L'Exposition Internationale d'Art Textile Contemporain : "MINIARTEXTIL" - Édition 2022... L'église de Montrouge !

L'église de Montrouge, une grande ombre grise qui n'accroche pas le regard ! 

Nous nous étions donné rendez-vous sur le lieu de l'exposition, avec plaisir, sortie avec masque, mais qu'importe, nous étions ravies de nous retrouver après si, si longtemps, en chair et en os ! J'étais en avance, comme souvent, j'ai eu largement le temps d'aller visiter la belle église Saint-Jacques-le-Majeur de Montrouge (1934), qui se trouve juste devant la mairie où avait lieu l'exposition...

La grande nef centrale

J'ai tout de suite eu l'impression d'entrer dans une boîte de peinture fraîche, lumineuse, quel bonheur de faire connaissance avec ce beau lieu moderne et flamboyant ! Les fresques murales recouvrent toutes les parois de l'édifice (300 m2 de fresques), l'église a été entièrement restaurée par la mairie de 2013 à 2017, une réussite tonale, si j'en crois mes yeux ! Les fresques (réalisées par un collectif d'artistes de 1947 à 1949) s'ajustent les unes aux autres, de couleurs en couleurs, de mouvements en mouvements, la vie de Saint-Jacques-le-Majeur défile devant moi...

La petite chapelle de la Vierge

Fresque (bavarde) au dessus de l'autel, subtile en couleurs et en courbes, le manteau de la Vierge, léger, enveloppant, protecteur, tournoie dans un espace rendu vivant...

Les coquilles de Saint-Jacques 

Mais il faut partir, l'heure de mon rendez-vous a sonné, je vais retrouver mon amie et l'exposition... Il faudrait que j'y revienne... Mais non, Danielle, tu n'y reviens jamais, tu l'as dit, il y a trop de choses à voir, partout !

Juste le temps de jeter un œil sur l'expo avant nos retrouvailles amicales, tout est en place, le décor n'a presque pas changé, les œuvres sont installées sur des petites balancelles, une par support, il suffira de tourner autour, de se pencher vers ces petites inconnues, de papoter avec le public, pour que la joie se développe au fur et à mesure des découvertes... Après les accolades, sans bisous... : tu vas bien ? Et toi ? Les bavardages s'intensifient, les grands sourires sont là et bien là, et chacune prend ses marques, l'une à gauche, l'autre à droite, chacune à son rythme, nous nous retrouvons sur certaines œuvres, tu aimes ? La mélodie du bonheur continue sans interruption, voilà deux ans que nous n'étions pas venues pour cause de Covid...

L'expo !

L'oeuvre aux pendeloques (Guido Nosari)

Comme sur l'étal du bijoutier, exposées sur les petites sellettes précieuses, les œuvres attendent leur public, il n'y a pas foule, tant mieux, ça commence par une grande installation violette, un grand tapis tissé au sol et des cuillères suspendues, comme les pendeloques en cristal d'un grand lustre, du plus bel effet, nous rentrons de plain-pied dans le mystère la lumière et la beauté...

Dans la même salle, des grandes œuvres (13) et 54 mini-textiles (la contrainte des œuvres reste toujours le format 20 cm de coté), se côtoient dans le grand hall. L'exposition est née en 1991 à Côme en Italie, initiée par des collectionneurs italiens. Depuis, la ville de Montrouge accueille les artistes qui participent au concours. Chaque année, nous nous étions régalées mon amie et moi autour des petits étals, cette année, j'ai pris soin de photographier les œuvres qui me plaisaient, uniquement, le plus souvent les noms des artistes sont visibles sur les sellettes (mais pas toujours). Le premier prix n'étant pas du tout à notre goût, je l'ai négligé !

 Wakiko Wakisaka - Alchéchengi, fil de nylon - Petit enchevêtrement végétal, subtil et aérien, entièrement accroché par les fibres et une petite pointe de couleurs verte sur la queue

Chiffon délicatement froissé et noué

Le Cocon rouge, captivant, lumineux, rouge sang !

Coquillage, textile, minéral, tissu, végétal ? Magnifique entrelacs de couleurs et de matières

Cette adorable petite veste d'enfants, devenue paysage...

Totalement inattendue, cette œuvre faite de mue de serpent... D'une préciosité inouïe

Cette œuvre date déjà de quelques années, et je l'ai tout de suite associée à un groupe de personnes, serrées et en partance... L'Ukraine traînait dans ma tête...

