La violette :
Mon "marchand de primeurs" est un vrai lieu de rencontres, clients de tous âges, de tous horizons, un mélange idéal ! Le patron est un rêveur, raffiné, et depuis plusieurs mois il s'est mis au bio, et les affaires vont de mieux en mieux. Sa boutique ressemble à un vrai potager, plus vrai que nature, il arrange les couleurs avec raffinement, les petites ardoises sur lesquelles il note les prix et les provenances des produits sont écrites avec une belle écriture, à la craie blanche, il a toujours le sourire et avec lui on peut parler de la pluie, du beau temps, et de poésie... Il ne vend jamais de fruits fatigués, tout est frais et il accepte la carte bleue, il est moderne, toujours accueillant, mon marchand de primeurs est parfait !
Il aide son prochain, apporte son aide à celui qui est dans le besoin, avec ses fruits et quelque fois même avec une pièce ou un billet, il connait bien le pauvre malheureux qui zone dans le secteur... Quand il va dans son arrière-boutique qui se trouve dans la maison d'à côté, il demande à ses clients de garder le magasin : je reviens, j'en ai juste pour deux minutes. Et c'est vrai, il est très rapide, sa réserve doit être aussi bien rangée que ses étals, les clients qui gardent le magasin préviennent ceux qui arrivent, et nous attendons tous en papotant... L'ambiance est bonne...
C'est comme ça que j'ai rencontré la dame à la violette ! C'est une habituée... Dans son sillage, j'ai senti un parfum délicieux, léger, sucré, que je n'ai pas reconnu tout de suite. Ah ! Madame, quel beau parfum vous avez, il est très doux, je n'arrive pas encore à en saisir exactement la provenance, mais il me rappelle une fleur... Oui, oui, c'est une fleur, attendez que je me souvienne ! Elle tourna autour, voyons, voyons, ahh ! Je n'arrive pas à me souvenir, attentez... Mais oui, c'est la violette, c'est ça, la violette !
Voilà une occasion pour moi de creuser le sujet, j'avais déjà fait ma petite enquête (sans succès) pour trouver un parfum à la violette, mais je n'avais jamais réussi à trouver la bonne marque qui fabriquait le délicieux jus...
Enfin quelqu'un qui sent la violette. Ça sent très bon ! Notre marchand de primeurs s'intégra instantanément dans notre conversation, tout le monde trouvait que ça sentait la violette, à coup sûr... La dame me dit : je ne me souviens plus du tout du nom du parfumeur, je sais que c'est juste à la descente du bus, place Saint-Sulpice, il y a une belle boutique, c'est toujours là que je vais. Mais vous savez, je n'y vais pas souvent, le flacon me tient l'année, j'en mets très peu à la fois, c'est mon fils qui me l'achète. J'avais bien essayé adroitement de lui soutirer des souvenirs de marques, mais rien à faire, la mémoire ne lui en revenait pas...
Si vous voulez, je vais marquer le nom du parfumeur sur un papier et je le laisserai ici dans la boutique, promis ! Le marchand opina du chef : oui, je vous le garderai, pas de soucis. Mais moi, je n'étais pas certaine qu'elle n'allait pas oublier, j'insistais lourdement : pensez à moi, madame, je compte sur vous, je viens souvent chez notre marchand, je serais vraiment contente de récupérer le nom, entre passionnées de parfums, on se comprend.
C'était dit, je pouvais y compter ! Tout à coup, la dame, entre deux poireaux et trois navets : attendez, ne bougez pas, je vais les chercher, je reviens, j'habite en face. L'aubaine ! Elle était prête à faire ce petit détour, uniquement pour faire plaisir, elle planta ses courses avec tellement de gentillesse, j'arrive, je n'en ai pas pour longtemps, je reviens et elle disparut... Elle avait parlé aussi d'une autre fragrance florale, elle ferait donc d'une pierre, deux coups ? Ma chance !
