Pour chacun d'eux j'ai des souvenirs, je savais où j'allais, je me souviens encore des impressions qu'ils m'ont laissées... Avec les chemins de campagne berrichons, il y avait toujours un petit mystère, "j'avais de la chance d'être là", je profitais de chaque instant pour me sentir connectée avec les lieux. C'est ce que je me dis souvent quand je prends une photo : pile au bon moment pour la lumière, ou bien, tiens, je n'avais jamais vu ce coin comme ça, et par manque de mots, je me disais souvent : magnifique, un vrai tableau (alors que c'est le tableau qui pompait la beauté de la nature) ! L'harmonie des ombres et des lumières, les creux, les pleins, les échappées de ciel, la sobriété des couleurs, ou au contraire, l'abondance, en automne, tout se décline en rouges... J'allais donc de merveille en merveille... Mon appareil photo en sautoir, souvent il ne bougeait pas d'un poil de mon cou...
Sur ce chemin là, j'ai vu la lumière, sur celui-ci l'eau, et sur cet autre encore, j'ai fait : oh ! Tellement c'était beau... Je pouvais appuyer sur le bouton de mon Canon avant-avant-avant dernier cri, sortir mon téléphone, ma tablette, avec ma bardée d'appareils, je passais de toute façon à côté de toute ressemblance avec ce que je voyais. Jamais je n'arrivais à reproduire l'original, la copie était toujours médiocre, il fallait que je m'y fasse ! Se trouver là au bon moment, c'était déjà beau. Regarde Danielle, et tais-toi ! Tout ce que j'ai vu serait bien trop long à raconter...
Tous les chemins ne mènent pas à Rome... Justement sur mon vélo, les routes n'étaient pas longues à parcourir, ce qui me prenait du temps, c'était de sortir le tripode, m'asseoir tranquillement, et regarder, attendre, rester à l'affût de tout... Le plus petit détail prenait des dimensions considérables, les glands des chênes tombés dans l'herbe formaient des colliers (presque) plus beaux que mes perles...
Y'a pas photo !!
Les papotages et le retour :
Il ne se passait pas un jour sans rencontres, spontanément j'engageais la conversation, je tirais le fil : santé, ennuis, réchauffement climatique, genoux, hanches, poignets, fatigue, enterrements de l'année, beau temps, mauvais temps, la paix doit revenir, nous la voulons, c'est trop lourd à porter, on s'appelle maintenant par nos prénoms, l'épicier vend toujours ses poireaux pourris, le sourire, il ne connaît toujours pas... Dans mes petits papotages, jamais il n'était question de politique, ça pourrait nous emmener trop loin, nous séparer, nous fâcher, me décevoir... Mais entre les tomates qui ne venaient pas, les fruits gâtés sur l'arbre, les "c'était mieux avant", avant quoi, on ne sait pas... Les sujets restaient ouverts à l'infini, il faut voir loin, très loin et garder une oreille attentive. Quand on se quitte, je dis toujours : à bientôt, même si on ne doit pas se revoir du mois, il n'y a que la foi qui sauve, je gardais souvent l'espoir de les recroiser... Un jour, au marché, j'ai parlé à trois personnes à la fois, ça a très bien fonctionné... On a pris des nouvelles, avec nos paroles groupées, entortillées, nous arrivions très bien à nous comprendre... Un jour, j'ai vu un grand arc-en-ciel beau comme le jour, arrondir les angles gris...
J'ai fait la connaissance d'une personne nouvelle, elle n'a rien eu de gai à me raconter, elle restait enfoncée dans des souvenirs très tristes, et angoissants, l'avenir n'était pas rose, elle était inquiète à juste titre : ses revenus ne suffisaient pas du tout à vivre tranquillement sa retraite... Nous nous sommes tout de suite appelées par nos prénoms. Ça faisait pourtant des années qu'elle habitait sur le bourg, jamais je n'avais pu placer un mot de politesse entre nous, et puis, un jour, à la faveur des sorties obligatoires de son toutou, je l'ai trouvée assise sur un petit muret, contre une maison, juste à la croisée des merveilleux chemins d'ici, et nous avons causé un peu, avec une petite entrée en matière sur le temps. Elle avait l'air préoccupée, j'ai saisi le moment... Nous nous retrouvions souvent au même endroit, la laisse de son chien à la main et moi, libre, mon vélo en attente sur la clôture. Les causeries ont commencé... À bientôt M., nous en reparlerons l'année prochaine. J'espère que la vie aura été un peu plus douce pour vous...
