Picasso, Femme nue dans un fauteuil rouge 1932
Vous souvenez-vous de la Saison 1 qui se situait juste à la même période
l’année dernière ?
Je vous avais parlé de toutes mes craintes avant et pendant
l’examen, et puis de ma sortie triomphale le sourire aux lèvres, l’achat du
magnifique sandwich jambon-crudités qui m’avait bien récompensée de tant
d’angoisses envolées...
J’y suis donc retournée (au centre de radiographie) pour les
mêmes raisons : contrôle annuel !
Il y avait du monde, j’allais sûrement attendre un bon
moment, patience donc… Pas le temps d’avoir peur, il y a trop à faire, lire les
revues, répondre au téléphone, écouter discrètement le personnel égrener à voix
haute le prix à payer pour chacun des clients : voilà madame, ça sera 180
euros, pour vous monsieur 100 euros, bigre, les prix ont augmenté ? Pour
moi ça ne sera pas si cher, une petite mammo, suivie d’une écho, rien de bien
méchant, ni pour l’angoisse, ni pour le porte-monnaie… Restons sereine… Combien
ai-je payé la dernière fois ? J’avais tout oublié, rayé, balayé aux
oubliettes la facture, j’étais saine et sauve, ça n’avait pas de prix.
J’ai ma carte bleue, pas de soucis, j’espère tout de même
que les prix n’ont pas grimpé avec la crise ?
C’est fou comme ces endroits sont propices à la philosophie,
et si c’était mon tour ? Ça n’arrive pas qu’aux autres, comment je vais
vivre ça si on me dit que j’ai «quelque chose», comment faire avec
le «quelque chose» ?
J’ai beaucoup lu, parcouru, réfléchi à court terme,
forcément, comment ne pas se laisser envahir par le début de la fin ?
Voilà un bon moment que j’attendais, je voyais les petites navettes des patients qu'on appelait à leur tour et qui partaient se déshabiller, puis revenaient attendre les résultats des examens, régler au guichet la consultation, et se sauver à l'air libre...
Peut-être n’ai-je pas entendu mon nom, j’ai été distraite
par ces deux coups de téléphone, allez, je vais demander à l’accueil, dans le
même temps me voilà appelée… : entrez madame, nous avons pris du retard,
j’ai eu des dames qui avaient «quelque chose», il a fallu refaire
des clichés, dans mon secteur on a pris une heure dans la vue… Elle parlait
vite, pas le temps d’en placer une, ni même l’envie, ici je ne décide rien, je me fais toute petite sous les appareils, je veux être la première de la classe, si je me tiens bien je n'aurais rien de mauvais... Vous imaginez un peu l'artifice...
Elle était volubile, aimable, gracieuse, allons bon, les
agrandissements nécessaires, je connaissais déjà de l’année dernière, elle a
beau m’expliquer que c’était indispensable pour le médecin, vous comprenez il
faut pouvoir comparer, mettez votre bras ici, votre tête vers moi, ne respirez
plus…Mais déjà je le faisais très bien, voilà longtemps que j’avais arrêté de
respirer…
Elle nettoya la machine avec un petit brumisateur et un chiffon doux, juste à l’endroit où je devais poser
mon sein, et hop ! À encadrer !
Vous prendrez toutes vos affaires, vous pouvez les poser
dans la cabine, je vous laisse, le docteur va venir…
Je l’entendais qui passait à la cliente suivante, levez,
respirez, tournez-vous, j’étais sur la table, j’attendais pour l’échographie,
et si ça avait bougé ? J’attendais depuis un petit moment, l’année
dernière je l’avais échappé belle, cette année c’est pour moi, c’est curieux
cet agrandissement, ça recommence donc, ça bouge, il veut être sûr, il en met
un temps le médecin, et puis j’ai senti la chaleur monter, en un an la tumeur
n’aurait pas eu le temps de trop se développer, j’avais toutes mes chances de
m’en sortir… La saison 2 est optimiste.
