dimanche 30 mai 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 13bis




















Mantegna (v. 1431-1506, Vicence) La Présentation au Temple (1460, peinture en tempera sur bois 67X86)

Petit retour arrière…

Mantegna, qui était le beau-frère de Giovanni Bellini, a subi tout naturellement l’influence de la famille Bellini, surtout celle du père, Jacopo.

Il exécuta cette Présentation au Temple, trois ans après son mariage avec Nicolosia Bellini.

Le thème de la Présentation au Temple, a été repris et achevé par Giovanni Bellini (entre 1460-1463) quelques années plus tard (voir épisode 13)

« La présentation » de Mantegna, que je n’ai pas vue, est à Berlin.

Mais de ce que j’en peux voir sur les reproductions, la facture en est différente, l’artiste a choisi un autre parti que Bellini, avec la somptuosité du décor, dans toutes les matières : trompe l’œil des marbres, précision et virtuosité dans la reproduction des tissus (dentelles, broderies, voiles très fins). Le visage du prêtre est orné d’une barbe subtilement frisée.

Il a conservé les fines auréoles de tradition Byzantine, l’architecture du contour de la peinture.

Au second plan, il y a juste deux personnages qui entourent Joseph, lequel surprend par son regard fixe et grave. G. Bellini a donc « copié » son beau-frère, certes, et nous ne nous en plaindrons pas.

Ces deux œuvres, se complètent, se font écho, chacune est une splendeur ! Leur art et leurs manières de nous donner à voir le monde continuent de nous enchanter… Merci les Beaux-frères !

samedi 29 mai 2010

Garder son coeur d'enfant ? Pas d'accord !















Moi, j’ai bien l’impression que je n’ai jamais eu ce cœur-là, disparu, pas vu pas pris ?

Je ne sais pas du tout ce que mon cœur pouvait être quand j’étais enfant, je n’avais pas de rêves extraordinaires, les plus immédiats étaient de réussir à l’école, d’avoir un goûter avec du pain et du chocolat, de ne pas me lever trop tôt le matin, et je n’avais du tout envie de faire ma toilette tous les jours, tous les jours c’est beaucoup trop…

Mon cœur d’enfant ? Mes rêves d’enfant ? Franchement, je ne me souviens de rien de passionnément enfantin. Si, peut-être un bel album des contes de Grimm « Blanche Neige et autres contes », merveilleusement illustrés, que je garde encore dans ma bibliothèque. Blanche neige était très belle, robe magnifique, cheveux sublimes, bouche framboise, elle était, de loin, la plus belle de la forêt.

Je n’ai jamais rêvé de devenir riche et célèbre par exemple (je ne sais pas pour vous ?). Je n’ai jamais rêvé d’avoir un métier merveilleux, je n’en avais aucune idée. J’aimais bien Noël, mais je ne me souviens d’aucun rêve de Noël.

Quand j’étais petite, je rêvais souvent (tiens !) que tout le monde m’aimait, donc forcément vous me direz, c’est peut-être ça un cœur d’enfant ?

Plus j’ai grandi, plus j’ai aimé de monde… La place dans mon cœur d’enfant était beaucoup plus petite… Plus j’ai vécu, et plus j’ai arrêté de rêver, ça ne sert à rien de rêver des rêves qui ne se réalisent jamais, tandis que les projets, les petits, les moyens, les grands, ils ont des chances de se concrétiser, ça dépend de la construction, avec fondations, sans fondations, ça tient debout selon la taille.

Bon, mais avec tout ça, garder son cœur d’enfant, ça veut dire quoi exactement ? Maintenant que j’ai un cœur de très grande, je rêve qu’il fera beau demain, que la journée sera forcément intéressante, que je vais découvrir plein de choses, rencontrer beaucoup de gens, parler de tout avec eux, des petits rêves de tous les jours.

Le cœur, les rêves d’enfant, ça passe peut-être par la case du Père Noël ? Va-t-il réaliser toutes mes envies ? Maintenant que je ne crois plus au Père Noël, j'ai énormément d’envies, et comme j’ai beaucoup de place dans mes journées ça tombe bien, je peux tout caser.

Finalement, si ça se trouve j’ai raté mon enfance alors ? Pas de cœur, pas de rêves d’enfant, il faut que je mette les bouchées doubles pour réaliser mes rêves.

Venise dans tous mes états... Episode N° 14























La glace, et les poissons du rio…

J’ai toujours eu dans l’idée que l’eau des ri de Venise était polluée comme partout…

Donc, je regardais l’eau comme un miroir scintillant, pleine de couleurs, belle pour les photos, belle pour les souvenirs, se mariant très bien avec les fleurs qui s’accrochent aux fenêtres, et au linge qui sèche comme des bannières au vent.

Un jour que j’avais envie d’une bonne glace, je suis allée sur le Campo Barnaba chez le marchand de glaces Grom qui venait d’ouvrir, je voulais goûter à tout, tellement ça faisait envie. La boutique était super design, nickel, les parfums étaient disposés à la spatule, en pétales, sur le cornet, pour former une jolie fleur, la manipulation était faite avec rigueur, zèle, soin et élégance, pas question que ça déborde, on ne pouvait même pas dire « bien servi, c’est pour une malade », pas question vu que je ne parle pas assez bien l’italien, même avec les gestes, on ne peut pas dire ça…

Donc, j’avais repéré (le repère c’est très important de l’avoir avant, car il fait tellement chaud que la glace fond direct sur vos sandales), avant d’acheter ma rose en glace, un petit escalier bien tranquille, au bord de l’eau sur la Fondamenta Guerardini, juste à côté du marchand.

J’ai donc pris mes deux boules en pétales, chocolat et pistache, et je suis allée m’asseoir tout près de l’eau, on ne peut tout de même pas déguster une bonne glace debout devant la poubelle de la boutique, pas question.

Une glace Grom se lèche dans un très grand confort.

Assise sur mes petites marches, près d’une jolie barque bleue, mon cornet à la main, je ratiocinais sur le goût, la fraîcheur, la beauté… J’écoutais de loin la musique d’opéra qui s’échappe toujours de l’atelier de l’artiste peintre qui laisse grande ouverte sa fenêtre, pour qu’on entende la belle musique qu’il écoute, et qui regarde dehors avec un miroir qu’il dispose dans son atelier… Il ne doit pas sortir souvent, car je ne l’ai jamais rencontré.

Tout était parfait, le goût, l’odeur, et l’ambiance musicale.

D’un seul coup, je vois une bardée de poissons, du plus petit au plus gros, nager en bandes sous mes pieds…























Surprise agréable, qui retournait toute la situation de pollution que j’avais installée dans ma tête…

Donc, l’eau est suffisamment propre pour y faire vivre ses poissons, voilà une bonne nouvelle.

Je baissais la tête, examinais avec beaucoup d’attention la friture, si bien que les gens qui passaient à côté de moi, baissaient la tête aussi pour voir le prodige.

Ça me rappelait une rencontre que j’avais faite sur les bords de la Seine il y a quelques années, sur un pont de Paris, un homme analysait (pour la ville de Paris) l’eau du fleuve… Je me suis approchée et nous avons discuté de la qualité de l’eau… Mais bien sûr Madame, l’eau de la Seine est très propre, personne ne le sait, mais moi je vous le dis, on pourrait presque la boire.

