Le beau tilleul plus que centenaire ! Ma presque première visite est pour lui (photo du début septembre)
Quelquefois, je termine ma journée chez mes voisins, pas très loin, à quelques minutes en vélo. J’ai porte ouverte car il n’y a pas de porte, on entre directement dans leur merveilleux jardin par les ruines d’un portail en pierre où ils ont fixé une boîte aux lettres, c’est beau !
Les arbres sont majestueux, au début de l'automne cette année ils sont encore tout vert. Avec la pluie qui n'arrête pas, les tilleuls plus que centenaires ont pris du poids, c’est un château, vulnérable par les temps qui courent…
Les cyclamens sauvages n’attendent que le début de l’automne pour peindre tout l’espace en violet, la tondeuse tournicote pour ne pas leur marcher sur la tête. Attention, avec ta tondeuse, mais fais donc attention, tu vois bien qu’il y en a ici aussi cette année (pas question de trancher dans le vif des hautes herbes) ! Chez mes voisins, ça barde, la maîtresse des lieux crie haut et fort à son mari au volant du petit engin. Tout à son affaire, il redouble pourtant de prudence. Sauve qui peut les fleurs ! Il ne voit rien, Danielle, il ne voit rien... Mais fais donc attention !
Pas de noisettes chez vous cette année ? Non, rien de rien, pas de noix non plus, ni fruits, ou si peu, les noix ont les bogues noires, les figues ont du mal à venir, les pommes ne grossissent pas. Ben dites donc... Partout, j’entends le même discours. Finis donc d'entrer, Danielle, après ta visite et photos du jardin, viens donc prendre le thé ! Ma visite commence toujours par le dépôt de mon vieux vélo contre le petit banc de pierre, devant le perron, c’est ma signature, les deux roues sont là. Oui, oui, mes amis, j’arrive, encore une photo...
Elle parle haut, lui, avec hésitation, les embrouilles abondent, les agacements des vieux couples, mais si, mais non, puisque je te le dis... Danielle, tu ne prends toujours pas de sucre ? Mais non, puisqu’elle te le dit, elle ne mange pas de petits gâteaux non plus. Oh, c'est pas compliqué ! C'est entre eux que ça se complique... Nous voilà dans le vif de la vie de tous les jours, les écarts se creusent : si, je te dis, tu ne t'en souviens pas ? Non, pas vraiment, il est un peu plus absent, distrait... La pression monte dans les cafetières !
Elle fait sa vie dans son magnifique jardin, range sa belle maison avec ordre et précision, s’intéresse à tout. Dans leur belle demeure c'est elle qui tient le gouvernail, sa vivacité, son entrain, sa curiosité ne s'émoussent jamais. Tous les ans nous nous retrouvons avec grand plaisir ! Il nous a fallu des années pour en arriver là... La vraie joie de se revoir !
Quelquefois, après le thé, nous faisons le tour du parc en parlant de tous les arbres qui le peuplent, des plants qui ne viennent pas, du désherbage à faire, et tout le reste. En dernier, vient le mal du dos qui commence à se faire sentir... Mais nous savons bien que chacun en aurait beaucoup à dire sur son châssis personnel ! Chut !!! Gardons ça pour l'année prochaine, croisons les doigts... Profitons de l'instant !
Quand je vois l’heure avancer, je tire ma révérence : à bientôt les amis, merci pour votre accueil et le thé... Je reprends ma petite reine qui m’attend sagement près du banc, et hop ! Je rentre au bercail. Chemin faisant je repense à tout, le grand tilleul, le thé, les bavardages et les grincements de dents... Les cyclamens progressent bien, il faudra que je revienne vite pour voir l’avancement des merveilles.
Mes amis je n'ai pas tout dit, je prends le temps, c'est vrai, mais je suis en convalescence de "Nature", il faut que je m'en remette plus vite... Portez-vous le mieux possible en profitant de chaque instant de beauté !
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