Le marchand attendait derrière son tiroir caisse, curieux, je vous ai dit qu'il était poète, les parfums l'intéressaient... Rapidement, elle revint avec un petit paquet dans les mains : voilà ! Elle coucha précieusement, en douceur, le petit sac en plastique sur le comptoir, près de la balance, où il reste toujours un peu de place libre pour poser les produits à peser. Deux flacons entortillés dans des chiffons en sortirent, l'un à la violette, et l'autre à la fleur d'oranger, d'une marque très connue et élégante. Notre marchand, qui venait du sud, connaissait bien la fleur d'oranger, les agrumes, c'était son rayon. Ah ! Il pressait déjà sur sa main un jet d'odeur précieuse... Attendez, attendez, dit la dame, pas trop, juste une toute petite giclée suffit, il faut que ça me fasse l'année ! Alors, la main parfumée du marchand passa de nez en nez, à la façon d'un baise-main mondain, délicieux, vraiment, ça sent divinement bon, léger, discret, tout à fait la fleur d'oranger, la violette aussi, très réussie, délicate, on les reconnait très bien... Nous étions à l'heure de vérité... Chacun avait son mot à dire...
Le dernier mot me revient, je n'ai pas encore exploré la piste de la place Saint-Sulpice, mais j'ai mis l'adresse dans mon carnet de bal, en revenant du pont d'Avignon, j'y cours...
La vie passe comme l'éclair, comme l'odeur de la violette, de la fleur d'oranger, cueillons dès aujourd'hui les roses de la vie... Moi, je file en Avignon... À très vite, pas trop quand même...
C'est comme ça que j'ai rencontré la dame à la violette ! C'est une habituée... Dans son sillage, j'ai senti un parfum délicieux, léger, sucré, que je n'ai pas reconnu tout de suite. Ah ! Madame, quel beau parfum vous avez, il est très doux, je n'arrive pas encore à en saisir exactement la provenance, mais il me rappelle une fleur... Oui, oui, c'est une fleur, attendez que je me souvienne ! Elle tourna autour, voyons, voyons, ahh ! Je n'arrive pas à me souvenir, attentez... Mais oui, c'est la violette, c'est ça, la violette !
Voilà une occasion pour moi de creuser le sujet, j'avais déjà fait ma petite enquête (sans succès) pour trouver un parfum à la violette, mais je n'avais jamais réussi à trouver la bonne marque qui fabriquait le délicieux jus...
Enfin quelqu'un qui sent la violette. Ça sent très bon ! Notre marchand de primeurs s'intégra instantanément dans notre conversation, tout le monde trouvait que ça sentait la violette, à coup sûr... La dame me dit : je ne me souviens plus du tout du nom du parfumeur, je sais que c'est juste à la descente du bus, place Saint-Sulpice, il y a une belle boutique, c'est toujours là que je vais. Mais vous savez, je n'y vais pas souvent, le flacon me tient l'année, j'en mets très peu à la fois, c'est mon fils qui me l'achète. J'avais bien essayé adroitement de lui soutirer des souvenirs de marques, mais rien à faire, la mémoire ne lui en revenait pas...
Si vous voulez, je vais marquer le nom du parfumeur sur un papier et je le laisserai ici dans la boutique, promis ! Le marchand opina du chef : oui, je vous le garderai, pas de soucis. Mais moi, je n'étais pas certaine qu'elle n'allait pas oublier, j'insistais lourdement : pensez à moi, madame, je compte sur vous, je viens souvent chez notre marchand, je serais vraiment contente de récupérer le nom, entre passionnées de parfums, on se comprend.
C'était dit, je pouvais y compter ! Tout à coup, la dame, entre deux poireaux et trois navets : attendez, ne bougez pas, je vais les chercher, je reviens, j'habite en face. L'aubaine ! Elle était prête à faire ce petit détour, uniquement pour faire plaisir, elle planta ses courses avec tellement de gentillesse, j'arrive, je n'en ai pas pour longtemps, je reviens et elle disparut... Elle avait parlé aussi d'une autre fragrance florale, elle ferait donc d'une pierre, deux coups ? Ma chance !
