vendredi 22 mai 2020

Sur le chemin des roses, et... La bonne nouvelle !


La très belle rose rouge du petit jardin de mes enfants, et pois de senteurs glanés dans les rues... (15 mai 2020)

Elle était venue me rendre visite, pour le thé. J'étais rassurée, grande égoïste que je suis, car ma belle-fille, avait été coronée dès le début du confinement, la pauvre... Pendant plusieurs semaines, le corona avait sévi en elle, depuis un bon mois, maintenant, elle était tout à fait guérie, donc immunisée, on pouvait l'espérer, beaucoup de choses encore sont à trouver la-dessus. Elle m'avait dit : Danielle, je viens boire un thé avec vous, avec joie !! On gardera les distances ! Oui, bien sûr... Viens quand tu veux...

La voilà, son petit vélo bien replié dans l'entrée, comme un sac de courses qui se rentre tout entier sans sa housse. Elle me tendit du bout des doigts un sac en papier kraft, un cadeau : dedans, il y avait une magnifique rose rouge qui venait tout droit de leur jardin, grand comme un mouchoir de poche. Un grand mouchoir, cependant, superbement arrangé, d'après les photos, j'attends d'être moins vulnérable pour aller le voir en vrai, je n'ai pas vu les embellissements du printemps depuis le confinement... Les fleurs du petit jardin ont commencé à pousser,  grimper, s'accrocher, d'ici l'été, ça sera un Paradis... En sortant la rose du papier, j'ai senti son odeur envoûtante !

Au revoir, quel beau moment nous avons passé, merci encore pour la rose ! Et la voilà repartie comme elle était venue sur son beau deux-roues, déplié comme des ailes de papillon... Nous n'avons pas pu nous serrer dans les bras... Même coronée, elle restait prudente...


La rose rouge de la cité, à l'entrée d'un garage sans barrière, sans grillage (14 avril 2020)

En fait, ce confinement/déconfinement m'avait permis de découvrir, ou de redécouvrir, cette cité pavillonnaire : maisons basses, pas plus de deux étages, exceptionnellement trois, leurs cours, escaliers, allées, fenêtres, espaces verts, ferronneries anciennes, terrasses... Au moment où le printemps s'en emparait. Les premières glycines furieusement échevelées, odorantes, délicates, tombaient de partout comme des chutes d'eau colorées, les endroits les plus insignifiants devenaient somptueux, parés de mauve et de blanc : trous dans les murs, les bosses, les grilles fracassées, déformées par le temps et redressées par le printemps. Les jardins insignifiants jouaient dans la cour des grands, pas besoin de peinture à l'huile pour les retouches, tout y était, la petite cité pavillonnaire se payait un ravalement luxueux, les fleurs dégoulinaient de partout, cascadaient de couleurs, d'odeurs, elles prenaient des poses de stars... J'avais juste la photo à faire. La nature est une artiste inégalée, jamais de repentir, de fausses notes, elle connait la musique mieux que personne, inutile de chercher la petite bête aux perspectives, tout est parfait !

Alice au pays des merveilles, c'était moi !



J'ai photographié cette rose sous toutes ses latitudes (8 mai 2020)

Pour ne pas faire de répétitions avec mes photos (mises déjà sur mes publications antérieures), et pour faire honneur à deux roses odorantes, j'ai choisi de vous les offrir en toute simplicité, en suivant les jours de leur maturité. La petite rose sur fond de brique embaumait tout à la ronde, tous les jours j'allais me parfumer à ses côtés... Un éblouissement, je me disais, en mettant mon nez carrément dedans, comme une abeille, les voisins vont se demander : qui est cette personne qui revient tous les jours sentir la rose ? Personne ne m'a posé la question...

Je me souviens que lors de mes vacances de septembre en Indre, on m'appelait à la ronde : la dame qui marche, on m'apercevait dans les sentiers, aux lisières des petits bois, dans les chemins creux, ou regardant les vaches,  près des clôtures, assise des heures sur son plastique... On va dire qu'on m'avait repérée, ici on pourrait dire : la dame qui sniffe la rose !


Les merveilles (9 mai 2020)

La permission quotidienne "autorisée par le Gouvernement" commençait toujours par la rose, avec soleil, sans soleil, à toutes les heures, sans calculer, un parterre de renoncules terminait l'arrangement sous le rosier ancien, d'après ses tiges aériennes il devait avoir la petite cinquantaine bien sonnée... Après j'allais tout droit, très lentement, vers les deux acacias en fleurs, printemps oblige !


