Avec mon ami/logeur, nous avons passé le temps qu'il fallait pour parler, cette année, mon séjour durait deux mois, nous prenions nos aises pour les parlotes, on pouvait aller dans les détail. Chaque fois que je trouvais ouverte la porte de son cher atelier de bricolage, je passais la tête... L'atelier était mitoyen avec un champ et nos habitations respectives, je n'avais qu'à pousser ma petite porte de sortie pour être de plein pied dans l'herbe qui menait au salon où on cause... De tout !
Comme je lui faisais remarquer qu’il avait rangé impeccablement ses trois tronçonneuses et ses trois taille-haies à pétrole, ses trois tronçonneuses et coupe-haies électriques, en souriant, il me raconta les histoires de cet hiver.
Avec celui-là, je ne sais pas ce qu'il s’est passé (coupe-haie) je l’ai pris direct sur le mollet, je ne sais pas comment, j’ai trop bougé, va savoir, ça saignait, t’as pas idée. Ah bon ! Je suis allé en urgence à l’hôpital où ils ont arrangé mon affaire, je comprends pas... Avec celui-là (autre coupe-haie), encore une fois, je m’entaille le petit doigt, le bout du doigt pendait, un carnage. À l’hôpital la chirurgienne regarde la boucherie : coupez moi le bout qui pend, je lui dis, il sert plus à rien ! Elle me regarde dans les yeux : mais monsieur, c’est pas du tout comme ça qu’on va faire, je vais vous envoyer dans un autre hôpital pour que votre petit doigt soit réparé ! Je me suis laissé faire et puis, comme je partais en ambulance, elle me dit en souriant : on va vous mettre au forfait la prochaine foi, ça vous coûtera moins cher... Il poursuivit : j’ai réfléchi tu sais, après tous ces accidents de dérapage, j'ai compris qu'ils s'étaient tous passés un dimanche, et si c’était le bon Dieu qui me rappelait à l’ordre ? Le dimanche, on ne travaille pas ! Moi qui l’écoutais de toutes mes oreilles, je me suis rangée derrière son Seigneur : eh oui mon ami, on va dire ça comme ça, le dimanche, tu poses tes outils et tu vas voir en priorité ta famille, tes amis, au lieu de te charcuter. Le petit doigt de mon ami était tout déformé, comme si une mauvaise arthrose lui avait un peu tordu la phalange. Depuis, il continue de bricoler comme avant, ni plus, ni moins, on verra bien...
Son atelier est toujours comme une salle de chirurgie, les outils bien rangés par catégories, lavés, rincés, essuyés, rutilants, prêts à l’emploi à tout moment. Bien alignés, comme il aimait à le dire !
Mes amis prenaient de l’âge, comme moi, on avait de quoi se raconter, en une année, il nous en arrive des trucs... Surtout à lui !
"Le jour du Seigneur" reste un jour sacré, il ne travaille pas (en principe), rien, même pas un petit coup de pelle (en principe), à l’exception de la tronçonneuse peut-être, il continue à passer sa matinée, calmement, à faire des visites à ses familiers, ses amis, il entretient les liens, il est très fort pour remonter le moral à ses congénères. Depuis le constat de la dangerosité du dimanche, il ne fait absolument rien, s’il pense à ouvrir son atelier de bricolage, sa femme le regarde d’un sale œil : le dimanche, tu te blesses ! Elle avait raison... La prochaine fois, je vous raconte notre après-midi vide-grenier, petite brocante, nous avons fait des petits achats qui nous ressemblaient.
J’aime bien ce séjour, les paroles ont autant d’importance que la beauté de la nature, autant de couleurs.
Depuis le temps que nous nous connaissons, nos conversations se font plus profondes, plus naturellement nous parlons de nos corps qui nous lâchent, nous en rions : pourvu que ça dure les amis, profitons de la beauté de la nature, profitons de tout ce qui vous entoure et dont vous prenez tant de soin ! Les rosiers exubérants, les plantes nouvelles qui ne prennent pas beaucoup d’eau, l’olivier a tellement grandi, il est plein d’olives. À cette saison d’automne, on entend les noisettes tomber mollement dans l’herbe. J’attends les noix... Petite musique sérielle de campagne...
