samedi 20 février 2010
Le temps des grâces...de Dominique Marchais
Un film magnifique, sur l'avenir de la campagne française, qui non seulement donne à voir, mais surtout à réfléchir, à mieux comprendre le changement. Le parcours se fait à travers l'Yonne, la Creuse et l'Indre...
Pour un premier long métrage Dominique Marchais, a fait une perle : une enquête minutieuse, auprès des agriculteurs, chercheurs, paysagiste, ingénieurs agronomes....écrivains.
Les agriculteurs témoignent, s'ajoutent à leur expérience et leurs connaissances, les réflexions des scientifiques, tous nous parlent du grand bouleversement du paysage à partir des années 60 : D'abord le remembrement, puis la culture intensive, la diminution considérable des exploitations, le déséquilibre de l'écosystème, de l'appauvrissement des sols, de la disparition des haies, les vaches et des moutons enfermés dans les stabulations, les structures géantes, l'élevage en batterie, les exploitations agricoles diminuent de façon drastique. Les questions économiques, les prises de conscience politiques à court terme, mettent les campagnes, les cultures, les élevages dans le rouleau compresseur de l'uniformité.
Le film est foisonnant d'idées nouvelles, il donne des directions pour des prises de décisions à plus long terme (au moins 15 ans) il donne des pistes pour garder une campagne, belle et nourricière... Nous sommes loin du film de Depardon (La vie moderne) où tous mouraient dans le silence, sans rien nous apprendre. Avec Dominique Marchais, tout est énergie, paroles, suggestions... Les informations fusent de toutes les bouches, il faudrait prendre des notes...ou revenir à la séance suivante...il y a tant à voir, tant à écouter, tant à réfléchir. J'ai même eu le plaisir de voir un plan qui ressemble trait pour trait à une photo (la 1ère en haut du post) que j'avais prise dans l'Indre il y a deux ans, le long d'un petit chemin creux.
En sortant du film,enthousiaste, émue, je me disais que s'il me fallait choisir entre un mois à Venise et un mois dans les petits chemins, je prendrais la campagne...les arbres, les rivières, les vaches, les chemins qui ne mènent nulle part...qu'au Paradis !
Courrez voir ce film à Paris il ne passe que dans trois salles...hélas !
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