Ma petite boite de pilules, de voyage
Dans le TGV, les places que j'adore sont celles en première classe ! Tout y est très confortable, sièges spacieux, bien rembourrés, couleurs douces, en velours épais, prise électrique à chaque place, accoudoir pour chacun des sièges, pas besoin de jouer des coudes, chacun le sien. Dans le coin salon, une petite lampe design reste allumée crânement tout le long du jour... Je me demande bien à quoi elle sert, au juste, pour faire beau, sans doute ?
En voiture, départ immédiat, attention à la fermeture des portes... Ça roule...
Me voila embarquée pour Avignon, deux heures et demi de bonheur. Les activités sont nombreuses : regarder le paysage,
son téléphone, sa tablette, lire un livre, un journal, discuter avec ses voisins, dormir, manger,
réfléchir...
Je privilégie toujours le paysage, je ne peux pas mettre de marque-page entre deux champs, c'est trop beau et ça change si vite, je ne veux rien rater du spectacle : les routes, les villages, les jardins, les clochers, des promeneurs à pied, en vélo, en voiture... Des vaches, des moutons m'arrivent devant les yeux, c'est la saison, et je ne parle pas du ciel qui
avance vitesse grand V, comme le train.
Vers midi, tout le monde regarde l'heure, on entend des bruits : les sacs en papiers, en plastique,
sous vide, en aluminium, les menus sont variés... Seules les serviettes en papier ne font pas de
bruit...
J'avais sorti mes œufs durs, mon repas de voyage préféré, le fromage, la pomme coupée en morceaux qui baignaient dans un jus d'un citron vert, frais comme la rose, et bien sûr, l'eau chambrée.
Mes trois compagnons, une petite famille : père, mère et la fille (une quarantaine d'années bien assurée), aux premiers mots : des Américains, ils venaient de sortir les french sandwichs, jambon, beurre, salade, cornichon, les vrais ! Bouteille d'eau, et pour le dessert, la fille avait découpé
avec précaution une tarte aux pommes rectangulaire en trois petits bouts, sobres et appétissants.
Aucun n'était obèse, comme c'est la mode aux USA ! Mais aussi en France...
Les dames avaient à l'unanimité salué ma pomme coupée en quartiers noyés dans le citron,
nous nous étions comprises sans un mot... Je fais ma bilingue avec deux-trois mots, pareil pour les sourires, nous étions en famille.
Comme j'avais une histoire de genou à calmer juste avant de partir en voyage, j'ai sorti ma petite boîte de pilules en argent (s'il vous plait), et j'ai avalé le comprimé qu'il me fallait, tout allait bien, j'ai repris mes activités de curieuse en tout : la fenêtre, les voisins, mon téléphone, le paysage...
Je ne me souviens plus du tout à quel moment je me suis avisée de chercher ma petite boite, je suis certaine que je l'ai mise dans mon sac aux multi-poches... Rien, disparue, envolée, perdue corps et bien...Je fouille et refouille discrètement, poche après poche, je regarde discrètement sous mon siège, mes Américains, voyant que je cherchais avec frénésie, cherchèrent aussi avec moi, rien, rien, rien.
Nous allions bientôt arriver, je refais le tour du propriétaire, je jette des regards soupçonneux à mon entourage (j'ai honte de le dire, de le penser même), la moitié du wagon avait regardé sous leur siège, j'avais mis tout le monde à quatre pattes...
Doliprane de détresse en cas de besoin !
J'ai fini par renoncer à la retrouver sur l"instant, je suis restée seule dans mon coin, ma petite famille était repartie à bavarder, tout s'était calmé, mais ma colère montait...
Un moment après je reprenais ma recherche, tout revisité de bas en haut, poche après poche, les papiers gras dans la petite poubelle, rien ! Je repars à zéro plus calmement, les sièges, les poches, le sac, et tout à coup, je sens la forme de la petite boite dissimulée dans une très petite poche, juste assez grande pour y glisser un ticket de métro avec deux doigts. Mon sang n'a fait qu'un tour, que fais-je ?
Je dis que je l'ai retrouvée, au risque de paraître totalement ridicule, ou je ne dis rien, en sauvage absolue malpolie ? Allez, je choisis la vérité sortie du puits, mes gentils voisins méritaient bien ça, alors poussant un Ah ! Faisant l'étonnée joyeuse, la voilà !!!! Je sors triomphalement la minuscule boite, j’explique : elle était là, cachée dans une minuscule poche, je suis contente de l'avoir retrouvée, je leur devais bien ça après mes airs soupçonneux, la fille (la quarantaine toujours bien passée), enthousiaste, chante, crie : soupère ! Nice ! Chaimpagne, elle me tape dans les mains, comme pour un pari gagné, adorable ! Le bonheur est retrouvé, mes voisins sont joyeux, les voyageurs de derrière aussi, pour un peu tout le wagon se serait mis à chanter, surtout moi !
Je n'étais pas fière de moi, le soupçon m'était venu jusqu'au cerveau, voyez de quoi les humains sont faits, je m'étais dit à la fin : ce n'est pas possible, à l'heure du déjeuner, la boîte était là, c'était forcément quelqu'un qui me l'avait piquée, et voilà !
Ne faites pas comme moi, ne soupçonnez pas vos voisins, faites-leur confiance. Pourtant, souvent, c'est moi qui manque de confiance, je me suis laissée dépasser pour une petite boîte...
Le train s'est arrêté pile à l'heure, j'avais mon petit comité familial qui m'attendait, baisers, comment tu vas ? J'ai sorti l'histoire de la petite boîte, en riant, mais pas fière...
Les amis, suivez-moi sur le prochain post, je serai en Avignon !
6 commentaires:
Ah! les soupçons, LE soupçon... un vrai empoisonneur qui n'épargne ni le soupçonneux, ni le soupçonné! Mais c'est d'avoir osé paraître pour un peu bébête et ainsi soulager les soupçonnés qui est le plus admirable dans ton histoire! Fort bien écrite, d'ailleurs, je me suis régalée - merci!
Oui Gine, soupçon = empoisonneur ! Oui, j'ai osé, je ne pouvais pas leur faire ça...
Merci pour tes compliments, je prends !
Bises
Intriguée en voyant le titre de ton billet...
Je t'avoue qu'en lisant ton récit,je ne pensais pas que "tu aies été victime d'un vol",mais parfois un larcin est vite commis, cela aurait été dommage,elle est si jolie cette boîte à pilules.!
J'imagine ton embarras lorsque tu l'as retrouvée....mais tu as été "honnête" et tout est bien qui finit bien.
Sacrée Danielle,tu m'as bien fait rire...
Bises un peu plus fraîches du matin et joli W.E à toi
Je suis contente Marie Claude si tu a bien ri ! Oui, j'ai été honnête et comme tu le dis : tout est bien qui finit bien...
À toi aussi passe un beau WE chaud mais souriant.
Je t'embrasse fort. À très vite...
Rhooo l'histoire de ta jolie petite boîte m'a fait sourire ...Tout est bien, elle est retrouvée... ouf !Et tu as été honnête ,bravo
Bon et beau séjour en Avignon
Des bises très ensoleillées
Ah ! Chère Brigitte tu as souri, bravo ! Merci
Ouf ! Comme tu dis : sauvée par le gong !
Bon WE je t'embrasse fort.
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