les deux pieds sur le fauteuil d'en face, la casquette enfoncée sur la tête, les épaules basses, les yeux fermés.

Pourtant, au cours du voyage, il s'est franchement réveillé, et à chaque voyageur qui passait à proximité, il posait la même question : Quelle heure il est ? C'est bientôt Paris ?

Comme il prononçait très mal les deux questions, les voyageurs lui faisait tout le temps répéter.

Il y avait ceux qui répondaient très gentiment, très poliment, sans rien remarquer d'anormal, tout en répétant deux fois la réponse : mais oui monsieur, il est 18h 20, oui le RER va bien à Paris...Il est 18h23, oui, oui, on va bien à Paris. Oui, oui, il est 18h30, dans deux stations on y est à Paris.Comment ? Il est pas loin de 18h30, il s'arrête à Châtelet, voilà.

Et puis il posa les deux questions à deux jeunes gens des faubourgs, qui comme les autres répondirent exactement : 18h45, ouais on va à Paris. Puis se rendant compte que notre homme n'allait pas bien, à sa deuxième demande répondirent... Quelle heure il est ? On sait pas, si on va à Paris ? on sait pas on n'a pas regardé.

Notre homme alors, ne fit plus répéter personne, il rajusta sa casquette, allongea ses jambes, et reprit ses rêves...

dimanche 11 avril 2010

Les invités de mon père... De A. Le Ny
















Encore un tableau de famille, mais très réussi !

Le scénario est ciselé comme du persil, la cinéaste passe au crible, un évènement familial : le père, 80 ans "récupère" une sans-papier Russe et sa fille, en tout bien tout honneur ?... Pas si sûr ! Ses enfants réagissent et découvrent : Un père amoureux, un héritage passé en pertes et profits pour eux... Ainsi, la vieillesse, l'amour, la succession, les relations fraternelles, paternelles, les déclarations moralisatrices, s'exposent avec intelligence et subtilité, chacun des personnages détient sa vérité...

Dans la famille de papa :

Le père est amoureux, pourquoi pas ? La vie est courte, profitons de l'éclair !

Le fils est jaloux, intrigué et tendre avec ce père qui lui a "pourri son enfance"

La fille réinvente son autonomie, auprès de ce père tant aimé, de ce frère si tendrement complice.

L'invité de papa, continue sa galère d'émigrée, avec courage et ténacité.

Le tout baignant dans une ambiance entièrement bobo, branchée, drôle et émouvante.

Un vrai bon moment, avec une brochette d'acteurs formidables.

samedi 10 avril 2010

Mon dernier jour à Créteil... avec le cinéma !















Encore une excellente journée avec trois films, des longs métrages : Une fiction, délicate, précieuse, sensible : Le dernier été à la Boyita de Julia Solomonof, Argentine. Décidément les argentins font parler d'eux (depuis longtemps). Je connaissais Lucrèce Martel avec La Ciénagra, la femme sans tête, Carlo Sorin, bien sûr avec Historias Minimas, Bombon el Perro, Lucia Puenzo avec XXY et bien d'autres...

Le dernier été, est autobiographique, dans une famille dont les parents sont divorcés, une petite fille rencontre Mario le fils des paysans d'à côté... Un jeune garçon, timide, n'osant se jeter à l'eau de peur qu'on découvre son corps, il saignait de temps en temps, sur la selle de son cheval...comme une fille... Ils deviennent amis, et la petite fille trouve naturel d'être avec cet/cette ami(e) différent(e) des autres. Un beau regard sur la complexité des êtres. Autrement plus émouvant, plus discret, que XXY, avec un sujet un peu semblable

War and Love in Kabul de Helga Reidemeister. Un documentaire de 1h26 dans l'intimité de deux familles Kaboulaises. Un drame déchirant pour l'homme jeune (25 ans environ) qui est revenu de la guerre, paralysé des deux jambes et amoureux d'une jeune femme qu'il connaît depuis l'enfance (amour réciproque), mais la jeune femme est déjà mariée, comme 4e épouse d'un homme qui a payé la moitié de la dot, et a un enfant. La voilà donc revenue dans sa famille, en attendant de recevoir l'autre moitié de la dot.

Les deux familles ont toutes les raisons de ne pas vouloir de cette histoire... Les traditions sévères, les raisons d'argent des sempiternelles dots des filles à marier, le sacrifice que représente, pour cette femme, la vie à côté d'un homme invalide...

La vie à Kaboul est difficile, la pauvreté partout : dans les maisons, épurées à l'extrême, le dénuement. Dans les rues, sans trottoir, sans voirie, dans la boue... C'est le moyen âge, avec la télé, la guerre et la souffrance des gens.

