Je vous préviens le film est en 3D, il faut des lunettes, ça tombe bien, j'ai fait comme les stars, j'ai caché mes larmes derrière… Wim Wenders a réalisé un film magnifique, un hommage sensible, beau, grave, qu’on a envie de se repasser en boucle, Pina et Wim : deux grands artistes.
Avec le miracle de la 3D, les danseurs sont proches, presque en chair et en os, la scène est sur l'écran, celle du Tanztheater Wuppertal, celle où Pina a travaillé durant 35 ans, c'est superbe. Dès le début du film l'émotion me submerge, le grand frisson, cette chorégraphe m'a toujours touchée, j'ai eu la grande chance de voir ses ballets au Théâtre de la Ville, plusieurs fois, avec bonheur.
Les danseurs sont presque toujours habillés en costumes de ville, les femmes avec de longues robes satinées, lumineuses, près du corps, talons hauts, les hommes dans d'élégants costumes.
Les rencontres des hommes et des femmes, heureuses, pathétiques, douces ou violentes, voilà l'univers de création de Pina, perpétuellement renouvelé.
Les mouvements d'ensemble accompagnent la musique, le bruit des talons et des chaussures s'ajoute comme des percussions, les grandes arabesques, les petits déplacements, les répétitions de postures font partie du vocabulaire chorégraphique de Pina, je les attends à chaque fois avec bonheur... Comment peut-elle inventer ça, quelle richesse, quel enchantement ?
Wim Wenders a saisi l'expression de chaque danseur… Chacun parle de sa Pina, et tous dansent de larges extraits des ballets connus comme Le Sacre du Printemps, Café Müller… La 3D nous permet d'être à l'intérieur du ballet, de révéler l’intensité des petits pas, des gestes minuscules, d'être au plus près des visages et des corps. Le cinéaste a aussi transporté les danseurs hors du théâtre, dans des lieux urbains, le train, les usines, les places, la campagne, des séquences époustouflantes. Ce procédé accentue la profondeur de champ, en donnant une énorme présence à tous les ballets.
2009, déjà 2 ans sans elle, merci Wim pour votre film magnifique et bouleversant.
Si vous allez voir Pina, préparez-vous à éprouver un choc de grâce, de joie et de chagrin…
Tomboy :
Pour une fois je suis à 100% d’accord avec Télérama, ce film est un évènement. Je ne connaissais rien au scénario, rien lu sur le film, je n’avais vu aucune bande annonce et c’est tant mieux, je suis arrivée absolument sans aucune idée à la séance, sauf : c’est une bonne cinéaste, révélée par son film précédent "Naissance de pieuvres" (que je n’ai pas vu, hélas). Son film a été lancé à grand rendort de moyens par des grandes affiches sur toutes les colonnes Morris de Paris, quelques passages à la télé… Je ne savais pas non plus que tomboy signifie "garçon manqué" en anglais, vous savez que je suis nulle en langues étrangères. J’y allais donc sur la seule envie de découvrir une jeune cinéaste.
4 commentaires:
Je viens juste de terminer le livre de Catherine Cusset "un brillant avenir" et j'en suis encore émue comme toi quand tu es sortie de la projection du film "Rabitt Hole"... Je crois que je laisserai un peu de temps passer... Quant aux deux autres je les ai repérés et attends leur passage ici... Pina, d'après ce que tu en dis me paraît excellent !
Bises du premier mai!
Ah ah, je n'ai pas eu le courage d'aller Pina en rentrant de Paris, sans doute aurais-je dû, je crois que maintenant c'est raté
Je note aussi les autres car j'aime bien suivre tes coups de coeur Danielle
Enitram je n'ai pas lu ce livre, mais pour le film nous sommes d'accord, je crois bien que j'ai pleuré en sortant du cinéma, à l'air libre...
Les deux autres films sont magnifiques !
Bises du soir.
Dommage c'est sûr pour Pina, mais il passera peut-être près de chez toi !! Avec un bon programmateur...
Tu as raison Michelaise, suis mes coups de coeur, les deux film sont formidables, vraiment...
Bises du soir.
Enregistrer un commentaire