
dimanche 30 mai 2010
Venise dans tous mes états... Episode N° 13bis

samedi 29 mai 2010
Garder son coeur d'enfant ? Pas d'accord !

Venise dans tous mes états... Episode N° 14
J’ai toujours eu dans l’idée que l’eau des ri de Venise était polluée comme partout…
Donc, je regardais l’eau comme un miroir scintillant, pleine de couleurs, belle pour les photos, belle pour les souvenirs, se mariant très bien avec les fleurs qui s’accrochent aux fenêtres, et au linge qui sèche comme des bannières au vent.
Un jour que j’avais envie d’une bonne glace, je suis allée sur le Campo Barnaba chez le marchand de glaces Grom qui venait d’ouvrir, je voulais goûter à tout, tellement ça faisait envie. La boutique était super design, nickel, les parfums étaient disposés à la spatule, en pétales, sur le cornet, pour former une jolie fleur, la manipulation était faite avec rigueur, zèle, soin et élégance, pas question que ça déborde, on ne pouvait même pas dire « bien servi, c’est pour une malade », pas question vu que je ne parle pas assez bien l’italien, même avec les gestes, on ne peut pas dire ça…
Donc, j’avais repéré (le repère c’est très important de l’avoir avant, car il fait tellement chaud que la glace fond direct sur vos sandales), avant d’acheter ma rose en glace, un petit escalier bien tranquille, au bord de l’eau sur la Fondamenta Guerardini, juste à côté du marchand.
J’ai donc pris mes deux boules en pétales, chocolat et pistache, et je suis allée m’asseoir tout près de l’eau, on ne peut tout de même pas déguster une bonne glace debout devant la poubelle de la boutique, pas question.
Une glace Grom se lèche dans un très grand confort.
Assise sur mes petites marches, près d’une jolie barque bleue, mon cornet à la main, je ratiocinais sur le goût, la fraîcheur, la beauté… J’écoutais de loin la musique d’opéra qui s’échappe toujours de l’atelier de l’artiste peintre qui laisse grande ouverte sa fenêtre, pour qu’on entende la belle musique qu’il écoute, et qui regarde dehors avec un miroir qu’il dispose dans son atelier… Il ne doit pas sortir souvent, car je ne l’ai jamais rencontré.
Tout était parfait, le goût, l’odeur, et l’ambiance musicale.
D’un seul coup, je vois une bardée de poissons, du plus petit au plus gros, nager en bandes sous mes pie

Donc, l’eau est suffisamment propre pour y faire vivre ses poissons, voilà une bonne nouvelle.
Je baissais la tête, examinais avec beaucoup d’attention la friture, si bien que les gens qui passaient à côté de moi, baissaient la tête aussi pour voir le prodige.
Ça me rappelait une rencontre que j’avais faite sur les bords de la Seine il y a quelques années, sur un pont de Paris, un homme analysait (pour la ville de Paris) l’eau du fleuve… Je me suis approchée et nous avons discuté de la qualité de l’eau… Mais bien sûr Madame, l’eau de la Seine est très propre, personne ne le sait, mais moi je vous le dis, on pourrait presque la boire.
A Venise personne ne m’a parlé de la propreté de l’eau, j’entends plus souvent dire : Ah ! Ça sent vraiment mauvais à Venise !!
Moi je vous le dis, je n’ai jamais trouvé que l’eau de Venise sentait mauvais… Juste quelques poissons qui y vivent tranquillement.
Si vous y allez bientôt, faites attention, penchez vous, vous les verrez frayer…prenez la photo !
jeudi 27 mai 2010
Venise dans tous mes états... Episode N° 13

mercredi 26 mai 2010
Copie conforme... Abbas Kiarostami.

mardi 25 mai 2010
Venise dans tous mes états... Episode N° 12



lundi 24 mai 2010
Les Champs-Elysées au vert... Noirs de monde.



