Les paysages de l’Indre j’en suis dingue, dès l’automne, je vais dans un coin perdu, où tout séduit, je vois la nature à perte de vue, rien, personne, pas de bruit, pas de voiture, que des vaches, des oiseaux et les noix qui tombent en faisant floc…
Je fais la causette avec les quelques personnes que je rencontre "bonjour, fait beau, fait froid" et puis nous entrons parfois dans de vraies conversations, l'essentiel de nos vie : le bonheur, le malheur, le temps qui passe...
Quelques arpents de vignes me font des signes pour que je vienne goûter leurs raisins. Sous mes pas, sous la roue de mon vélo, les noix craquent, je n’ai plus qu’à me baisser pour déguster, encore une et puis une autre…. Juste une.
Quand le soir arrive, qu’il fait meilleur, le soleil devient plus doux, plus câlin, il repeint tout d’un seul coup, les feuilles de vignes deviennent transparentes…entre leurs pieds, il y pousse des pêchers dorés.
Vers le soir, c’est Cézanne qui est aux commandes, les couleurs ne sortent plus des tubes, le paysage devient subtil. Les photographes se cassent le nez avec les appareils photo les plus numériques du monde, les repentirs se font sur les ordinateurs, mais la nature reste la meilleure, elle ne se trompe jamais d’accords, il suffit seulement de la regarder, elle sait mieux que tout le monde, être la plus belle, admirable. Elle pose sur toute chose le petit coup de blush, si difficile à obtenir sur la photo, c’est trop beau ! Allez, une dernière pour la route, pour montrer à mes amis…sans retouche, sans complication, totalement dans l’admiration.
La plus petite promenade, donne envie de pleurer…de joie !
La plus petite promenade, donne envie de pleurer…de joie !
Comme la terre est humide, les saules frétillent au dessus de l’eau des étangs qui se prélassent à leurs pieds, les libellules bleues viennent taquiner vos réflexes, si vous bougez un seul doigt, elles partent dans leur dentelle…jamais vous ne les aurez…
En baissant les yeux je vois les carpes qui tournent dans tous les sens, seules les bulles qu’elles lâchent vous indiquent leur repère, et quelques fois même elles sautent plus haut que l’eau, énormes et brillantes.
Au loin, les cygnes, les canards, les oies, se tiennent compagnie juste au milieu de l’eau, sur la petite île verte qui les abrite…il faut des jumelles pour distinguer les pattes jaunes des pattes noires. Les hérons attendent leurs déjeuner, immobiles pendant des heures, la patience même, toujours payante.
On ne peut même pas les compter, tellement il y a de monde.
S’il n’y a pas de vent, on voit le ciel plaquer sa couleur sur le gris de l’eau, tout devient bleu, c'est le grand mélange, c’est l’heure de grâce !
Le silence est très présent autour d’un étang, quand le soleil devient raisonnable, plus aucun bruit, il faut remettre le gilet plié en boule dans la sacoche du vélo et rentrer, mais surtout, c’est le moment de lever le nez, pour sentir la douceur et la grande diversité des odeurs, l’herbe acidulée, la bouse de vache, le crottin de cheval et même l’eau de rose que j’ai mise ce matin…autour de mon cou !
2 commentaires:
Des images magnifiques et un texte très émouvant !
Norma
merci Norma, ça me va droit au coeur...
A bientôt.
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