dimanche 17 juillet 2022

L'église Saint-Germain de Charonne... Mes (très) petites brèves de comptoir...


La belle petite église Saint-Germain de Charonne (image importée d'internet) construite, entretenue, rénovée, restaurée du 12e au 21e siècle

J'en ai marre, je veux retourner crapahuter !! Elle venait de se prendre plusieurs semaines de Covid, nez, gorge, oreilles, plus de goût (à rien), tout y était passé, enfermée à double tour, la petite Chinoise covidée avait envie de remettre le nez dehors... Bon, tu as raison, je t'emmène pas loin, l'église vient d'être complètement restaurée (une petite brochure nous apprend que l'inhumation des deux fils d'André Malraux dans ce cimetière, morts dans un accident de voiture en 1961, a conduit en 1962 le Ministre de la Culture qu'il était, à veiller à la préservation de l'ensemble du site, et notamment de son église). Il n'y a jamais personne, elle est éloignée de tout circuit touristique, chic ! La revoilà, de loin, je la reconnais entre mille, tranquille, avec son masque et ses cheveux blancs moutonnants comme des nuages, prête pour la grande virée à trois stations de bus environ. Il fait beau, doux, c'est le moment le mieux choisi pour le crapahutage...

Nous avions toutes les deux notre masque, contre vents et marées, nous ne pouvions plus faire illusion au temps qui passe, sans rien déranger à notre apparence, les jeunes nous laissent leur place... Par contre, dans le bus, nous étions les seules à supporter le FFP2, roulez jeunesse !

Tranquillement, nous avons gravi les marches, regardé à 360° du haut du perron, jolie plateforme désertée. Rien ne nous pressait, nous la découvrions presque pour la première fois, et par ici et par là, glissons-nous dans le presbytère dont le portail était grand ouvert...

Le presbytère

Ici, pas âme qui vive, un arbre, des fleurs... La gardienne surgit tout de même pour nous demander ce que nous voulions : admirer le beau jardin, madame, félicitations, vous avez la main verte, tout ici est d'un goût subtil ! Elle ne pouvait évidement pas, avec une entrée en matière si élogieuse, nous renvoyer à nos chères études...  Allez voir au fond, c'est encore plus beau ! Et voilà le travail, nous nous sommes glissées jusqu'à la fin du petit espace vert. En fait, elles étaient deux à s'occuper de l'église, la sacristine qui se présenta fournissait les fleurs aux autels, donnait la main au presbytère, elles s'entendaient à merveille. J'aurais bien troqué ma tour de onze étages pour le presbytère...

Le petit jardin avec le vieux puits


 Au fond...

Les lys qui finiraient sur l'autel !

L'intérieur de l'église nous réservait sa fraîcheur et sa lumière, deux ou trois pékins, sans plus, passèrent la tête, rien de bien méchant pour le silence, un paroissien priait religieusement, ce n'est pas nous qui allions le déranger... Du 12e siècle restaient plusieurs pieds médiévaux qui supportent la tour.






Dans la demi-obscurité nous y voyions de mieux en mieux, la lumière bleue vient des vitraux modernes (années 1960), nos yeux s'émerveillent de tout, le petit cimetière qui entoure l'église est sans doute aussi ancien que l'édifice, il est le seul, avec le cimetière de Montmartre, à jouxter l'église paroissiale. Il nous attire comme un aimant, nous le considérons comme un jardin secret, le soleil y donne en plein, tout ceux  qui dorment sous les arbres ne nous rendent pas tristes, ils sont un décor merveilleux au temps qui a passé, qui passe... Pour nous tous !




À l'air libre, nous reprenons nos conversations de mécréantes...

Peut-être que le lieu est propice tout de même à parler des vivants et des morts, des malades, nous avons quelques mauvaises nouvelles des uns et des autres qui ont attrapé le Covid : mal à la tête, plus de goût, plus d'odorat, et la fatigue qui ne part pas facilement. Mon amie, qui relève de cette contamination, peine au bout d'un mois à sentir toutes les odeurs...

Le petit cimetière, que nous confondons avec un jardin tant les arbres sont hauts, bien portants, les fleurs fraiches sur les tombes, l'herbe qui pousse dans les petites allées, nous conduit à circuler jusqu'à la sortie vers le grand cimetière du Père-Lachaise. Un visiteur un peu fatigué tenait à bout de bras une canette de bière en guise de bouquet, nous avons supposé qu'il n'en était pas à sa première, il nous signala qu'il y avait un mirabellier au bout de la rue en remontant... Oui, un grand mirabellier plein de fruits !


