jeudi 5 juin 2025

Notre-Dame de Paris, j'y suis allée aussi !

Du monde, certes... Mais quand on aime, on compte moins

J'avais déjà payé mon entrée (gratuite) en subventionnant sa reconstruction quand elle est partie en fumée : ah non ! Pas Elle ! J'avais sortie immédiatement (modestement) la carte bleue, moi qui ne passe jamais à la caisse dans une église, j'ai quand même misé quelques euros dans l'affaire de la "reconstruction", et avec cœur... Non, non, et non, pas la cathédrale, pas Elle ! Je me mets dans la liste des donateurs... Je n'ai jamais regretté, j'ai reçu par la suite de bonnes informations sur l'avancement des travaux, comme une cheffe de chantier !

Moi qui suis athée depuis toujours, je l'aime de tout mon cœur, ma cathédrale, personne ne peut l'abimer sans m'attrister ! Il en est ainsi de beaucoup d'édifices religieux, de tous horizons. Quand c'est beau, c'est beau, la beauté n'a pas de frontière, j'y vais, j'y retourne, j'y suis bien, entourée de belles choses. Même les cierges, je les aime, ils sont des lumières à souhaits, à désirs, à espérances, les derniers signes d'un feu qui se consume silencieusement à l'intérieur des gens qui en allument les mèches ! Moi-même, souvent je me suis dit : on ne sait jamais... Mais je n'ai jamais rien su !!! 

Le cierge déposé par celui/celle qui ne croit pas ne s'adresse pas à un/une sainte, il brille pour quelqu'un qui compte pour lui/moi, que j'aime, que j'estime, la petite lumière qui brûle agira aussi bien qu'un vœu,  plus fort que les mots, peut-être ? Cette petite luciole réchauffe nos intentions, comme un cœur gravé sur un mur ! Allez, une petite pensée pour lui, pour elle, un petit geste, ça me plait ! 

Et justement, la grande affaire du jour était qu'il me fallait une Cathédrale pour poser un cierge, très important, pour un athée comme moi. Mais là, la cathédrale était bien trop occupée... Sur le parvis de Notre-Dame, une foule compacte patiente, contenue dans un labyrinthe, chacun son tour ! Bon, visiblement ça n'est ni la bonne heure, ni le bon jour, je vais repasser plus tard, ça me donnait largement le temps d'explorer les alentours... Je vais aller voir la vieille glycine centenaire, rue des Chanoinesses, dans une petite rue très ancienne, parallèle à la Seine...

Glycine épanouie le 10 avril 2025,  rue des Chanoinesses

Le jour de ma visite à Notre-Dame, le 8 mai 2025


Le 8 mai 2025

J'adore cette petite rue, sans commerces touristiques, enveloppée dans la tranquillité, et les riverains qui vous disent bonjour en passant... Je n'ai jamais envie de revenir à la surface.

Il fait doux, il fait calme, il fait beau de partout...

J'attendais donc que la foule se dissolve dans la soirée, d'autant que l'élection du nouveau pape était attendue d'une heure à l'autre, j'avais donc largement le temps de pousser jusqu'à l'Église Saint-Nicolas-du-Chardonnet (1658-1937), pas loin. Ce n'est pas mon église préférée, mais j'avais à faire brûler un cierge en faveur de "mon athée", une petite église devrait suffire. Cette église est comme on dit : "une intégriste" ou "catholique traditionaliste" depuis 1977. La frange catholique de l'extrême-droite française y a son rond de serviette]. il faut bien se tenir, cheveux avec mantilles, pas de jupe courte ni de pantalon aux offices, il y avait du monde à confesse, ça ne rigole pas ! Elle fera quand même l'affaire, un cierge est un cierge et l'histoire est la même partout.

Juste avant l'office

J'ai fait trois fois le tour de la nef sur la pointe des pieds, pour trouver une petite chapelle latérale accueillante, avec beaux cierges, j'ai mis le mien, le petit mot juste dessous, ça devrait le faire ! 


Mon cierge et mon petit mot de requête : en haut lieu !

