Giandomenico Tiepolo (1727-1804) Le Nouveau Monde.
Voilà une oeuvre que j'aime particulièrement (le 3e doigt de ma main). Elle est exposée à Ca' Rezzonico, un musée magnifique, palais des 16/18e siècles, aujourd'hui abritant les oeuvres du 18e siècle vénitien (Musée municipal).
Le nouveau Monde est une très grande fresque, faite pour la villa di Zianigo, pas très loin de Venise (transportée au musée, puis restaurée au 19e siècle)
La fresque est d'un d'un format peu courant, un grand rectangle, comme un écran cinémascope. Au premier regard se sont des couleurs d'une beauté incroyable qui m'enchantent : bleu, jaune rouge, vert, la lumière est au centre, le bleu de l'eau au loin, plus vive que le ciel, nous engage à nous approcher, nous sommes au bord de la mer.
Les personnages qui sont tous de dos, regardent avec curiosité, grand intérêt, ce qui semble se jouer devant eux.
Ils se pressent, serrés, on peut en compter une petite trentraine, le père porte son enfant dans ses bras pour lui permettre de voir "ce qui se passe" le spectacle est d'importance, nous le supposons, car il attire du monde...
Une fente, juste au milieu, permet au spectateur que nous sommes, d'entrevoir deux personnages, un homme de face, en pantalon moulant avec une belle ceinture bleue et le profil d'une femme portant un fichu sur les épaule... Nous ne voyons rien de plus dans cette meurtrière, nous ne savons rien... Les personnages de droite, femmes et hommes, portent de riches vêtements, polichinel à gauche, un masque à droite en second plant. Quelques hommes se décoiffent, pour saluer peut-être ? L'un ajuste son lorgnon, trois femmes du peuple ont rabattu leur jupe sur leur tête, pour se protéger du soleil ? Un panier est posé à terre devant une femme plus trapue, un levrier attend sagement...
L'homme au bicorne, grimpé sur un tabouret, tend vers le centre une longue perche, fait-il partie des spectateurs ? Participe-t-il au jeu qui se donne au centre ? Nous ne le savons pas non plus.
Pourquoi le nouveau monde ? Je ne sais pas, on peut toujours s'amuser à imaginer les réponses...
J'ai lu quelque part, qu'un critique d'art disait que Giandomenico était un peintre mineur, et que cette oeuvre était secondaire. Comme je trouve qu'il devrait s'appliquer à lui-même le compliment.
Cette superbe fresque est fascinante, elle nous laisse totalement dans le mystère de l'action regardée par tous ces personnages vus de dos, nous pouvons détailler tous ces gens qui regardent, en curieux...La vision de dos, choisie par l'artiste, est magnifique et audacieuse. Une amie m'a offert un livre de P. Delerme, juste avant de partir à Venise, qui imagine aussi une réponse à la question...
Chaque voyage à Venise me permet de prendre mes quartier devant cette oeuvre extraordinaire. Comme d'habitude, avec les oeuvres que j'aime particulièrement, je m'imprègne de leur beauté et j'oublie les détails... Pour mieux les retrouver la prochaine fois...
11 commentaires:
Danielle B, bienvenue sur mon blog...que de Danielles !!
Bonne journée à vous. A bientôt !
Joli billet sur ce peintre que j'aime aussi.
J'ai lu le livre de Ph.Delherm, pour passer de l'autre côté de la toile, à mon tour..
Danielle B (mes carnets vénitiens)
Danielle M. (VenetiaMicio)
et Danielle (les merveilles)
encore réunies !
Bonne journée
a presto
Merci Danielle M de remettre un peu d'ordre dans les Danielles :)))
Avez-vous vu son chemin de croix à la chiesa San Polo ? Une merveille !
A bientôt Danielle
C'est vrai que le spectateur reste sur sa fin. Je lirai bien ce que propose Delerm , quand aux critiques d'Art, ils devraientt pratiquer !
J'aime beaucoup Tiepolo! Merci pour cette description d'un tableau quelque peu énigmatique. Je n'avais jamais remarqué les dames aux jupes relevées!? Je vais regarder l'ensemble de plus près.
Merci pour vos billets Danielle!
à bientôt
Miss lemon, P Delerme ne propose rien, il nous emmène dans de pures spéculations très sympathiques...
A bientôt.
AnnaLivia, je suis ravie de votre petite remarque... et du plaisir que vous avez à lire mes petits billets.
Bonne journée à toutes les deux.
Pour celui-la ce serait le 2ème doigt de ma main droite... quelle émotion la première fois que je me suis retrouvée devant, j'étais en compagnie de mon père, et il était surpris, trouvant peut-être exagéré cette attention toute particulière, cette immobilité... j'y serais encore s'il n'avait pas montré de signe d'impatience; Mais à chaque fois j'y retourne!
Je n'oublie pas également la petite salle avec les bossus...Ai! le cou...mais quel régal.
Votre 2e doigt de la main ! Je comprends votre enthousiasme, je suis contente de la partager avec vous.J'aime bien l'anecdote que vous racontez, avec votre père l'impatient...Passez une très belle journée de samedi, Les Idees très Heureuses.
A bientôt.
Pauvre Philippe DELERM dont le nom est vivement écorché .... Souhaitons qu'il n'en souffre pas !!!!
n'ayez craite ami Anonyme, je pense que P. Delerme serait heureux de savoir que je cite son livre...
Bonne journée.
décidément j'ai du mal avec son nom...:))) qu'il me pardonne...
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