2 000 000 de visiteurs sur 2 jours et une nuit.
1 kilomètre de verdure.
8 000 parcelles d'espace végétal.
150 essences agricoles et arboricols (représentant la diversité de la culture française).
3 ha de plateau végétal.
600 agriculteurs ont participé au projet (syndicat des jeunes agriculteurs) + des bénévoles.
12h de préparation ont suffi, pour mettre tout en place aux Champs-Elysées.
2/3 du coût ont été subventionnés par des fond privés.
1/3 par les ventes directes sur site, de végétaux (entre 14 et 700 euros)
2 créateurs d'évènements : un paysagiste, Gad Weil, une plasticienne, Laurence Médioni.
Des lettres : Nature-Capitale
L'objectif de cette énorme mise en scène verte est de faire entendre la voix de l'agriculture à un moment où la profession est confrontée à de fortes chutes de revenus, et de sensibiliser l'opinion.
Je ne sais pas si les jeunes agriculteurs se sont fait entendre, c'était trop beau pour être vrai.
dimanche 23 mai 2010
Venise dans tous mes états... Episode N° 11
La visite incontournable (le 4e doigt de ma main) est celle que je fais à l’église de San Francesco della Vigna, plusieurs fois au cours du séjour.
Tout là-haut, pas très loin du cimetière Saint Michel, dans un quartier encore très populaire, avec ses commerces alimentaires de proximité, une énorme droguerie qui vend de tout, et aussi des perles de Murano, des cafés, des vieux communistes qui affichent leurs idées, dans la rue sur des panneaux écrits à la craie, un marchand de chaussures, un centre d’activités de retraités… En cherchant bien on trouve encore quelque petits « campi » bien à l’abri du monde, où le soir à la fraîche, les bancs sont pleins de dames qui discutent, qui se saluent au passage, ça papote dans tous les coins, le soleil a baissé les bras, on peut retirer les chapeaux de paille, tirer la bouteille d’eau du sac pour se désaltérer, on la recharge à l’eau de la fontaine, pour continuer la promenade.
La belle oeuvre de Fra Antonio da Negroponte est dans un petit coin très sombre, à droite du choeur, il faut mettre une pièce de 20ct dans la boîte à lumière, pour l’éclairer (partout ou presque, il faut payer 1 euro pour éclairer les œuvres dans les églises de Venise)
Alors-là, l’émerveillement est total, le tableau est très grand (revenu de la restauration l’année dernière), les couleurs sont rafraîchies, elles sont d’aujourd’hui ! Toutes les figures s’engouffrent dans les fleurs, une merveilleuse guirlande de fruits qui part des dentelles du trône, couronne la Vierge à l’enfant, les anges dans un ciel-océan, nagent avec leurs ailes de papillon, entre les nuages-vagues. La Vierge lumineuse, adore son enfant léger et doux. Dieu le Père là-haut, veille sur son petit monde. L’or étincelle, le Paradis est tout entier sous nos yeux.
samedi 22 mai 2010
Policier, adjectif... De Corneliu Porumboiu.