Le chandelier était magnifique de simplicité, entouré d'un beau marbre rouge, une vraie œuvre d'art ! Mon cierge est le plus grand, j'ai aussitôt envoyé la photo à l'intéressé, réjoui ! Nous n'en attendions rien, mais nous sommes unis par l'affection et l'espoir, je pense à toi, tu vois !

L'heure passait, je suis revenue à la belle cathédrale, beaucoup moins de monde, le petit labyrinthe construit avec des barrières légères pour une entrée ordonnée fonctionnait très bien, tout le monde marchait en suivant ses méandres jusqu'à l'entrée, sans attente, il était environ dix-neuf heure trente !

Beaucoup de monde en prière dans la nef, j'ai pu cependant circuler autour, on attendait l'élection du nouveau souverain pontife, ça brillait, étincelait, un petit bruissement de messes basses, t'as vu, et en haut, et là, chut !... Comme c'est beau !



La beauté ressuscitée !!

Le nouveau mobilier, avec des lignes très pures

Ma visite approfondie sera pour plus tard, j'avais déjà vu la restauration des œuvres picturales (17/18e siècle) exposées aux Gobelins, que je n'avais pas trouvées extraordinaires, mais une visite plus sérieuse s'impose à nouveau... Le nouveau pape est élu, affaire à suivre ! Décidément, l'Amérique se taille la part du lion en ce moment !

Dans le métro, assise en face de moi, j'ai vu une jeune fille qui avait un visage de Sainte-Vierge qui ressemblait à ceux que peignait le peintre Raphaël, une vision incroyable, d'une beauté lisse et transparente, inspirée, diaphane... 


La Vierge à l'enfant de Raphaël... Musée du Louvre

Je l'ai vue dans le métro en rentrant de Notre-Dame, un visage inoubliable, elle a dû remarquer mon regard insistant, je la dévisageais, n'en croyant pas mes yeux, elle n'est pas sortie de sa réserve... Je me suis dit : cette beauté-là existe donc en vrai ! C'est le cierge qui opère ? 

Chers lecteurs et amis, à bientôt pour d'autres découvertes, portez-vous le mieux possible, le temps du monde n'est pas au beau, je vous embrasse.

mercredi 28 mai 2025

Les fleurs artificielles... Et les petits conciliabules de rues, trottoirs, métro, bus...


 Les fleurs artificielles

On m'avait dit (conseil de  professionnel) : le mieux pour vous, c'est de ne pas conserver des bouquets de fleur séchées chez vous, pas du tout recommandé pour la santé de vos poumons, qui me jouaient des petits tours. Bon ! Comme j'avais deux bouquets de fleurs séchées, je me suis dit, je vais en supprimer un... Voilà comment toute ma recherche a commencé !

Internet quant du nous tiens, j'ai cherché une boutique à Paris ou je pourrais trouver des "beaux" végétaux industriels. Euréka ! J'ai trouvé, j'y vais !

Et j'ai commencé ma promenade, ma recherche, avec enthousiasme ! Au moment où je traversais pour prendre le métro, j'ai entendu une une dame marmonner dans mon dos : elle s'est trompée, elle s'est trompée de compte, et si... Qu'est-ce qui vous arrive madame ? Ben, elle s'est trompée de compte. Ah bon, et c'est grave ? Elle sortait de la poste... Vous avez bien eu vos sous sur votre compte ? Oui, mais elle s'est trompée de compte... Bon, mais tout va bien maintenant, tout est réparé, vos sous son bien à vous ? Oui... Alors la vie est belle, soyez tranquille, tout est bien qui finit bien ! Elle a continué son chemin avec le sourire et moi aussi, la journée commençait bien... J'allais voir du monde, allez, je prends le bus, il est là, mais le bus s'est arrêté bien avant mon arrêt à cause d'une manif qui passait dans le coin, tout le monde descend, tout le monde était perdu. Allons bon, ça commence très bien, je vais faire un petit tour de quartier. J'ai fait l'agent de la circulation : oui, c'est par là, vous trouverez la station de métro la plus proche, tout le monde rouspétait, il faisait beau, et j'ai pris des rues que j'avais un peu oubliées, depuis le temps... La rue de Charonne, la rue de la Roquette, la rue des Tournelles...