Cette année, mon amie avait installé un coin lecture sous le grand mûrier, à l’ombre, elle avait sorti du grenier un petit lit d’enfant grillagé et l’avait transformé en divan profond où il faisait bon lire...
Le jardin faisait partie de mes lectures, les fleurs poussaient entre chaque page. Au final, petit à petit, je laissais tomber la lecture pour simplement regarder le petit Paradis de mes vacances...
Le Paradis, les points de vue improbables :
Mes amis, au prochain post je vous parle de la grande brocante en Berry... Mais je n'oublie pas les malheurs du monde qui nous mettent tous sous pression, sens dessus-dessous... Vivement la paix !!! Je vous embrasse, le soleil brille par ici...
8 commentaires:
Comme il est bien ordonné cet atelier de ton ami !Et ces paysages campagnards sont superbes et emprunts de sérénité. Je comprends fort bien que tu laisses tes yeux divaguer et admirer tout simplement, lorsque tu ne fais pas un brin de causette.
Bises du soir avec un ciel gris de retour !
Les outils de jardinage ou bricolage sont dangereux utilisés un dimanche ou pas...Monsieur "Triplette" en a fait les frais!!!
C'est vrai tu es vraiment au paradis dans ce petit coin de campagne,que le ciel est beau!!
J'aime la première photo,les autres aussi, mais une petite préférence pour celle là..
Belle journée Danielle avec des bisous du matin.
Oui Brigitte mon ami est un rangeur, un aligneur, il est comme ça, tout le monde en rit !!! Lui, le premier (enfin presque)
Les paysages ne se discutent pas, ils s'admirent... Quelques fois même je me dis : mais regarde au lieu de ratiociner :-)))
Moi aussi je t'embrasse du soir.
20 novembre 2023 à 19:33
Marie Claude, je comprends que tout le monde admire l'ordre de monsieur triplette, il est impressionnant :-))
Là-bas les ciels changeants m'obligent souvent à sortir mon appareil photo où mon téléphone ! Et aussi m'asseoir sur mon tripode pour les admirer...
Oui, moi aussi j'aime bien cette photo, très frétillante sous le soleil...
Passe une bonne semaine, je t'embrasse fort.
Bravo Monsieur Triplette! J'espère surtout qu'il n'aura plus jamais besoin de se rendre aux urgences: chaque morceau de son corps est précieux et il faut le garder ;-))
Moi aussi j'aime de façon tout particulière la première photo, bien que les autres aussi me donnent encore une fois l'envie d'ètre là, me faisant saisir l'état de bien ètre que tu as pu ressentir devant ces paysages, ces cieux et chaque élément d'une nature si belle et à sa façon sauvage...
J'attends donc la brocante et... non, moi non plus je n'oublie pas les malheurs d'un monde qui parait en accoucher sans cesse et sans pitié.
Une bonne semaine à toi, chère Danielle.
Bien sûr chère Siu, j'espère aussi que Monsieur Triplette n'aura plus besoin des urgences... Mais... Il reste frondeur !
Les beaux paysages, je prenais mon vélo pour aller les rencontrer, comme si j'allais faire des courses...Ça marchait très bien, suivant l'heure, le temps, tout changeait...
Encore oui Siu, le monde n'a pas fini de nous réserver les très mauvais coups, qui brisent...
À très vite, bonne semaine à toi également; bises de maintenant.
Les paysages et les outils, y a t il un lien ? Je ne suis pas bricoleuse pour un sou( bravo à ton voisin! ) et par contre je resterais des temps très longs à admirer ces paysages, le pays de George Sand avec ses écrits qui m'ont appris à aimer le Berry que je suis allée visiter, un jour...
Bonne soirée !
Enitram, aucun lien entre les outils et les paysages, seulement un accompagnement pour les mots :-)))
Juste au gré de mes envies de partager la beauté des lieux...
Mon ami est un grand rangeur !!!
À très vite chère Enitram, bises du soir.
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