Le Christ mort descendu de la Croix (ou La Déploration du Christ), huile sur bois - 1548 - Charles Dorigny (date de naissance inconnue - 1551)
(crédit photographique Wikipédia)
Depuis que je choisis avec soin mes lieux de visites (avec les itinéraires les plus appropriés), en fonction de mes envies d'exploration et de mon genou, je vais manquer de temps sur mon agenda ! Entre les églises parisiennes et les musées de la ville de Paris, j'ai du boulot sur la planche... Mais cette planche n'est pas savonneuse, elle est savoureuse, elle m'apporte tant de découvertes merveilleuses, tant de joie, il ne faudrait pas que je me dise à chaque fois : il faut que j'y revienne, car je n'y arriverais jamais...
Je me suis fait des listes de lieux à voir : églises, monuments, arbres anciens, et j'ai pris ma carte permanente pour les musées municipaux de la capitale, elle me donnera un accès illimité à toutes les expositions temporaires en plus des collections permanentes. J'ai remarqué que les collections permanentes, gratuites normalement dans tous les musées municipaux, devenaient en fait payantes, au prétexte d'expositions temporaires bien dosées et quasi générales mélangées aux œuvres permanentes (ni vu, ni connu, je t'embrouille) qui permettent aux musées de faire payer le prix de l'entrée à son maximum ! Bravo pour le petit tour de passe-passe, pas folles, les guêpes !
Vous comprenez mieux maintenant le temps qu'il me faudra pour m'émerveiller encore et encore !!!
Donc, l'église Sainte-Marguerite (XVIe-XVIIe siècle), s'impose par le patrimoine incroyable qu'elle contient. Placée derrière un petit jardin, bien à l'abri de la circulation et du bruit, il faut la chercher pour la trouver...
La petite église, vue du petit jardin (Wikipedia)
L'église Sainte-Marguerite (17e siècle) surprend par sa beauté et son originalité
J'y étais revenue pour le tableau de Charles Dorigny, je l'avais déjà vu mais jamais autant remarqué, détaillé, cette œuvre est splendide, toute en délicatesse : une lumière blanche recouvre entièrement le corps du Christ, au premier coup d'œil, on ne voit que lui, la force du groupe qui fait corps autour du Christ occupe tout le premier plan, le chagrin, la compassion, les pleurs, les visages défaits me touchent... Il faut s'approcher encore de plus près pour saisir la splendeur picturale, l'éclat des couleurs qui se juxtaposent admirablement, les tons chauds dominent, la posture du soldat de dos, les détails de son costume, subtils, sont dans les tons froids, ils nous enchantent et tranchent avec le reste des personnages. L'histoire qui est représentée, nous la connaissons par cœur, toujours les mêmes scènes, toujours les mêmes acteurs, mais ici Dorigny, en plus de sa virtuosité, de son regard attendri, de son énorme talent, nous transmet encore de l'émotion cinq cents ans après... La gamme, la palette de ses couleurs sont splendides. Le tableau est accroché trop haut, difficile d'approcher cette splendeur comme elle le mérite (une restauration a eu lieu en 2004), et de bien le photographier... Il faut zoomer à fond !
Détails
La visite continue dans un silence propice aux essais de réglages manuels de mon appareil photo, il me donne du fil à retordre, mon impatience me joue des tours, par feignantise j'utilise toujours la fonction automatique, mais aujourd'hui je prends mon temps et tout s'éclaircit... Un miracle sans doute !
La chaire de prêche date de 1704, magnifique !
C'est la belle chaire qui sera mon objet d'apprentissage, et ça marche plutôt bien, je finis par sortir du noir presque complet de la petite église... Mais je n'ai pas pu retrouver sur la photo les couleurs vives des vitraux... Ni la délicatesse des sculptures de la cuve sur la chaire, qui représente deux saints et Jésus...
Je progresse...
Il existe dans cette église une chapelle des Âmes du Purgatoire, un trompe-l'œil architectural unique (à Paris) du 18e siècle de Paolo Antonio Brunetti, la plupart du temps la chapelle est fermée par une grille, mais en passant le bras à travers les barreaux je peux prendre la photo. La chapelle donne l'impression d'être dans une basilique ancienne, c'est très impressionnant ! les sculptures peintes sont grandeur nature. Le concept du Purgatoire est pour moi totalement ésotérique, mais la représentation d'une chapelle en trompe-l'œil est belle à voir, elle donne l'impression d'immensité...
L'autel fait partie du trompe-l'œil
La majorité des vitraux, très colorés, superbes, sont du début XXe siècle, il faut s'approcher de très près pour saisir les magnifiques couleurs des verrières...