Une belle cour rue de Charonne, avec la petite chaise sur l'enseigne...


La petite chaise de l'ancien tapissier... Quelle beauté !


La cour des maisons de ce quartier, près de la Bastille, autrefois plein d'ateliers d'ameublement...

La cour ressemblait à un jardin botanique, tout était en place, les pots, les jardinières, les arbres... 

Le printemps faisait le reste, tout le reste, le plus beau de l'histoire ! Quelle chance ! J'avais encore beaucoup de chemin à faire pour arriver chez mon fleuriste de fleurs éternelles... Je levais la tête à droite et à gauche pour tout voir à 360 °, pas facile ! J'en ai fait du pays, aller/retour même combat : la marche à pied...  Finalement, dans la rue du fleuriste, rue des Tournelles, j'ai eu la chance de visiter (rapidement) la belle synagogue (début 20e siècle), ravie que la dame de l'accueil ait bien voulu, sur mon insistance, tout éclairer pour moi, un privilège dont je l'ai chaleureusement remerciée !


                                                         


Merci 1000 fois, madame, de m'avoir permis de voir toutes ces merveilles !
  
Après ma visite impromptue et chaleureuse dans cette magnifique synagogue, un grand bonheur, un privilège, ah, le voilà ! J'ai trouvé le fleuriste en "plastique". Il m'a accueillie avec gentillesse, comme une cliente potentielle qui venait acheter une robe du soir, la boutique était un jardin non périssable magnifique, des champs de couleurs comme vous n'en avez jamais vus. Il fit des essais avec un vase qui ressemblait au mien comme deux gouttes d'eau : que pensez-vous de celle-ci, et celle-là, vous pourrez réfléchir et revenir choisir une autre couleur pour étoffer votre bouquet quand vous en aurez envie. Dans sa serre chaque branche s'appelait une "tige" et l'addition se calculait à la "tige", j'ai fait chauffer ma carte bleue avec le sourire !

Puis, comme un saumon d'eau douce, j'ai remonté le cours d'eau, doucement, jusqu'à mon point de départ, avec mon beau bouquet artificiel sous le bras. La rue de Turenne, toujours magnifique, avec ses beaux hôtels particuliers, ici une belle galerie d'art, là une belle église St-Denys-du-St-Sacrement (fin du 18e, début du 19e siècle) avec des œuvres remarquables, dont celle-ci  : 


 La Piéta au-dessus du décor pascal  


Très belle Piéta  d'Eugène Delacroix (1842-1844) magnifiquement restaurée

Une effervescence inouïe agitait les bénévoles de l'église à l'approche des fêtes de Pâques, poussière, draperies, fleurissements, un petit "balai" tournoyait pour aller dans tous les coins, une grande fresque occupait toute la coupole du chœur et je n'arrivais pas à situer les personnages, surtout celui du milieu, entouré de petites lumières (pas assez de culture religieuse et d'iconographies, sans aucun doute), ça m'embêtait de sortir de l'église sans avoir augmenté mes connaissances en la matière...


Dieu le Père, Jésus et Marie - Abel Pujol - 1838

J'ai eu la chance d'être sauvée de l'ornière par une dame qui descendait de l'échelle, un chiffon à poussière dans la poche : bien sûr, c'est une représentation de Dieu le Père pas ordinaire du tout que vous voyez. Son collègue, le balai à la main : ah bon ! Tu m'en apprends, des choses, je n'étais donc pas la seule dans ce néant, enfin "éclairée" subitement ! 


Rue de Turenne, le bel olivier de la cour d'un bel hôtel particulier...

Dans le métro du retour, une jeune femme s'est exclamée : comme elles sont belles vos fleurs ! Mon bouquet de fleurs artificielles faisait sa star, elle ne voulait pas y croire, je peux toucher ? Bien sûr !! 

Encore une emplette providence, parcours touristique assuré à chaque pas... En quête de fleurs impérissables, j'avais passé une journée inoubliable, à découvrir, redécouvrir les petites rues de Paris...