Sept petits mots ont suffi à me rassurer pleinement, sept
petits mots dits d’entrée avant la poignée de mains pour devancer toutes les mauvaises pensées : ne vous inquiétez
pas, tout va bien ! Réveillée comme par enchantement par le baiser du prince charmant... La belle au bois dormant avait encore un an pour batifoler sans s'inquiéter...
La vie reprend ses couleurs, je peux vaquer à mes emplois du temps, beau temps, mauvais temps, qu’importe, je n’ai même pas eu besoin de foncer sur la récompense à la sortie, pas de café, pas de sandwich jambon-crudités, encore moins de pâtisserie, ni sucré, ni salé, j’ai juste payé la note, repris ma carte verte et mes clichés, dehors il tombait des cordes, j’ai ouvert mon parapluie, décidément il fait vraiment beau aujourd’hui !
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui toutes les fleurs de la vie... Chantez des vers,
En attendant la Saison 3...
14 commentaires:
c'est du vécu!! bien écrit.. beaucoup de compassion ..
À un mois près, nous logeons à la même enseigne, très chère et, moi aussi, cette année, j'ai, comme toi été chanceuse. J'ai toutefois essayé de me réjouir discrètement, car deux personnes de mon entourage n'ont pas eu cette chance cette année... Comme toi, je célèbre beaucoup l'instant présent ces temps-ci...
Grosses bises soulagées!!!
Elfi, merci de ton passage dans la saison 2...
Passe une très bonne journée , ici il fait gris acier, pas de soleil du tout, pas de pluie non plus, un temps d'automne léger pourtant.
Bises du matin.
Marie-Josée, avec raison, célébrons le temps présent... Quelques instants :-)))
Moi aussi je connais plein de gens qui n'ont pas eu cette chance et pas seulement aux seins...
Ici, le temps n'est pas aussi gris qu'il n'y paraît, finalement...
À tout bientôt, prends soin de toi, je te bises du jour...
C'est tout bon, tu as encore bien le temps de profitez de la vie .
Belle journée Danielle et bises
Tout bon, Brigitte, profitons de la vie...
CE SOIR (24/10) LE TRÈS BEAU FILM D'AGNÈS VARDA "LES PLAGES D'AGNÈS" à voir, revoir, revoir,revoir...sur (ARTE)
Bonne soirée Brigitte et bises d'amitié du jour.
Soulagée pour vous Danielle !
Aujourd'hui dernier jour de l'été indien à Toulouse : 25°!
Je vous embrasse
Estelle
Merci Estelle, oui, ouf ! Quelle chance pour vous cet été indien à 25°
Profitez, profitez, moi aussi je vous bisess du soir.
Hou la grosse faute que je vois maintenant !!!
Bon, bien évidemment tu as mis un r au lieu du z.
Le film de Varda je vais le regarder en replay .En tous cas merci du conseil .
Bises de ce jeudi
Brigitte, au lieu de t'occuper du R ou du Z regarde AV (Agnès Varda)
On s'en fout du reste...
Grosses bises de maintenant.
Soulagement à chaque fois !
Et oui on panique avant puis c'est le ouf de soulagement. Pour moi c'était contrôle scanner tous les trois mois puis cette année tous les six mois et si tout va bien en décembre tous les ans jusqu'en 2014... et après docteur ? je ne pourrai plus rien pour vous vous serez guéri... et on se sent un peu coupable vis à vis de ceux qui n'ont pas notre chance.
Enitram, oui, soulagement à chaque fois, et j'ai bien l'impression que plus je vieillis plus je traque :-)))
Bonne fin de journée.
J'adore votre humour Rober, j'espère que votre médecin ne "pourra plus rien pour vous" très très vite...
Pas de culpabilisation, c'est le poker de la vie, bonne pioche Robert, bonne pioche :-)))
Amicalement du soir.
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