mardi 3 mai 2022

Les belles œuvres de Chiharu Shiota au musée Guimet ! Les brèves de mon comptoir !!!

 


Living Inside (vivre à l'intérieur) -  Chiharu Shiota - 1972 - Vit et travaille à Berlin depuis 25 ans

Or donc, comme nous, l'artiste s'est trouvée confinée en 2020, à Berlin, et elle a tissé sa toile à l'intérieur de ses pensées. Elle nous présente ce travail au quatrième étage du musée Guimet (qui lui avait donné carte blanche), l'installation a nécessité trois semaines de "filage". Nous voilà emportés dans un cocon rouge, d'une grande beauté, les fils de laine descendent du plafond au sol, l'artiste a "enfermé", de façon transparente, des dizaines de petits meubles de maisons de poupées (commandés en ligne) qui peuvent nous faire penser à nos propres intérieurs confinés, notre vie intérieure. Le silence ressenti est présent sur chaque fil, le public peut y apercevoir des objet qui le touchent personnellement, ainsi l'œuvre est polysémique, profonde et magique... J'y suis retournée deux fois, une première fois à l'ouverture, pour profiter de la solitude exceptionnelle d'un musée désert, et la deuxième fois avec une amie qui adore l'artiste comme moi... La deuxième fois, le gardien était très bavard, tout le touchait dans l'œuvre, et nos paroles alimentaient sans cesse ses émotions... Ah ! Voyez ce petit lit entouré d'un petit meuble (genre de cosy), j'avais le même quand j'étais enfant ! Et nous partions très loin avec lui dans ses souvenirs, je crois bien qu'il avait une petite fêlure à la tête, fine comme un cheveu. Nous avons profité ensemble de l'œuvre, qu'il aimait voir tous les jours : à chaque fois j'y trouve des choses que je n'avais pas vues, je suis content que nous la regardions ensemble... Nos interprétations s'entremêlaient avec gaité, souvenirs, impressions, et vies intérieures grandissaient à l'unisson... Nous n'arrivions plus à démêler ses nœuds, chaque objet devenait une réminiscence intense... Nous avons eu toutes les peines du monde, mon amie et moi à... Partir du quatrième étage... En courant.


 Les petites meubles de maisons de poupées se profilent aisément à travers


Le cocon rouge


La voute céleste de Chiharu Shiota

De loin, le gardien nous cria : si vous revenez dans quinze jours, je serais là ! (Le billet d'entrée offrait le droit à une deuxième visite dans les 14 jours suivants, une chance...) 

Deux autres œuvres de notre artiste se dissimulaient dans les collections permanentes, aux étages inférieurs... Ouf ! Reprenons le cours de notre visite...


State of Being (Dress) - État d'être - 2022 - Chiharu Shiota (1972)

Enfermement plus sombre, avec cette œuvre en noir et blanc, habits d'enfants empesés, formes évanescentes, il faut se déplacer autour de l'œuvre pour en voir tous les contours à travers les fils tendus, histoires et mystères, énigmes ? Cette "sculpture" ressemble à un dessin tracé à l'encre de Chine, il se dégage des œuvres de Chiharu Shiota un grand fracas silencieux, qu'il faut lire entre les fils... Il faut regarder le moins possible les titres des œuvres, mais chercher en soi les résonnances avec les ombres et les lumières... Splendeur !!!


Chiharu Shiota (1972)

Au musée Guimet, on peut circuler dans tous les sens, on tombe toujours en arrêt sur des objets de très grande qualité, je n'avais aucune piste à suivre, j'allais de vitrine en vitrine, et les costumes de l'Opéra de Pékin (du 19e, je crois, sauvés de la Révolution culturelle, ça reste à vérifier) ont tout de suite attiré mon regard, élégants, merveilleux, inattendus, je les ai pris en pièces détachées... Histoire sans paroles, les couleurs éclatent, la beauté surgit... Chaque détail compte...






Accessoires et costumes de scène de l'Opéra de Pékin

Le musée Guimet est une grande scène artistique, un lieu important d'œuvres d'art asiatiques, il suffit de piller des yeux toutes ses merveilles, sans ordre, comme elles se présentent, comme on cueille des fleurs dans un grand pré sous le soleil... Chaque œuvre mérite l'attention, une photo, je n'ai pas tout pris... J'y reviens sans cesse...  J'y retourne la semaine prochaine !!!