Un policier Roumain, passe 8 jours à planquer un jeune ado qui fume un joint avec deux de ses copains, dans une cour d’école !! Voilà trente ans que ça se passe en bas de mon immeuble et qu'il faut faire des pieds et des mains pour que la police intervienne... et elle n'intervient pas !!
Seul l'emploi des téléphones portables situait l'action en 2010, le reste du décor datait des années 50, tout est vétuste, le vieil ordinateur ne marche pas, (les rapports de filatures sont écrits à la main), les armoires sont vides, aucun dossier sur les table, la police n'a pas grand chose à se mettre sous la dent... A croire qu'en Roumanie, la première urgence policière soit véritablement le pistage des jeunes fumeurs de joints, pas de vol, pas de crime, rien de lourd ?? Le mystère reste entier.
L’impression générale : un énorme ennui, une mauvaise direction d’acteur, ils ont en effet l’air perdu, ils s’appliquent à dire leur texte.
vendredi 21 mai 2010
Venise dans tous mes états... Episode N° 10
Cima di Conegliano (1459/1460 - 1517/1518) Peintre de la Renaissance, installé à Venise, L'adoration des bergers
A peine arrivée à Venise, j’organise mes visites, jour après jour, et bien sûr mes visites indispensables, mes incontournables, mes coups de cœur annuels, ponctueront mon séjour. Je les appelle les cinq doigts de ma main, cinq œuvres que j’aime particulièrement, mon petit chemin de Compostelle sans coquille Saint Jacques, sans arbre, sans chemin de grande randonnée, juste à côté de chez moi, de l'autre côté du pont.
Avant de traverser le pont, déjà la vue est grandiose, l'église s'impose d'emblée, tout ce qui est à voir, c'est elle ! Sa construction fut entamée au 13e siècle, achevée au 14e, elle s’appelle I Carmini (Santa Maria dei Carmini). Il y avait un couvent qui est aujourd’hui occupé par une école d’art.
Vous pensez bien que matin et soir je profite d’elle, je la regarde sous toutes ses coutures, avec le même enthousiasme. Sa grande façade en briques, toute lisse, un fronton tri lobé, typiquement vénitien, est d’une très grande sobriété, briques et marbre font merveille (façade refaite au début 16e siècle dans le style Renaissance). Cette entrée grandiose domine une petite place tranquille, où passent les gens qui viennent du grand campo Santa Margherita et qui regagnent la gare, ou vice et versa. Le petit pont qui fait face à l'église est souvent le lieu de haltes et dépliages de cartes, pour prendre ses repères.


jeudi 20 mai 2010
Concert au Centre Culturel... Couleur Lilas !

Les élèves de tous âges, des débutants pour la plupart, avaient tous la maladie de Parkinson, leurs doigts tremblaient si fort, ils battaient comme des cœurs apeurés, posés à l’extérieur de leur corps, sur les touches du piano, je voyais leurs doigts voleter d’une touche à l’autre avec hésitation… La peur exerçait une pression si forte que quelques uns ont du renoncer.
Avant les doigts tremblants, il y avait le petit ballet du tabouret de piano, un peu plus près, un peu plus loin, un peu plus haut…Il fallait trouver la bonne place, s’installer pour le supplice.
Il y avait aussi les chanteurs qui perdaient 15 ans d’âge dès les premiers sons, tellement ils avaient peur de donner de la voix, de toutes les poitrines sortait une petite voix enfantine, quelque soit l’âge des participants.
Et puis après, en regagnant les fauteuils du public, des amis, de la famille, le bonheur d’avoir réussi à aller jusqu’au bout… Les applaudissements crépitaient, et plus la difficulté avait été énorme… Plus les mains battaient fort, pour encourager, féliciter les pauvres suppliciés. La fierté aussi, voyez comme j’ai surmonté bravement tous mes empêchements…J’ai osé faire de la musique, je ne sais pas comment. !
Les pauvres oiseaux avaient le sourire de la bataille gagnée…Y en aura-t-il d'autres ? Il le diront bientôt, quand la peur sera un peu oubliée, quand l'envie sera de nouveau à l'oeuvre, quand les progrès leur donneront du courage.
Mon ami le professeur, joua comme un Dieu, sous l’œil admiratif de ses élèves. Ils avaient bien de la chance de l'avoir comme maître, lui qui les accompagnait dans tous leurs apprentissages, toutes leurs douleurs, avec tant de gentillesse et d'encouragement.
Je songeais avec horreur, au trac qui m’avait paralysée au cours de représentations publiques, au sein d’un chœur…
mercredi 19 mai 2010
Mammuth de B. Delepine et G. Kerverne