Il est temps maintenant pour moi de retourner dans les galeries d'arts, ou ailleurs !... À bientôt les amis, portez-vous bien, les temps sont très durs... Je vous embrasse !                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                

jeudi 24 avril 2025

L'Avenue Matignon... Petites suites d'impressions... (2)


L'Avenue Matignon, Paris 8e

L'avenue Matignon est riche pour mes impressions... Boutique Baccarat, ni une, ni deux, j'y suis rentrée sans réfléchir, on verra bien. J'y entrais comme dans un musée, j'adore les verreries depuis des siècles, il y en a plein partout chez moi ! J'ai prévenu tout de suite la vendeuse qui se précipitait : excusez-moi, je viens seulement en admiratrice, je ne vais rien acheter, permettez que je visite votre beau lieu, merci de votre accueil... Blablabla, elle comprit tout de suite qu'elle n'allait pas faire la recette de l'année avec moi, mais semblait comprendre aussi tout mon intérêt de "connaisseuse", elle me laissa donc aller où je voulais dans le grand magasin, comme un poisson dans l'eau de ces rivières de cristal. Je peux prendre une photo ? Oui, bien sûr ! J'ai pris sobrement quelques photos.

J'étais sur le point de sortir quand un vendeur est venu à la rescousse pour sauvegarder un encaissement possible : madame, voyez nos pièces modernes, nous faisons aussi des bougies pour l'art de la table... Intérieurement je riais, je voyais bien qu'il voulait quand même emporter le morceau avec un petit achat, au  moins d'une bougie. Non merci, je vous remercie infiniment, tout est magnifique chez vous, un bonheur ! Et je suis sortie... J'avais rapté quelques photos pour le plaisir du vol à l'étalage ! Je vous en fais profiter :


Le magnifique lustre en cristal chez Baccarat 



Des pièces de toute beauté, sans étiquette... De prix !

J'ai poursuivi ma route avenue Matignon pour découvrir une exposition faramineuse de photos dans la Galerie Guillaume, elle vaut le détour. Un photographe/plasticien (inconnu pour moi), j'ai été toute estomaquée par le projet de cet artiste hors du commun : Jean-François Rauzier - 1952 (73 ans). Ses immenses (2m x1,50m) photos magnifiques nous proposent de rassembler, dans chacune d'entre d'elles, la totalité des œuvres accrochées dans quelques grands musées du monde, ou bien les superbes coupoles et tous les livres de la salle Labrouste de la BNF de Paris, et bien d'autres lieux comme : le Musée du Louvre (tableaux, et sculptures françaises), le Musée d'Orsay (tableaux), la Galerie "Accademia" (tableaux) à Venise, tous les vitraux de la cathédrale de Chartres dans une seule image devant nos yeux, toutes les tours du château de Chambord superposées pour former une immense Tour de Babel, l'Orangerie "réinventée" du château de Versailles... Un monde abasourdissant de beauté, et intrigant... Très intrigant !


Accrochage (exhaustif) des œuvres du Musée d'Orsay (travail photographique savant), et l'horloge de la vieille gare qui évoque : le temps... passé !

Mes photos ne sont pas très réussies, elles ne témoignent pas du tout de ce que j'ai vu, l'éclairage de la galerie (et surtout ma gaucherie en matière de réglage d'appareil photo) ne m'ont pas permis de faire mieux, c'est vraiment dommage (pour vous)... Oui (me dit la galeriste), je vous assure, ces photos sont exhaustives, le photographe me l'a assuré, et même, il lui arrivait de repasser dans certains des musées pour vérifier que l'accrochage n'avait pas varié d'un pouce… Ah bon ! Pourquoi ? Monsieur Rauzier, comme un entomologiste qui recense les espèces à la loupe, voulait-il absolument avoir toutes les œuvres, sans exception, d'un musée, sous les yeux ? Cet "objectif" de son travail m'a totalement fascinée, et la conversation est allée bon train avec la galeriste. Moi, j'y vois la volonté d'assembler les œuvres de chaque musée à la manière des encyclopédistes du 18e siècle qui ont tenté de réunir les savoirs du monde connus en Occident... Non ? Peut-être !