A Venise personne ne m’a parlé de la propreté de l’eau, j’entends plus souvent dire : Ah ! Ça sent vraiment mauvais à Venise !!

Moi je vous le dis, je n’ai jamais trouvé que l’eau de Venise sentait mauvais… Juste quelques poissons qui y vivent tranquillement.

Si vous y allez bientôt, faites attention, penchez vous, vous les verrez frayer…prenez la photo !

jeudi 27 mai 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 13



















Giovanni Bellini (1425-1516, Venise)

La présentation au Temple (1460-1463)


Une oeuvre que j'aime énormément, toutes les occasions sont bonnes pour aller la revoir, aussi souvent que possible, à la Fondation Querini Stampalia.


Tout d'abord, le regard (comme dit Juliette Binoche dans le film de Kiarostami) : je suis d'accord, l'art pictural est d'abord une affaire de regard, d'émotion, ensuite on peut rajouter le savoir, la compréhension, les anecdotes, l'histoire... Pour augmenter les sensations ? Peut-être, l'intérêt, sûrement. Il me semble bien que Picasso a parlé de ça en évoquant le regard du spectateur devant une toile.

La première fois que j'ai vu ce tableau, je suis tombée à la renverse.


La beauté des couleurs, toutes dans les tons chauds, la subtilité du "cadrage" au premier plan : la Vierge et l'enfant Jésus, le prêtre, ce petit enfant entièrement bandé, dans les bras de sa maman, tout près de son visage, la pose est extrêmement touchante, nous ne sommes presque plus dans le sacré (il n'y a plus d'auréoles), mais dans le réel : une maman attentive, un bébé complètement livré à l'amour maternel, la Vierge présente Jésus au prêtre, tout en le tenant serré contre elle, elle a mis un petit coussin sous les pieds de son bébé, protectrice. Au 2e plan, légèrement décalés, presque à la même hauteur, d'autres personnages (inspirés des figures familiales du peintre), dont les regards nous échappent...


Seul Joseph, derrière, nous fixe gravement, sévère, sans doute. Il semble nous dire : regardez, ce bébé, c'est l'enfant du monde, il va compter.


Ensuite, je vois la simplicité des matières employées, pas de brocards, pas de dentelles, ni satin ni or, les étoffes sont presque rugueuses, lourdes (sauf celle du prêtre)

Impossible de se distraire de la scène, pas de détails qui enjolivent, qui dissipent notre attention. Tout est à notre portée, presque sur le même plan, pas d'échappatoire, la chose est simple : voici l'enfant Jésus avec sa mère.

Le tableau est d'une beauté majestueuse !


Si vous passez par Venise, il vous attend ... Après la visite, achetez même une carte postale, mettez-là dans votre livre, reprenez le train et contemplez-la... en souriant.

mercredi 26 mai 2010

Copie conforme... Abbas Kiarostami.















Le premier quart d'heure m'inquiète ! Tiens, où nous mène-t-il ? Le dialogue est convenu, les personnages aussi, encore une rencontre, encore une idylle, un chassé croisé ? Aïe ! Je me suis trompée de film ! Pourtant, avec Kiarostami j'ai confiance.

La belle histoire d'amour (entrevue) démarre...Tous les ingrédients pour une belle mayonnaise amoureuse : ils sont beaux, sensibles, intelligents, raffinés, des goûts communs... L'histoire peut démarrer mais ce n'est pas ce que nous propose Kiarosmani, pas un début, mais une fin. la fin d'un couple...

Nous voilà au coeur du sujet, le couple se connaît, ils sont mariés depuis 15 ans.

Elle vit en Italie, lui voyage (il est anglais) pour ses affaires culturelles, il écrit...sur l'art... La copie, l'original, de quoi vous tenir éveillé toute la nuit. Et puis tout le monde sait que la copie n'a aucun point d'avance sur l'original, même si elle est talentueuse, elle reste la main, dans la main du créateur.

Ils parlent trois langues indifféremment, c'est très agréable, car les acteurs sont à l'aise dans les trois. Trois belles raisons de ne pas s'entendre ou de s'entendre à contre-temps ?

Le temps a passé, les sentiments aussi... Ils en parlent, en reparlent... Il doit prendre un train à 21h, il est pressé de partir... Elle essaye de le retenir, comme le temps, mais il fuit...

Juliette Binoche est superbe de naturel, elle nous émeut... Kiarostami nous tient, comme d'habitude, son film est très beau, délicat et subtil (sauf pendant le premier quart d'heure inutilement bavard) il n'apporte aucune réponse aux questions, c'est bien... La vie continue...

mardi 25 mai 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 12










Giandomenico Tiepolo (1727-1804) Le Nouveau Monde.

Voilà une oeuvre que j'aime particulièrement (le 3e doigt de ma main). Elle est exposée à Ca' Rezzonico, un musée magnifique, palais des 16/18e siècles, aujourd'hui abritant les oeuvres du 18e siècle vénitien (Musée municipal).

Le nouveau Monde est une très grande fresque, faite pour la villa di Zianigo, pas très loin de Venise (transportée au musée, puis restaurée au 19e siècle)

La fresque est d'un d'un format peu courant, un grand rectangle, comme un écran cinémascope. Au premier regard se sont des couleurs d'une beauté incroyable qui m'enchantent : bleu, jaune rouge, vert, la lumière est au centre, le bleu de l'eau au loin, plus vive que le ciel, nous engage à nous approcher, nous sommes au bord de la mer.
















Les personnages qui sont tous de dos, regardent avec curiosité, grand intérêt, ce qui semble se jouer devant eux.

Ils se pressent, serrés, on peut en compter une petite trentraine, le père porte son enfant dans ses bras pour lui permettre de voir "ce qui se passe" le spectacle est d'importance, nous le supposons, car il attire du monde...

Une fente, juste au milieu, permet au spectateur que nous sommes, d'entrevoir deux personnages, un homme de face, en pantalon moulant avec une belle ceinture bleue et le profil d'une femme portant un fichu sur les épaule... Nous ne voyons rien de plus dans cette meurtrière, nous ne savons rien... Les personnages de droite, femmes et hommes, portent de riches vêtements, polichinel à gauche, un masque à droite en second plant. Quelques hommes se décoiffent, pour saluer peut-être ? L'un ajuste son lorgnon, trois femmes du peuple ont rabattu leur jupe sur leur tête, pour se protéger du soleil ? Un panier est posé à terre devant une femme plus trapue, un levrier attend sagement...

L'homme au bicorne, grimpé sur un tabouret, tend vers le centre une longue perche, fait-il partie des spectateurs ? Participe-t-il au jeu qui se donne au centre ? Nous ne le savons pas non plus.

Pourquoi le nouveau monde ? Je ne sais pas, on peut toujours s'amuser à imaginer les réponses...

J'ai lu quelque part, qu'un critique d'art disait que Giandomenico était un peintre mineur, et que cette oeuvre était secondaire. Comme je trouve qu'il devrait s'appliquer à lui-même le compliment.

Cette superbe fresque est fascinante, elle nous laisse totalement dans le mystère de l'action regardée par tous ces personnages vus de dos, nous pouvons détailler tous ces gens qui regardent, en curieux...La vision de dos, choisie par l'artiste, est magnifique et audacieuse. Une amie m'a offert un livre de P. Delerme, juste avant de partir à Venise, qui imagine aussi une réponse à la question...
