lundi 17 mai 2010
Venise dans tous mes états ... Episode N° 9


dimanche 16 mai 2010
Venise dans tous mes états... Episode N° 8

A Venise, il y a tout à voir, mais l’année de la Biennale, il faut courir partout, avec bonheur.
Ainsi en 2003, je découvrais sans cesse de nouveaux lieux, ouverts au public, des appartements, des palais, des cours, l’art contemporain était partout.
Je n’avais pris ni carte, ni boussole, j’allais au gré du vent… J’avais gardé l’énormité des jardins de la Biennale pour la fin.
L’art était une aubaine pour en voir davantage.
Pas besoin non plus de parler italien, les portes étaient ouvertes, il n’y avait qu’à rentrer et admirer, pas de ticket à payer, c’était entièrement gratuit. L’exposition était toujours comme une énorme sculpture, il fallait tourner autour, regarder dessus, dessous de haut en bas, les murs, les plafonds, les portes, les lustres ou ce qu’il en restait, quelque fois même je traversais un petit jardin tout décoiffé, au repos depuis longtemps.
Mais le jour où je suis entrée à la chiesa San Staë, c’était à pleurer !
L’émotion était forte, j’avais les larmes aux yeux, comment un lieu comme ça pouvait exister ? Ou plutôt, comment des artistes avaient trouvé cette belle idée : de faire d’une église abandonnée du culte, un Paradis ?
Je n’ai pas posé de question, je suis entrée, j’ai vu, j’ai senti, je suis restée longtemps sur place et j’y suis revenue tous les jours suivants (comme pour l’exposition de Bill Viola : La Visitation, que j’avais vue à Paris en 2000 à l’église Sainte Eustache à Paris).
L’exposition s’appelait Giardino calante (jardin renversé), les deux artistes suisses Gerda Steiner et Jorg Lenzlinger, avait imaginé cette œuvre éphémère pour le 50e anniversaire de la Biennale

Plusieurs grands sofas, ronds, moelleux, étaient installés, permettant de s’y étendre de tout son long, les coussins étaient remplis de lavande, l’odeur qui s’exhalait était profondément douce et bleue, quand vous leviez les yeux, vous étiez au Paradis…


Qui s’en souvient encore ? Ce printemps-là ne m’a jamais quittée. Depuis, chaque fois que je pénètre dans cette église, j’attends ce miracle, en vain !
samedi 15 mai 2010
Les bonnes nouvelles ?

Les bonnes nouvelles ?
Voilà, j’ai pris de nouvelles dispositions, je ne fais plus la revue de presse sur Internet, je n’achète aucun journal en kiosque, je boycotte les mauvaises nouvelles.
Sur Internet, je clique, et puis je m’en vais, subrepticement… Pas bon, trop mauvais, je n’ai pas envie de me prendre la tête avec les idées noires d'aujourd’hui.
Mais ça fait des jours, des mois, bientôt des années, que ça dure : les bonnes nouvelles ne sont pas bonnes.
De tous les côtés ça canarde, ça réduit, ça crise, bientôt ça me tombera sur la tête, c’est sûr, personne n’est à l’abri.
Donc, je tourne les pages à la hâte… Je regarde les gros titres et déjà ça m’attriste.
J’essaye pourtant d’être positive, de réfléchir, d’avoir moins peur, mais la crainte ne se dissout pas : les bonnes nouvelles ne sont pas bonnes.
Et puis comme tous les journaux, les radios, les journaux télévisés disent les mêmes choses, les idées nouvelles, je n’en vois pas. Ils disent : c’est du sensationnel, tout va mal !
Les Impôts, les taxes, en hausse, les salaires, les retraites, à la baisse, les places financières en haut, en bas, je ne comprends pas comment on peut avoir le sourire avec ça.
En Grèce, vous avez vu, elle qui est le berceau de la philosophie, elle ne sait plus où elle en est, elle n'a plus les bonnes paroles, on ne peut plus compter sur Socrate, Platon, Aristote, si on allait avec Diogène, dans son tonneau, on ferme à clé et on dort 100 ans ?
J’attends des éclaircies, des temps meilleurs, tiens, il pleut aujourd’hui, je vais prendre mon parapluie.
Bon, je ne parle pas de la planète qui commence à s’essouffler, des poissons qui n’arrivent plus à nager avec leur rivière, la mer qui a du mal à se refaire une santé, la Terre qu’on épuise pour nous nourrir…. Juste un mot, encore sur les nuages, plein de poussière…
Bien sûr, pour réfléchir un peu, je fais la différence entre la gauche et la droite, moi je vais toujours à gauche depuis que je suis toute petite, donc ce n’est pas maintenant que je vais changer, je pars toujours du bon pied, à gauche toute, oui, mais avec quoi ? Avec qui ? Pourquoi ? Comment ? J’attends !
Pour me choisir d’autres histoires, je vais au cinéma, mais presque chaque fois c’est pareil, je ressors en miettes ; c’est de ma faute aussi, j’avais qu’à choisir des bluettes… Mais je n’y arrive pas.
C’est que le cinéma colle à la réalité, il faudrait carrément que j’aille du côté des comédies musicales, mais je n’y arrive pas.
Bon, c’est pas tout ça, quoi de neuf à Venise ?
vendredi 14 mai 2010
Venise dans tous mes états... Episode N° 7

