Le cèdre et le grand séquoia, on les voyait de loin...
Est-ce que je vais y arriver ? Depuis mon arrivée, j'avais tourné quelques jours autour du pot, bien des hésitations à remonter sur mon vieux vélo. "Mes" hêtres auxquels j'avaient pensé pendant deux ans, étaient assez loin de ma location, il fallait vraiment que je donne un sacré coup de pédale pour arriver jusqu'à eux... Mais ce n'était jamais le bon moment, attendons encore un peu, c'est loin, ça monte, il y a de la circulation (très peu) sur la route, mieux vaut attendre qu'il fasse beau ! Je profitais de mes hésitations, j'allais dire bonjour aux voisins, flâner dans leur très grand jardin, un vrai parc très arboré... Il y avait toujours une photo à faire, un banc à l'ombre où je pouvais me reposer... Sans effort !
Les "herbes de la pampa" agrémentent les paysages, elles bougent au moindre vent, légères, transparentes, mobiles, en fin de soirée, le soleil allume ces flambeaux...
Le soleil improvise partout des scènes de théâtre, il faut être là pour les trois coups
J'étais pourtant pressée d'y aller, mon amie m'avait dit au cours de l'année : je crois qu'ils ont abattu des arbres là-haut, où il y a tes hêtres, on a entendu des bruits de scie... Un coup de tonnerre avait claqué dans mon cerveau : elle doit se tromper, pourvu que ces arbres soient encore vivants, bien portants ! Maintenant que j'étais sur place, j'avais un peu peur d'y aller, à cause de l'effort que représentait pour moi le vélo, avais-je bien conservé la stabilité, les réflexes sur ma petite reine ? J'avais également l'appréhension de leur abattage, beaucoup de handicaps au départ. Mes amis / logeurs n'étaient jamais "montés" les voir... Ignoraient même leur existence. C'est comme ça, l'envie d'aller voir "ailleurs" ne concerne pas ce qui vous entoure. Pareil pour les gens qui habitaient le coin quasi depuis leur naissance, ils n'avaient jamais entendu parler de ces deux jumeaux exceptionnels, et de bien d'autres arbres remarquables que j'avais découverts... Il fallait que je leur donne des détails, des itinéraires, être très précise, ils connaissaient le nom des rues et moi celui des arbres, le murier, les chênes, l'acacia, le noyer, et même les antiquités : la vieille grange, les "loges" (petits abris construits en pierre pour abriter du soleil et du mauvais temps les agriculteurs qui travaillaient dans les champs/vignes), constructions protégées maintenant par le département comme "patrimoine". Je ne me fis pas prier pour leur livrer mon carnet d'adresses "arbres", je les encourageais à se déplacer... Peu le faisait... Savoir qu'ils existaient leur suffisait...
La vieille grange et le grand tilleul, plus belle en vrai qu'en photo, elle avait un air de belle endormie éblouissante !
La curiosité d'aller voir au plus près, c'étais ce que j'avais entrepris moi-même, vous le savez, pendant le confinement. Les "droits" de sorties étaient courts, courtes aussi les distances à parcourir, c'est comme ça que j'ai découvert la cité pavillonnaire juste en bas de chez moi, avec ses petites maisons, et ses jardins : tout était petit "en bas", maisons à deux étages maximum, encerclées par une mini pelouse, un ou deux arbres pour les plus chanceux... Les fleurs, les décorations et même les nains de jardins ont fait mon bonheur tous les jours, car tous les jours à l'heure de ma sortie, je courais vers ma "petite nature". J'étais le Marco Polo de ma tour... Ma Route de la Soie se déroulait à mes pieds, sur cinq malheureuses rues... Pas très longues. Plus la contrainte était serrée et plus mon esprit voyait grand, à la fin de mon "tourniquet" journalier, j'avais vu assez de choses pour alimenter mon désir d'y retourner... Les premiers jours seulement, j'avais battu ma "coulpe" d'aveuglée que j'étais d'avoir perdu autant de temps, je ne voyais pas beaucoup plus loin que les escaliers de mon immeuble... Dans les temps ordinaires, "hors épidémie", mes sorties étaient presque toujours tournées vers Paris, je fonçais vers le métro... Avec les petites sorties restreintes et régulières du confinement, je me suis vite dit : finalement, à voir de près, je vois plus grand, mon attention s'était décuplée, mon intérêt grandissait, des projets naissaient pour les jours suivants... Je faisais chaque jour mieux exister l'existant, voilà tout... Je voyais enfin ce que je n'avais jamais vu, comme les gens de ma campagne berrichonne, pas meilleure...