La nativité - Atelier J.W.J. Vosch (1924)
Présentation de Jésus au Temple - Atelier Vosch (1924)
Sainte Marguerite (1882e siècle), d'après Raphaël - Henri Corot
Photo empruntée à Wikipedia, le petit jardin devant l'église
En sortant, j'ai retrouvé des jeunes qui plantaient des fleurs dans les bacs entourant les arbres, il y en avait toute une escouade : géraniums, myosotis et autres plantes fleuries, le printemps arrive madame, on plante, bravo les amis ! L'Eglise Sainte-Marguerite n'est pas loin de la place d'Aligre, où il y a tous les jours de la semaine un beau marché (le matin). Paisiblement, j'ai traversé les petites rues, rencontré des murs peints et une pâtisserie qui avait un lustre extraordinaire, il ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui que j'avais vu dans un petit hôtel du côté des Arts et Métiers...
Mes amis, je recommence mes explorations, mes émerveillements, je vous tiens au courant, je suis très en retard... Mais j'ai beaucoup pensé à l'invasion de l'Ukraine par la Russie... Je vous embrasse, gardez le moral !
4 commentaires:
Merci Danielle pour ce nouveau compte rendu d'une de tes balades (comme toujours en attendant les prochaines..! ;-))
Elle est vraiment superbe, cette Déploration du Christ et on ne se lasserait pas de l'admirer, dans l'ensemble aussi bien que dans ses détails, et je partage tes observations tout à fait ponctuelles.
Au passage, tu m'as fait rire avec ton "ni vu, ni connu, je t'embrouille".
Quant au lustre en cristal de la patisserie... il est vraiment incroyable, tellement grand et beau! A se demander s'il convient aux propriétaires ou s'il est contre-productif car les clients épatés, ravis par cet objet somptueux finissent par oublier les patisseries!
Une petite question... "Photo empruntée à Wikipedia, le petit jardin devant l'église": la photo est peut-ètre restée dans ton clavier?
Les Ukrainiens toujours dans le coeur et l'esprit, je te souhaite un bon après-midi et t'embrasse très fort.
Chère Siu, c'est bizarre ce truc, tu n'a pas la photo de l'église prise du jardin, elle figure pourtant sur le blog chez moi, je suis allée voir d'autres sites qui ont la gentillesse de me faire figurer sur le blog, la photo y est toujours !!! Je ne sais pas quoi faire du coup ! Attendons l'avis des deux autres mousquetaires...
J'adore ces vieilles expressions, je suis contente quand elles plaisent aussi :-))
Le lustre de cristal n'empêche pas les gens de faire la queue pour acheter les gâteau "Les merveilleux (la même sorte : meringue sèche, chantilly, copeaux de chocolat, amandes etc...) déclinés avec des couvertures différentes (J'ai juste pris la photo du lustre :-))
Oui, les Ukrainiens toujours dans notre cœur.
Je t'embrasse fort Siu.
Cette eglise "cachée" mérite le détour et cette chapelle en trompe l'oeil magnifique!
Dans les siècles passés il y avait vraiment des artistes talentueux!
Durant plusieurs années mon fils résidait dans le 11ème,mais je n'ai jamais vu cette merveille!
J'avais fait des visites dans les musées municipaux de Paris et j'avais apprécié,tout ceci est terminé d'après tes dires..."tout se perd ma bonne dame"!!!
Le mousquetaire n°3 confirme.. bien vu la photo de" la petite église vue du jardin" mais pas la photo du "petit jardin devant l'église"...Mystère.
Quand à ce lustre extraordinaire de cette pâtisserie,les merveilleux de Fred sont extraordinaires aussi,de bons souvenirs!!!
Bien sûr toujours des pensées pour l'Ukraine,j'évite de regarder trop d'images,hier cette maternité détruite horrible.
De grosses bises du soir Danielle,heureuse que tu reprennes tes jolies balades,cela fait du bien à regarder.
En fait derrière ou devant le petit jardin, c'est la même vue, quand on rentre ou quand on sort, l'église est devant ou derrière !!!
L'église, le tableau, devant le jardin ou derrière, le lustre, les murs peints, tout ça dans la même journée il y a de quoi être heureuse... Même si la guerre reste en arrière, j'y pense aussi...
Cette nuit j'en ai rêvé, j'étais sous les bombes...
Aujourd'hui je vais au musée...
Passe une superbe journée Marie Claude, je t'embrasse très fort.
Enregistrer un commentaire