Le grand mirabellier au bout de la rue

Les mirabelles

Sans même y penser, nous voilà près du grand cimetière parisien, confortablement installées à la terrasse ombragée du plus grand café de cette petite avenue qui mène à l'entrée du Père-Lachaise. C'est souvent ici que se retrouvent les vivants qui viennent d'enterrer ou d'incinérer leur mort. Je m'y suis moi-même souvent retrouvée, en toutes saisons, attablée devant un petit noir allongé, à évoquer la personne que je venais d'accompagner, comme on dit : pour son dernier voyage...

Nos promenades, même si elle se trouvent très près de nos domiciles, peuvent se terminer fort tard, cela ne dépend jamais de la distance à parcourir, mais de nos conversations, les joies dont il faut absolument parler, l'espoir,  l'avenir incertain, nos craintes, nos chagrins aussi... Tout y passe !

Arrivées à l'endroit où nos chemins se séparent, nous nous retournons plusieurs fois, pour faire un grand signe de la main, avant de nous perdre totalement de vue...

Mes( très) petites brèves de comptoir :

Juste avant de partir retrouver mon amie, j'ai vu une voisine qui installait avec précaution un très beau fauteuil à l'arrière de sa voiture, refait entièrement à l'ancienne, il ne manquait plus que le tissu final qui allait recouvrir ce bel ouvrage : magnifique, tu l'emmènes chez le tapissier, tu as choisi le tissu ? Non, non, c'est moi qui ai tout fait. Pas possible ! Si, voilà dix ans que je suis des cours de tapisserie, maintenant je me débrouille très bien, enfin j'essaye, je t'inviterai à venir boire le thé à la maison à son retour, tu me diras ce que tu en penses... Bien sûr, avec plaisir ! Et voilà comment j'attends avec impatience l'invitation, après les vacances. Je lui dirai tout le bien/beau que j'en pense, déjà, sans le recouvrement final, il était magnifique...

La musique dans les cafés, les restos :

C'est une manie : partout en ville les cafés, beaucoup de restaurants, mettent de la musique du matin au soir, ce qui fait que je ne décolère pas, je fais ma rochon, grrrr, encore de la musique qui déborde sur le trottoir, c'est l'envahissement généralisé. Les coiffeurs, les barbiers font de même, dans la rue on passe du nord au sud, du français à l'anglais sans discontinuer, ça m'énerve, ça fait monter d'un cran le niveau de décibels du quartier, certains n'ont plus ma visite, d'autres se défendent de mettre la musique trop fort,  mais ce n'est pas vrai, c'est à celui qui sera le plus fort... Je fulmine, je m'agite, ce n'est plus la beauté du café, le menu du restaurant qui vont m'attirer en premier, c'est leur silence... Mon centre commercial s'y est mis depuis longtemps, c'est insupportable, tous les marchands de fringues font de même, nous entrons dans un monde de dingues, seul le Forum des Halles marche à l'inverse des aiguilles de montre, bien sûr seulement une heure par semaine, le mardi de 10h à 11h, c'est un début, il a instauré "l'heure silencieuse"... Mais à bien y réfléchir, je me demande ce que ça cache, les commerces sont tellement malins pour nous attirer... Je vois le mal partout !!! Je ne crois plus personne, je me bouche les oreilles, au secours, silence ! On souffre !!

Mes amis, les temps sont chauds, par mes fenêtres entrouvertes l'air circule entre les persiennes, donc pas de plainte, je n'ai même pas sorti mon ventilo, il dort encore dans son coin de rangement, le vent ne sort plus de ses ailes, je vais attendre encore un peu d'avoir trop chaud ! Je vous retrouve bientôt pour mes aventures villageoises... Je vous embrasse !

6 commentaires:

Marie Claude a dit…

Jolie cette eglise,son presbytère et le cimetière,tout cela au calme et pourtant nous sommes à Paris!!
J'aime bien l'intérieur de l'église,très sobre et magnifiquement baigné de cette lumière bleue
Vous avez fait une belle balade,cela a du vraiment faire du bien à ton amie!
Je suis toujours admirative des gens habiles de leurs mains,ce fauteuil va être pleinement réussi.
Profite d'être "au frais" chez toi,car ici fournaise,on se liquéfie!!!
Le changement climatique est bien là...
Des bisous "suffocants" du matin.

siu a dit…

"Con la dolcezza si ottiene tutto"... tu vas rire chère Danielle: ça fait pas mal d'années c'était chez nous le slogan d'un laxatif, dont le nom était "La dolce Euchessina" (dolcezza = douceur, dolce = douce). Mais qu'est-ce qu'elle dit Siu..?!.. voilà ce que tu es en train de te demander, du moins j'imagine. Et bien c'est justement la phrase qui m'est venue à l'esprit quand j'ai lu comment ton amie et toi avez pour ainsi dire amadoué cette gardienne, de façon que vous avez fini par admirer ce beau jardin tout entier et jusqu'au fond: con la dolcezza si ottiene tutto ! (et les slogans sont durs à mourir ;-))

Les parties les plus anciennes de cette église sont superbes, et les cimetières à coté des églises toujours... si beaux, qu'on voudrait pouvoir réserver pour y ètre enterrés.

