vendredi 16 avril 2021

Le début du printemps et la fin du Festival de Films de Femmes (43e édition, en ligne pour la première fois)

 

Le prunus du square de la mairie de Montreuil

Le début du printemps !

Le début du printemps a vraiment commencé. Dans le moindre petit espace de liberté, en ville, la nature nous appelle à son secours : regardez-moi, je suis là, je suis si belle, je vais vous faire du bien, vous allez m'aimer pour toujours, défendez-moi, on me réduit de plus en plus, on me coupe tout ce qui dépasse, dans les rue,s dans les squares, même dans les forêts, mes afficionados doivent toujours se mobiliser pour me sauver la vie ! Quand je suis passée à côté du prunus, je ne me tenais plus, c'était si beau, si éclatant, si unique, j'ai attendu un peu que le soleil revienne poser ses rayons sur chaque fleur et j'ai déclenché mon petit appareil photo accroché à mon cou... Dans mon enthousiasme, j'ai envoyé le prunus à beaucoup de mes amis, mais les retours n'ont pas toujours été à la hauteur de mon exaltation,  même pas de retour du tout : pas le temps, ben Danielle, c'est un prunus en fleur, ce n'est pas la lune non plus, tu vois... Non ce n'est pas la lune, mais pour moi ça compte plus, je le trouve beaucoup plus beau... La brièveté de l'évènement, l'ensoleillement idoine, personne autour, un prunus pour moi toute seule, il m'a sauvé ma journée, et celle d'après...

Le lendemain, j'ai voulu y retourner, le prendre de tous ses côtés, mais il faisait gris, la pluie avait dû défaire une à une ses fleurs, délaver ses couleurs soigneusement choisies, les jours suivants il a encore fait gris, et j'ai pensé à autre chose...  J'y pense encore aujourd'hui, il faudra juste attendre un an, pour revivre ça !

Si nous avions été dans des temps ordinaires, sans la crise sanitaire, je serais allée plus loin que le bout de mes pieds, une amie m'avait dit : tu viendras fêter le printemps dans mon Paradis normand ! Merci, tope-là mon amie, j'y serai, je les connaissais, ses plates-bandes de toutes les couleurs, ses rosiers qui étouffent sous ses fleurs parfumées, les premières, les deuxièmes, et toutes les fleurs suivantes qui poussent dans son beau jardin. J'y suis retournée plusieurs fois, en presque toutes saisons, son Paradis est bien nommé,  dans les histoires des uns et des autres, au Paradis, tout est beau ! Je l'ai vérifié, le moindre brin d'herbe est intéressant, toute naissance est attendue avec impatience, le printemps fait le ménage à fond, dans quelques jours ça va déménager dans le grand jardin de mon amie ! 


Les fleurs du poirier coulaient du toit... Le 11 avril 2019

Le Festival international de Films de Femmes, 43e édition :


Un très bon cru !

Mes amis, ne vous attendez pas à ce que je vous raconte les histoires de toutes les merveilles que j'ai vues pendant toute la semaine dernière d'avril, quelques chiffres pour faire bon poids : j'ai vu 11 films de fiction, 13 documentaires, 8 courts-métrages... J'ai passé des heures devant ma grande télé, à partir de 14h tous les jours, jusqu'au soir, en moyenne j'ai vu entre 3 et 4 films par jour. Le matin, je faisais mes courses alimentaires, car en plein festival, pas question de se mettre à la diète, je n'ai pris aucun rendez-vous, ni amicaux ni médicaux, je n'ai téléphoné à presque personne : tu vas bien, tout va bien, super, je suis au festival, on se rappelle !

Dès le début, j'ai tout de suite compris que j'étais tombée sur un bon cru, les fictions racontaient avec style, originalité, esthétique, tous des malheurs du monde, surtout ceux des femmes, des familles, des enfants, en tous genres, cette année, on ne rigole pas au Festival de Films de Femmes. Un seul film pourtant a osé chanter et danser :  "Lina from Lima" de Maria Paz Gonzalez, trois pays à la production (Chili/Pérou/Argentine), pas une petite affaire de produire un film en Amérique du Sud ! 