Le musée du Louvre

Projet scientifique et/ou artistique ? Faire beau et compliqué ? Je conversais avec moi-même à voix haute, mais là : Musée de l'Accademia de Venise, le photographe a rajouté une présence, la sienne, en bas à droite, comme une signature, il contemple les collections de peintures (européennes) du XIIIe au milieu du XIXe siècle... Et ici, au milieu, en bas de la photo, (Musée du Louvre) les copistes, face aux siècles passés, aux représentations de toutes sortes, copient et recopient... Leur travail m'impressionne, pourquoi ne pas se tourner vers notre temps plus présent ? À quoi sert la recopie de ce qui existe déjà ? À parfaire une technicité personnelle, rechercher le mystère de "coups de pinceaux" plus savants, plus anciens, des modèles ? Fascination d'une perfection ? Se sentir "capable" de faire aussi bien ? Tournons-nous vers les copistes pour en savoir davantage, et bien sûr vers le photographe, que veut-il nous monter, nous dire ?  Allons plus loin... "Voyons, voir" ??? Moi je fonce, mais la galeriste ne m'aide pas beaucoup...


En bas, au centre de la photo d
u Musée du Louvre... Les copistes ferment le champ de la photo...


Monsieur Rauzier ! Le photographe, en contemplation... (en bas de la photo du Musée de l'Accademia de Venise)

Moi, j'interprétais : sa présence (information de la galeriste) ostensible, bien plantée en bas de la photo, devant tant d'œuvres, les visiteurs assis sur le banc à côté de lui... Comme un indice de nombreuses réflexions... Comment voyons-nous les siècles d'art qui nous ont précédés, où en sommes-nous aujourd'hui, justement, au moment où tout bascule dans le monde ? Comment regarder cet assemblage avec un regard neuf, comment penser ? Tout un programme... Je m'étais posée toutes ces questions auprès de la galeriste qui m'écoutait, comme un point d'interrogation sur patte ! Pourquoi rassembler "toutes" les œuvres" devenues "invisibles" à l'œil nu ? En faire une magnifique photo ? Pas seulement, j'en suis certaine. J'ai adoré ! Je  cherchais un sens à tout !


Le musée "Accademia" de Venise

La toute petite photo du photographe, placée au centre et en bas de sa photo du musée "Accademia" nous montre la porte de sortie du musée, reconnaissable pour moi, avec la représentation de Marie au Temple (16e siècle). Lors de mes visites à Venise, je restais toujours un long moment à contempler (comme les visiteurs sur la photo) cette immense et magnifique peinture du Titien. L'œuvre contourne deux portes, deux trous noirs visibles à droite et à gauche, la Scuola della Carita (ancien monastère) avait passé une commande qui devait "coller" à l'espace... On faisait cela à l'époque, l'œuvre devait rentrer entre deux portes, comme on découpe des tringles à rideaux... J'ai toujours trouvé ça incroyable!


La porte vers la sortie du musée (on voit les visiteurs de dos dans un rai de lumière)


Les deux portes (trous noirs) dans la grande toile du Titien (16e siècle)


 Sublime photo en miroir de la salle Labrouste, salle de lecture de la BNF, site Richelieu

Là aussi, tout le savoir livresque est enfermé entre deux clics, mais ce que la galeriste n'avait pas vu : ce sont les trois petits perroquets (disséminés dans le ciel de la bibliothèque) de toutes les couleurs qui volètent sous les dômes, il faut s'approcher de près, bien observer, et le petit miracle de la nature inattendue, du vivant, opère !


Et une...


Et deux... Oiseaux de l'arc-en-ciel ! Le vivant fait irruption dans tous les savoirs...