Chaque voyage à Venise me permet de prendre mes quartier devant cette oeuvre extraordinaire. Comme d'habitude, avec les oeuvres que j'aime particulièrement, je m'imprègne de leur beauté et j'oublie les détails... Pour mieux les retrouver la prochaine fois...

lundi 24 mai 2010

Les Champs-Elysées au vert... Noirs de monde.









































J'étais bien décidée à voir les Champs-Elysées transformés en jardin... Pour deux jours !









































J'y suis allée, j'ai pas vu grand chose, il y avait (beaucoup) trop de monde... J'ai fait quelques photos, sous un beau ciel bleu, une chaleur d'été, on a bien de la chance les 1 999 999 visiteurs et moi.























Des chiffres :

2 000 000 de visiteurs sur 2 jours et une nuit.

1 kilomètre de verdure.

8 000 parcelles d'espace végétal.

150 essences agricoles et arboricols (représentant la diversité de la culture française).

3 ha de plateau végétal.

600 agriculteurs ont participé au projet (syndicat des jeunes agriculteurs) + des bénévoles.

12h de préparation ont suffi, pour mettre tout en place aux Champs-Elysées.

2/3 du coût ont été subventionnés par des fond privés.

1/3 par les ventes directes sur site, de végétaux (entre 14 et 700 euros)

2 créateurs d'évènements : un paysagiste, Gad Weil, une plasticienne, Laurence Médioni.

Des lettres : Nature-Capitale

L'objectif de cette énorme mise en scène verte est de faire entendre la voix de l'agriculture à un moment où la profession est confrontée à de fortes chutes de revenus, et de sensibiliser l'opinion.

Je ne sais pas si les jeunes agriculteurs se sont fait entendre, c'était trop beau pour être vrai.

dimanche 23 mai 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 11

























Fra Antonio da Negroponte : La Madone sur le trône adorant l’enfant Jésus (v.1470)


La visite incontournable (le 4e doigt de ma main) est celle que je fais à l’église de San Francesco della Vigna, plusieurs fois au cours du séjour.

Tout là-haut, pas très loin du cimetière Saint Michel, dans un quartier encore très populaire, avec ses commerces alimentaires de proximité, une énorme droguerie qui vend de tout, et aussi des perles de Murano, des cafés, des vieux communistes qui affichent leurs idées, dans la rue sur des panneaux écrits à la craie, un marchand de chaussures, un centre d’activités de retraités… En cherchant bien on trouve encore quelque petits « campi » bien à l’abri du monde, où le soir à la fraîche, les bancs sont pleins de dames qui discutent, qui se saluent au passage, ça papote dans tous les coins, le soleil a baissé les bras, on peut retirer les chapeaux de paille, tirer la bouteille d’eau du sac pour se désaltérer, on la recharge à l’eau de la fontaine, pour continuer la promenade.


Alors, je rentre à l’église S. Francesco della Vigna, cette belle église est du 16e siècle, sa façade toute blanche, est de Palladio, le campanile est presque aussi haut que celui de la Basique Saint Marc, de loin on peut les confondre. Impossible de prendre toute la façade en photo, elle est trop


















enserrée dans les habitations, pas assez de perspective pour mon appareil photo. Le premier Cloître, le plus beau, servait aussi de cimetière aux riches Vénitiens, et aux moines, du monastère. Mes pieds foulent donc les morts, dont les noms figurent sur chaque grande dalle, tout autour du cloître. Le soleil y entre largement, vers le soir… c’est le moment des plus belles photos.

La belle oeuvre de Fra Antonio da Negroponte est dans un petit coin très sombre, à droite du choeur, il faut mettre une pièce de 20ct dans la boîte à lumière, pour l’éclairer (partout ou presque, il faut payer 1 euro pour éclairer les œuvres dans les églises de Venise)

Alors-là, l’émerveillement est total, le tableau est très grand (revenu de la restauration l’année dernière), les couleurs sont rafraîchies, elles sont d’aujourd’hui ! Toutes les figures s’engouffrent dans les fleurs, une merveilleuse guirlande de fruits qui part des dentelles du trône, couronne la Vierge à l’enfant, les anges dans un ciel-océan, nagent avec leurs ailes de papillon, entre les nuages-vagues. La Vierge lumineuse, adore son enfant léger et doux. Dieu le Père là-haut, veille sur son petit monde. L’or étincelle, le Paradis est tout entier sous nos yeux.

Il faut bien plus qu’une visite pour admirer l’audace, la délicatesse, la poésie de cette oeuvre. Presque 600 ans se sont écoulés depuis que frère Negroponte a fait couler de ses pinceaux, pour nous, ce jardin Paradisiaque. Les fruits, les fleurs, les anges, la Vierge et l’enfant, nous attendent toujours, comme au premier jour.

















Mais déjà, je n’ai pas encore retenu chaque détail, il faut que je revienne dévisager cette splendeur.

samedi 22 mai 2010

Policier, adjectif... De Corneliu Porumboiu.























Pour ce film, Télérama affiche un petit bonhomme tout en joie, avec des étoiles dans les yeux… Moi je suis partie avant la fin.

Un policier Roumain, passe 8 jours à planquer un jeune ado qui fume un joint avec deux de ses copains, dans une cour d’école !! Voilà trente ans que ça se passe en bas de mon immeuble et qu'il faut faire des pieds et des mains pour que la police intervienne... et elle n'intervient pas !!

Plusieurs aller-retours au commissariat, nous permettent d'observer les conditions de travail de la police, et je me demandais si les bureaux, l'ambiance, étaient vraiment représentatifs du réel ?
Seul l'emploi des téléphones portables situait l'action en 2010, le reste du décor datait des années 50, tout est vétuste, le vieil ordinateur ne marche pas, (les rapports de filatures sont écrits à la main), les armoires sont vides, aucun dossier sur les table, la police n'a pas grand chose à se mettre sous la dent... A croire qu'en Roumanie, la première urgence policière soit véritablement le pistage des jeunes fumeurs de joints, pas de vol, pas de crime, rien de lourd ?? Le mystère reste entier.

Dans ce commissariat de police, l'urgence est à la photographie, pour les pièces d'identités. Le décalage est total avec les feuilletons policiers habituels que nous voyons à la télé ! Rien à quoi se raccrocher pour s'intéresser à l'enquête, tellement elle est déconcertante et minimaliste.

D'emblée je n'ai cru à rien, un ennui colossal s'est emparé de moi très rapidement, rien à voir, rien à anticiper, rien, rien ne finit par faire augmenter mon intérêt. Des plans-séquences de 10 mn augmentent la vacuité des propos, rien n'alimente ma curiosité.

La séquence finale que je n’ai vue qu’en partie… (puisque je suis partie avant la fin) se passe en décorticage linguistique…définition du mot conscience… La caution intellectuelle du film se résume donc dans les derniers plans, l'estocade finale : réfléchissons, philosophons… Et là, je suis partie, je n’en pouvais plus d'agacement.

L’impression générale : un énorme ennui, une mauvaise direction d’acteur, ils ont en effet l’air perdu, ils s’appliquent à dire leur texte.