Ces femmes qui vivent sous le voile, doivent accorder leurs mouvements quotidiens à ce vêtement, pour cacher leurs cheveux, leurs corps, leurs visages... Le petit manège des recouvrements incessants me fait mal.

Société complexe, même si les préoccupations sont partout les mêmes dans le monde : Vivre le mieux possible, dans le meilleur des mondes. C'est pas pour demain en Aphganistan.

Pour terminer la journée, un dernier long métrage Finlandais (fiction autobiographique) Pudana de Anastasia Lapsui/ Marku Lehmuskallio, qui raconte les misères d'une petite fille du peuple des Nenets qui vit dans la toundra sibérienne, elle doit aller à l'école en ville, en internat, apprendre le Russe et tout le reste. J'ai trouvé le traitement totalement soporifique et ennuyeux, je préfère donc ne pas en parler, car je risque de m'endormir encore.

Belle année 2010 à Créteil, bonne programmation, des petites perles à découvrir et j'espère qu'elles trouveront les distributeurs qu'elles méritent.

Même si j'ai eu plus souvent, envie de pleurer que de rire, à l'année prochaine les filles !

vendredi 9 avril 2010

Le festival des films de femmes de Créteil !














Un beau Festival trans-Euro-Afrique ! J'ai privilégié les documentaires...et j'ai eu de belles surprises. Une semaine magnifique, que je vais quitter à regret, ce soir !

Des films qui mettent en valeur des vies de femmes, connues et moins connues qui partent en guerre contre les violences, le plus souvent faites aux femmes...et aussi, pour des combats écologiques...

(The vision of Wangari Maathai de Lisa Merton/Alan Dater) Lauréate du prix Nobel de la paix en 2004 et fondatrice de grands mouvements de plantation d'arbres au Kenya, afin de lutter contre les déboisements, la déforestation du pays. Il a été ainsi planté des millions d'arbres, principalement par les femmes... Une lutte aussi de 30 ans contre un gouvernement violent et corrompu, qui ne voulait rien entendre...

D'autres femmes (Fighting the silence de Isle et Femke van Velzen) plus anonymes, au Congo par exemple, partent en guerre inlassablement, contre les violences sexuelles faites aux femmes par les hommes. Un combat contre les viols, contre la répudiation des femmes par leurs maris à la suite d'un viol (double peine pour les femmes, violées et répudiées) la prise de conscience de ces crimes, par les femmes et par les hommes... se fait lentement...

(Africa Is a Woman's Name de Ingrid Sinclair,Bridget Pickering,Wanjiru Kinyanjui) Un autre très beau documentaire sur des femmes du Kenya qui partent en croisade pour l'éducation, l'émancipation des femmes, contre les abus sexuels.
La partie est loin d'être gagnée, ici aussi, les esprits petit à petit changent, dans la population...

les femmes d'Afrique sont à l'honneur cette année au festival et c'est passionnant.

Et puis aussi, un film excellent qui pose des questions et propose très peu de réponses, laissant la place à la réflexion de chaque spectateur (Rossia Hôtel de Anne Abitbol, France) raconte l'histoire d'un énorme hôtel de 6000 places, construit en 1967 sur ordre du Parti Communiste, représentant le luxe, sur la place rouge à Moscou, il a été détruit récemment pour faire place à un gigantesque terrain vague, l'un des plus chers du monde... La cinéaste s'interroge : faut-il détruire pour reconstruire ?










Suite ce soir...

jeudi 8 avril 2010

Le Langres du bas... Extra muros !!














J'ai complètement oublié de parler du Langres du bas, une amie me l'a fait remarquer !!

Je n'ai trouvé aucune photo sur le Web, et je n'ai pris aucune photo d'en bas, c'est pourtant là qu'il y a le Lycée d'Enseignement Professionnel, les barres d'HLM et les petites maisons individuelles avec parcelles de jardins...très petites !

Paraît qu'il y a deux fontaines anciennes dans ce Langres-là, je n'ai pas pris de photo non plus...

Le Langres du haut, sur son promontoire se voit de loin, s'admire de loin, il n'y que de belles choses à voir, à part, quand même, les petits commerces, certaines demeures, des appartements, qui sont décorés de belles pancartes "à vendre, à louer, à céder"... Langres du haut n'est même plus ce qu'il était du temps des Évêques...

Le Langres du bas, on y descend par le train, et on remonte vite dans la voiture qui vient vous chercher, pour aller dans le Langres du haut...

J'ai juste gardé deux photos, prises sur la route qui remonte du LEP au Langres d'en haut !

La vie passe comme un éclair... Il ne faut rien oublier.

dimanche 4 avril 2010

Le train pour Langres... À la gare de l'Est !














Le train pour Langres... À la gare de l’Est !

J’ai repris le train pour Langres...