L'histoire : Lina est une jeune femme qui a quitté son Pérou natal pour venir s’installer dans un pays voisin (Chili). Engagée comme employée de maison, ses longues journées consistent uniquement à contrôler l’aménagement (construction d'une piscine) de la nouvelle villa de ses patrons. Lina présente son quotidien devant la caméra. Son quotidien : ménage, sorties, rencontres, une travailleuse émigrée qui veut offrir une belle vie à ses enfants. Pas de pathos, pas de pleurs, mais un paysage d'émotions : colère, douleur, révolte, beauté, chants, danses, musique, une vraie réussite, et une comédienne formidable !


Le thé, les notes, le programme, 7 jours sur 7

Des films qui vont finir à la trappe, peu de distributeurs (hélas) en plus de la crise sanitaire, pas de vraie concurrence pour NETFLIX, j'espère qu'ils seront visibles en VOD sur des plateformes sélectives comme : La Cineteck, UniversCiné pour les fictions, ou TËNK pour les documentaires remarquables...

J'ai vécu cette semaine grandiose, moi la cinéphile depuis toujours !!! J'ai suivi avec délectation cette manifestation en ligne, depuis que je me suis reconvertie au grand écran de télé, je suis prête à tout... Regarder un festival sur un écran grand comme trois pommes, je n'aurais jamais cru cela possible ! Je l'ai fait !

J'ai entraîné avec moi ma (grande) petite-fille, on se faisait des coucous par textos : regarde celui-là ! Ok...  J'ai pris le pass à 15 euros, on pourra tout voir, et on a tout vu ! À part ma petite-fille, je n'ai réussi à entraîner personne... Trop compliqué, comment ça marche ? Il faut payer par internet ? Pourtant, simple comme bonjour, un clic pour payer, 45 films à portée de main, dans un festival hors du commun, des films rares, des sujets audacieux, des apprentissages d'ouverture d'esprit, garantis ! Des changements d'idées, des appétits culturels décuplés...

Je me souviens quand j'allais, en vrai, au Festival, à Créteil, pendant plus de 15 ans, le repas du midi dans ma boîte en plastique, mon programme en poche, mon accréditation pro (pour mon cinéma de quartier, me permettait de tout voir). J'étais fière comme un petit banc dès le matin, quand je prenais le métro pour y aller... Au début, tout au début, il y avait peu d'hommes au Festival, ils se faisaient assassiner à chaque séance, mais au fil du temps, quand tout le monde a compris que le combat des femmes était aussi le combat des hommes, ils sont revenus, plus confiants ! Quand je travaillais encore, je prenais ma semaine d'hiver pour me consacrer uniquement au cinéma, quelque fois même je me disais : c'est nul cette année, d'autres fois je trouvais chaussure à mon pied... On ne peut pas plaire à tout le monde, mais moi j'aimais surtout les films qui creusaient un peu le sillon, pas toujours la même rengaine, où on ne perçoit pas tout le film dès le premier plan, cousu de fil blanc, j'a toujours aimé les surprises, les difficultés, le 7e art ne compte pas pour des prunes !


Le thé, les notes, le programme, la broderie

Je n'ai pas cessé de broder pendant la semaine, mais très peu, j'ai plutôt défait que fait, car je n'étais pas concentrée, j'ai bu régulièrement le thé... Un torchon en une semaine, je n'ai pas cherché à en faire plus, le festival, c'est le festival, un point c'est tout !

À la toute fin, en clôture du festival, le dimanche 11 avril, projection du film de Marguerite Duras : "Construire dit-elle", 1969. Ma petite-fille et moi avons eu très vite le même avis : mamie, j'arrête, je n'en peux plus, j'ai arrêté au bout de 10 minutes, moi aussi ma chérie, disons au bout d'un quart d'heure, casse-pied, casse-pied, nous n'avions pas tenu !


Le thé, le palmarès, Proust

Dans ce festival,  y a toujours un Palmarès de prix attribués aux meilleurs films, depuis toujours je suis en désaccord avec le premier prix du Jury, ce festival n'y déroge pas, mais je reste totalement ravie des sept autres prix décernés, ma moyenne est bonne en 2021 !