Les brèves de mon comptoir : Le petit tour de passe-passe... (1)

Allez, j'y vais, il fait beau, je suis en forme, profitons de l'aubaine... Je n'ai besoin de rien, parfait ! Gardons les yeux ouverts, promenons-nous, quand même, mais... Si je pouvais trouver un petit porte-monnaie qui retienne bien ma carte bleue... Ma dernière aventure m'y avait totalement décidée : ma carte bleue a glissé (à mon insu, bien entendu) du petit porte-monnaie que je tenais à la main, dans un petit sac en plastique que je tenais au bout de mon bras, au moment de payer le commerçant, je la cherche, point de carte bleue, zut, vite fait, bien fait, en panique, sitôt rentrée chez moi, je cherche encore, rien, ni une ni deux, le cœur battant, je fais opposition sur internet et je range tranquillement mes petites courses, ouf ! Me voilà sauvée... Un quart d'heure après, guère plus, en rangeant tranquillement les fromages achetés "à crédit", v'la-t'y pas que je retrouve la carte au fond du petit sac ! Un coup pour rien, il faudra juste que j'attende quelques jours pour recevoir la remplaçante, c'est bête comme chou, mais quand on est distraite, c'est le prix à payer ! En attendant, vivons (très bien) endettée...


Porte-monnaie à coulisse qui laisse facilement glisser la carte bleue (dé à coudre mis à l'arrière, pour le repère des échelles)


 Et le petit tour aux Puces... (2)

Voilà pourquoi j'avais en tête un petit porte-monnaie qui fermerait à clé... Ma connaissance parfaite des marchands (depuis le temps que je chine) me fait aller direct chez celui qui vendait à la pelle pour trois francs six sous : les portefeuilles, étuis, porte-clés, porte-cartes, porte-monnaie etc... Je fouille et je tombe nez à nez avec le petit porte-monnaie de mes rêves : aussi petit que l'autre, mais qui fermait du côté de la petite ouverture qui permettait de glisser une carte ! J'avais conservé le même porte-monnaie pendant des années, usé jusqu'à la corde ! Quelle chance ! Je l'achète !!!


Le nouveau porte-monnaie avec patte de sécurité, ouf ! Ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau...

Avant de conclure l'achat sur son stand, j'assistais à une petite scène de théâtre : un acheteur potentiel gardait dans les mains une dizaine de portefeuilles qu'il avait sélectionnés... Le marchand lui dit : mais monsieur, vous n'allez pas garder tous ces portefeuilles, il faut en laisser pour les autres, moi je me moque de l'argent, il faut laisser du choix à tout le monde, vous prenez les plus beaux, et vous laissez les moches pour les autres ! Pas de ça chez moi, monsieur ! Mais comme l'homme aux dix portefeuilles insistait pour les lui payer, le marchand replia ses gaules... Bon, bon, mais si tout le monde faisait comme vous... Pas content du tout d'avoir vendu tant  de beaux accessoires à la fois à la même personne ! Son stock en avait pris un coup !

Je repartis ravie de mon achat, en chemin je m'aperçu que je n'avais plus sous le bras le rond de paille tressée que je venais d'acheter, juste avant l'histoire des porte-monnaies... Diantre ! Je l'ai perdu, voilà, zut et zut, je vais retourner voir les marchands chez qui je m'étais arrêtée pour le lèche-vitrine... 

Bien épais, parfaitement tressé, en très bon état, rien qui dépassait, il fera l'affaire sous mon cache-pot en rotin, je l'avais glissé sous mon bras comme une rivière de diamants... Il faut faire vite, un a un j'interrogeais les brocanteurs : vous n'auriez pas vu.... Non madame ! Je revins sur mes pas jusque chez le marchand de porte-monnaies, vous n'auriez pas vu... Si madame, vous l'aviez sous le bras, je me suis dit, j'ai le même à la maison ! Et avec un geste m'indiquant le chemin à suivre : allez par là, vous êtes repartie par là. Merci beaucoup ! De rien, quand on peut aider... Moi j'aime bien...


Le rond de paille (?) que je venais d'enlever pour 1 euro !

Les Dieux étaient avec moi, le dernier marchand que j'avais visité me dit : ah oui, je l'ai vu, il a glissé là... Son index tendu au bout de son bras, il me désignait exactement l'endroit... Sur le stand d'à côté, posé à la verticale, contre un pied de table, il m'attendait, j'ai remis le rond de paille (?) sous le bras, comme si je portais le saint sacrement... Il n'a pas bougé de là jusque dans mon appartement... Sitôt arrivée, je l'ai glissé sous mon cache-pot en rotin, ils formèrent une paire d'amis tout de suite !


La paire d'amis

Il y a plein de jours où tout va presque parfaitement... C'est bien de les vivre pleinement, pour tous les autres jours qui peuvent être gris, funestes, pas à mon goût... Moches !