10 commentaires:
Danielle , tu es la nymphe des arbres .
Que de beaux paysages traversés sur ton vieux vélo, que de beaux arbres croisés et admirés !
Bonne journée
Anne-Marie
Prudemment mais sûrement tu as pu aller rendre visite à tes chers arbres et nous faire participer à ta jolie balade.
J'en ai reconnu certains qui ont profité et que tu nous avais montrés les années précédentes.
Encore un billet bien agréable et si apaisant nous en avons bien besoin...Merci chère Danielle.
De gros bisous de fin de matinée
Bonne semaine à toi.
Merci Anne-Marie pour la "nymphe des arbres" :-))
Sur mon vieux vélo j'en vois de belles !!
Je t'embrasse très fort , bonne journée, à très bientôt.
Marie Claude oui, j'y suis allée avec prudence, je n'en revenais pas !
Tu as bonne mémoire Marie-Claude, ce post est un peu long, mais il y avait tant à montrer !!
À toi aussi bonne semaine, je t'embrasse.
Ce billet... arboricole est une véritable encyclopédie, superbes tous ces grands arbres, superbes tes photos! (sans oublier un grand merci à ton vieux et bon vélo ;-)).
Les vieilles constructions aussi je les trouve belles et précieuses.
Et puis j'ai beaucoup aimé la partie du texte où tu reviens aux découvertes que tu avais faites tout près de chez toi, et que tu n'aurais peut-ètre jamais faites sans la pandémie... ça me donne à penser: sur le grand et le petit, sur les occasions, sur nos inadvertances et négligences, sur la direction un peu trop automatique et pas réfléchie de notre regard comme sur ses objets, trop souvent déterminés par l'insouciance (sauf quand quelque chose de nouveau et parfois mème de choquant vient nous frapper... le confinement dans ce cas).
Merci, je t'embrasse!
Merci chère Siu, pour la "toute extra petite encyclopédie" :-)), tu as raison encore pour le vieux vélo, avec ses deux sacoches en mauvais état ;-)) C'est vrai aussi Siu que les découvertes que j'ai faites près de chez moi, je les dois à la vilaine/méchante pandémie, hélas !! Oui, le grand et le petit peuvent prendre des dimensions insoupçonnées, inversement proportionnelles, changer de place à cause de notre regard ! À nous de voir...
Si elles ne sont pas recensées très vites les "loges" vont disparaître à coup de tracteurs, car gênantes au milieu des champs ! j'ai vu qu'il en manquait une déjà !
Merci à toi Siu pour ton attention affectueuse. Je t'embrasse fort.
Quel beau billet ,encore un ! Ces arbres tous plus beaux les uns que les autres ... majestueux Et ces découvertes près de chez toi .
Merci pour ces partages et tes nombreuses et belles photos. Tes "jumeaux" étaient encore là .... ouf !
A très vite et belle journée .
Bises du matin ensoleillées mais fraîches
Merci Brigitte, pour tous tes bons mots !!!
Passe une bonne fin de semaine, je t'embrasse du midi.
quelle generosité.
le cédre , justement mon corps sent le cédre.
vous avez reussi à grimper à bord de votre velo et merci de la generosité de nous offrir à la vue vous trouvailles superbes. Merci frankie
Merci à vous Frankie, de vos compliments, j'en suis touchée... À très bientôt :-))
Bonne fin de semaine...
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