Accumulation : 30 mini Miniartextil annonce l'artiste, personne ne s'en plaint

La nef fragile, miroirs tricotés dans du fil de cuivre, et vogue la galère...

Je ne vais pas vous présenter les 54 œuvres, j'ai déjà fait l'impasse sur les grandes installations (moins intéressantes qu'en 2019), mais nous ne "cracherons pas dans la soupe", la nouvelle édition 2022 de l'exposition Miniartextil est superbe, l'inventivité, l'esthétique et les réflexions symboliques sont à l'œuvre. Cette année, il n'y avait pas de thème imposé, j'ai eu quand même l'impression que l'expo 2022 était moins relevée que les précédentes...

Finalement, les "contraintes imposées" dans ce concours (thèmes, matériaux et format), donnent des ailes aux artistes, ils se mettent immédiatement à contourner, exploser, dépasser, révéler, inventer des nouveaux chemins que nous admirons chaque année avec bonheur !

Les artistes de la Renaissance, eux aussi, priés/payés pour raconter toujours les mêmes histoires, les mêmes scènes, les mêmes personnages, ont développé de nouveaux horizons, des réalités différentes, des perspectives inédites. Les couleurs et les supports ont changé, ils ont créé une vision du monde plus humaine, en somme des représentations contemporaines de leur époque...

Brèves de mon comptoir : le métro !

Aujourd'hui, j'ai téléphoné à ma chère voisine, celle que tout le monde adore dans ma tour, elle est malade, et tous les jours je lui glisse un petit texto. Souvent, j'ai la joie de l'avoir en direct live, "en chair et en os" comme je lui dis, nos petits coups de fil sont salutaires pour toutes les deux : je l'encourage à supporter en attendant le rétablissement, elle me tranquillise sur son état qui s'améliore petit à petit...

Très sérieusement, elle me raconte l'histoire suivante : tu sais, Danielle, hier, j'ai lu sur mon téléphone qu'ils allaient supprimer le métro pour forcer les gens à sortir leur vélo... J'ai pensé tout de suite à toi, comment va faire Danielle pour aller à Paris ?... Et tous les autres, comment vont-ils faire ? Les vieux ?

Mais ma chère voisine, tu sais que nous sommes le 2 avril aujourd'hui, et hier ? C'était le 1er avril !!!

Oh que je suis bête, que je suis bête, que je suis bête, j'y ai cru ! Je suis con, je suis con... Et nous avons commencé bruyamment à en rire, sans s'arrêter pendant dix minutes, on s'étouffait, hoquetait, je me tenais les côtes, elle s'étranglait : que je suis con, que je suis bête... Sautant d'un mot à l'autre...

Nos rires tombaient à pic pour se remonter le moral, en berne pour bien des sujets...

Dans l'ascenseur : la rencontre !

Donnez moi ça, et hop ! Elle me subtilisa d'emblée un des sacs que je tenais à bout de bras. Oh, merci ! Comme c'est gentil, nous voilà à monter en chœur les quelques marches du perron de l'immeuble, chacune avec un sac... L'ascenseur est propice aux confidences : merci beaucoup pour votre aide, comment allez vous ? Elle avait un petit air d'ennui moral. Ah ! Figurez-vous que depuis ma première vaccination, je ne vais pas bien. Ah bon, vous avez eu quoi ? Le ruban se déroulait très bien et l'ascenseur montait tranquillement, il s'arrêta à son étage, mais notre discussion continua, j'avais coincé l'œil électronique de la porte avec mon sac de courses pour favoriser la petite parlote : oui, depuis ma première vaccination, je ne vais vraiment pas bien. J'ai remarqué que vous aviez perdu beaucoup de poids... Ah non, ça, c'est vieux,  c'était pour stabiliser mon diabète, en fait j'ai fait un burn out, voilà, et je suis encore dedans... Toutes ces choses à traverser ces dernières années, oui, je comprends ! Je ne comprenais rien du tout, mais son air triste me mit en alerte quelques secondes, je pensais à son conjoint que je n'avais pas vu depuis longtemps... J'ai fait le lien, sans plus, je n'ai rien su de plus, je l'ai encouragée à rester prudente, les contaminations sont reparties à la hausse, je lui ai souri simplement, en la regardant dans les yeux : prenez courage, ça va sans doute se passer... Oui, merci, j'espère... Pas de doute, ça va passer, gardez espoir ! J'ai libéré l'œil électronique de l'ascenseur qui est reparti jusqu'à mon étage... 

Mes amis, prenez soin de vous, on se retrouve très vite, la paix sera peut-être rétablie ? Je vous embrasse...