samedi 10 octobre 2020

Comme quoi, le trottoir est un vrai lieu de rencontres !

 

Poires et pommes du jardin d'une amie

Le temps passe trop vite, les poires qui sont sur la photo sont déjà toutes mangées, délicieuses, douces, mûres à point, sans pépins, presque sans cœur ! Pour conserver tout ce beau monde, j'ai posé chaque fruit sur une petite planche, séparé les uns des autres pour les laisser respirer, et surtout ne pas les voir pourrir sous mes yeux. Mon ami du Berry faisait ça aussi après la récolte de chaque jour, en septembre, quand j'étais encore dans son beau  jardin potager. Mais lui, il faisait ça en grand, dans un énorme bac /  congélateur qui ne marchait plus, puisqu'il avait des arbres fruitiers très variés. Il avait l'idée de tout conserver le plus longtemps possible, il ne voulait rien gâcher, en compotes, à la croque, en tarte, avec le boudin... Tous les jours, il bougeait chaque fruit, surveillait de près la progression de ceux qui commençaient à se gâter, il avait crée le rituel du congélo, tous les matins, avec l'ouverture du poulailler : tu vois, je peux les conserver comme ça au moins jusqu'en avril, oui, oui, on fait de tout avec les pommes, il faut être méticuleux, les retourner, bien les regarder, les tourner, les avancer et les reculer... Il faut avoir de la motivation et de la patience, j'en ai... Moi, je m'étais dit, en regardant mon petit conservatoire sur planche d'aujourd'hui : si ça continue comme ça, je vais en avoir pour deux semaines, pas plus,  je ne vais pas en profiter bien longtemps... Mais à l'idée que je faisais le même rituel que mon ami du Berry, j'étais heureuse d'avoir élargi mon territoire. Je faisais avancer ou reculer mes petites pommes sur la planche, comme sur un échiquier...

Quelques jours après, rangement et grignotages

Mon stock de serine

Pendant ce temps-là, je n'achetais plus de fruits chez mon primeurs, trop calibrés, trop brillants, trop, trop, trop... Un jour que j'achetais des légumes et des fruits secs : amandes, noisettes, noix, il me dit : c'est bon, tout ça, pour le cerveau ? Il s'était sûrement dit : cette dame doit avoir l'âge de ma mère, elle doit savoir ! Bien sûr que c'est bon, surtout les noix, on dirait des petits cerveaux? Ah ben justement, je trouve que ma mère, elle oublie tout... La rigolade ne manque pas dans sa boutique, tout est parfaitement rangé, je dirais même bien astiqué, ce matin il passait le jet d'eau devant son magasin ouvert à tous vents, il avait sans doute son petit coup de folie, son petit coup de sirocco !

En traversant la rue, au feu vert, j'aperçois une copine qui avait chanté avec moi dans la chorale : tu vas bien ? Oui, et toi, pas de malade chez toi ? Non, trop bien, figure-toi que notre chef de chœur qui vient d'avoir 70 ans a piqué le Covid, zut ! Il est resté longtemps à l'hôpital, entre la vie et la mort, pour finir ils l'ont mis en soins palliatifs, toutes la chorale a pleuré pour lui, fait des prières à tous les Dieux, tout le monde se lamentait, moi j'ai prié, prié, tu ne peux pas savoir... Ah ! Quelle tristesse... Mais figure-toi qu'il s'en est sorti, nos prières ont dû agir, voilà qu'en soins palliatifs, un beau matin, il s'est réveillé tout guilleret, il était sauvé ! Il est en convalescence, toujours un peu braquezingue, mais bien vivant et souriant ! L'histoire de son chef de chœur, elle m'en raconte un bout presque à chacune de nos rencontres, c'est un homme singulier, fantasque, sévère, ironique, il a ses têtes, il ne faut pas être en retard, exigeant, sûrement bipolaire... Mais on l'adore !