Cette église est située sur l’île de la Giudecca, juste en face du centre historique de Venise, il faut prendre le vaporetto pour y accoster.




Vive la fête du Redentor !
jeudi 13 mai 2010
L'Art de mon coiffeur !

Mon coiffeur qui travaille sans rendez-vous est toujours presque complet, ça ne l’empêche pas de rire et d’être gentil malgré la petite bousculade.
Il m’a raconté, avant de me mettre la serviette sur le dos, ou après, je ne sais plus, qu’une cliente lui avant demandé de la faire blonde alors qu’elle était bien brune, un brun qui allait crescendo de la racine au pointes des cheveux. Mon coiffeur quand il a vu ça, a dit : non madame je ne peux pas vous faire ça ! Alors la dame furieuse, lui a demandé pourquoi il ne voulait pas s’occuper d’elle ? Mon coiffeur lui a dit que ce n’était pas bien de faire ça, que ça n’irait pas du tout, que le noir était tellement noir qu’on verrait toujours du noir. La dame est repartie furieuse, en oubliant ses boucles d’oreilles sur le comptoir.
Moi j’aime bien que mon coiffeur dise non au mauvais ouvrage.
A côté de moi, il y avait une jeune personne qui faisait couper ses cheveux tout en escaliers, les grandes marches sur les côtés et les petites dans le cou, c’était très beau, très artistique, elle n’avait pas le sourire, pourtant moi je trouvais qu’elle était très belle avec cette coiffure d’art. Mon coiffeur a bien senti cela, il s’est mis à parler très chic, très sérieux, car il avait senti que c’était très important pour elle, pour la détendre, elle aimait beaucoup la coiffure, mais elle n’a pas souri… On ne saura jamais pourquoi, elle était bien jolie pourtant.
Après, c’était mon tour, et il a tout de suite vu que j’avais perdu patience, à force de ne pas venir chez lui, de trop attendre, j’ai fait des dégâts sur mes cheveux, j’ai coupé, un petit peu la frange, un matin, dans ma salle de bain. Il m’a dit : tu as coupé ! J’ai dit non, pour faire passer la pilule, mais la pilule n’est pas passée, il a ri et il m’a dit, si t’as coupé, alors j’ai dévoilé le pot aux roses.
J’le ferais plus, c’est promis ( !), mon coiffeur c’est vraiment un ami, il me comprend avec un sourire. Je suis sortie de chez lui, avec une tête que j’aimais, bien faite ? Je ne sais pas, mais joliment arrangée ça oui, je me disais : ça devrait rester toujours comme ça, oui, mais c’est comme la vie, on sait bien que ça ne va pas durer… C’est drôle comme sortir de chez le coiffeur, vous pousse à philosopher ! Moitié ravie, moitié pensive !
Mais en attendant que je change, j’ai pris le métro pour Paris…
A bientôt mon coiffeur.
mercredi 12 mai 2010
Venise dans tous mes états... Episode N° 6
Comme vous le savez il y a plus de 21 millions de touristes qui se gondolent à Venise toute l’année. Chaque année il y en a d’avantage, et moi je me dis que les pays sous-développés qui se développent ne sont pas encore venus en masse. Welcome ! ça va faire du monde d'ici quelques petites années.
Je vois déjà les gros paquebots qui se glissent dans le canal de la Giudecca, je peste à voir ces énormes navires transportant ensemble au moins 2 ou 3000 mille personnes. Il paraît même que ces transport n’arrangent pas les quais, creusent des sillons mortels pour la Sérénissime. Il faudrait bien arrêter ça, mais ça continue tout de même, l’écologie, la sauvegarde de Venise et le marché ne font pas bon ménage.