Le dernier mot me revient, je n'ai pas encore exploré la piste de la place Saint-Sulpice, mais j'ai mis l'adresse dans mon carnet de bal, en revenant du pont d'Avignon, j'y cours...
La vie passe comme l'éclair, comme l'odeur de la violette, de la fleur d'oranger, cueillons dès aujourd'hui les roses de la vie... Moi, je file en Avignon... À très vite, pas trop quand même...
13 commentaires:
Dans ce post tu fais plus et mieux que parler cinéma, chère Danielle: c'est toi-mème qui tournes un petit film pour nous, tout à fait délicieux! Mais oui, on a vraiment l'impression d'etre là: moi, je vois très bien toute la scène... la boutique, le marchand (très spécial indeed!), les client(e)s, les fruits et légumes et tout ce qu'y se passe... ce qui me manque c'est seulement la fragrance de la violette et encore plus celle du fleur d'oranger que j'aimerais surement beaucoup.
Tu nous tiendras au courant pour place Sint-Sulpice, n'est-ce pas... entretemps bon Avignon!
Encore une fois merci,
je t'embrasse fort pour toute la journée!
J'aime beaucoup ton texte si poétique, comme dans un monde meilleur!
La violette est le parfum de ma maman et sur le marché actuel, celui qui lui semble le mieux ressembler à son idée de violette est Insolence de Guerlain. Oui, je sais, de l'industriel, mais pas d'artisan parfumeur dans notre région...
Quelle chance d'avoir ces petits bouquets tout faits à portée de mains et ce parfum si caractéristique!
Merci!
Quelle belle ambiance chez ce marchand bien sympathique,un réel plaisir de faire ses courses,cela à présent est de plus en plus rare...
La maison Berdoues (famille ancienne) à Toulouse,propose un parfum à la violette célèbre depuis plusieurs années,je ne l'ai jamais essayé,peut-être pourrait-il te plaire...
Bon séjour en Avignon,profite pleinement de ta chère famille!
De gros bisous du matin
Jolie petite histoire ! c'est vrai c'est subtil le parfum de violette et j'aime quand vous parlez de "délicieux jus" Ah ah ah ! on en boirai;) Bonne journée.
Oh je suis contente pour toi si tu as trouvé 'ta' fragrance à la violette !Et je m'aperçois seulement aujourd'hui que l'on dit :fragrance et non pas fragance ? Alors là !
Bon séjour en Avignon ,tu vas y trouver un temps peut-être plus clément ?Et bien sûr retrouver ta famille .
C'est vraiment sympa chez ton marchand de primeurs
Je t'embrasse
Merci chère Siu, bien sûr je vais enquêter pour la violette et la fleur d'oranger, je suis très contente...
Pour l'instant je fais palais des papes.
Je t'embrasse chère Siu
Chère Gine, Merci pour la possibilité Guerlain, je ne savais pas...
J'ai du travail en perspective, j'en suis ravie...
Merci Gine, bonne soirée...
Marie Claude, merci pour la maison Berdoues, encore un beau papillon...
Vous m'aidez tous, je suis contente...
Demain expo Ernest-Pignon-Ernest, la chnce au palais des papes...
J'en parle aussi prochainement.
Je t'embrasse.
Philfff Merci de votre présence sur mon blog...
Vous voyez, la piste des fragrances avance...
Bonne journée à vous pour demain, à bientôt.
Brigitte, fragrance ou fr agence ce n'est pas un petit r qui va nous embêter :-))
Oui, oui, mon marchand de primeurs est parfait :-))
Passe une belle journée demain et après, après, après...
Bises du soir Brigitte.
Bonjour’ Annick Goutal, peut-être, « La violette » ? Une merveilleuse peite bonbonnière cette boutique En espérant que vous trouviez. bonjour
Bonjour’ Annick Goutal, peut-être, « La violette » ? Une merveilleuse peite bonbonnière cette boutique En espérant que vous trouviez.
Nanouche et non anonyme !
Merci Nanouche, je pense aussi à cette parfumeuse...et je vois très bien où se trouve la petite bonbonnière.
J'y fonce en rentrant...
Merci et cordialement.
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