Policier, adjectif indéfini !

vendredi 21 mai 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 10

















Tableaux de mes expositions…

Cima di Conegliano (1459/1460 - 1517/1518) Peintre de la Renaissance, installé à Venise, L'adoration des bergers

A peine arrivée à Venise, j’organise mes visites, jour après jour, et bien sûr mes visites indispensables, mes incontournables, mes coups de cœur annuels, ponctueront mon séjour. Je les appelle les cinq doigts de ma main, cinq œuvres que j’aime particulièrement, mon petit chemin de Compostelle sans coquille Saint Jacques, sans arbre, sans chemin de grande randonnée, juste à côté de chez moi, de l'autre côté du pont.

Avant de traverser le pont, déjà la vue est grandiose, l'église s'impose d'emblée, tout ce qui est à voir, c'est elle ! Sa construction fut entamée au 13e siècle, achevée au 14e, elle s’appelle I Carmini (Santa Maria dei Carmini). Il y avait un couvent qui est aujourd’hui occupé par une école d’art.

Vous pensez bien que matin et soir je profite d’elle, je la regarde sous toutes ses coutures, avec le même enthousiasme. Sa grande façade en briques, toute lisse, un fronton tri lobé, typiquement vénitien, est d’une très grande sobriété, briques et marbre font merveille (façade refaite au début 16e siècle dans le style Renaissance). Cette entrée grandiose domine une petite place tranquille, où passent les gens qui viennent du grand campo Santa Margherita et qui regagnent la gare, ou vice et versa. Le petit pont qui fait face à l'église est souvent le lieu de haltes et dépliages de cartes, pour prendre ses repères.

le soir, au soleil couchant, la façade est dorée, absolument extraordinaire de douceur et de beauté. Il faudrait faire aussi une photo par jour...(Comme Monet, devant la cathédrale de Rouen)
















Quand on entre à l’intérieur, c’est un choc, deux rangées de colonnes élancées, habillées de rouge (tissu damassé) à couper le souffle... La lumière, les boiseries, les sculptures sur bois doré, les tableaux sont remarquables, la première fois que je suis rentrée dans cette église, j’ai eu les larmes aux yeux, tellement l’impression fut forte. . Alors, tous les jours, je la traverse avec bonheur, et souvent même plusieurs fois par jour, je regarde un tableau, en entrant sur ma droite, de Cima de Conegliano (peintre du 16e siècle) L’adoration des bergers, et le charme opère immédiatement, un vénitien de mes amis, m'a dit : "C'est le plus beau." Il y a toute une série de ses oeuvres au Musée Academia de Venise, également tous plus beaux les uns que les autres..

L'adoration des bergers, mérite mon admiration journalière, je n'ai jamais assez de mémoire pour tout retenir, ce qui est magnifique car je peux ainsi y revenir sans cesse, avec cette fraîcheur intacte que donne le désir et l'oubli.






















Les personnages au premiers plan, les Saints, la Vierge, Joseph et l'enfant Jésus, les bergers à genoux, baignent dans une nature qui explose de beauté. L'horizon nous plonge dans une lumière et un paysage somptueux, la gamme chromatique, légère et douce me touche. Le bel ange Raphaël et le petit Tobi sur la droite ont la grâce de la belle légende qui s'y rapporte. Toutes les oeuvres de Cima sont d'une très grande poésie.

Dans ce quartier, il y a aussi une église toute blanche, que j'adore qui est consacrée à cet ange et Tobi, une autre merveille !

Regardez !

jeudi 20 mai 2010

Concert au Centre Culturel... Couleur Lilas !






















Hier soir, j’allais entendre un pianiste de mes amis, (professeur au centre culturel des Lilas) qui présentait ses élèves, pour une petite audition entre amis.

Les élèves de tous âges, des débutants pour la plupart, avaient tous la maladie de Parkinson, leurs doigts tremblaient si fort, ils battaient comme des cœurs apeurés, posés à l’extérieur de leur corps, sur les touches du piano, je voyais leurs doigts voleter d’une touche à l’autre avec hésitation… La peur exerçait une pression si forte que quelques uns ont du renoncer.

Avant les doigts tremblants, il y avait le petit ballet du tabouret de piano, un peu plus près, un peu plus loin, un peu plus haut…Il fallait trouver la bonne place, s’installer pour le supplice.


Il y avait aussi les chanteurs qui perdaient 15 ans d’âge dès les premiers sons, tellement ils avaient peur de donner de la voix, de toutes les poitrines sortait une petite voix enfantine, quelque soit l’âge des participants.

Comment, pourquoi subir, une violence aussi grande pour quelques minutes d’exposition publique ? Aucune réponse à mes questions, les enfants, les aînés, les beaucoup plus anciens, étaient dans la même tétanisation.

Et puis après, en regagnant les fauteuils du public, des amis, de la famille, le bonheur d’avoir réussi à aller jusqu’au bout… Les applaudissements crépitaient, et plus la difficulté avait été énorme… Plus les mains battaient fort, pour encourager, féliciter les pauvres suppliciés. La fierté aussi, voyez comme j’ai surmonté bravement tous mes empêchements…J’ai osé faire de la musique, je ne sais pas comment. !

Les pauvres oiseaux avaient le sourire de la bataille gagnée…Y en aura-t-il d'autres ? Il le diront bientôt, quand la peur sera un peu oubliée, quand l'envie sera de nouveau à l'oeuvre, quand les progrès leur donneront du courage.

Mon ami le professeur, joua comme un Dieu, sous l’œil admiratif de ses élèves. Ils avaient bien de la chance de l'avoir comme maître, lui qui les accompagnait dans tous leurs apprentissages, toutes leurs douleurs, avec tant de gentillesse et d'encouragement.

Je songeais avec horreur, au trac qui m’avait paralysée au cours de représentations publiques, au sein d’un chœur…
Comme l’art demande de souffrance pour oser s’exposer aux yeux, aux oreilles, même amies.

mercredi 19 mai 2010

Mammuth de B. Delepine et G. Kerverne
























Un film superbe et imposant à la mesure du formidable acteur qu’est Gérard Depardieu… Mais pas seulement, Yolande Moreau est magnifique également, tous les seconds rôles ont leur moment de lumière, Miss Ming, Adjani..

Le film n’est pas seulement porté par Depardieu, tout contribue à donner de la force à ce film. L’écriture du scénario : un voyage initiatique inversé, ordinairement le voyage initiatique invite le héros à progresser vers l’avenir en lui enseignant le sens des choses, le sens de la vie, ici le héros remonte à ses propres sources, repart en arrière, retrouve des douleurs oubliées…qui vont lui permettre de trouver plus de paix dans le présent.

La recherche des feuilles de payes, nécessaire à la liquidation de sa retraite, sera vite oubliée, au profit des émotions qu’il revivra dans ce "retour arrière".

Un grand moment aussi, la rencontre avec sa nièce (Miss Ming) personnage totalement original, dans un monde un peu fou, hors du réel, l'art brut envahit l'espace. Il faut avoir les yeux partout.

L’écriture cinématographique : un support particulier, un grain épais, trouble, bruissant (super 16, pellicule utilisée pour les actualités télévisées dans les années 70 et jamais utilisée au cinéma), la saturation des couleurs, donnent une touche particulière au film, proch du pointillisme de la peinture, ils créent d’emblée un univers plein de poésie.

La mise en scène est sobre, précise, les plans serrés, très serrés n’ont peur de rien, nous regardons à la loupe, ce voyage sensible, émouvant et souvent bouleversant.