À très vite les amis, prenez soin de vous, toujours, toujours... Mes histoires s'accumulent
Je vous embrasse bien fort...

8 commentaires:

Marie Claude a dit…

Très original ce"cocon rouge" et découvrir avec attention l'intérieur,j'imagine le long travail de réalisation!
Plusieurs visites s'imposent en effet..
Le musée a une superbe collection permanente aussi et lors d'une visite une "gardienne" m'avait aussi rejointe pour discuter des oeuvres..Elle m'avait dit sa joie de travailler dans ce si beau lieu! Souvent on voit ses personnes assises sans aucune reaction et attendant l'heure de la sortie.
Ta carte bleue ne pourra plus s'échapper...il est beau ton nouvel achat.
Ce rond de paille finalement est arrivé à bon port et a trouvé sa place.
Tout est bien qui finit bien,tu me fais bien rire parfois, Danielle avec tes péripéties...
Des bisous du matin.

Danielle a dit…

Merci Marie Claude, enchantée de voir que toi aussi tu as eu une conversation animée avec une gardienne :-))

Tout est impeccable : le porte-monnaie, rond de paille, marchands des puces, visite du musée... ciel bleu sur toute la ligne !!!

Ravie aussi de te faire rire...

Passe une bonne fin de semaine printanière Je t'embrasse du matin

Anne-Marie a dit…

Merci pour toutes ces belles photos de l'exposition Chiharu Shiota

Une vrai caverne d'Ali Baba, les puces de Montreuil
Où as-tu trouvé ton joli petit porte-monnaie dans le petit marché au fond de la cour où sur la place ?
Belle journée ensoleillée Danielle

Anne-Marie

siu a dit…

Dans "Living inside" j'adore cette quantité incroyable de petits meubles de maison de poupée que j'aurais envie d'observer de près et de toucher un par un! J'imagine aussi la patience infinie qu'il a fallu à l'artiste japonaise pour créer ce cocon rouge "vedo-non-vedo" (je-vois-je-vois-pas): moi à sa place j'aurais tout embrouillé et fichu en l'air après une dizaine de fils... ;-))

Elle est super sympa l'histoire de tes porte-monnaie, du rond de paille perdu/retrouvé, des échanges avec ces marchands aussi bien fournis que gentils et observateurs grace à qui tu as pu vivre un jour de chance!

A propos de patience, celle requise par le rideau rouge, où en es-tu avec tes torchons brodés? L'usine est toujours en marche..?

Danielle, chères amies... mai est un beau mois, passez un bel après-midi!

Danielle a dit…

Oui, Siu une quantité incroyable de petits meubles de poupées, pour garantir les envies de toucher il y a un gardien :-))) Tu me fais rire avec "embrouillé, fichu en l'air..." il faut une grande application pour faire ça, Anne-Marie doit en savoir plus que nous, elle qui est dentelière... Les beaux trucs d'araignée elle connaît :-)))

Alors, les torchons brodés, résultat : 21 terminés, 1 en cours, et 1 petit dernier qui reste à faire, total = 23, je vais en garder 2 pour moi pour faire un compte égal pour la distribution sur trois foyers !!! -:)))) L'usine va bientôt fermer ! Je ne sais pas du tout ce que je vais faire après !!!

Chère Siu, oui c'est vrai le mois de mai est un beau mois, profitons-en !

Je t'embrasse avec soleil.









Danielle a dit…

Oui, chère Anne-Marie, je me suis régalée avec Chiharu S.

Le petit porte-monnaie je l'ai trouvé dans le grand marché, presque au hasard, aux puces, on ne trouve jamais ce que l'on cherche, en général !!! Il faut avoir l'esprit disponible à tout et rien !! Tu le sais !

Samedi je me mets en chasse pour une vieille grosse paire de jumelles (repérée), pour bien observer les oiseaux... ça va être plutôt rigolo !

Belle journée ensoleillée dont j'ai profité, j'en parle bientôt :-))

Je t'embrasse tout plein fort Anne-Marie.

Brigitte a dit…

La voute céleste est belle ,le reste de l'oeuvre de cette artiste ne me touche pas vraiment ...
Oh les belles affaires que tu as pu faire ! Un joli porte monnaie avec patte pour ne plus perdre ta carte bancaire et ce rond qui va si bien sous ton cache pot que tu perds et retrouves...Ou avais-tu la tête ?
Belle journée et bises du jour

Danielle a dit…

Bon, bon, bon Brigitte, il faut voir l'œuvre en vrai !!!

Oui, c'est exactement ce qu'un de mes fils m'a dit, maman est distraite !!!

Je suis trop contente de mes trouvailles...

Passe une bonne fin de semaine, et plein de bisous.