mercredi 6 janvier 2021

Le Père Noël de janvier 2021

 


La saison des oranges du Portugal

J'avais posé près de la balance quelques oranges et de la salade de mâche, en vrac, bio, que je désirais acheter, et que notre primeur avait eu la bonne idée de nous proposer... Puis deux jeunes femmes rieuses, vives, ont fait leur entrée dans la boutique, l'une qui n'avait pas de masque, portait la tenue des musulmanes, peut-être un peu plus croyantes que les autres (?), toute de noir vêtue de haut en bas avec ce vêtement ample qui couvre tout le corps... Elle avait un visage éclatant, elle était souriante des pieds à la tête, mais sans masque ! Pour une fois, notre primeur avait osé lui dire : madame, vous ne pouvez entrer dans la boutique, le port du masque est obligatoire, trop souvent il ne le faisait pas, ce qui m'énervait un peu, car son magasin est tout petit, mais heureusement pour lui, les clients ne lui manquent pas... Donc, on jouait des coudes à moins d'un mètre...

La copine de la jeune femme portait le masque. Courte vêtue et aussi souriante que l'autre, elle allait et venait dans la petite échoppe, prenait un à un les légumes et les présentait à son amie : et ça, tu veux ? Et ça ? Non, non, je veux juste un concombre. Elle le soulevait du bout des doigts, il coûte combien ? 0,99 centimes, d'accord, je peux payer en carte bleu ? Le primeur la regardait avec des yeux ronds ! Ben non madame, avec la carte bleue, c'est 5 euros le minimum !



Bon, bon, bon, alors, je prends ça... Elle fit virevolter gracieusement une main au dessus de mes oranges  et de ma mâche, je ne comprenais pas bien ce qu'elle voulait. D'accord d'accord, j'ai vraiment besoin du concombre, et vous mettez ça sur la note... Mais madame... Elle continuait allègrement à faire ses courses sur le pas de la porte, elle s'était juste avancée pour désigner mes fruits et légumes prêts à la pesé, et répétait : je prends ça, et ça, justement, c'était mes courses... Eberluée, je lui dis : mais madame, vous voulez payer mes courses ? Bien sûr, avec mon concombre, ça fera le compte, elle avait calculé dans sa tête que le concombre et les petites courses de la petite dame (moi) devraient faire un peu plus que 5 euros, pour payer avec sa Carte bleue... Le patron  avait beau lui dire que les oranges, ça pesait lourd, elle n'écoutait pas... Visiblement elle n'était pas à un euro près !

À la fin, j'ai bien fini par comprendre que je me trouvais devant le Père (Mère) Noël... Madame, vous êtes vraiment originale, je vous remercie, c'est bien la première fois de ma vie que quelqu'un d'inconnu paye mes courses à ma place, ne changez rien, vous êtes vraiment la Mère Noël la plus sympa que j'ai rencontrée... Merciiiii, bonne année et bon concombre, nous étions tous à rire dans le petit magasin, je suis repartie avec un beau petit sac en papier rempli d'oranges et de salade, aux frais d'une princesse démasquée...

Je crois bien que ce gentil cadeau de très près de 7 euros nous portera chance à toutes les deux, l'année commence bien : cadeaux, rires et bonne humeur... Encore merci, chère madame !

Cette belle histoire de Noël, je l'ai racontée à tous ceux qui voulaient bien l'entendre, la jeune femme, je la revois encore, contente d'avoir résolu son petit problème, généreusement, gracieusement, ça vaut tout l'or du monde !

Mes amis, je ne sais sur quel chemin je vais me trouver demain, mais rendez-vous pour de nouvelles aventures des rues... Prenez soin de vous, le vaccin est presque là, à notre portée, ne risquons rien jusque là ! Je vous embrasse...





6 commentaires:

Marie Claude a dit…

A cette "mère Noël" on lui pardonne (presque) le non port du masque...
Encore une belle histoire comme tu es seule à savoir les raconter!

Bises du soir

Danielle a dit…

Merci Marie Claude, une belle histoire oui, pardonnée, entièrement pardonnée !!!

Je t'embrasse fort du soir.

siu a dit…

Pour commencer (en rouspetant ;-)) je vais me déclarer tout à fait d'accord avec le "presque" de Marie Claude, car le non port du masque je ne le pardonne à personne. Aough! Cela dit, ta bienfaitrice m'a fait venir à l'esprit une locution qu'on utilise ici à Trieste: "se no i xe mati, no li volemo"; le dialecte triestin étant très proche du vénitien je pense que ce n'est pas difficile de traduire, en tout cas ça veut dire plus ou moins: s'ils ne sont pas fous, nous ne les voulons pas ici (ce qui sousentend que nous nous considérons assez fous déjà nous-mèmes :-)). Bref, tu as rencontré une dame bien bizarre... je pense que pour arriver à ces fatidiques 5 euros n'importe qui à sa place aurait acheté quelque chose de rélativement petit et rélativement cher; pas elle, qui a préféré t'acheter tes courses à toi: voilà qui a eu de la chance ce jour-là!

Je t'embrasse fort et te souhaite une bonne journée!

Danielle a dit…

Tout à fait Siu, cette dame aurait bien pu choisir des aliments pour elle, lui permettant d'aller jusqu'à 5 euros, je n'ai rien compris, mais l'histoire est vraie...! excellent dicton triestin :-)))

Le père Noël m'est tombé dessus !!J'y crois maintenant :-)))

Moi aussi Siu de tout cœur je t'embrasse fort du soir !


Brigitte a dit…

Une sacrée "Mère" Noël ...
Oui Danielle tu peux y croire ,vraiment !
Je t'embrasse avec le givre du matin

Danielle a dit…

Oui Brigitte une sacrée Mère Noël, j'y crois vraiment Brigitte :-))

Bonne neige, je t'embrasse totalement givrée :-))