Je n’avais pas du tout prévu tant de beauté, la surprise a été totale, l’histoire, intéressante, d’un Depardieu grimpé sur sa vieille moto (une Mammuth des années 70) à la recherche de paperasserie devient très vite une chevauchée fantastique !

(Pour la petite histoire, Depardieu a été tellement emballé par l'histoire, qu'il a accepté de jouer sans être payé) Bravo l'artiste !
A voir d’urgence !

lundi 17 mai 2010

Venise dans tous mes états ... Episode N° 9























Les rats !

La première fois que je fis connaissance avec un rat à Venise, ce fut derrière la Fenice.

Je l’avais aperçu grimpant sur le pont, énorme, juste à mes pieds. J’ai eu bien peur, mais je suis restée à le regarder presque dans les yeux… De loin.

J’étais allée faire une balade du côté de Santa Maria del Giglio, j’adore déchiffrer sa belle façade, pleine de cartes et d’allégories, et je voulais photographier la belle boutique de Bevilacqua, le grand passementier de Venise. J’ai acheté chez lui, des pompons de soie, de perles, de coton, j’ai mélangé mes doigts à toutes ces matières précieuses.


On était au soir, il n’y avait personne dans coin-là. L’eau, le soleil du soir qui mettait de l’émeraude dans tous les ri, le lieu désert, le dos de la Fenice avec sa belle marquise de verre qui doit protéger tous les beaux décors et costumes qui rentrent et qui sortent, tout, tout invitait à la photographie et au calme.

Le rat ne bougeait pas, moi non plus, à la fin nous sommes partis chacun de notre côté.

Un autre jour, j’ai trouvé un autre rat derrière l’église Santa Maria dei Carmini, sur un mur, dessiné au pochoir, tout noir. Au pied du mur de l’église, là où les gens ont l’habitude de déposer leurs ordures, malgré la défense qui en est faite.










Le mariage continuait entre les déchets et les rats, j’étais impressionnée et pensive. Je me suis dit, tiens, comme c’est violent ce pochoir, même sur le mur le rat restait redoutable pour moi. Comment quelqu’un avait pu avoir l’idée d’apposer un tel pochoir sur les murs de la ville, ce rat par lequel Venise avait failli périr plus d’une fois. J’ai pris la photo… Mais je ne l’ai pas gardée, pourquoi ? Je pouvais difficilement envoyer ce souvenir à mes amis, en revenant de Venise.

Aujourd’hui, je n’ai plus de trace de ces rats, je vais refaire leurs portraits cet été. Plus loin encore, derrière un pont, sur le même parcours, un autre rat, au pochoir, j’ai pris la photo. Mais je ne l’ai pas gardée, pourquoi ? Je pouvais...…

Je me suis dit, tiens, quel jeu de piste lugubre… Suivons-le… Je regardais partout, et je ne me rappelle plus en avoir vu un autre… Maintenant que je vous en parle… Je vais chercher.

dimanche 16 mai 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 8


















Le jardin renversant !

A Venise, il y a tout à voir, mais l’année de la Biennale, il faut courir partout, avec bonheur.

Ainsi en 2003, je découvrais sans cesse de nouveaux lieux, ouverts au public, des appartements, des palais, des cours, l’art contemporain était partout.

Je n’avais pris ni carte, ni boussole, j’allais au gré du vent… J’avais gardé l’énormité des jardins de la Biennale pour la fin.

L’art était une aubaine pour en voir davantage.

Pas besoin non plus de parler italien, les portes étaient ouvertes, il n’y avait qu’à rentrer et admirer, pas de ticket à payer, c’était entièrement gratuit. L’exposition était toujours comme une énorme sculpture, il fallait tourner autour, regarder dessus, dessous de haut en bas, les murs, les plafonds, les portes, les lustres ou ce qu’il en restait, quelque fois même je traversais un petit jardin tout décoiffé, au repos depuis longtemps.

Mais le jour où je suis entrée à la chiesa San Staë, c’était à pleurer !

L’émotion était forte, j’avais les larmes aux yeux, comment un lieu comme ça pouvait exister ? Ou plutôt, comment des artistes avaient trouvé cette belle idée : de faire d’une église abandonnée du culte, un Paradis ?

Je n’ai pas posé de question, je suis entrée, j’ai vu, j’ai senti, je suis restée longtemps sur place et j’y suis revenue tous les jours suivants (comme pour l’exposition de Bill Viola : La Visitation, que j’avais vue à Paris en 2000 à l’église Sainte Eustache à Paris).

L’exposition s’appelait Giardino calante (jardin renversé), les deux artistes suisses Gerda Steiner et Jorg Lenzlinger, avait imaginé cette œuvre éphémère pour le 50e anniversaire de la Biennale

















Il fallait se déchausser à l’entrée, parler bas, tous les cris de joie étaient à l’intérieur de moi, et regarder.

Plusieurs grands sofas, ronds, moelleux, étaient installés, permettant de s’y étendre de tout son long, les coussins étaient remplis de lavande, l’odeur qui s’exhalait était profondément douce et bleue, quand vous leviez les yeux, vous étiez au Paradis…
















Des milliers de fils tendus redescendaient du plafond, comme des plantes dont les racines prenaient appui sous les voûtes de l’église, des fleurs, des fruits, des poissons, des branches, des petits objets de couleur, remplissaient l’espace presque jusqu’au sol…

















Personne n’avait envie de parler, sauf les enfants qui couraient dans tous les sens, nous étions dans l’émerveillement de ce jardin extraordinaire, chaque fois que nous faisions un mouvement, sur les grands lits blancs, nous respirions la lavande.

Qui s’en souvient encore ? Ce printemps-là ne m’a jamais quittée. Depuis, chaque fois que je pénètre dans cette église, j’attends ce miracle, en vain !

samedi 15 mai 2010

Les bonnes nouvelles ?
























Les bonnes nouvelles ?

Voilà, j’ai pris de nouvelles dispositions, je ne fais plus la revue de presse sur Internet, je n’achète aucun journal en kiosque, je boycotte les mauvaises nouvelles.

Sur Internet, je clique, et puis je m’en vais, subrepticement… Pas bon, trop mauvais, je n’ai pas envie de me prendre la tête avec les idées noires d'aujourd’hui.

Mais ça fait des jours, des mois, bientôt des années, que ça dure : les bonnes nouvelles ne sont pas bonnes.

De tous les côtés ça canarde, ça réduit, ça crise, bientôt ça me tombera sur la tête, c’est sûr, personne n’est à l’abri.

Donc, je tourne les pages à la hâte… Je regarde les gros titres et déjà ça m’attriste.

J’essaye pourtant d’être positive, de réfléchir, d’avoir moins peur, mais la crainte ne se dissout pas : les bonnes nouvelles ne sont pas bonnes.

Et puis comme tous les journaux, les radios, les journaux télévisés disent les mêmes choses, les idées nouvelles, je n’en vois pas. Ils disent : c’est du sensationnel, tout va mal !

Les Impôts, les taxes, en hausse, les salaires, les retraites, à la baisse, les places financières en haut, en bas, je ne comprends pas comment on peut avoir le sourire avec ça.


En Grèce, vous avez vu, elle qui est le berceau de la philosophie, elle ne sait plus où elle en est, elle n'a plus les bonnes paroles, on ne peut plus compter sur Socrate, Platon, Aristote, si on allait avec Diogène, dans son tonneau, on ferme à clé et on dort 100 ans ?