Les fleurs de l'acacia et le pigeon (8 avril 2020)

Les deux grands arbres m'hypnotisaient, je m'en voulais de ne pas les avoir vus plus tôt, je morigénais contre moi-même. Contre mauvaise fortune, bon cœur, je continuais mon chemin sans croiser personne, alors je décrochais mon masque et l'enfilais autour de mon poignet comme un bracelet, à la moindre alerte de passants, je le remettais sur mon nez... À la génuflexion devant la rose, j'abaissais aussi ma visière, pour me délecter de son parfum...



Les merveilles odorantes (9 mai 2020)

Souvent, pour rentrer, l'heure autorisée presque terminée, je repassais par la même petite rue, pour me remettre le parfum en tête, en retenir chaque molécule, remplir mon cerveau de son empreinte, graver le souvenir... Ma sortie avait des allures de gala olfactif...



Les belles de jour (10 mai 2020)


Le 11 mai 2020

Et puis, ma belle-fille est venue me voir le 15 mai 2020, m'apportant cette rose rouge magnifique, je l'ai mise pas très loin de moi, sur la table du séjour, et son odeur fabuleuse arrivait jusqu'à moi, je n'avais même pas besoin de m'approcher, elle m'envoyait son sillage, sa voie lactée...


La belle baisse la tête (19 mai 2020)

Tous les jours, à chaque instant, je ne me rassasiais jamais de son parfum, je voyais bien qu'elle se fanait, je repris mes recherche sur internet pour trouver un parfumeur qui aurait été capable de "fabriquer" une odeur si gracieuse, si déroutante, j'avais déjà cherché, cherché encore, j'en ai déjà parlé sur mon blog,  et je n'ai encore rien trouvé qui rivalise avec ces deux roses...

La bonne nouvelle !

Danielle, je vais apprendre à faire des boutures de mon rosier que vous aimez tant ! Quel bonheur, je vais pouvoir me rassasier de cette odeur subtile, mais quand ? Il va falloir attendre un peu, pas trop j'espère, au printemps prochain, peut-être ? J'ai hâte, ma chérie, dépêche-toi... J'attends, je vais acheter un joli pot pour patienter et renouveler le miracle...


La miraculeuse est fanée, ses pétales retiennent encore son parfum (21 mai 2020)

Mes amis, je ne sais plus où j'en suis pour le prochain post, je reprends mon souffle, à très vite...

9 commentaires:

Marie Claude a dit…

Tant que tu "sniffes" la rose,pas de problème...bien plus agréable d'ailleurs!
J'espère que ta belle-fille va réussir les boutures et que l'année prochaine tu pourras humer avec bonheur un joli rosier.
Heureuse que tu aies pu partager un bon après midi avec ta gentille belle fille avec prudence.
Beau W.E à toi Danielle.
Des bises du matin

Anne-Marie a dit…

À CASSANDRE

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las, las ses beautés laissé choir
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Ronsard (1524, Vendômois)
Odes, I,17

Anne-Marie a dit…

Bon week-end Danielle

Danielle a dit…

Oui Marie Claude "tant que...pas de problème" :-))

Moi aussi je croise les doigts pour que ma belle-fille bouture avec succès !

J'imagine déjà le bonheur d’avoir une rose qui sente bon...

Il fait beau, je te souhaite un très bon WE confinée/déconfinée

Je t'embrasse.

Danielle a dit…

Anne Marie merci d'être venue avec Ronsard... La rose de ma belle-fille a bien tenu le coup quand même, une vieillesse heureuse en somme...

Toi aussi Anne Marie, bon WE avec joie, profite du printemps.

Je t'embrasse.

Gine a dit…

Un parfum auquel je ne saurais résister et je comprends ta quête quotidienne. Merci de nous l'avoir si bien contée!

Danielle a dit…

Nous nous comprenons, je suis contente... Merci Gine de votre passage si gentil.

Je rêve bien à l'avance de cette rose que je pourrais, peut-être sentir sur mon balcon...

Bises du soir à très vite.

Brigitte a dit…

Délicieuses roses ..; Je fais comme toi: je sniffé les roses ! Pas loin de chez moi il y a un rosier mis à l'extérieur et chaque fois que je passe devant je mets mon nez dans une des fleurs ….
A tout bientôt et bises du soir

Danielle a dit…

Chère Brigitte, oui, délicieuses roses parfumée, celles que je préfère !
Nous sommes des sniffeuses, tant mieux... Aucune parfum ne peut rivaliser avec elles...

Bonne semaine Brigitte, je t'embrasse fort.