Moi aussi j'ai toujours mon masque sur moi ou en tout cas avec moi, mais malheureusement ici aussi la plupart des gens, pour ne pas dire la quasi-totalité, ne le porte pas, comme si le problème n'existait plus, alors qu'il est présent je dirais mème plus que jamais... les mystères de la psyché humaine.

Et tout comme toi moi aussi je ne supporte pas le bruit qu'il y a désormais partout (car parfois j'aurais vraiment du mal à appeler ça de la musique). J'avoue que j'ai tellement besoin de silence que parfois il m'arrive d'éteindre la radio mème chez moi, et il s'agit pourtant de Radio3 que j'aime bien.
Je ne peux donc qu'ètre curieuse quant à cette "heure silencieuse" qui s'annonce pour le mardi de 10h à 11h... tu nous tiendras au courant ;-))

Passe une bonne journée !

Danielle a dit…

Merci Marie Claude, tu as raison, quelque fois, ici, j'ai vraiment l'impression d'être ailleurs, des petit m2 gagnés sur le bâti ! Les arbres dès qu'on leur laisse de la place nous font des beautés à admirer... Mon amie était toute ravigotée...

Je viens de regarder il y a 10° d'écart entre le dehors et mon appartement, donc tout à fait supportable...

Le fauteuil sera sûrement un petit chef-d'œuvre, vu l'aspect de la préparation de la carcasse... Attendons de voir !

Je reste au frais avec mes perles...

Je t'embrasse fort.

Danielle a dit…

Mais oui Siu, exactement, quand nous avons vu l'œil (interrogatif) de la gardienne, on a mis le braquet sur la courtoisie et les compliments sur le devant de la scène, ça a marché à merveille : "allez donc voir au fond du jardin" c'était gagné ! C'est vrai on obtient pas tout par la douceur, mais ça fait avancer le "schmilblick" comme dirait Coluche !

Une voisine me confiait : je ne sais pas, moi je trouve que les gens ne se disent pas bonjour dans la tour, ah bon ! et toi qu'as-tu fait pour t'engager ? Elle a réfléchi !!

Chère Siu "l'heure silencieuse" est déjà en pratique au forum des halles, mais je n'ai pas encore été vérifier son effet sur le vivant, goutte d'eau dans la mer, sans doute !

Une proposition de loi de 2021 a existé (jamais adoptée) disait : Depuis l’adoption en première lecture d’une proposition de loi le 28 janvier 2021, les commerces de plus de 1000 m2 sont fortement incités à réserver une heure de calme aux personnes atteintes d’autisme.

C'est pourtant une loi qui ne coûterait rien, que du bonheur !

Pour être franche chère Siu, le bruit est mon ennemi !

Bonne soirée chère à toi, l'air est plus frais maintenant (20h) je t'embrasse fort.










Anne-Marie a dit…

Bonjour Danielle,

Merci de nous faire découvrir des quartiers inconnus de Paris, Charonne, grâce à toi, je sais que c'est au-dessus du Père Lachaise.
Par habitude et par facilité, je connais plus le coin entre la Gare de l'est, le Marais, Pompidou ou Le Louvre.
Moi qui aime les expos textiles, j'ai la chance d'en découvrir beaucoup dans ces quartiers hormis les magnifiques expos 'Miniartextil' à Montrouge, au bout de la ligne 4 du métro...

Comme elles sont belles les mirabelles parisiennes, les mirabelles lorraines ne sont pas aussi avancées, on les cueille généralement début août

Bonne journée au frais dans ton appartement à enfiler quelques perles ou à regarder quelques chefs d'oeuvre du 7ième art 🌞

Danielle a dit…

Merci Anne-Marie, le petit cimetière de Charonne est un écrin !

Tes visites à Paris, sont toujours très riches en découvertes, j'essaye de te suivre à la trace pour les expos textiles :-)))

J'ai goûté une mirabelle, pas encore assez mûre !

J'enfile des perles dans l'entrebâillement de mes persiennes avec (aujourd'hui seulement) le ventilo !

Je t'embrasse fort à bientôt...