J’attends des éclaircies, des temps meilleurs, tiens, il pleut aujourd’hui, je vais prendre mon parapluie.

Bon, je ne parle pas de la planète qui commence à s’essouffler, des poissons qui n’arrivent plus à nager avec leur rivière, la mer qui a du mal à se refaire une santé, la Terre qu’on épuise pour nous nourrir…. Juste un mot, encore sur les nuages, plein de poussière…

Bien sûr, pour réfléchir un peu, je fais la différence entre la gauche et la droite, moi je vais toujours à gauche depuis que je suis toute petite, donc ce n’est pas maintenant que je vais changer, je pars toujours du bon pied, à gauche toute, oui, mais avec quoi ? Avec qui ? Pourquoi ? Comment ? J’attends !

Pour me choisir d’autres histoires, je vais au cinéma, mais presque chaque fois c’est pareil, je ressors en miettes ; c’est de ma faute aussi, j’avais qu’à choisir des bluettes… Mais je n’y arrive pas.

C’est que le cinéma colle à la réalité, il faudrait carrément que j’aille du côté des comédies musicales, mais je n’y arrive pas.

Bon, c’est pas tout ça, quoi de neuf à Venise ?

vendredi 14 mai 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 7



















La fête du Rédempteur !


Enfin une vraie fête Vénitienne !


Allez, un petit commentaire pour nous rafraîchir l’Histoire : « l’Eglise du Rédempteur est le fruit d’un vœu, celle du Doge Alvise Mocenigo, qui après la grande peste de 1576, qui décima Venise, promis d’ériger une église, si la ville était libérée du fléau. Palladio se mit à l’ouvrage, style classique, grand escalier, des niches, des statues de saints Saint Marc et Saint François, dominés par le Saint Laurent Justinien, premier patriarche de la cité des Doges et de Saint Antoine de Padoue. La façade est coiffée d’une allégorie de la Foi, qui recueille dans un calice le sang de la vraie croix, et d’un dôme aux côté duquel se dressent deux graciles campaniles » D’après le Guide Vert 2003

Cette église est située sur l’île de la Giudecca, juste en face du centre historique de Venise, il faut prendre le vaporetto pour y accoster.
















Le troisième dimanche de juillet, se perpétue une tradition qui remonte donc au 16e siècle, un pont est monté, quelques jours avant le dimanche, qui relie les Zaterre et l’église du Rédempteur, il permet la procession religieuse, mais j’avoue que je n’y suis jamais allée. Le soir une foule considérable peut traverser le canal de la Giudecca et se promener le long de la Fondamenta, au bout de l'île, on peut apercevoir la place Saint-Marc et l’ensemble du bassin de Saint-Marc, à droite, San Giorgio, élégant, subtil, éclatant dans la lumière.

J’adore assister à la préparation de cette fête, sur la Giudecca, des tables, des grands tréteaux sont dressés, le long des quais pour permettre les repas familiaux ou entre amis, les places sont gardées, numérotées, et les noms des propriétaires sont inscrits à la craie. Donc vous imaginez bien que seuls, les riverains, peuvent y prétendre, et c’est tant mieux, enfin une fête vraiment à eux.

Les touristes, touristent…regardent, se promènent, s’ils connaissent des voisins, des amis, des amis des amis, ils pourront, peut-être, manger aux tables joyeuses ?

Les mêmes tables se préparent aussi tout le long de la Rive dei Sette Martiri jusqu’à Santa Elena, plusieurs jours à l’avance, les places sont réservées.












































Dans la journée, j’ai traîné sur la Giudecca, et puis, j’ai repéré une bonne place sur le Grand Canal, dans un petit coin encore caché derrière une palissade, il y a des bancs et je peux rester tranquillement à regarder le défilé, beaucoup de barques sont fleuries, des lampions colorés se balancent sur les mats, les feuillages les fleurs ornent certaines d'entre-elles, des ballons de baudruches zigzaguent… Les couleurs sont vives, le Grand Canal est aquarelle. Les rameurs sont à la fête par deux par trois par quatre, leurs les barques avancent en silence, de petits bateaux à moteur, de grandes embarcations où dansent et chantent des dizaines de personnes, au son d’une musique qui déborde largement sur tous les cœurs, tous ces marins d’un soir, convergent vers le grand bassin de Saint-Marc. Des milliers de lumières scintillent dans l’eau. C’est la grande communion maritime.

Un peu plus tard, chacun mangera dans la mer avec allégresse…Les tables de fortune sont dressées dans les bateaux, la fête sera belle. Les bouteilles sont déjà sorties…























Vers 23h30 le feu éclate dans le ciel, le feu d’artifice, si vous arrivez à le voir, sans être étouffé par la foule, est magnifique, une fois m’a suffi. A tous les autres feux, je suis restée chez moi, à écouter le bruit des crépitements, trop de monde, trop de bruit, mais sûrement beaucoup de bonheur pour les gens.…
Ce soir-là les touristes ne font rien que manger des glaces, se promener d’un côté à l’autre du pont. Ils regardent les Vénitiens récupérer leur ville.












Le lendemain, des montagnes de boîtes à pizzas et des canettes de bière dégoulinent le long des poubelles, comme une œuvre de Daniel Spoerri, les reliefs de repas jonchent le sol… Venise garde les traces d’un immense banquet.

Vive la fête du Redentor !

jeudi 13 mai 2010

L'Art de mon coiffeur !






















J’y suis retourné, (voir mon post du 26 février) vous pensez bien ! Le salon était rempli de têtes, brillantes sous l’aluminium, pour les mèches, les teintures, le jet d’eau du rinçage faisait glouglou, et les langues allaient bon train. Une vraie place de village.

Mon coiffeur qui travaille sans rendez-vous est toujours presque complet, ça ne l’empêche pas de rire et d’être gentil malgré la petite bousculade.

Il m’a raconté, avant de me mettre la serviette sur le dos, ou après, je ne sais plus, qu’une cliente lui avant demandé de la faire blonde alors qu’elle était bien brune, un brun qui allait crescendo de la racine au pointes des cheveux. Mon coiffeur quand il a vu ça, a dit : non madame je ne peux pas vous faire ça ! Alors la dame furieuse, lui a demandé pourquoi il ne voulait pas s’occuper d’elle ? Mon coiffeur lui a dit que ce n’était pas bien de faire ça, que ça n’irait pas du tout, que le noir était tellement noir qu’on verrait toujours du noir. La dame est repartie furieuse, en oubliant ses boucles d’oreilles sur le comptoir.

Moi j’aime bien que mon coiffeur dise non au mauvais ouvrage.

A côté de moi, il y avait une jeune personne qui faisait couper ses cheveux tout en escaliers, les grandes marches sur les côtés et les petites dans le cou, c’était très beau, très artistique, elle n’avait pas le sourire, pourtant moi je trouvais qu’elle était très belle avec cette coiffure d’art. Mon coiffeur a bien senti cela, il s’est mis à parler très chic, très sérieux, car il avait senti que c’était très important pour elle, pour la détendre, elle aimait beaucoup la coiffure, mais elle n’a pas souri… On ne saura jamais pourquoi, elle était bien jolie pourtant.

