dimanche 28 février 2010

La Tisseuse... De Wang Quan An



















Lui, a perdu son emploi, puis son petit commerce de poissons. Elle, on lui diminue son salaire parce qu'elle a mangé à son poste, dans la grosse usine de tissage où elle travaille, elle tombe malade, très gravement, elle est mal mariée, maintenant qu'il lui reste peu de temps à vivre, elle pense à l'amoureux de ses vingt ans... Ils se saignent aux quatre veines pour payer des leçons de piano à leur fils unique, elle chante des chants soviétiques, dans la grande chorale de son usine... Pour arrondir leurs fins de mois, ses collègues se font payer, pour faire danser les célibataires, au bal de la fin de semaine...

C'est vrai, il y a tout ça dans le film, mais pas seulement, il y aussi, la tristesse et l'incertitude qui planent sur tout, la Chine ne va pas bien nous montre le réalisateur, nos deux héros vivent à côté des deux énormes cheminées de la centrale nucléaire, les appartements du quartier, sont rachetés à prix d'or, cash, d'autres quartiers sont entièrement démolis, les gens sont relogés dans des tours, les usines ferment, deux femmes développent des cancers, l'une au sein, et notre héroïne a une leucémie aiguë...la médecine est chère... Difficile de poursuivre un traitement long sans se ruiner.

Tout se passe sans réplique, les gens ne décident plus de rien, ils subissent leur sort...Ils chantent à la chorale devant aucun public, par tous les temps...en souriant.

Personne ne résiste...voilà comment j'ai vu ce film passionnant, bien joué, et totalement désespéré.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'imagine que Wang Quan An est exilé pour avoir le courage de montrer ces aspects de la Chine.
Anne

Danielle a dit…

je viens d'aller voir ce qui se raconte sur ce réalisateur, mais il dit lui-même dans un entretien, qu'il vit en Chine et qu'il n'a aucun problème financier pour ses projets...affaire à suivre...