Je n'ai pas pu prendre la photo du perroquet tout en haut de la photo ! Moins visible... Voyez, le photographe a fait rentrer un peu de nature dans ces espaces confinés, l'artiste a-t-il voulu nous laisser un message ? Les temps d'aujourd'hui sont très inquiétés par la disparition de la nature... Réfléchissons ! Bien sûr, seul l'auteur de ces œuvres photographiques pourrait nous venir en aide, il a sans aucun doute toute les réponses ! Il faudrait lui demander, me répondit la galeriste interloquée. Oui, vous avez raison !


Les sculptures françaises du Louvre (plan large sur ma très mauvaise photo)


Deux petits arbustes bien verts parmi le paysage minéral (pourquoi ? Une facétie ?) 

Voyez ces deux petits buissons en péril (que la galeriste découvrait avec moi) ! Pourquoi à votre avis monsieur Rauzier a-t-il placé là du vivant, au milieu de toutes ces "natures mortes", ou langues oubliées ? Une dernière pour la route, l'Orangerie de Versailles, l'introduction d'une espèce animale vivante, dans des espaces qui par principe n'en contiennent pas... Une bizarrerie ? Une volonté ? Un petit coup de vert dans tous ces espaces confinés ? Un clin d'œil à la nature, terriblement en danger d'aujourd'hui ? Est-ce bien raisonnable de rassembler quelques siècles d'art dans quelques mètres carrés de photographies, sans avoir une petite idée derrière la tête ?


L'Orangerie de Versailles, effet magique... et un héron, les pieds dans l'eau réfléchissante 

Je suis ressortie de la galerie avec plus de questions que je n'en avais en y entrant, passionnée, admirative, avec des horizons agrandis. Quelles belles visites, je suis repartie en me disant : il va falloir que je revienne par ici plus souvent, il y a plein d'artistes à découvrir dans la rue. Monsieur Rauzier, s'il vous plait, éclairez-moi/nous ! Bravo pour votre œuvre photographique, si complexe et si belle... J'ai repris le chemin du métro un peu saoule, mais enchantée !

Mes amis, je vous laisse, je reste, dubitative, "supputatrice" devant la richesse de ces photos, aidez-moi ! Amusons-nous !

Passez de beaux jours, portez-vous le mieux possible, admirez le printemps, il est dans tous les coins des villes et des campagnes... Je vous embrasse.

dimanche 6 avril 2025

Quelques artistes dans les galeries de l'avenue Matignon... De très belles surprises, dont Niki de Saint Phalle, vendue chez Artcurial !! (1)


Vous vous souvenez ? J'en parlais dans mon dernier post : le 19 février 2025, j'avais vu cette belle œuvre de Niki de Saint Phalle - L'arbre-Serpents (1992). Estimation aux enchères chez Artcurial (salle des ventes) en octobre 2024 : entre 400 000 et 600 000 euros...


Elle n'y était plus le 14 mars 2025... A-t-elle été vendue ? OUI ! Pour la modique somme de 642 680 euros, elle a donc dépassé les espérance du vendeur ! Tout est bien qui finit bien !


La très belle grille du petit jardin Artcurial ! (mars 2025)

Me voilà donc sur l'Avenue Matignon que je connais beaucoup moins bien que les petites rues du Marais. De grandes Maisons salles des ventes, comme Sotheby's (multinationale américaine), Christie's (actionnaire principal : François Pinault), de renommée internationale, y ont des sièges magnifiques, dont je n'ai pris aucune photo, pressée d'aller voir les galeries... Inimaginable les belles œuvres d'artistes contemporains exposées par ici, belles galeries, bon accueil, tout pour me plaire. J'étais arrivée sur ces lieux (avenue Matignon) à cause d'une information : Eugène Atget / Eugène Carrière, le photographe de Paris, Eugène Atget et un peintre, Eugène Carrière, son contemporain (19e siècle), quelques œuvres en miroir de chacun d'eux dans une petite galerie de l'avenue, déception totale ! 

