mercredi 13 mai 2020

Vous avez dit : déconfinement ?


 Dans les jardins partagés de ma ville

Ce qui est dit est dit : je suis déconfinée, mais pour moi, rien ne change vraiment. Bien sûr, je ne remplis plus le papier, je ne pointe plus sur mon téléphone, je peux faire une balade de plus d'une heure, je suis libre d'aller où je veux à pied. Je me suis dit : je vais en profiter et sortir plus longtemps, changer d'air, traverser le périphérique, sous le soleil, ça doit être passionnant !


Pétales de roses et campanules après l'orage violent...

Allez, j'y vais ! Il faisait beau, doux, j'avais la forme, le désir d'aventure vissé au corps, allons par là, non par ici, il y a toujours du neuf tant que je ne l'ai pas vu. Dans les petites rues de la cité, les pétales de roses ont redessiné le bitume, là : rose, là : blanc, là : vert. Le propriétaire de la maison des années 30 vient juste de repeindre à neuf la grille, il avait embauché du monde : sa femme et son père, tout le monde y allait de bon cœur, trois peintres en bâtiment, pleins d'ardeur, ça faisait plaisir à voir.

Les deux acacia étaient là, les dernières fleurs blanches qui s’accrochaient aux branches dispersaient leur parfum dans trois rues. Des rues parfumées, difficiles à décrire, mais si vous connaissez l'odeur  particulière de l'acacia en fleurs, vous saurez de quoi je veux parler... 


Grilles débordées par le printemps, tout échevelé, celui que je préfère

J'allais doucement pour ne rien rater, heureusement chaque jour je vois différemment ! La promenade est toujours nouvelle... J'ai rencontré des gens qui portaient le masque comme moi, c'est une horreur de voir ça, ça m'attriste beaucoup de devoir m'affubler de ce truc anti-virus... J'ai de la buée sur mes lunettes, moche et mal à l'aise, je ne perds pas espoir... 


La belle petite marquise  toute végétale en fer forgé


Une autre belle marquise échappée au temps et aux bourrasques, un petit nid au creux du bras droit, voyez...


Une chaise blanche pour le beau dimanche à la campagne

Souvent dans mes pas me suivent mes mauvaises pensées : va-t-on revenir comme avant ? Bruit, vitesse, et inégalités ? Comme je l'aime, ce déconfinement, pour ce silence et les oiseaux revenus,  bien sûr, je n'oublie rien, je ne suis pas godiche à ce point, ne penser qu'à moi, mon petit confort, non, non, je n'oublie pas les misères du monde, les malades, les morts... Allez, profitons du printemps dans mes rues en attendant... De toute façon, je n'y peux rien changer pour le moment, faire attention à mes abattis, voilà ma devise de vulnérable...


Graminées au nez et à la barbe de l’autoroute, dans toute leur grâce

Moi-même je suis prise par la beauté des choses, et j'oublie... Tout le temps de la promenade. Je rencontre un homme qui sort d'une maison, un cornet de glace à la main, vu son état un peu replet, il ne devrait pas, mais c'est le printemps, je lui dis : bien agréable ce cornet de glace, on se croirait en été ! Et tout sourire, il me dit : je l'ai pris chez ma sœur, je ne devrais pas... Belle petite récompense, alors ? Oui, exactement, petite récompense interdite, c'est la meilleure... Nous avons bien ri tous les deux, complices quelques secondes...


Le rosier dans le pommier

Véridique, mes voisins d'en face ont laissé grimper un rosier dans le pommier, et ça donne un spectacle magnifique, la greffe a bien pris, les roses se sentent chez elles, le pommier pas gêné du tout. Le propriétaire et ami, me voyant faire la photo, me dit : alors, Danielle, t'as déjà vu un pommier qui porte des roses ? Tout content de la belle trouvaille fabriquée patiemment d'année en année... Jamais, mon ami, jamais, beau résultat, tu es un sacré jardinier artistique, un grand metteur en scène, tu devrais changer de métier (mon voisin est informaticien)... Mais de peu retraité, il va peut-être nous réserver de sacrées surprises végétales... J'attends de voir !


 Au moindre petit vent, les graminées se balancent avec légèreté, j'ai dû rester plantée devant, un bon moment, jambes écartées, le souffle retenu, sans bouger ! Pour leur piquer leur beauté

Le jour d'après celui du déconfinement, je suis allée beaucoup plus loin... La prochaine fois, je vous y amène, c'était encore la campagne comme vous n'en avez pas idée, à deux pas des tours de 20 étages, et des immeubles à très forte densité... Incroyable, je vous dis !

Mes amis, prochainement, passez par ici pour voir la campagne à la ville !!! À très bientôt... Ne vous déconfinez pas de trop, restez prudents...

8 commentaires:

siu a dit…

La complicité avec l'homme qui a piqué le cornet de glace chez sa soeur... le petit nid sous la belle marquise... la merveille de ce grand pommier entrelacé avec toutes ces roses superbes...

On n'a qu'attendre ta prochaine promenade pour imaginer qu'on va se délecter à lire et à regarder d'on ne sait pas combien de moments intéressants et belles choses.

Merci Danielle, passe une bonne journée!

Brigitte a dit…

Oh un pommier couvert de roses ...jamais je n'avais vu cela ! C'est magnifique et les marquises très jolie. Il faut dire que tu as l'œil . J'ai hâte de te suivre encore .
Bonne et belle journée et bises ensoleillées mais venteuses

Marie Claude a dit…

Encore plus de belles balades avec le "déconfinement"
Je pense à ce "pommier-rosier" fin août en principe les fruits doivent être à maturité et les roses encore bien présentes,j'imagine l'effet,vraiment original!!
De belles marquises avec dans l'une d'elle des occupants,trop émouvant.
Je suis sûre que tu vas encore nous trouver des petites merveilles.
Un peu plus de liberté,ouf plus d'attestation,mais prudence,j'approuve totalement.
Bises pluvieuses et venteuses

Danielle a dit…

Oui, Siu, cette complicité est venue spontanément, avec l'homme au cornet de glace, tout s'est fait par complicité, regarde les roses dans le pommier, extraordinaire !

Et avec toi, entre mes lignes, nous sommes toujours dans le thème de la complicité, merci Siu... J'en suis tellement contente...

Toi aussi passe une bonne journée demain.

Je t'embasse fort.



Danielle a dit…

Brigitte, le pommier, le nid, sont des cadeaux que j'ai eu la chance de voir...

Merci de me suivre Brigitte.

Bises fortes à toi ce soir.

Danielle a dit…

Marie Claude, oui ouf ! oui à la liberté conditionnelle, je ne crache pas dessus, demain je reprends la petite balade, à pas de fourmi...

Je vous raconte et je mets des couleurs, je vais m'appliquer...

Bises du soir Marie Claude, à très vite.

ELFI a dit…

chez toi c'est toujours positif.. pendant le confinement et après le confinement :)))
le bonheur c'est ça! bises

Danielle a dit…

Merci Elfi, pendant et après, j'aime bien c'est vrai !

Je ne suis pas toujours positive, tu sais :-)))

Je t'embrasse fort, à très vite.