Lundi 12 avril, j'ai repris mes activités habituelles avec bonheur, j'ai cependant senti un manque, un  petit coup au cœur, je me remets à la broderie, et si je relisais Proust, pour toujours, puisque personne ne le dépasse... L'idée me plaisait, j'ai du pain sur ma planche, je me suis remise au printemps, les yeux dans l'objectif, je guettais le ciel en mode ensoleillé...


Reprise de mes activités habituelles...

Mes amis, c'est vrai, j'ai délaissé un peu les chiffres, les morts (plus de 100 000 à ce jour depuis plusieurs semaines déjà, dit l'Inserm), les malades, les réanimations, la fulgurance des virus qui varient, le couvre-feu, le confinement. Pendant le festival, je me suis déconfinée la tête, complètement déconfinée, mais je sors toujours avec le masque, le gel, la compassion, les rencontres de trottoir, mon primeur qui vend ses beaux légumes et ses fruits au coin de ma rue, s'appelle : Messie ! Avec ma voisine on trouve vraiment qu'il porte bien son nom, on s'appelle maintenant par nos prénoms !

À très vite mes amis, encore dans le printemps, sortons protégés, la crise sanitaire n'est pas encore terminée...

6 commentaires:

Brigitte a dit…

Merveilleuse saison que le printemps et superbe cerisier fleurs dont la floraison ne dure pas... Il faut donc l'apprécier au bon moment !
Pas de festival de film pour moi surtout beaucoup de jardinage et cette semaine des gardes de petits enfants qui me réjouissent !
Belle fin de semaine des des bises

Danielle a dit…

Merci Brigitte, de partager le printemps, pas de festival pour toi mais les petits enfants et le jardinage sont des grandes joies !! Je te comprends pleinement...

Passe toi aussi une bonne semaine ensoleillée...

siu a dit…

Merci Danielle, pour ce que tu nous racontes ici et pour tes belles photos, les fleuries et printanières aussi bien que les "still life" que je trouve très artistiques (c'est toi qu'on voit sur le couvercle de la théière? ;-)).

Si tout va bien mercredi prochain j'aurai mon AstraZeneca.

Bonne soirée, je t'embrasse!

Danielle a dit…

Chère Siu merci, OUI, la chose rouge sur le couvercle de la théière (c'est la tablette avec laquelle je fais la photo) c'est moi !

J'ai vécu une semaine superbe, dans tous les coins du monde cinématographique !

Bravo pour l'AstraZeneca, je suis contente !!! Tu vas être protégée !

Toi aussi passe une bonne soirée, Siu, je t'embrasse fort du soir qui se prolonge !

Marie Claude a dit…

Ah te revoilà enfin!!!
Je vois que tu as fait une pause "bien agréable", je suis heureuse pour toi.
C'est vrai que tu es super équipée à présent, bien mieux que Siu et moi... je pense pour assister à ce festival.
La broderie un peu au ralenti je n'en doute pas!
Magnifique ce prunus.
Tu pourras revoir ton amie normande, je me souviens que tu avais fait un billet.
Tu as à présent le messie près de chez toi,la chance!
Beau W.E à toi Danielle avec de gros bisous du soir.

Danielle a dit…

Merciiii !!! Marie Claude pour ton coucou bienveillant, c'est vrai mon équipement télévisuel aujourd'hui, participe pour beaucoup à mon plaisir !!! Le Festival a été un vrai régal, le cinéma d'aujourd'hui a bien du talent !! La relève est grandement assurée !!

J'ai repris ma broderie, ma lecture, mes balades et mes rencontres...

Oui, Marie Claude, j'avais déjà parlé du Paradis de mon amie de Normandie, j'ai hâte d'y retourner ! Dès que les portes s'ouvrent :-)) et qu'on nous redonne la clé des champs !

Allez, je descends "chez le Messie", je n'ai plus de radis !

Je t'embrasse fort de fort, très ensoleillé par ici aujourd'hui !