Par la gare maritime, sur les Zattere, je vois tous les jours des colonnes entières de touristes de tous les pays qui s’étirent comme une chenille gigantesque sur des milliers de pattes, leur guide est en avant qui brandit son parapluie rouge ou jaune ou bien vert, quelque soit le temps, des couleurs qui se voient de loin.
Parlons chiffres : Venise intra muros (centre historique, juste le poisson, sans la Giudecca) fait environ 8 km² (60 000 habitants), soit presque aussi grand que la commune de Montreuil-sous-Bois qui fait 8,92 km², imaginez 20 million de touristes/an à Montreuil, ville qui loge 102 000 habitants.
Au 18e siècle Venise intra muros comptait 270 000 habitants !
En mai 2008, lors d’un week-end férié, 80 000 touristes se sont abattus sur la ville ! Il faut bien les loger, comment ? Où ? Je disais dans mon post précédent que Venise allait devenir un immense Bed and Breakfast, et Wikipedia le confirme :
« L'avenir et la sauvegarde de Venise passent par le maintien des populations dans leur habitat d'origine et des activités artisanales, commerciales et administratives qui permettent à la population de vivre. Contrairement aux idées reçues, le tourisme n'enrichit pas la ville et il contribue, par sa massification et sa pendularité, à chasser les habitants du centre historique. L'actuelle municipalité s'emploie à renverser cette situation en favorisant l'accès au logement pour les plus défavorisés et en veillant au maintien des activités traditionnelles, des commerces, des écoles et des entreprises du tertiaire qui ont leur siège dans le centre historique.
Mais dans le même temps les hôtels ont été autorisés à ouvrir des chambres dans des appartements situés dans des maisons voisines et le nombre d'appartements loués en tant que locations de vacances à la semaine, ne cesse de monter sans que la municipalité intervienne. D'où une flambée des prix de l'immobilier et des jeunes vénitiens qui n'ont d'autre choix que d'aller habiter en terre ferme, n'étant plus capables d'acheter dans le centre historique » Wikipedia
L’itinéraire favori des touristes reste celui qui va de la Place Saint-Marc au pont du Rialto, là où se concentrent aussi les commerces…
Si fait que, dès que vous éloignez un peu de ces centres névralgiques, il y a moins de monde, Venise reprend son calme et vous aussi.
Un jour que je me promenais dans une calle très commerçante, très grouillante de monde entre la place Saint-Marc et la Fenice (l’Opéra de Venise), je me suis dit : mais qu’est-ce que je fais là ? N’en as-tu pas assez de ce tourbillon stupide, les yeux rivés sur les boutiques, au lieu de regarder en l’air pour voir les maisons, les fenêtres, les balcons fleuris ? Comme je répondais oui à toutes les questions que je me posais, je suis partie très vite prendre le premier vaporetto venu, et je me suis éloignée de la fureur…
Où aller pour fuir le monde ? Prendre l’air ? Être balayée par le vent ? Seule enfin ? Très vite la réponse s’impose à moi, je vais aller à Mazzorbo, la station juste avant Burano, là où il n’y a pas de commerces, rien à vendre, rien à acheter, juste à
J’ai marché, longé le cimetière, pour atterrir dans la petite église du village. Une très grande émotion, un éblouissement me saisit, le rideau d’entrée, rouge, se balance doucement au vent, personne, le soleil entre par les fenêtres, cette petit église conventuelle, nettoyée, remise en ordre par les habitants après les inondations de décembre 2008, m’apparaît dans toute sa beauté, son calme et sa sérénité...