Maintenant, quand on rencontre sur le trottoir : un ami, un voisin, une connaissance... On rajoute toujours : t'as personne de malade chez toi ? Sois prudent, mets bien son masque, tu prends le bus, le métro, tu fais du vélo ? Non, je fais tout à pied... Tous les plus vieux disent ça !

Moi aussi je marche à pied, si mon genou me le permettait j'irais toujours plus loin, des découvertes, j'en fais à tous les coins de rue, par le parc départemental j'ai vu un petit troupeau de chèvres qui broutaient comme dans les vraies campagnes... C'était à s'y méprendre, où suis-je ? Si on laissait faire la nature, toute la ville deviendrait verte, il faudrait faucher par hélicoptère...

Comme dans la vraie vie de campagne, à une station de métro de Paris

Mes amis, les temps sont déraisonnables et meurtriers, ma boussole fait n'importe quoi, la prochaine fois je vous parle de mes deux nouveaux artichauts qui ont fleuri mais pas très haut… Gardez-vous en santé, prudence... Je vous embrasse tous...


10 commentaires:

Gine a dit…

J'ai adoré lire ta chronique urbaine - presque campagnarde. Ma mère faisait la même chose avec les pommes, les poires, les grappes de raisins - suspendues, elles. On mangeait du raisin de notre vigne à Noël - un délice!
Merci et bon dimanche!

Marie Claude a dit…

Super tu as repris tes promenades et surprise de voir ces chèvres à Paris...ce sont de bonnes "tondeuses" et silencieuses!
Magnifiques fruits de ton amie,tu fais bien de les surveiller ainsi pour les garder plus longtemps et je pense qu'elles sont moins "polluées"
Bien sûr que ce covid alimente nos conversations,surtout qu'il n'a pas l'air de vouloir se calmer,on entend de tout à son sujet...
Restons prudents,masqués et espérons!
Belle fin de dimanche à toi et heureuse de te lire à nouveau.
De gros bisous,prends soin de toi.

siu a dit…

Ravie de te relire, chère Danielle: promenades, rencontres, conversations... primeurs et chefs de choeur, fruits et chèvres... comme toujours tu rends tout ça très plaisant et intéressant.
Et malheureusement ce Covid qui a repris sa course, d'où plus que jamais les recommandations d'ètre prudents.
En attendant bien évidemment tes artichauts dont nous sommes toujours très curieuses :-))

Je te souhaite une bonne soirée, gros bisous!

Danielle a dit…

Gine, merci, Ah ! oui, ta mère suspendait les grappes de raisin, jusqu'à Noël incroyable !

C'est vrai ma campagne à la ville est un véritable cadeau de proximité, j'en profite…

Bises du soir à toi.

Danielle a dit…

Marie Claude, oui j'ai repris mes promenades, mais quelque fois je ne m'écoute pas, et je marche trop !

Mes fruits, je les surveille comme le lait sur le feu et chaque jour j'en mange une !

Oui, oui, je n'oublie pas mes artichauts... :-))

Passe une bonne soirée Marie Claude je t'embrasse fort.

Danielle a dit…

Merci Siu, je suis contente que mes rencontres te plaisent...

Quelque fois je suis fatiguée alors je n'écris pas, mais tout est inscrit dans ma tête...

Oui, mes artichauts font des petit, ma chère voisine, celle que tout le monde aime dans ma tour s'y est mise, il a fleuri...

Bonne, bonne soirée, et bises fortes du soir.

Brigitte a dit…

Oh les beaux fruits !Ton billet est superbement campagnard ,on s'y croirait ...
Bonne journée ,belle fin de semaine .
Bises du matin frileux

ELFI a dit…

alors tu es déjà en route ..voir les chèvres :))) bravo la courageuse! biz

Danielle a dit…

Oui, chère Elfi, déjà en route, mais pas trop loin de la maison quand même, les rencontres sont toujours aussi belles. merci pour ta présence !!

Grosses bises à toi.

Danielle a dit…

Brigitte, merci pour ton regard...chaleureux !

Fait un peu plus froid, mais ensoleillé encore un petit peu.

Je t'embrasse fort bon WE à très vite.