Car, les premières représentations de la pièce de théâtre Usine/Roman (voir le post lecture/rencontres à Langres) doivent s’y donner. Le Lycée professionnel (plasturgie, hôtellerie, logistique de Transports et métiers du tertiaire) a accueilli la troupe en résidence, depuis plusieurs mois. Les élèves de la section plasturgie ont énormément participé à la construction du décor, avec le scénographe, 80 (s/300) jeunes du lycée professionnel, ont ainsi pu participer à des rencontres avec les artistes de la troupe dans des ateliers de pratique artistique. La pièce sera jouée dans les ateliers de plasturgie. L’ensemble du Lycée verra la pièce au mois de mai, dans le théâtre municipal de Langres.

Donc, j’ai d’abord examiné les lieux : la gare de l’Est, les plates-formes bleues, les jaunes : sur quel quai vais-je partir ? Il faut tout comprendre très vite, avant de sauter dans le train.

Le paysage défile, le vert est mis partout, les grandes pièces de terre se préparent à couvrir d’énormes territoires. Un paysage plat, plat, plat, des friches industrielles, des jardins ouvriers en pleine campagne... étranges ! Pas de vaches, pas de moutons, même pas d’oiseaux... C’est encore l’hiver.

A Troyes, le train déverse le gros des voyageurs, nous repartons presque à vide...

A Chaumont, encore une poignée de voyageurs, je suis restée seule dans le wagon. Le paysage a retrouvé des formes, des monts et merveilles, les haies et les ruisseaux ont repris connaissance, et le train arrive à Langres, sous les remparts.

Langres, le retour... Pendant que la troupe était en répétition, en construction d’oeuvre d’art, en deux mots faisait son théâtre, je visitais Langres, avec un petit soleil d’un seul rayon...

J’ai rencontré un habitant qui ne demandait pas mieux que de m’expliquer Langres, sous le flot de mes questions, il a même ouvert son jardin, un ancien Évêché du 18e siècle, la terrasse ouverte en plein vent, surplombait toute la vallée... Le ciel s’était mis au bleu. Dans le jardin de l’Evêché, dos au mur, le Christ, grandeur nature, nous regardait le bras levé, il lui manquait les deux mains. Les buis formaient encore des entrelacs anciens...






























Dans la cour de l’Evêché, un lion trônait à l’entrée d’un escalier de pierre, un gros trou dans le ventre... Mon guide m’a dit que c’était la boîte aux lettres, on y glissait les parchemins...


















J’ai encore vu des tours de guet aux coins des maisons... Des passages étroits qui traversaient des groupes de maisons, m’amenaient d’une rue à l’autre, comme à Lyon. Les niches religieuses qui protègent beaucoup de maisons, ont perdu leur ornement, des Saints, des Vierges Marie... sont partis avec les voleurs...




































































La cathédrale, grande puissance de la ville, dépasse de plusieurs têtes tout le paysage, quand le soleil la pénètre, par les fenêtres les plus hautes, on voit alors les dentelles de pierre sur ses colonnes du choeur, blanches comme de la chantilly... Au fronton, près du ciel, deux dames : la synagogue et l’église, sont assises ensemble depuis le 18e siècle !
















































Dans la ville tout célèbre Diderot, l’Antiquaire, le boulanger, le restaurateur... ont une pensée pour le grand homme, dans leurs vitrines.

























Le jour de la 1ère représentation au LEP, correspondait également aux portes ouvertes de l’établissement aux familles.

Les élèves de plasturgie, expliquaient leurs machines avec enthousiasme à tous ceux qui voulaient bien les écouter. A la fin de la matinée j’en savais beaucoup sur chacune d’elles, celle qui faisait les bouteilles en plastique, celle qui faisait les couverts à salade, les presse-citrons, etc. Les jeunes étaient touchants...


















Le matin, un groupe de jeunes du LEP, proposait une petite pièce de théâtre d’une 1/2 h avec comme thème : le travail.

Une mise en scène pleine d’idées, des acteurs impeccables, un discours bien ancré dans la réalité, immédiatement l’émotion fût au rendez-vous ! Bravo les enfants et merci pour ce beau moment !

La pièce Usine/roman, fut jouée 5 fois, quasi à guichets fermés. Elle fut bien reçue, avec émotion...et certains soirs avec enthousiasme...




La metteuse tient un blog sur le spectacle en cours : il suffit de cliquer ICI pour y accéder.








C’est pendant cette semaine que je fis la tarte aux pommes et le poulet au fenouil/carottes...

jeudi 1 avril 2010

Ma tarte à moi !














De l'avis de tous les dégustateurs elle était très très bonne : compote de pommes du Canada, cuites avec des jus d'oranges pressées, un chouille de cannelle et très peu de sucre rajouté, pâte brisée maison, et lamelles de goldens, cuisson 1/2h à 200°