Quand l'arc-en-ciel est tombé dans le jardin, j'étais là !
J'avais déjà l'idée d'un retour prolongé l'année prochaine, creuser le terrain, voir le travail du printemps et de l'été sur les chemins et dans les arbres... Vivre la suite des histoires et revoir l'arc-en-ciel, si possible !
J'ai repris mes rendez-vous avec les expositions, mes chemins maintenant se font en métro, Théo Mercier le sculpteur sur sable à la Conciergerie, les broderies afghanes au Musée Guimet, Sam Zsafran, ce grand peintre d'escaliers, à l'Orangerie, "La Clémence de Titus" de Mozart à la Philharmonie, une soirée inoubliable, à pleurer...
Mes amis, à bientôt, remettons les masques, il parait que les chiffres remontent... Portez vous bien, je vous embrasse fort.
6 commentaires:
Heureuse de lire ce nouveau billet...
Tes chemins ne mènent pas à Rome mais au paradis...,que cette nature est belle!
Une préférence quand même pour cet éventail de perles,tu vas faire des heureux!!
Toujours ton oreille attentive,une nouvelle connaissance qui a pu s'épancher un peu...
La dernière photo superbe,rare de voir un tel arc en ciel,tu étais au bon endroit!
Une bonne journée,chère Danielle avec des bisous "pluvieux" du matin
Continuons à rester très prudents,tu as raison,ce satané virus est toujours là!!!
Merci Marie Claude, oui, tu as raison je suis plus près du Paradis que de Rome (où j'ai toujours voulu aller :-))
Je fais des heureux tu as raison, avec mes petites perles, je m'en donne à cœur joie... On pourrait dire que mes pompons en perles sont "mes ouvrages de dame" du moment !
Cet arc-en-ciel a été inouï, quelques minutes au dessus de ma tête, en majesté !! Clic ! !
À toi aussi Marie Claude une belle journée, même humide, je t'embrasse fort.
Si profondement beaux les paysages berrichons... les chemins... Et comme ils sont jolis aussi tes pompons en perles ! ;-))
Très intéressants tes "papotages", encore une fois...
Cerise sur le gateau... l'arc-en-ciel ! :-))
Hélas, de ce coté des Alpes aussi les chiffres du virus remontent et donc oui, restons toujours prudents !
Ciao chères Danielle et Marie Claude, je vous embrasse et vous souhaite un bon après-midi !
Toujours très intéressantes tes déambulations dans les chemins berrichons, pays de Georges Sand , pour moi ! Tes rencontres dont tu nous fais partager les subtilités !
Bref, un vrai plaisir de revenir lire tes pages ! Cela faisait si longtemps !
Oh! Et l'arc en ciel, une beauté !
A bientôt !
Chère Siu merci pour ton intérêt constant ! Je m'en réjouis !!!
Oui, ma cerise sur le gâteau a bien été cet arc-en-ciel, je n'en suis pas revenue !!
Il reste encore un habitat agricole important dans la régions, c'est un bonheur d'aller à sa rencontre, cette année j'en ai fait la découverte... Chaque séjour amène son pesant de pépites !
Les masques dans le métro restent inexistants, les gens ne veulent plus faire attention !! Lassitude sans doute... Comme en Chine !
Porte toi bien chère Siu, bonnes journées longtemps...
Je t'embrasse fort.
Quelle joie de te lire chère Énitram ! Bienvenue en tout temps...
Porte toi bien, à bientôt de te revoir, je t'embrasse.
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