Après, c’était mon tour, et il a tout de suite vu que j’avais perdu patience, à force de ne pas venir chez lui, de trop attendre, j’ai fait des dégâts sur mes cheveux, j’ai coupé, un petit peu la frange, un matin, dans ma salle de bain. Il m’a dit : tu as coupé ! J’ai dit non, pour faire passer la pilule, mais la pilule n’est pas passée, il a ri et il m’a dit, si t’as coupé, alors j’ai dévoilé le pot aux roses.
J’le ferais plus, c’est promis ( !), mon coiffeur c’est vraiment un ami, il me comprend avec un sourire. Je suis sortie de chez lui, avec une tête que j’aimais, bien faite ? Je ne sais pas, mais joliment arrangée ça oui, je me disais : ça devrait rester toujours comme ça, oui, mais c’est comme la vie, on sait bien que ça ne va pas durer… C’est drôle comme sortir de chez le coiffeur, vous pousse à philosopher ! Moitié ravie, moitié pensive !

Mais en attendant que je change, j’ai pris le métro pour Paris…
A bientôt mon coiffeur.

mercredi 12 mai 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 6
























Les touristes et moi,

Comme vous le savez il y a plus de 21 millions de touristes qui se gondolent à Venise toute l’année. Chaque année il y en a d’avantage, et moi je me dis que les pays sous-développés qui se développent ne sont pas encore venus en masse. Welcome ! ça va faire du monde d'ici quelques petites années.

Je vois déjà les gros paquebots qui se glissent dans le canal de la Giudecca, je peste à voir ces énormes navires transportant ensemble au moins 2 ou 3000 mille personnes. Il paraît même que ces transport n’arrangent pas les quais, creusent des sillons mortels pour la Sérénissime. Il faudrait bien arrêter ça, mais ça continue tout de même, l’écologie, la sauvegarde de Venise et le marché ne font pas bon ménage.

Par la gare maritime, sur les Zattere, je vois tous les jours des colonnes entières de touristes de tous les pays qui s’étirent comme une chenille gigantesque sur des milliers de pattes, leur guide est en avant qui brandit son parapluie rouge ou jaune ou bien vert, quelque soit le temps, des couleurs qui se voient de loin.


Parlons chiffres : Venise intra muros (centre historique, juste le poisson, sans la Giudecca) fait environ 8 km² (60 000 habitants), soit presque aussi grand que la commune de Montreuil-sous-Bois qui fait 8,92 km², imaginez 20 million de touristes/an à Montreuil, ville qui loge 102 000 habitants.


Au 18e siècle Venise intra muros comptait 270 000 habitants !


En mai 2008, lors d’un week-end férié, 80 000 touristes se sont abattus sur la ville ! Il faut bien les loger, comment ? Où ? Je disais dans mon post précédent que Venise allait devenir un immense Bed and Breakfast, et Wikipedia le confirme :

« L'avenir et la sauvegarde de Venise passent par le maintien des populations dans leur habitat d'origine et des activités artisanales, commerciales et administratives qui permettent à la population de vivre. Contrairement aux idées reçues, le tourisme n'enrichit pas la ville et il contribue, par sa massification et sa pendularité, à chasser les habitants du centre historique. L'actuelle municipalité s'emploie à renverser cette situation en favorisant l'accès au logement pour les plus défavorisés et en veillant au maintien des activités traditionnelles, des commerces, des écoles et des entreprises du tertiaire qui ont leur siège dans le centre historique.
Mais dans le même temps les hôtels ont été autorisés à ouvrir des chambres dans des appartements situés dans des maisons voisines et le nombre d'appartements loués en tant que locations de vacances à la semaine, ne cesse de monter sans que la municipalité intervienne. D'où une flambée des prix de l'immobilier et des jeunes vénitiens qui n'ont d'autre choix que d'aller habiter en terre ferme, n'étant plus capables d'acheter dans le centre historique » Wikipedia

L’itinéraire favori des touristes reste celui qui va de la Place Saint-Marc au pont du Rialto, là où se concentrent aussi les commerces…

Si fait que, dès que vous éloignez un peu de ces centres névralgiques, il y a moins de monde, Venise reprend son calme et vous aussi.


Un jour que je me promenais dans une calle très commerçante, très grouillante de monde entre la place Saint-Marc et la Fenice (l’Opéra de Venise), je me suis dit : mais qu’est-ce que je fais là ? N’en as-tu pas assez de ce tourbillon stupide, les yeux rivés sur les boutiques, au lieu de regarder en l’air pour voir les maisons, les fenêtres, les balcons fleuris ? Comme je répondais oui à toutes les questions que je me posais, je suis partie très vite prendre le premier vaporetto venu, et je me suis éloignée de la fureur…

Où aller pour fuir le monde ? Prendre l’air ? Être balayée par le vent ? Seule enfin ? Très vite la réponse s’impose à moi, je vais aller à Mazzorbo, la station juste avant Burano, là où il n’y a pas de commerces, rien à vendre, rien à acheter, juste à regarder.
















Juste à ma descente du vaporetto, à Mazzorbo, j’ai senti que j’avais bien choisi, j’ai suivi cette longue allée de platanes plantés dans la pelouse qui descend qu’au bord de la mer, au loin, les campaniles de Venise hérissaient l’horizon.
J’ai marché, longé le cimetière, pour atterrir dans la petite église du village. Une très grande émotion, un éblouissement me saisit, le rideau d’entrée, rouge, se balance doucement au vent, personne, le soleil entre par les fenêtres, cette petit église conventuelle, nettoyée, remise en ordre par les habitants après les inondations de décembre 2008, m’apparaît dans toute sa beauté, son calme et sa sérénité...



















Le lendemain de ce vague à l’âme, je suis retournée place Saint-Marc, le grand cirque estival n’avait pas disparu, mais moi j’étais dans d’autres dispositions d’esprit, j’avais pris une respiration, une imprégnation de couleurs et de vent marin, j’avais pris de la hauteur…

La place Saint-Marc était aussi à moi, pour prendre possession des lieux j’ai lutté contre la marée humaine, levé les yeux, croisé la dentelle du palais des Doges, admiré les deux colonnes de marbre rose, entre lesquelles se clamaient les sentences de mort, plissé les yeux pour atteindre Saint-Théodore et le lion de Saint-Marc sur leur colonne respective.

J’ai même sorti mon appareil photo, levé très haut les bras, au dessus de la foule, j’ai choisi judicieusement de placer le verre rosé des réverbères de la place dans l’axe du premier plan et j’ai déclenché…

Je me suis assise sur la margelle du campanile, un peu à côté de la file d’attente qui voulait voir de plus haut la beauté des choses, et je suis restée à regarder… Les jeunes, avec leurs sacs à dos remplis de nourriture, faire une pause bruyante et sympathique, la foule qui attendait sagement d’entrer dans la Basilique.

Près du campanile, de grandes baraques plantées pour la vente de billets de spectacle en plein air, sur la grande place, ne désemplissaient pas… Plus loin, la perspective de la piazza San Marco était totalement détruite, défigurée par l’énorme plateau de scène construit pour tout l’été, qui recevait des artistes, danseurs, chanteurs…

C’est la rage que j’avais au cœur, la rage de voir la poursuite infernale mise en place par la commune, pour remplir les caisses, au risque de se vendre à un prix dépassant la mesure.