J’ai même sorti mon appareil photo, levé très haut les bras, au dessus de la foule, j’ai choisi judicieusement de placer le verre rosé des réverbères de la place dans l’axe du premier plan et j’ai déclenché…
Je me suis assise sur la margelle du campanile, un peu à côté de la file d’attente qui voulait voir de plus haut la beauté des choses, et je suis restée à regarder… Les jeunes, avec leurs sacs à dos remplis de nourriture, faire une pause bruyante et sympathique, la foule qui attendait sagement d’entrer dans la Basilique.
Près du campanile, de grandes baraques plantées pour la vente de billets de spectacle en plein air, sur la grande place, ne désemplissaient pas… Plus loin, la perspective de la piazza San Marco était totalement détruite, défigurée par l’énorme plateau de scène construit pour tout l’été, qui recevait des artistes, danseurs, chanteurs…
C’est la rage que j’avais au cœur, la rage de voir la poursuite infernale mise en place par la commune, pour remplir les caisses, au risque de se vendre à un prix dépassant la mesure.
Et puis, le calme est revenu en moi, j’ai repris mon chemin, au plus haut de l'arrête dorsale du poisson, vers Fondamenta Nuove par les rues les plus belles, les plus vides, les plus silencieuses.
mardi 11 mai 2010
Dans ses yeux... De Juan José Camparella.