Eugène Atget (1857-1927, 70 ans), ce grand artiste du vieux Paris que je connais depuis des décennies, que j'admire (je lui ai rendu un trop petit hommage dans un de mes post le 30/05 2012). Il a photographié des rues, des bâtiment, des magasins... Dans tous les quartiers de Paris. En 1920, il disait déjà : "Je puis dire que je possède tout le vieux Paris". Atget était un autodidacte talentueux qui faisait de la photographie pour gagner son pain. Donc, dès l'entrée de la galerie, j'ai compris rapidement que cette exposition était du grand n'importe quoi, rien à voir avec ce qui m'exaltait en allant avenue Matignon : des  petites photos du grand Atget (négatifs originaux) découpées à la va comme je te pousse, mises sous verre, vaguement encadrées, sans grand intérêt, étaient intercalées avec des petits tableau d'Eugène Carrière (1849-1906, 57 ans), son contemporain. Mon désappointement ne me poussa pas à faire des photos...


Mon précieux livre - Édition Hazan - 1992


À la recherche de monsieur Atget (livre annoté de mes parcours dans Paris - 1994, déjà !)


Portrait d'Atget (par Bérénice Abbott -1927), sa production photographique est devenue un trésor national !


 Autoportrait - Eugène Carrière - vers 1893 (emprunté à Wikipedia)


Eugène Carrière - autoportrait (dans la petite galerie de l'avenue Matignon)

Les quelques petits formats exposés des œuvres du peintre Eugène Carrière, contemporain d'Atget, étaient tous dans cette tonalité sépia fin 19e, quand l'invention et la pratique de la photographie commençait à s'imposer : beaucoup de monde pensait qu'elle allait supplanter la peinture, que peindre après elle ? Nous le savons depuis bien longtemps maintenant, ces deux arts jouent depuis longtemps dans la  même cour...

Ne me restais plus qu'à m'extasier sur un bout de photo (d'Atget) collée au scotch de la sculpture de Jean Gougeon qui ornait la fontaine du même nom, qui se trouve toujours au coin de ma rue d'enfance dans le Marais, comme si j'avais trouvé une perle rare au fond d'un trou ! Merci bien, messieurs dames, de votre accueil, et je suis repartie les bras ballants...


 La sculpture de Jean Gougeon sur la fontaine du même nom, presque dans ma rue d'enfance !

Heureusement les autres galeries me réservaient des merveilles comme je les aime, merveilleuses ! Notamment les œuvres d'un artiste japonais qui travaillait les fleurs en papiers "à sa manière", je n'ai retenu aucun nom, j'ai vu défiler de belles œuvres de notre temps, réjouie ! Et puis après tout, quand vous passez dans une forêt et que vous ne pouvez nommer aucun des noms d'arbres qui s'y trouvent, vous ne rentrez pas chez vous en pleurs, mais plutôt heureux ?  J'y retourne bientôt, voilà tout !  En attendant, suivez le guide :


Les fleurs en papier coloré
*
Un effet splendide, inattendu !


Grande prairie fleurie !

Cette avenue Matignon regorgeait de galeries grandioses, la galerie Bartoux exposait des artistes passionnants : Bruno Catalano (sculpteur français, famille sicilienne, 65 ans). Ses sculptures en bronze coloré marchent toutes seules, les corps découpés, écartelés, se recomposent sous nos yeux, ses voyageurs de l'inconnu remplissaient d'émotion tout l'espace... Invisible, cette dynamique spéciale me rappelait bien sûr l'œuvre d'Arman, mais autrement, elle me fascinait ! Je n'ai même pas cherché à comprendre comment tout ça tenait ensemble...


Les voyageurs - Bruno Catalano 


Les voyageurs - Bruno Catalano


Les voyageurs - Bruno Catalano

J'ai fait le tour de la galerie, les yeux écarquillés... Personne ne faisait attention à moi, des acheteurs potentiels prenaient des notes, retenaient une œuvre, ici le visiteur ne faisait pas que regarder, il achetait !


François d'Izarny (peintre français - 1962), collages, impressions, surimpressions, une vision magnifique...


Détail !

Une puissance, une beauté qui me subjuguait ! Un amoncellement de repaires, Paris et tout ce qui parle de Paris... Mais pas seulement !

Suite au prochain numéro, j'ai vu et entendu des tas de choses, je vous en parle très vite... Mes amis portez-vous le mieux possible ! Je vous embrasse !