Et puis, le calme est revenu en moi, j’ai repris mon chemin, au plus haut de l'arrête dorsale du poisson, vers Fondamenta Nuove par les rues les plus belles, les plus vides, les plus silencieuses.

mardi 11 mai 2010

Dans ses yeux... De Juan José Camparella.
























Un polar dans l'Argentine des années 70... Mais tout ne se limite pas là, l'intrigue bien ficelée, est passionnante, nous allons de rebondissement en rebondissement, jusqu'au bout...

Tous les personnages sont captivants, pas de second rôle qui ne soit attachant et intéressant. L'inspecteur (Ricardo Darin) revient 20 ans après dans son service, retrouve son ex chef (une femme) dont il était très amoureux, en silence. Il est maintenant à la retraite, il écrit un roman, très inspiré d'une affaire qu'il ont menée ensemble il y a 1/4 de siècle... Un meurtre avec viol sur une jeune femme.

Le roman sert de prétexte à revisiter l'enquête de A à Z, et les sentiments des protagonistes à l'époque des faits. La conclusion de l'enquête nous sera révélée 25 ans après.

"Tendre polar" dit Télérama, d'accord, entièrement d'accord, un très bon moment de cinéma.

Bien filmé, gros plans, plans serrés, le réalisateur prend son temps pour regarder ses personnages et nous les faire aimer, moi j'ai pris énormément de plaisir à rencontrer leurs histoires.

lundi 10 mai 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 5


















Faire mes courses N° 5

Si vous avez la chance comme moi de loger dans un petit appartement (il y a des quantités de Vénitiens qui louent leur appartement aux touristes, ce qui n’est pas sans poser de problèmes pour les autochtones qui cherchent à se loger à prix raisonnable, bientôt, Venise va ressembler à un vaste Bed and Breakfast !), il faut faire ses courses pour se nourrir, se bichonner, se faire plaisir, tous les jours.

Les premières années, il y avait plein de petits commerces autour de chez moi, mais au fur et à mesure que le temps passe, il y en a de moins en moins… Je me réjouissais de trouver du thé, du pain pas loin, j’avais même trouvé une petite surface "Billa" où on faisait la queue des heures, faute d’organisation, faute de personnel. Au cours des années qui passent, les petits commerces disparaissent, et la petite surface s’est agrandie, on attend toujours autant, car il y a de plus en plus de monde. Et le chat se mord la queue, car si "Billa" grandit, les petits disparaissent, c’est mathématique, c’est comme partout dans les villes, les gros mangent les petits.

Sur la grande place tout près de chez moi, il y a autant de cafés qu’il y avait de petites boutiques, c’est toujours plein à craquer, à croire que les gens mangent de plus en plus et tout le temps.

J’ai même vu des rues remplies de rideaux baissés, il ne reste rien qui constituait la proximité pour faire ses courses.

Un jour, ça m’a rendu furieuse, tout là-haut à Fondamente Nuove, la grande surface Auchan mettait de la pub dans toutes les boîtes aux lettres des habitations, elle offrait même le car gratuit pour s’y rendre (à Mestre) place de la gare… J’ai pris le car, un jour, pour voir, mais j’avais honte.

Je me suis dit, ça ne m’étonne pas que tous les commerces ferment, à ce train-là il ne va plus en rester beaucoup. Les gros mangent les petits, pas de soucis.

A "Billa" je ne sais pas ce qui se passe, dans les rayons, les dames me demandent sans arrêt des renseignements, je dois faire payse ? Avec ce que vous savez de mon italien, je fais comme je peux pour renseigner, on rit, on se dit merci… et ciao !

Ils restent encore deux marchands de poissons sur le Campo di Margherita, le fleuriste qui vient le dimanche matin, au bout d’une heure il ne lui reste plus rien… La fleur marche bien, ça fait un beau jardin en pot, ça crie, ça remue, chacun repart avec sa botte de petit bonheur sous le bras.

Pour les belles courses alimentaires, reste le grand marché de Rialto, au bord de l’eau, ça se bouscule au portillon, les beaux légumes et les beaux fruits, le poisson, on trouve de tout et beaucoup moins cher qu’ailleurs. Alors je vais à Rialto, souvent, j’apprends du vocabulaire et je mange bio !



J’ai repéré les bonnes boulangeries, les très bonnes pâtisseries, et celles qui commencent à manger tous les petits, une chaîne comme on dirait à Paris…Par chance ils font des bons gâteaux.

J’adore les sablés et à Venise c’est la spécialité : le pan del doge, baccioli, zaletti…etc. Il y en a des montagnes dans les vitrines de la grande Strada Nova et puis aussi dans la rue qui monte de la gare à Guglie à l’entrée de Cannaregio, mais je gage qu’ils doivent être bien durs, à rester là plusieurs jours dans la chaleur et la lumière ? Dans ma petite pâtisserie du coin, ils sont tout frais, un régal, mais je n’en abuse pas.

Pour les courses alimentaires sur Venise, je me débrouille, il y a encore de quoi faire, entre Billa et les petits commerçants ça n'est pas encore cette année que je vais mourir de faim.

Les glaces par exemple, il y a deux ou trois glaciers qui valent le coup, le dernier en date expérimenté, sur le Campo Barnaba : GROM Come una volta fait de très très bonnes glaces (chères), mais les meilleures que j’ai mangées sur Venise, de loin surpassant le glacier des Zatterre figurant dans tous les guides, dont j’ai même oublié le nom. Mais bon, je ne vais pas faire le recensement des boutiques, je ne mange pas de ce pain-là, et puis les guides font ça très bien.

Pour le reste, les vêtements, les chaussures, il vaut mieux sortir de Venise pour faire ses achats, sous peine de coup de fusil.

Depuis l’année dernière, j’ai remarqué que beaucoup de maroquineries vendaient strictement la même marchandise, mêmes modèles, mêmes couleurs, à de très petits prix dans tous les points de vente. De jeunes vendeurs et vendeuses vous accueillent avec le sourire, ils sont tous asiatiques… J’ai supposé alors que la maroquinerie venait de Chine ?? Je ne sais encore strictement rien là-dessus.

Donc, vous l’aurez compris, à Venise je n’achète pas grand-chose, que le strict nécessaire, puisque pour tout le superflu, c’est comme partout, plus c’est beau, plus c’est cher !

Pour la verrerie c'est pareil, les plus vilaines choses ne viennent pas forcément de Chine, elles se font aussi à Murano aussi moches, les touristes tirent vers le bas, paraît-il ! Mais les merveilles, il y en a aussi, quand on prend son temps, dans les ateliers, les fournaises là où ce n'est pas l'attrape nigaud, on peut en voir à tomber raide, mais il faut sortir son carnet de chèque et mettre beaucoup de zéros avec le premier chiffre... Comme partout, même à Venise on ne fait pas de miracle.

Les perles : les petites boutiques de détail ont presque toutes fermé... Restent quelques brocanteurs qui proposent les perles anciennes (!) les perles bon marché viennent d'Asie, c'est sûr, ils me l'ont dit.

Bon, pour rester sur une note optimiste, ne vous fiez pas du tout à ce que je dis, achetez ce qui vous plait, l'essentiel c'est le bonheur que vous en aurez... Et puis ce n'est pas en ligne que je vais donner mes bonnes adresses... Je les garde jalousement... Ne m'en veuillez pas trop !