lundi 10 mai 2010
Venise dans tous mes états... Episode N° 5
Si vous avez la chance comme moi de loger dans un petit appartement (il y a des quantités de Vénitiens qui louent leur appartement aux touristes, ce qui n’est pas sans poser de problèmes pour les autochtones qui cherchent à se loger à prix raisonnable, bientôt, Venise va ressembler à un vaste Bed and Breakfast !), il faut faire ses courses pour se nourrir, se bichonner, se faire plaisir, tous les jours.
Les premières années, il y avait plein de petits commerces autour de chez moi, mais au fur et à mesure que le temps passe, il y en a de moins en moins… Je me réjouissais de trouver du thé, du pain pas loin, j’avais même trouvé une petite surface "Billa" où on faisait la queue des heures, faute d’organisation, faute de personnel. Au cours des années qui passent, les petits commerces disparaissent, et la petite surface s’est agrandie, on attend toujours autant, car il y a de plus en plus de monde. Et le chat se mord la queue, car si "Billa" grandit, les petits disparaissent, c’est mathématique, c’est comme partout dans les villes, les gros mangent les petits.
Sur la grande place tout près de chez moi, il y a autant de cafés qu’il y avait de petites boutiques, c’est toujours plein à craquer, à croire que les gens mangent de plus en plus et tout le temps.
J’ai même vu des rues remplies de rideaux baissés, il ne reste rien qui constituait la proximité pour faire ses courses.
Un jour, ça m’a rendu furieuse, tout là-haut à Fondamente Nuove, la grande surface Auchan mettait de la pub dans toutes les boîtes aux lettres des habitations, elle offrait même le car gratuit pour s’y rendre (à Mestre) place de la gare… J’ai pris le car, un jour, pour voir, mais j’avais honte.
Je me suis dit, ça ne m’étonne pas que tous les commerces ferment, à ce train-là il ne va plus en rester beaucoup. Les gros mangent les petits, pas de soucis.
A "Billa" je ne sais pas ce qui se passe, dans les rayons, les dames me demandent sans arrêt des renseignements, je dois faire payse ? Avec ce que vous savez de mon italien, je fais comme je peux pour renseigner, on rit, on se dit merci… et ciao !
Ils restent encore deux marchands de poissons sur le Campo di Margherita, le fleuriste qui vient le dimanche matin, au bout d’une heure il ne lui reste plus rien… La fleur marche bien, ça fait un beau jardin en pot, ça crie, ça remue, chacun repart avec sa botte de petit bonheur sous le bras.
Pour les belles courses alimentaires, reste le grand marché de Rialto, au bord de l’eau, ça se bouscule au portillon, les beaux légumes et les beaux fruits, le poisson, on trouve de tout et beaucoup moins cher qu’ailleurs. Alors je vais à Rialto, souvent, j’apprends du vocabulaire et je mange bio !
J’ai repéré les bonnes boulangeries, les très bonnes pâtisseries, et celles qui commencent à manger tous les petits, une chaîne comme on dirait à Paris…Par chance ils font des bons gâteaux.
J’adore les sablés et à Venise c’est la spécialité : le pan del doge, baccioli, zaletti…etc. Il y en a des montagnes dans les vitrines de la grande Strada Nova et puis aussi dans la rue qui monte de la gare à Guglie à l’entrée de Cannaregio, mais je gage qu’ils doivent être bien durs, à rester là plusieurs jours dans la chaleur et la lumière ? Dans ma petite pâtisserie du coin, ils sont tout frais, un régal, mais je n’en abuse pas.
Pour les courses alimentaires sur Venise, je me débrouille, il y a encore de quoi faire, entre Billa et les petits commerçants ça n'est pas encore cette année que je vais mourir de faim.
Les glaces par exemple, il y a deux ou trois glaciers qui valent le coup, le dernier en date expérimenté, sur le Campo Barnaba : GROM Come una volta fait de très très bonnes glaces (chères), mais les meilleures que j’ai mangées sur Venise, de loin surpassant le glacier des Zatterre figurant dans tous les guides, dont j’ai même oublié le nom. Mais bon, je ne vais pas faire le recensement des boutiques, je ne mange pas de ce pain-là, et puis les guides font ça très bien.
Pour le reste, les vêtements, les chaussures, il vaut mieux sortir de Venise pour faire ses achats, sous peine de coup de fusil.
Depuis l’année dernière, j’ai remarqué que beaucoup de maroquineries vendaient strictement la même marchandise, mêmes modèles, mêmes couleurs, à de très petits prix dans tous les points de vente. De jeunes vendeurs et vendeuses vous accueillent avec le sourire, ils sont tous asiatiques… J’ai supposé alors que la maroquinerie venait de Chine ?? Je ne sais encore strictement rien là-dessus.
Donc, vous l’aurez compris, à Venise je n’achète pas grand-chose, que le strict nécessaire, puisque pour tout le superflu, c’est comme partout, plus c’est beau, plus c’est cher !
Pour la verrerie c'est pareil, les plus vilaines choses ne viennent pas forcément de Chine, elles se font aussi à Murano aussi moches, les touristes tirent vers le bas, paraît-il ! Mais les merveilles, il y en a aussi, quand on prend son temps, dans les ateliers, les fournaises là où ce n'est pas l'attrape nigaud, on peut en voir à tomber raide, mais il faut sortir son carnet de chèque et mettre beaucoup de zéros avec le premier chiffre... Comme partout, même à Venise on ne fait pas de miracle.
Les perles : les petites boutiques de détail ont presque toutes fermé... Restent quelques brocanteurs qui proposent les perles anciennes (!) les perles bon marché viennent d'Asie, c'est sûr, ils me l'ont dit.
Bon, pour rester sur une note optimiste, ne vous fiez pas du tout à ce que je dis, achetez ce qui vous plait, l'essentiel c'est le bonheur que vous en aurez... Et puis ce n'est pas en ligne que je vais donner mes bonnes adresses... Je les garde jalousement... Ne m'en veuillez pas trop !