jeudi 20 mai 2010

Concert au Centre Culturel... Couleur Lilas !






















Hier soir, j’allais entendre un pianiste de mes amis, (professeur au centre culturel des Lilas) qui présentait ses élèves, pour une petite audition entre amis.

Les élèves de tous âges, des débutants pour la plupart, avaient tous la maladie de Parkinson, leurs doigts tremblaient si fort, ils battaient comme des cœurs apeurés, posés à l’extérieur de leur corps, sur les touches du piano, je voyais leurs doigts voleter d’une touche à l’autre avec hésitation… La peur exerçait une pression si forte que quelques uns ont du renoncer.

Avant les doigts tremblants, il y avait le petit ballet du tabouret de piano, un peu plus près, un peu plus loin, un peu plus haut…Il fallait trouver la bonne place, s’installer pour le supplice.


Il y avait aussi les chanteurs qui perdaient 15 ans d’âge dès les premiers sons, tellement ils avaient peur de donner de la voix, de toutes les poitrines sortait une petite voix enfantine, quelque soit l’âge des participants.

Comment, pourquoi subir, une violence aussi grande pour quelques minutes d’exposition publique ? Aucune réponse à mes questions, les enfants, les aînés, les beaucoup plus anciens, étaient dans la même tétanisation.

Et puis après, en regagnant les fauteuils du public, des amis, de la famille, le bonheur d’avoir réussi à aller jusqu’au bout… Les applaudissements crépitaient, et plus la difficulté avait été énorme… Plus les mains battaient fort, pour encourager, féliciter les pauvres suppliciés. La fierté aussi, voyez comme j’ai surmonté bravement tous mes empêchements…J’ai osé faire de la musique, je ne sais pas comment. !

Les pauvres oiseaux avaient le sourire de la bataille gagnée…Y en aura-t-il d'autres ? Il le diront bientôt, quand la peur sera un peu oubliée, quand l'envie sera de nouveau à l'oeuvre, quand les progrès leur donneront du courage.

Mon ami le professeur, joua comme un Dieu, sous l’œil admiratif de ses élèves. Ils avaient bien de la chance de l'avoir comme maître, lui qui les accompagnait dans tous leurs apprentissages, toutes leurs douleurs, avec tant de gentillesse et d'encouragement.

Je songeais avec horreur, au trac qui m’avait paralysée au cours de représentations publiques, au sein d’un chœur…
Comme l’art demande de souffrance pour oser s’exposer aux yeux, aux oreilles, même amies.

2 commentaires:

beatrice De a dit…

Je sais ce qu'est le trac.
Très jeune j'ai chanté avec Michel Corboz. J'en ai même attrapé une extinction de voix.( orthographe: j'ai toujours des problèmes avec les différentes voies, voix...

Danielle a dit…

Béatrice, moi aussi je trouve que le trac est très difficile à vivre, personnellement il me fait plus souffrir que plaisir, mais je sais qu'il y a mille façons possible de le vivre, pour les gens... Le trac peut porter, il peut donner de l'énergie, il peut faire des tas de choses positives, mais pour moi, ça reste une souffrance.

Merci d'être passée chez moi Béatrice.